HISTOIRES DE FANTÔMES

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HISTOIRES DE FANTÔMES.

Vers minuit, à la lueur de la chandelle, monsieur Henry Dickson, devant l'âtre où brûle des bûches d'érables et de vieux parchemins, se penche sur son écritoire. Tout est tranquille dans la grande maison, tout semble dormir et, soudain,
il y a ce bruit.

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2.10.12

249. GRENADE MK II







GRENADE À FRAGMENTATION MKII

Grenade quadrillée

Grenade à main, défensive à fragmentation.
Explosif TNT ou Trinitrotoluène (Nitroglycérine au début)
Le TNT fut remplacé parce qu'il avait tendance à désintégrer l'objet.
Corps en fonte
Rayon d'efficacité de 10 m mais les éclats sont encore mortels à près de 50 m.

Longueur 3 5/6 pouces

Largeur 2 5/6 pouces
Poids : 1 livres 5 onces

Poids TNT 2 onces
Peut être lancé par un bon lanceur à 50 pieds.
Explosion après dégoupillage. 4 à 5 secondes
Surnommé "ananas" à cause de sa forme.
Zone mortelle à partir du point d’impact. 20 verges. On est déchiqueté.
Zone dangereuse 150 pieds

Zone à risque 325 pieds.

Zone de projection maximale des débrits 660 pieds
Arme servant à tuer les troupes, détruire des véhicules ou des maisons et des abris. Peu coûteux à produire et, once pour once, comparé à d'autres sortes d'armes, pouvant produire le maximum de destruction.

L'inventeur de la grenade à main moderne fut William Mils. Il appela fièrement son invention la Mills bomb qu'il fabriqua à la Mills Munition Factory à Birmingham en Angleterre à partir de 1915. Son invention fut adoptée par l'Armée Britannique comme grenade standard numéro 5.

Cette belle invention fut aussi utilisée par l'IRA

En 1916, 75, 000, 000 avaient été fabriquées. Durant toute la guerre, 70,000,000 de Mills furent lancés. Plus 35,000,000 d'autres variétés.

Comme toute administration soumise au Principe de Peter, on inventa une forme d'entraînement tout à fait inutile pour lancer la grenade. Comme s'il fallait une danse spéciale pour lancer soigneusement un objet. On considérait alors que seul un spécialiste spécialement entraîné pouvait lancer cet étrange objet. Et on l'entraînait comme les chanteurs castrats du Vatican.

Le pied gauche vers l'avant, le corps courbé en arrière, le bras droit tenant la grenade étiré vers l'avant, le pied droit perpendiculaire à angle droit vers la direction du tir. Soulever le bras gauche, tendre le bras droit devant les yeux et l'immobiliser pour viser la cible juste à l'articulation de l'index, reprendre le mouvement, balancer le bras droit tendu, faire de grands mouvements circulaires du bras droit, tendre le bras au dessus de l'épaule, tendre le genou droit, plier le genou gauche.

Tout ceci semble étrange sauf si on a déjà vu des enfants. Il s'agit du mouvement naturel des enfants intellectuels absolument pas doué pour le sport. Alors qu'un enfant génétiquement doué - la vie est injuste- trouvera d'instinct la position et le mouvement qu'il faut pour lancer et atteindre la cible avec la force et la vitesse la plus grande - étant donné sa taille et son âge- il s'agit d'un enfant- ce qui permet à l'adulte qui est devant lui d'attrapper la balle et de le féliciter. S'il s'agissait d'un adulte qui lançait la balle, il vaudrait mieux avoir un gant de baseball pour attrapper la balle. S'il s'agissait d'un lancer entraîné qui lance une balle à 100 milles à l'heure, il vaudrait mieux ne plus être là. Tandis que l'enfant intellectuel, après tous ces mouvements - qu'on appelle sommairement «lancer comme une fille» « ou lancer comme uen tapette» finira par jeter la balle sur ses pieds. Ce qui fere rire tout le monde. On conclut donc que celui qui a écrit le cahier d'entraînement au tir à la grenade était un intellectuel sans aucun sens pratique. Et que pour lui le corps était un objet étrange et indéfinissable. Défaut qu'aucun de ses supérieurs n'a remarqué. Il va de soi qu'au front, tout soldat un peu débrouillard, oubliait très vite ces enseignements de rabbin pour retrouver ses vieux réflexes d'enfants tireurs de roches. Et que le bon élève essayant scrupuleusement de suivre les informations données mourait très vite. Il sera probablement vu par un ennemi à force de gesticuler et l'ennemi perspicace se dira: Oh! Mais ce gentleman va nous lancer une grenade! Et le détonateur ne brûlant que 7 secondes avant d'exploser, la grenade a toutes les chances d'exploser dans ses mains. Un sportif aimant les sports exotiques remarquera que ces étranges mouvements sont ceux du lancer dans la forme de baseball pervers appelé Criket Anglais. Sport étrange.

