HISTOIRES DE FANTÔMES

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HISTOIRES DE FANTÔMES.

Vers minuit, à la lueur de la chandelle, monsieur Henry Dickson, devant l'âtre où brûle des bûches d'érables et de vieux parchemins, se penche sur son écritoire. Tout est tranquille dans la grande maison, tout semble dormir et, soudain,
il y a ce bruit.

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25.12.14

480.177. MONSIEUR HENRY DICKSON ET LA PETITE BLONDE LISENT ET RÊVENT. AUX NOUVELLES DÉPRIMANTES DU JOUR, ON RAPPELLE LE TSUNAMI QUI AVAIT FRAPPÉ L'INDONÉSIE IL Y A 10 ANS DÉJÀ. UN TREMBLEMENT DE TERRE SOUS-MARIN D'AMPLITUDE 9 AVAIT PROVOQUÉ UNE ÉNORME VAGUE DE 100 PIEDS QUI ÉTAIT DÉJÀ RETOMBÉE À 30 PIEDS LORSQU'ELLE TOUCHA LES RIVES CE QUI NE L'EMPÊCHA PAS DE FAIRE 200 000 MORTS NOYÉS. ON NE POUVAIT RIEN FAIRE POUR EUX À L'ÉPOQUE. ON NE PEUT RIEN FAIRE POUR LES MORTS EN CE JOUR SAUF LES SORTIR BRIÈVEMENT DE L'OUBLI. ET SI L'ÉVÉNEMENT SE REPRODUISAIT, IL SERAIT ENCORE IMPOSSIBLE DE FAIRE QUOI QUE CE SOIT. À PART UN PEU DE PHILOSOPHIE: TOUT CE QUI VIT CESSE DE VIVRE ET MEURT FINALEMENT. TOUT CE QUI EXISTE EXISTERA SANS CESSE MAIS SERA INÉVITABLEMENT DÉCOMPOSÉ EN SES PARTICULES ÉLÉMENTAIRES POUR SE RECOMPOSER À NOUVEAU. AFIN QUE TOUT CHANGE SANS CESSE. QUE CE SOIT LES BOUDDHAS DE BÂMIYAN EN AFGHANISTAN, LES TEMPLES ET LES TOMBES DU MALI OU LA CHAPELLE SYXTINE. LA TERRE PRODUISANT SANS CESSE SES FOUS ET SES DAMNÉS QUI AMÈNENT LEUR ENFER AVEC EUX. CE QUI N'A AUCUNE IMPORTANCE.

Jeudi 25 décembre 2014 midi + 4

Dans la grande salle du salon. Sur les grands madriers de bois servant de plancher. Comme ceux du plafond supporté par des poutres larges d'arbres entiers et longs, soutenus par des piliers d'autres gros arbres. Toute cette membrure de navire et de voiliers anciens. Il y avait le grand fauteuil où était étendu monsieur Dickson qui lisait les antiques bandes dessinées sauvées tout juste de l'oubli: les passionnantes aventures de monsieur Adolf Hitler et de son fidèle assistant, monsieur Franz Kafka. Assisté d'une jeune et charmante secrétaire, secrètement amoureuse de monsieur Hitler. Devinerait-il les sentiments sincères que cette jeune dame sans défense lui portait.

La petite blonde était étendue sur lui, entre ses jambes, la tête sur sa poitrine. Lisant un petit et vieux traité d'alchimie datant de 500 ans retrouvée dans la bibliothèque de l'église du village. Le cuir de la couverture était usé par tant de mains et de doigts anciens disparus. Mais le papier était immaculé. Les caractères d'étain imprégné parfaitement dans une encre excellente. On aurait dit que l'ouvrage venait de sortir de presse. Il y avait ici et là des notes faites à la plume et à l'encre. Diverses couleurs. Et des numéros. En chiffre arabes ou romains. Et des soustractions.

C'aurait été sans doute fascinant si on y avait compris quelque chose.

La petite blonde était fascinée par les rêveries transmise par le papier et les lettres.

La petite blonde était femme et toute intuition. Elle cherchait et ne cherchait pas et découvrait sans cesse. Elle reconnaissait sans cesse. Et son esprit était toujours en voyage.

La petite blonde, les yeux fermés, lisait avec les doigts. Promenant les pores de se peau sur les lettres creusées.

Dans l'âtre brûlait plusieurs bûches. La robuste plaque de fonte avec des inscriptions profondes au fond du four reflétait la chaleur et la lumière.

Sur les murs des chandeliers de cuivre et de verre contenaient des chandelles de cire d'abeilles jaune et faisaient quelques étoiles.

Il n'y avait que la lampe Luxo 50036WT sur son grand tube blanc à 4 roulettes qui éclairait les gentils lecteurs.

Tout était bien et parfait et aimant dans ce 25 décembre 2014.

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État 1.2.3.4.5 -  25.26.30 décembre 2014. 10 mai 2015