HISTOIRES DE FANTÔMES

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HISTOIRES DE FANTÔMES.

Vers minuit, à la lueur de la chandelle, monsieur Henry Dickson, devant l'âtre où brûle des bûches d'érables et de vieux parchemins, se penche sur son écritoire. Tout est tranquille dans la grande maison, tout semble dormir et, soudain,
il y a ce bruit.

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13.10.13

383.79

Il n'aimait pas le passé.

Le passé ne l'aimait pas.

Mais il arrivait que malgré toutes ses précautions, le passé surgisse et l'attaque.

Il avait vu les nouvelle sur Internet.

Les avait oublié.

C'était le passé.

Il y avait les affaires, l'$, toujours plus d'affaires et d'$, les jolies voitures, les jolies femmes.

Rien que du présent.

Et une main anonyme, comme on dit, avait jugé bon de placer un Journal de Montréal sur son bureau. Ce journal était introuvable ici. On voulait qu'il voit lui-même - et c'était probablement plus efficace une fois imprimé - ce qui donnait une idée de l'âge de son bon apôtre. Il fallait pour lui que ce soit imprimé. Sur du papier.

On parlait de la mort de sa femme.

C'était un vieux journal qu'on avait conservé précieusement pour ce moment.

Et comme on ne parlait pss dans le même journal de la mort de sa fille. La main secoourable avait ajouté un autre journal. Plus spectaculaire. Où on voyait en pleine page de couverture sa fille. Non le cadavre nu. Ce qui était interdit. Mais un petit corps sur une civière. Porté par 2 ambulanciers. On voyait 2 petits pieds blancs dépasser du drap. Et le texte de la couverture indiquait de qui il s'agissait. Et, à l'intérieur, il y avait d'autres photos. Et un texte plus long. Il aurait pu être pu long mais la clièntèle des lecteurs de ce journal ne pouvait en absorber davantage à la fois.

Et les journaux du passé surgissaient. Tout le monde savait qu'il détestait le passé. Il avait dit à tout le monde dans la salle de réunion qu'il était un homme du présent. Prêt pour le futur.

Il l'avait dit aussi aux femmes qui avait habité son lit. Qui l'avait chevauchée avec ardeur. Qui l'avait attendue à 4 pattes, tremblante, les mains agrippés aux barreaux de métal - du cuivre ? - de la tête du lit. Parce qu'il était vigoureux et que si elle ne se retenait pas des 2 mains, il la précipiterait tête en avant vers le mur ou les barres ouvragées. C'était peut-être du cuivre. Il avait été usiné ou moulé ?

À ces femmes, lorsqu'il était en elle, lorsqu'elles étaient tout autour de lui, il avait dit qu'il était un homme du présent. Qu'il ne voulait pas s'encombrer.

Ni être ralenti.

Et les femmes qui s'accrochent vous immobilisent de tout leurs poids.

Elles ne devaient rien attendre de lui. Dans ce présent qu'il partageait avec elle, il y avait des repas dans des restaurents fameux à la cusine réputée dirigée par des chefs fameux vedettes de la TV et qui faisaient des livres. Il y avait un serveur par convive qui attendait le moindre signe pour s'approcher, écouter et servir quelque chose. Il y avait des voyages. Des hôtels confortables. Des chambres vastes. Des sièges futuristes dans la section première classe des avions où on pouvait dormir, regarder la TV ou Internet. Menu à la carte. Champagne et fraises. 5000 $ chacun. Des magasins inoubliables. Des chaussures valant une semaine de son salaire. Et il y avait les dessous qui allaient avec. Les robes et les vêtements précieux pour protéger tout ceci. Des colliers. Des bagues. Des boucles d'oreilles. D'autres bagues pour les orteils. Ou des chaînettes en or.

Et par politesse, pour sentir bon, elle irait chez l'esthéticienne passer des heures les jambes ouvertes à se faire enlever le moindre poil de son corps.

Ses goûts étaient changeants.

Il avait aimé les pubis fournis par la nature. Puis avait pensé que c'était trop. Que c'était trop Playboy 1970. Alors que le sexe nu, des grandes lèvres à l'anus l'exictait maintenant. Lorsqu'elle marchait vers lui, il ne voyait que sa fente verticale. Lorsqu'elle s'éloignait, il y avait la ligne de ses fesses qui descendaient jusqu'à ce qu'elle sépare son sexe.

C'était la fête perpétuelle.

Il était un homme exigeant.

Et il exigeait que lorsqu'elle serait en sa présence, elle serait perpétuellement nue.

Et il ferait d'elle ce qu'il voudrait.

Et elle accepterait qu'il fasse d'elle ce qu'il voudrait.

Et, elle comprenait aussi, que, de temps en temps, souvent, régulièrement, elle devait supplier qu'il fasse d'elle ce u'il voulait.

S'il voulait la couvrir de sperme, dans ses cheveux, son visage, sa bouche ouverte, ses seins, son ventre. Parce qu'elle était à lui. Autant de fois qu'il le voudrait.

Et lui comprenait aussi que ce serait tant qu'il le voudrait. Mais pas plus.

Ne se souciant pas de ce qu'elle aurait compris.

Les femmes se font tant d'illusions.

Elles espèrent tant.

Et sont si constamment déçues.

Et la femme nue du moment pouvait à peine marcher qu'il se jetait sur elle pour la pénétrer encore et encore. Il était sans cesse en érection.

Il la soulevait du lit pour la poser sur le bureau, afin que son sexe ouvert soit à la bonne hauteur du sien sans qu'il ait besoin de se plier.

Il la soulevait du bureau pour la poser sur la commode afin que son sexe soit à la hauteur de sa bouche.

Il la soulevait encore pour la reposer sur le lit, lui choisissant une position ou une autre, sur le dos ou le ventre, écartant les pieds, Les jambes. Les cuisses. Les fesses. Soulevant son ventre chaud.

C'était pour lui une forme d'exercice qui le maintenant en forme. Il soulevait des femmes nues au lieu de soulever des haltères. Luxe suprême.

Pour le moment.

Tout ceci était le présent.

Mais en entrant dans sa chambre, en s'étendant sur son lit, elle devait laisser toute espérance.

Il n'y aurait rien d'autre que ce présent.

Pour un certain temps.