HISTOIRES DE FANTÔMES

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HISTOIRES DE FANTÔMES.

Vers minuit, à la lueur de la chandelle, monsieur Henry Dickson, devant l'âtre où brûle des bûches d'érables et de vieux parchemins, se penche sur son écritoire. Tout est tranquille dans la grande maison, tout semble dormir et, soudain,
il y a ce bruit.

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30.10.13

415.111.19. MONSIEUR ADOLF HITLER, MONSIEUR FRANZ KAFKA ÉPUISÉ PAR LE CONTACT RÉPÉTÉ D'UNE FEMME INDOLENTE SONT PLACÉS DEVANT UN DILEMME: DOIVENT- ILS S'ENFUIR DANS LA PLAINE ?

Monsieur Adolf Hitler, monsieur Franz Kafka et la secrétaire anonyme - son nom n'ayant aucune importance pour cette histoire, se réveillèrent en sursaut. Habitué tout ce temps aux ébranlements du camion et le bruits  rustique du moteur, le changement subi de ces paramètres les fit sortir de leur torpeur. 

Soudainement, le camion s'était arrêté. Le moteur aussi. 

Il faisait noir ou sombre. 

Le camion était maintenant dans une sorte d'entrepôt ou de vaste salle. Péniblement éclairé. Ce qui était une bonne chose. Mais pas suffisamment pour qu'on puisse distinguer une porte d'un mur. Ce qui était une mauvaise chose.

Pourtant, ils étaient bien entré quelque part. Par un endroit précis, généralement appelé une porte. 

Les portières métalliques du camion s'ouvrirent. 

Le chauffeur et ses 2 adjoints - ou le titre le plus adéquat qui pourrait leur convenir - allaient sortir. Ou l'avaient déjà fait.

En un instant, ils serait ici. Là. 

Et les verraient, eux.

Alors les ennuis commenceraient.

Ils se tassèrent les uns sur les autres comme une famille de souris en attendant de pire.

Comment est-ce mourir ? Aucun d'entre eux n'étaient jamais mort jusqu'à présent. Et n'avaient vu mourir auprès de lui. Le seul mort qu'ils avaient vu étaient l'ex-patron de la secrétaire.

Mais lui avait eu une mort particulièrement pénible. Quoiqu'on puisse dire, si on est encore optimiste, que ça aurait peut-être pu être pire.

Mais on évitera de penser à ce genre de chose.

Les 3 passagers clandestins du camion attendirent donc.

Ils attendirent. Attendirent.

Personne ne venait.

Personne ne soulevait la bâche, ne les regardait hébétés puis se mettait à crier. Ou, pire, à les frapper.

Monsieur Adolf Hitler, plus courageux que les 2 autres, passa la tête hors de la bâche pour voir quelque chose. Il faisait sombre, on voyait peu de chose. On n'entendait rien. Ils étaient seuls.

Il était temps de sortir au plus vite. 

Pour aller où?

Question stupide.

Loin. Le plus loin possible. 

Au moment de sortir du camion, la secrétaire s'accrocha les pieds et faillit tomber. Monsieur Kafka du la  toucher encore. Et la retenir avant qu'elle ne tombe durement sur le sol de dalles de pierre. Et les 2 hommes l'escortèrent pendant qu'elle boitait.

Ce faisant, ils oublièrent l'otage. 

Et, au moment, où ils allaient revenir, ils entendirent des voix. De plus en plus proche. Qui se rapprochaient encore. On venait vers eux.

ils n'eurent que le temps de se cacher dans l'ombre d'un coin sombre.

Ce qui faut une bonne chose. Car maintenant, il y avait au moins 10 hommes. Certains déchargèrent les caisses. Qu'on installait sur un chariot ou un diable de métal pour les emporter plus facilement.

2 hommes prirent la jeune femme toujours endormie. L'un par les pieds, l'autres par les bras. On la déposa sur une civière de toile. Et, cette fois, on empoigna les manches de bois à chaque extrémité de la civière. Et on parti avec le précieux colis pour on ne sait où.

La secrétaire leur reprocha de l'avoir laissé là. 

Monsieur Hitler lui fit remarquer que si elle ne s'était pas encore une fois accroché dans sa jupe et ses souliers, elle ne se serait pas fait mal et ils n'auraient pas été obligé de lui accorder une aide miséricordieuse. 

Ce qui les avait obligé à délaisser l'autre femme. 

Et comme à toute chose malheur est bon. S'ils avaient fait cette bonne action, on viendrait tout juste de découvrir que la prisonnière s'était enfuie ou avait été aidée. Et il y aurait eu des gardes dans toutes les directions que seraient en train de les chercher. Il y en avait actuellement 10. Au moins. À l'arrivée, ils étaient 3. À leur départ de l'immeuble en flamme, ils étaient déjà un certain nombre. Plus que 3 mais moins que 10. Mais c'était juste une impression. Combien étaient-ils dans cette bande?

Comme ils n'avaient aucune idée de l'endroit où ils étaient et où il fallait aller pour se cacher, ils auraient été facilement capturé. Comme les renards dans une chasse à courre de ces aristocrates décadents d'anglais.

_ Nous sommes vivants. C'est ce qui compte.

Dit monsieur Hitler. Homme volontaire et positif.

_ Et il ne nous reste plus qu'à penser.

Dit monsieur Kafka, intellectuel Juif. 

_ Alors nous sommes fichus.

Dit la secrétaire qui n'avait décidément aucune confiance en leur jugement. 

Les femmes étant de nature méfiante et soupçonneuse. Mais manquant en plus de jugement. Ce qui les amène souvent dans les plus grands malheurs. 

Il n'y a qu'à penser à la femme de Loth changée en statue de sel.

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État 1. 30 oct. 2013