HISTOIRES DE FANTÔMES

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HISTOIRES DE FANTÔMES.

Vers minuit, à la lueur de la chandelle, monsieur Henry Dickson, devant l'âtre où brûle des bûches d'érables et de vieux parchemins, se penche sur son écritoire. Tout est tranquille dans la grande maison, tout semble dormir et, soudain,
il y a ce bruit.

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6.10.13

343.39

Il y a toutes sortes de disparus.

Encore une fois, les fins heureuses sont statistiquement calculées. Le chiffre change peu. Et le malheur est plus fréquent que la chance.

Certains ne reviennent jamais.

Certains parents ne se découragent jamais.

20 ans après, on se promène avec la photo de la disparue, modifiée par un dessinateur, un spécialiste de l'identification judiciaire qui déplace des bandes de plastiques modifiant les traits du visage ou l'infographiste. Une reconstitution 3 D tenant compte des modifications physionimque qu'apporterait 10 ans de plus. 20 ans de plus. 30 ans.

De façon à ressembler à l'adulte imaginaire que serait probablement devenu l'enfant s'il n'était pas morts.

Mais il se peut aussi qu'il ne soit pas mort.

Il est possible qu'il ait changé de vie. Ne veuille plus rien savoir de l'ancienne.

Ou l'ait oubliée. Mandiant encore en ville. Impossible à reconnaître sous les couches de saleté et de malheur.

Ou

Ou se soit suicidé si bien qu'on n'a jamais retrouvé les os de son corps. Quelque part dans un bois où les animaux rongeurs ont soigneusement tout nettoyé.

Dans le journal du jour.

Des ossements humains ont été découverts samedi après-midi dans la forêt à 100 kilomètres de Montréal.

C'est une résidente qui a fait la macabre découverte alors qu'elle se promenait. Elle a aussitôt alerté les policiers.

Le cadavre, dont l'âge et le sexe n'ont pas été déterminés, était à l'état squelettique et portait toujours des vêtements.

Les enquêteurs de la Sûreté du Québec et du service d'identité judiciaire de Québec ont été dépêchés sur les lieux en fin de journée samedi et leurs opérations ont pris fin tôt dimanche matin.

Les restes humains ont été envoyés au laboratoire de science judiciaire et de médecine légale de Montréal pour y être analysés.

Les policiers veulent déterminer s'ils font face à un crime, un suicide ou à accident. Un randonneur qui aurait eu un malaise. Ou il se serait blessé ou cassé une jambe ce qui l'aurait immobilisé. Il n'aurait pas pu aller chercher du secours. Et n'avait à ce moment aucun moyen de communication vers l'extérieur.

On n'a pas encore déterminé la date de son décès. Mais s'il s'était aventuré dans la forêt à l'automne ou en hiver, il peut s'être perdu. Et les nuits d'automne sont souvent très froide. Sans compter celle de l'hiver.

En hiver, il n'aurait pas survécu sans feu plus d'une nuit.

En automne, il aurait pris plus de temps pour mourir.

En été, il aurait pu attendre là où il était que quelqu'un finisse par passer. Aurait appelé.

Mais cet endroit isolé est parfait pour un suicide. Ou un meurtre. Ou cacher la victime d'un meurtre.

On n'a pas retrouvé de raquettes ni de ski.

Il aurait pu se perdre en été.

En été, il aurait pu mourir de soif ou de faim au bout de quelques semaines.

Il aurtait pu être attaqué par un ours.

Il n'a pas prévenu ses proches de son excursion en forêt. Ou il ne connaissait personne qu'il aurait voulu prévenir. Personne qui pourrait s'inquiéter de sa disparition et du fait qu'il ne retourne pas de sa promande.

Et personne ne s'est inquiété.

Il a brièvement ou longuement agonisé dans son coin de forêt.

Ou c'est la noyade. Et les poissons ne manquent pas.

Ou

Ou on a découvert un corps.

Qui n'est plus un mort, ni un cadavre ni même un squelette.

Des ossements.

Sans nom.

Quelques bouts d'os.

Variés et divers.

Mais impossible de mettre les os sur un nom et un dossier.

Et ça recommence.

Heureusement, il reste les proverbes et les dictons toujours utiles dans la vie.

L'espoir fait vivre.

La chance sourit aux audacieux.

Et autres proverbes plus ou moins précis, adéquats ou conformes aux circontances.