HISTOIRES DE FANTÔMES

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HISTOIRES DE FANTÔMES.

Vers minuit, à la lueur de la chandelle, monsieur Henry Dickson, devant l'âtre où brûle des bûches d'érables et de vieux parchemins, se penche sur son écritoire. Tout est tranquille dans la grande maison, tout semble dormir et, soudain,
il y a ce bruit.

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16.10.13

389.85.4

Il y avait le ciel

Le ciel était gris

Il y avait les drapeaux et les uniformes qui resplendissaient.

Il y avait le chœur de chant de 1000 voix

Il y avait la section des 12 200 journalistes toujours aussi objectifs qui feraient l’éducation de leurs peuples

Il y avait lui.

Il y avait sa carabine.

Et à portée de jumelle, il y avait un signaleur. 

Il y a une loi non écrite qui fait que les grands fauves ne se dévorent pas entre eux. Bien sûr, un grand fauve dévorera de plus petits fauves qui prétendent encombrer son espace ou qui sont là où le grand fauve veut aller. Comme un diplomate des USA disait: comment se fait-il que notre pétrole se trouve sous votre sable ? 
Généralement, la version moderne des fables de La Fontaine finit très très mal.

À cette injustice, le sort répond. On se servira souvent de dictons utiles: Une terre sans peuple pour un peuple sans terre. Ce qui permettra de tuer ou d'expulser 500 000 habitants de cette terre et de loger dans leurs maisons ou la maison nouvelle construire sur les ruines récentes. On a fait le coup aux indiens. Rien de nouveau.

Donc la loi non écrite - parce que ce serait gênant - fait qu'on n'enverra pas des gens tuer un (grand) chef d'État. Même si on pouvait le faire. Même si on pourrait le faire. Parce qu'on a le personnel disponible. Motivé. Qui ne demanderait pas mieux. Même si on en a envie. Même si on est fâché, fâché. On enverra plutôt des millions de ses citoyens combattre les millions de ses citoyens. Que le meilleur gagne.

Ce sera plus lent. Le perdant mourra à la fin.

Quoique dans notre époque barbare, on ait régressé à partir de l'époque précédente, où on faisait des dîners avec le vaincu. On s'échangeait des territoires. Le vaincu en perdait plus. Mais comme on savait qu'on serait peut-être allié bientôt - contre les Turcs - qui sait? - il valait mieux ne pas exagérer et le pousser à bout. Il pourrait faire des gestes déplacés. Ce n'est qu'ensuite, qu'on adopta la reddition sans condition qui fait perdurer les guerres. Alors que les dîners aux chandelles permettaient aux combattants de prendre du repos. Mais il y a tant de morts à cause de la technologie moderne que les peuples - avant on ne demandait pas leur avis- ne comprendrait pas qu'on ait fait «tout ça  pour ça !» Il faut donc que ça saigne. Et le vaincu s'il n'est pas exterminé - ce qui n'est pas aussi simple - parfois il ne veut tout simplement pas - se vengera dès qu'il en aura l'occasion. Ce qu'aurait pu dire tout diplomate né 100 ans avant les idiots du jour.

Il y a donc toutes sortes de lois non écrite. Dont celle d'en haut. Version de : les lions ne se mangent pas entre eux !

Car si on se laissait aller à la tentation, lui-aussi, ou un autre des Grands, qui aura vu le gâchis pourra avoir l'idée. Kennedy a été tué une fois. On a essayé d'assassiner de Gaule une dizaine de fois. Mais c'était des magouilles internes. 

Par contre, on essaya de tuer Castro une centaine de fois.

On aurait pu facilement envahir Cuba ou La Havane à partir de la base US de Guantanamo (camp de concentration US) sur un bout de l'île (loué 99 ans lors d'une précédente invasion de l'île) mais on préférait un jeu plus sournois. Essayer mais pas tellement mais assez de se débarrasser de lui. On devient vite aigri lorsqu'on sait que quelqu'un cherche à vous tuer. Mais Castro vivant était plus utile que mort afin de s'en servir comme épouvantail à citoyens. Il est là. Le grand méchant loup. Le communisme était à leur porte. Il pouvait envahir par radeaux. 

On va augmenter le budget militaire. 

Peu importe la situation, on augmente le budget militaire. On coupera en santé, en éducation, en Art. Comem disait un grand chef (moyen dans la norme) Pakistanais: s'il faut que ses citoyens mangent de l'herbe pour qu'i ait sa bombe A. Il l'a eu.

Revenons à notre histoire.

Moment historique.

On se rend compte que la guerre future aurait pu être arrêté à ce moment mais qu'elle ne le sera pas. Car l'objectif actuel est d'avoir le plus de médailles olympiques possibles. Si le grand chef meurt, ça va couper l'enthousiasme et probablement clore les J.O. Fini, les médailles. 

Le signaleur qui avait un téléphone lui donnerait le OK. 

Tant qu'il n'avait pas le dernier signal, il ne pouvait pas se concentrer sur la tête du grand chef. 

Quelque part, à l'autre bout de la ligne, des penseurs pensaient. Attendait au bout d'une autre ligne reliée à l'ambassade d'Angleterre. 

Calculer le vent, deviner la pression de l'air, la température. Choisir l'angle. Car à cette distance, le tir n'était pas horizontal mais en plongée. Il fallait tirer un peu haut pour que l'unique balle fasse une courbe et pénètre au sommet de sa tête. Situation idéale. Comme la tête est un milieu fermé, le surplus de pression dans la crâne ferait exploser la tête et se répandre le cerveau. 

Ce serait spectaculaire.

Et historique.

D'autres avant lui avait été dans sa position. Avec une carabine comme celle qu'il avait - il en doutait - pour ce travail bien particulier, il avait choisi ce qu'il y avait de meilleur -. 

1936
1935
1934
1933
1932
1931
1930
1929
1928
1927
1926
1925
1924
1923, lors du coup d'État de novembre. Raté. Résultat: prison. Et découverte de la littérature, de la culture et de l'écriture. Qui n'améliore pas autant les moeurs qu'on le dit.

À chaque fois, il y avait eu quelque chose qui avait cloché. Difficile de dire quoi. Pour résumer, on avait conclu à chaque jugement - car c'en était un - que monsieur Hitler était plus utile vivant que mort.

Il rangea donc sa carabine.

La prochaine fois, ce serait lui ou un autre. Probablement un autre, car ce genre de coïtus interruptus démotive. 

Il pourrait peut-être se reprendre le 18 novembre prochain à la cérémonie de la fin des Jeux de Berlin.


Il avait essayé lors des Jeux olympiques d'hiver de 1936. À l'ouverture de jeux, le 6 et à la fermeture, le 16 février. Dans la ville Garmisch-Partenkirchen.

Encore une fois, les penseurs avaient pensé que ce n'était pas le moment.

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État 1. 16 oct. 2013