Les soldats Britanniques se plaignaient de ne pouvoir emporter sur eux plusieurs grenades car leur uniforme était trop serré. Les Australiens avec leur uniforme plus ample pouvait en porter 6. Les Britanniques résolurent le problème en donnant à leurs hommes un sac en canevas pouvant en contenir 24.

Durant la Guerre Mondiale Numéro 2, on utilisa la grenade 36 M ou no. 36. Après la 36 M mk 1. Elle ne changea pas jusqu'en 1970. La grenade US MKII fut utilisées dans la guerre du Vietnam.

Dérivée de la grenade MK1 qui exigeait beaucoup trop de manipulations. Dégoupiller, retirer le couvre amorce métallique, faire pivoter la cuillère de 45° pour libérer le percuteur et lancenent. Le délai de 7 secondes entre allumage et explosion est (relativement) trop long. Ce qui laisse le temps à un ennemi nerveux de se jeter derrière un abris ou à l'amateur de baseball de vous la relancer vigoureusement.

La fragmentation lors de l'explosion n’était pas satisfaisante Les éclats trop peu nombreux et se répandaient au hasard. Les ingénieurs US créent alors la MK2 : une grenade pré-fragmentée. Selon le modèle de la Caramilk. Ou la barre de chocolat au centre de caramel fondu Caramilk est un rappel des souvenirs de son concepteur. Pour la grenade, 40 éclats. Le corps de fonte est moulée pour donner une bas relief sclupté de 8 colonnes et 5 rangées. Le délai est réduit à 5 secondes. En théorie, considérant que chaque morceaux se détache du corps de la grenade lors de l'explosion et plane vers une cible qui peut être un être humain (ou une caisse d'eplosif ou un bidon d'essence), ont peut faire 40 morts. Si chaque morceau se plante dans un être humain (ici, un soldat) et pénètre dans un centre vital.

La grenade à fragmentation avait une forme ovale calculée pour que, lors de l'explosion, les schapnels couvrent une distance donnée dans une sphère invisible symbolique avec une densité égale. Tout objet ou tout corps compris dans cette sphère était endommagé. La forme ronde aurait été encore plus idéale mais ne se serait pas aussi bien prise en main. On dira qu'une balle de baseball est ronde et se prend très bien en main et se lance encore mieux mais on n'est pas un ingénieur militaire. Une sphère prend plus de place qu'un citron. Ou un oeuf. Et, de nos jours, il y a des grenades rondes ou cylindriques sans que ça fasse de drame. M 61. M 67. Sauf pour les victimes. Mais à ce moment, on pensait ainsi. On fait donc de l'archéologie intellectuelle.

Au lieu d'avoir des plaquettes moulées sur leurs corps, les grenades modernes peuvent être des contenants en métal léger (aluminium) ou plastique. Et l'élément mortel est contenu à l'intérieur. Un fil de fer enroulé avec des encoches faites tout au long du fil ce qui permet à ce fil de se détacher en fragments lors de l'explosion. Chaque fragment devant un projectile pouvant entrer dans un corps. On peut aussi remplacer le fil de fer par un filament de plastique qui est invisible au rayon X donc difficilement repérable dans un corps humain. D'où des infections inguérissables.

Et l'onde ce choc de l'explosion provoque un effet de choc due à la pression pouvant assommer et provoquer une hémoragie interne.

La grenade peut contenir d'autres substances chimiques destinées à provoquer des syncopes, des convulsions et la camion en agissant sur le sang. Comme le cyanure d'hydrogène a été utilisé dans les chambres à gaz des USA et par les Nazis - Cyclone B ou Zyklon B- dans les camps d'extermination. Provoque l'empoisonnement du sang. Les cellules manquent d'oxygène.

300 mg/m3 dans l’air tue un homme en 10 minutes. 3500 ppm ( 3200 mg/m3) le tue en 1 minute. 200 à 400 ppm provoquent la mort en quelques minutes. Des taux de concentration dans l'air supérieurs à 50 ppm respirés pendant ½ heure sont dangereux. La DL50 - dose mortelle moyenne pouvant provoquer la mort de 50 % - des sujets atteint est de 484 ppm pendant 5 minutes pour le rat. La DL100 provoque la mort de tous les individus exposés. Ce qui est fascinant.

