HISTOIRES DE FANTÔMES

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HISTOIRES DE FANTÔMES.

Vers minuit, à la lueur de la chandelle, monsieur Henry Dickson, devant l'âtre où brûle des bûches d'érables et de vieux parchemins, se penche sur son écritoire. Tout est tranquille dans la grande maison, tout semble dormir et, soudain,
il y a ce bruit.

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20.10.13

392.88.7. QUELQUE PART À LONDRES, DES GENS PENSENT À lL'HOMME QUI A FAILLI TUER MONSIEUR HITLER

Quelque part à Londres

Une salle avec des cartes. Des gens habillés en militaire et des gens habillés en civil. Des bouteilles d'alcool. Des tasses de café et de thé.

_ Nous avons un problème.

_ Nous avons toujours des problèmes. 

_ Nous en parlerons donc. Déciderons de ne rien faire. Parce que nous ne pouvons rien faire ou que nous ne voulons pas ou qu'on nous en aura donné l'ordre. Ou nous ferons quelque chose. Décrivez simplement le problème.

_ Un spécialiste de nos équipes de spécialiste nous a fait faux bond.

_ Nous ne sommes pas des collégiennes à qui on parle de leur nuit de noce. 

_ Et on ne parle pas de ce genre de choses aux collégiennes.

_ Précisez !

_ Un tireur d'élite

_ Un tueur

_ Un de nos spécialiste est parti sans ordre.

_ Je vois que vous avez un dossier à ce sujet, si vous voulez que je pense quelque chose à ce sujet, il faudra me le faire glisser sur la table. Sinon, je dirais que j'ai suffisamment de choses à penser que je ne vais pas encombrer mon esprit avec un détail de plus.

Le dossier glissa vers lui.

_ Un excellent élément.

_ Conduite inexplicable. Inexcusable.

_ Vu de l'esprit étroit d'un bureaucrate. 

Il pensa que s'il en avait le pouvoir, il ferait fusillé un bureaucrate. À commencer par celui-là. Plaisir coupable. Mais si satisfaisant. Dans une guerre, vos pires ennemis ne sont pas ceux d'en face, ce sont ceux qui se prétendent des vôtres et qui font tout pour vous emmerder avec des détails. Et dans ce dossier qu'il avait parcouru d'un oeil - il avait l'habitude de lire rapidement et de deviner dans un amas de phrases, la proverbiale botte de foin, l'aiguille ou la chandelle allumée, tout aussi proverbiale.

_ Ce serait presque amusant si c'était donné dans un théâtre. Notre homme - car il s'agit d'un des nôtres - après une mission périlleuse où il a risqué sa santé et sa vie

_ Des millions d'hommes font présentement ce genre de mission périlleuses et risquent leur santé et leur vie...

- Ta. Ta. Peu d'homme ont eu ce genre de responsabilité. Votre dossier ne dit pas tout. J'en ai d'autres sur le même sujet. 

Il fit glisser le dossier du moment vers une main avide qui le réclamait. À moins que ce soit pour masturber le premier général qui tomberait sous sa main. Il y a des nuances

_ il était posté de façon à exécuter notre pire ennemi. Monsieur Adolf en personne. Et on a annulé sa mission.

_ Vous voulez dire que des millions d'hommes se battent actuellement contre d'autres millions d'hommes alors qu'il aurait été si simple de. Tout le monde serait à la pêche. Par la mort prématurée d'un seul.

_ Exact.

_ Et peut-on connaître le nom de ces traîtres ?

_ Attention à votre vocabulaire.

_ Ces gens ne méritent qu'une chose, le peloton et 12 balles. En Allemagne, on les aurait guillotiné. 

_ Ces gens avaient des raisons qui ne sont pas celles des militaires. Qu'elles soient bonnes ou mauvaises, je n'en sais rien puisque je ne les connais pas. Et ce n'est pas nous d'en juger. Donc on ne commencera pas à juger nos chefs.

_ Encore une fois, la politique. Les politiciens. 

_ Si nous ne pouvons juger ceux qui sont en haut, nous le pouvons pour ceux qui sont en bas. Donc cet homme...

_ Il ne comprenait probablement pas plus que nous ces revirements constants. Et en a eu assez. Et il est parti.

_ Vous négligez un détail. 

_ Nous n'avons pas toute la journée, aussi je passe sur les détails.

_ Si je vous connaître ce qui se passe réellement, je ne peux éviter des détails. Surtout s'ils sont embarrassant. Avant qu'il décide de partir...

_ Fuir

_ Attendons pour conclure. En suivant librement sa route et en suivant son instinct, il fait peut-être simplement mais d'une autre façon ce que nous voulons. Donc. Cet homme à la fin d'une mission frustrante, attendant une nouvelle affectation, a été rappelé d'urgence en Angleterre. À sa base militaire. Il a été rapatrié en priorité. Ce qui n'est pas si simple, si on pense que son point de départ est l'Allemagne et son point d'arrivée l'Angleterre. 

_ Ça devait être vachement important.

