Et davantage encore.
Le gros dossier inutile qui menait sans cesse à des impasses. Qui ne cessait de s'épandre, s'élargir, comme une tumeur maligne.
Une sorte de labyrinthe de mots ne conduisant qu’à de fosses pistes et des fausses portes comme le labyrinthe absurde qui avait été construit à l’étage de la maison - comme si on voulait terrifier quelqu'un - ou qu'on avait été forcé de faire - par qui? - par quoi ? - et que monsieur Dickson et la petite blonde qui n’avait peur de rien – effectivement, elle n’avait peur de rien – avait démoli planche par planche.
Le gros dossier de police était incomplet parce qu’il manquait une dernière page.
Que beaucoup imaginait en espérant la chance. Tout était en effet possible tant que la réalité ne vous avait pas attrapé.
Incomplet.
Imparfait.
Il manquait toujours un indice.
L'enquête était arrêtée et les enquêteurs immobilisés parce qu'ils étaient arrivé à un mur, un no man's land de possibilités sans aucune réalité.
C'avait été chaque fois la même chose. Un mur. Et dès qu'il y avait une ouverture: un autre mur.
Comem le labyrinthe absurde de la maison.
Il fallait donc attendre.
Faire autre chose en attendant. Il y avait d'autres enquêtes. Heureusement. Ou, malheureusement, pour les victimes et leurs parents.
Et, heureusement ou malheureusement, l'attente était terminée.
Un nouvel élément qu'on attendait depuis si longtemps ou pas si longtemps - car cette affaire n'avait commencé qu'il y a quelques semaines - venait de surgir du flot mobile du possible et des étangs sombres du destin.
Le nouvel indice.
L'anquête pourrait enfin reprendre.
Et voilà!
L'enquête était enfin terminée.
Il y a des gens qui font des sudokus, du scrabble, des mots croisés ou participent à des pools de hockey pour se désennuyer. Je bois mon thé et je fais un quart d'heure de géopolitique. Et, en attendant la prochaine guerre mondiale - aujourd'hui, mardi 3 février 2015, il n'y a pas encore de guerre mondiale - j'écris des histoires de fantômes.
HISTOIRES DE FANTÔMES
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Vers minuit, à la lueur de la chandelle, monsieur Henry Dickson, devant l'âtre où brûle des bûches d'érables et de vieux parchemins, se penche sur son écritoire. Tout est tranquille dans la grande maison, tout semble dormir et, soudain,
il y a ce bruit.
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