L'HCN ou Acide Prussique est aussi utilisé dans les harpons à baleine. Et a été utilisée lors de la Guerre Mondiale Numéro 1. A été la source de la vocation de Hitler qui se destinait auparavant à la peinture ou à l'architecture.

La MKII est dépassée car elle est trop puissante et conçue pour tuer. Ses gros éclats peuvent mortels dans un rayon de 150 pieds. Dans la guerre moderne scientifique, on cherche moins à tuer un ennemi qu'à le blesser ou le mutiler (d'où les bombes à billes ou à sous-munition -bombe-mère s'ouvrant pour laisser tomber des dizaines de petites bombes suspendus à des parachutes qui éclateront au sol ou en l'air, à hauteur de tête pour éjecter des milliers de roulements à billes qui vous déchiquèteront) utilisées par Israël). Car il faut 2 hommes pour transporter un blessé. Et aller le chercher, risquant ainsi encore leur vie. Et un blessé mutilé hurle ce qui déconcentre ses amis. Effet recherché par les psychologues.

Donner la mort, la répandre et la recevoir est un art et une science. Dans les commandos, si un homme du groupe est blessé, balle perdue, pîed, cheville, genoux ou jambe cassée lors du saut en parachute, on ne peut perdre son temps à le transporter. On n'est pas venu pour ça: il y a une bombe à poser, un homme important à exécuter. Si on le laisse là, car il ne peut se déplacer lui-même, il peut être capturé et révéler l'existence de la mission et son but. Comme on ne peut s'attendre des occidentaux qu'ils se suicident d'eux-mêmes, ils n'ont pas été éduqués à la Romaine ou à la Japonaise, il est recommandé de les tuer d'un coup de couteau au coeur.

Il est encore de coutume de tester les novices lors de l’entraînement en «échappant» une grenade (factice) au milieu de leur groupe tout en criant au loup. La plupart figent sur place, quelques-uns essaient de se sauver ou de se jeter à terre, ce qui ne sert à rien contre une grenade. Et, parfois, un courageux, prend la grenade et la jette au loin. Une bonne recrue pour les commandos. Le reste fera des push-up pour leur apprendre à garder le contrôle de leurs nerfs.

Il était de coutume chez les Allemands, pour montrer son courage et le nombre limité de ses nerfs ou le contrôle qu'on en avait, de placer une grenade sur son casque et d'attendre qu'elle explose. Le seul endroit où on était - relativement- en sécurité était sous le casque. Les schrapnels se répandaient circulairement partout. Mais on devait avoir mal à la tête et être sourd un  bon moment.

14 avril, Irak. Une Toyota Land Cruser fut intercepté par des Marines. On découvrit des Ak47. On leur jeta une grenade Mills 36M.  Un Marine se jeta sur elle pour protéger ses camarades et fut blessé et mourut 8 jours plus tard. Mais il serait mort sur le coup s'il n'avait pas utilisé son casque Personnel Armor System for Ground Troops PASGT 19 couches de Kevlar pour le mettre sur la grenade. Qui sera remplacé par le Lightweight Helmet ou le MICH Modular Integretated Communication Helmet. Le 20 mars 2007, la Marine annonça que le nouveau destroyer lanceur de missiles Arleigh Burke-class DDG-109 sera nommée USS Jason Dunham en honneur de ce Marine.  Le bureau de poste, au 4422 West Sciota Street in Scio, New York sera nomméé le Corporal Jason L. Dunham Post Office. Il doit être bien content là où il est.

La grenade MKII est la grenade la plus célèbre du monde. Avec la grenade Mills. Et les collectionneurs trouvent que c'est la plus belle grenade ayant été produite.

Monsieur Dickson et la petite blonde regardent les piles et les colonnes de boites de grenades. La petite blonde le regarda de ses grands yeux soupirants

_ Et si on en faisait sauter une...

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Photo 1. Grenade MK2 A1
http://www.thanksgis.com/Nouveau%20Gozzo/InfoArmesDornotUSPart2.htm

Photo 2. J-L Dubois

Mills bomb N°36. 1942.
Photo 3. J-L Dubois
Vue de côté d'une grenade Mk II-A1 jaune datant de la Seconde Guerre mondiale. Équipée d'un bouchon allumeur M10A3

Image 4. J-L Dubois
Dessin représentant la Mills N°36, avec son disque pour le tir au fusil (surnommé Gas Checker par les Britanniques).

Image 7. Coupe transversal de la Mills Bomb
Photo 10. http://www.lifesize-models.co.uk/product.php?id=874
Henry Dickson

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2 oct. 2012. État 1