_ Ça oui. Dès sa descente d'avion, on l'a arrêté et amené sous escorte militaire à sa base. Il était accusé de désertion. Comment on s'y était pris pour savoir où il était et quelle ficelle on a tiré pour réussir à l'exfiltrer du lieu de sa mission, la détermination des imbéciles à changer le monde m'étonnera toujours.

- Donc, c'était un déserteur et à ce genre d'homme on donne une des missions les plus délicates.

_ Paperasse. C'était le meilleur tireur de son unité. Il a été repéré par un de nos coach. On l'a fait venir. On l'a entraîné. Il fait maintenant parti de notre service action. 

_ Pour l'action, vous êtes très efficace. Pour la paperasse...

_ Quelque part, le secrétariat a du foirer. On n'a pas fait parvenir à temps ou tout à fait oublié, de transmettre un ordre de réaffectation pour une destination crédible, comme, je ne sais pas, la garde des phares côtiers d'Écosse. Et, tout ce temps, à sa base, on l'avait signalé comme déserteur. Ou objecteur de conscience.

_ Pour un tueur.

_ Vous n'allez pas nous faire la morale.

_ Poursuivez. Il a été mis sous arrêt.

_ On voulait le faire juger en cours martiale. Et il y a eu le plus beau. Il avait laissé des armes dans sa chambrée. Pour lui, c'était des instruments de travail. Des outils. On l'a fait venir dans un comité où on avait placé bien en vue sur une table, les 3 carabines. Le modèle Anglais. Allemand. Et Russe. 

_ Il allait en Allemagne et ne devait laisser aucune trace. À ce moment, on était en paix avec ce pays. Il aurait été mal compris qu'un allié ou un partenaire commercial cherche à faire assassiner son chef d'État. Il était donc tout à fait absurde de prendre une de nos carabine. Ce que ne comprenait pas les...

_ Les idiots du comité de discipline.

_ Il avait testé le matériel disponible à ce moment. Et l'arme Allemande était meilleure que l'Anglaise. 

_ Ce qui a été vu comme une trahison de plus. On mettait en doute l'industrie, les cerveaux et la culture de notre île. On préférait une arme ennemie. 

_ Il était plus logique d'exécuter une allemand avec une arme nationale. 

_ Ne pas laisser de trace.

_ Ou qu'elles soient bien embrouillées.

_ C'est l'arme Russe qui leur est resté au travers du gosier. Après test comparatif sur des cibles fixes, mobiles, mortes ou vivantes, dans les abattoirs, il était arrivé à la conclusion que la carabine Russe était ce qu'il y avait de mieux pour placer une balle dans une tête à 300 mètres. C'était comme tout ce que font les Russes, un copie de la carabine Allemande mais améliorée. Ce qu'ils ne parviennent pas toujours à réussir.

_ Une arme communiste

_ Une arme excellente. Et, ses supérieurs directs ont approuvé son choix. Non seulement parce que c'était le meilleur instrument pour arriver à réussir son difficile travail. Mais il pourrait la  laisser sur place. Ce qui ferait accuser les Russes. Une raison de plus pour provoquer une guerre entre eux. Mais ils ont tilté sur le mot communiste. Nos hommes ne s'attendent pas à recevoir des médailles ou à être traité en héros, c'est le destin des soldats officiels. Ce qu'ils font a des conséquences si terribles qu'aussi bien en cas d'échec ou de réussite, rien ne doit paraître au grand jour. 

_ Nous tuons des gens à l'unité alors que l'armée, l'aviation, la marine les tuent en lot. 

_ Si on ne s'attend pas à recevoir des lauriers, on ne s'attend pas non plus à recevoir des coups de pieds au cul.

= Ça démotive.

_ Il a été démotivé.

_ Dans son régiment, on procédait encore aux mesures disciplinaires de la première guerre, et avant qu'il passe en jugement dans une cours militaire, on l'avait condamné au fouet.

_ Archaïsme. Sur une roue de chariot à canon, bien sûr.

_ Le secrétariat avait autant de problème dans un sens ou un autre. Eux n'avait pas été prévenu du départ de notre homme. Et nous n'avons pas été prévenu de son retour, son arrivée et de son sort. On le cherchait encore en Allemagne et il était ici. Les routes de l'information sont multiples et contrariantes.

_ Si vous savez tout ceci, cela va de soi que ces problèmes ont été résolus.

_ Un problème reste parfois un problème et change d'aspect.

_ Continuez donc à nous conter la suite de ces absurdités. 

_ C'était un homme exceptionnel. Avant même qu'il soit entraîné par nous afin de se débrouiller dans toutes les situations. On l'amenait pour subir son châtiment. Il a saisi le couteau d'un des gardes qui l'enserrait et l'a égorgé. Son collègue a reçu ensuite la pointe en plein coeur. Et il a égorgé ensuite les 3 officiers du comité d'examen des plaintes. 

_ Je ne lui donne pas tort. Excellent travail.

_ Il a franchi la ligne rouge. Vous parlez d'un traître.

