HISTOIRES DE FANTÔMES

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HISTOIRES DE FANTÔMES.

Vers minuit, à la lueur de la chandelle, monsieur Henry Dickson, devant l'âtre où brûle des bûches d'érables et de vieux parchemins, se penche sur son écritoire. Tout est tranquille dans la grande maison, tout semble dormir et, soudain,
il y a ce bruit.

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6.10.13

352.48

La jeune femme qu’il avait vu mourir hier.

Était-elle morte?

Cette jeune femme ne pouvait pas être elle.

Elle se serait défendue à sa façon.

Elle pouvait mourir.

Elle aussi.

Mais elle aurait tué avant.

Et cette jeune femme était définitivement sans défense.

Une herbivore.

Blonde elle-aussi.

Mais d’une autre nuance.

Il y avait aussi tout ce sang.

Sortant de l’œil.

De la bouche aux lèvres éclatées.

Giflées.

Il ne savait pas comment elle s’y prenait. Et ça avait l’air sacrément douloureux. Elle ne maîtrisait probablement pas encore les subtilités de son art.

Monsieur Dickson ne croyait pas à l’utilité de la souffrance. Si on commence à peser chaque tort, on n’en finit pas.

On efface.

Expliquer. Commenter. Ne sert à rien.

De toute façon les gens font des choses parce qu’ils ne peuvent pas faire autrement. Et ils sont généralement trop stupides pour expliquer leurs gestes. Et s’ils sont arrivés au stade de l’évolution où la parole remplace le grognement, on n’est pas plus avancé. Leurs gestes étaient programmés. Leurs sons aussi.

Il vaut mieux qu’ils laissent leur place à d’autres.

Mais on ne peut pas passer sa vie à faire la justice dans ce monde. Le monde est comme il est. Mais il arrive que le hasard fasse arriver devant soi des choses, disons, inacceptables. Si le destin ou un dieu, petit, moyen ou grand existe, il n’aurait pas fait autrement que de placer sur sa route des choses inacceptables. Comme si un petit coup au destin était nécessaire. Pour équilibrer la moyenne.

Alors il lui arrivait d’équilibrer.

Et elle aimait bien sa façon d’équilibrer.