- Amené dans cette situation par la bêtise des nôtres. Si j'avais été au courant de cette initiative provenant des soubassements de la bêtise, j'aurais envoyé des collègues à lui pour faire le ménage de cette engeance. Et il n'y aurait pas eu 5 morts. On ne peut aller nulle part et gagner quoique ce soit, si nous sommes constamment confronté à la bêtise. Dès qu'on l'a repéré, on l'élimine. On se sent tout de suite mieux. C'est comme l'air frais de l'altitude. On est libéré de la pollution mentale. 

_ Il n'a certainement pas pu sortir de sa base remplie de gens armés.

_ Il est facilement sorti de la base remplie de gens armés. Il ne fit que 2 victimes de plus. 

_ Il est entraîné pour faire face à toutes sortes de situations et à improviser lorsqu'il fera face à des situations nouvelles. 

_ Il se cache quelque part au pays. Tout le pays est en guerre et quadrillé, il ne pourra aller loin.

_ Il est sorti du pays. Je n'ai aucune idée de la manière dont il s'y est pris.

_ Ne me dites pas qu'il veut se venger et a décidé de travailler pour l'ennemi.

_ Les Allemands auraient été ravis de mettre la main sur lui. Et le colonel Canaris de l'Abwehr aurait été enchanté de discuter avec lui. 

_ On pourrait le faire changer de service et effacer ses traces. S'il est aussi efficace que vous le prétendez, un tel homme serait très utile. Nous sommes en temps de guerre, les arguties morales des temps de paix sont prématurées. Avant ou après, on pourra se demander s'il faut être végétarien par respect pour la vie. Il compensera les inefficaces qui pullulent. Déjà, il en aurait éliminé quelques-uns. 

_ Mais ce sont, c'étaient des êtres humains.

_ Vous n'allez pas y mettre. Des millions de gens vont mourir. Et si nous sommes aussi efficaces que nous le prétendons, nous contribueront à en tuer encore davantage.

_ Si vous n'êtes pas pointilleux avec les âmes des morts, il faut essayer de vous voir ou de vous rappeler que ce sont nos hommes qu'il a tué.

_ Ce n'est pas ce que je vois. Je vois des morts. Je vois des imbéciles morts. Des êtres nuisibles qui au cours de leur pitoyable existence ont nui autant qu'ils ont pu à l'effort de guerre. Tout en pensant, dans leur cerveau malade, être au service de la patrie. On aurait dû les parachuter derrière les lignes ennemies pour qu'ils mettent la pagaille.

_ On ne va pas se mettre à philosopher. Nous sommes des gens pratiques, réalistes et efficaces.

_ S'il est brûlé dans son service actuel, on changera son nom et il renaîtra de ses cendres. Ne dit-on pas au SAS, votre secret ajr service, qui ose gagne! Il y a le MI5, military intelligence section 5, qui s'occupe du contre-espionnage et contre-terrorisme sur nos terres. Le MI6, military intelligence section 6 ou SIS, secret intelligence service dont le but des d'espionner l'ennemi ou de recruter des espions en sol ennemi. Il était avec le M19 qui se chargeait de libérer les officiers anglais prisonniers des stalag et d'accomplir des actions en sol ennemi. Ce n'est pas le choix qui manque.

_ Il est en Espagne.

_ Pour quoi faire ?

_ N'avez-vous pas entendu qu'il y a une guerre. Le chef de l'armée a fait un coup d'État contre le gouvernement élu. 

_ Et on est de quel côté.

_ La politique de notre pays est parfois si bizarre, qu'il faut souvent se le demander.

_ Nous n'intervenons pas.

_ Pourtant, les Allemands appuient les Franquistes. Ça leur permet de tester leur matériel. 

_ Et nous nous ne testons rien.

_ Et votre homme

_ Il est passé du côté des communistes.

_ Les communistes sont alliés du gouvernement. 

_ Si nous le revoyons, il faudra le débriefer afin d'apprendre ce qu'il a vu. Cette guerre aurait pu nous servir de laboratoire et elle ne servira qu'à nos ennemis.

_ Si je comprends ce que j'ai lu à ce sujet: si le gouvernement local gagne, ce sera avec l'aide des communistes, il deviendra leur allié. Parce que nous ne l'avons pas appuyé à temps. S'il perd, ce sera la droite fachiste alliée des nazis, un autre pays pour l'Axe. Quoique nous fassions, nous perdons.

_ Et encore plus facilement en ne faisant rien.

_ Si cet homme survit, il sera notre armée à lui tout seul. Peu importe qu'il pense être d'un bord ou d'un autre, nous n'avons pas ce genre de préjugé. Nous sommes des gens du présent. Et s'il survit, ce qui ne semble pas facile, il aura démontré son habileté encore une fois et la nécessité où nous serons d'employer un tel talent.

_ Ou la nécessité impérative et absolue d'éliminer un tel ennemi potentiel s'il refuse de comprendre où se trouve son nouveau présent.

_ Nous n'avons pas ce genre de préjugé. Un homme est inutile, utile ou nuisible. Selon le cas, il sera traité comme il se doit. 

_ Bravo. Bel état d'esprit pour réfléchir au point suivant de l'ordre du jour. Hitler et le problème Juif.

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État 1 et 2. 20, 21 oct. 2013