HISTOIRES DE FANTÔMES

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HISTOIRES DE FANTÔMES.

Vers minuit, à la lueur de la chandelle, monsieur Henry Dickson, devant l'âtre où brûle des bûches d'érables et de vieux parchemins, se penche sur son écritoire. Tout est tranquille dans la grande maison, tout semble dormir et, soudain,
il y a ce bruit.

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17.10.13

390.86.5. MONSIEUR ADOLF HITLER PENSE À SA MÈRE

Monsieur Adolf Hitler pensait à sa mère

Il aimait sa mère

Sa mère aurait été fière de lui. Comme toutes les mères, elle avait toujours été fière de lui. Mais elle le serait encore plus.

Mais elle n'était pas là pour assister à son triomphe. Ni à tous ceux qui suivraient  Il aurait aimé qu'elle soit là. Il lui aurait envoyé une grande voiture avec chauffeur. Elle qui se faisait toujours du soucis pour lui. Que va-t-il arriver quand je ne serai plus là?

Les gens sont si méchants.

Elle était morte le 21 décembre 1907 d'une des maladies des femmes: le cancer du sein. Et d'avoir été trop battue par son mari.

Valait-il mieux mourir avant ou après ?

47 ans, c'est bien jeune. Et en décembre.

Son père était mort à 66 ans.

Il connaissait quelqu'un dont le père s'était effondré; la tête dans son assiette au réveillon de Noël. Ce qui avait gâché le reste de la soirée de tout le monde.

Il était donc normal de se demander combien il lui restait de temps à vivre. Aurait-il le temps de mener à bien tous ses projets ?

Redonner l'Est à l'Allemagne comme du temps des chevaliers Teutonique. Et prendre le Moyen-Orient et l'Afrique à l'Angleterre et à la France. Ce qu'avait tenté de faire le kaiser, ce qu'on avait essayé par tous les moyens de décourager allant jusqu'à provoquer le carnage de la première guerre mondiale. Cette guerre atroce qui l'avait défait et refait.

Et s'adonner à l'architecture. Construire des parcs, des musées et des villes. Et, pour le moment, contempler les maquettes de son architecte personnel.

Prendre sa retraite. Il se retirerait dans une petite maison de banlieue entourée des maisons de ses collègues et amis. Et ils parleraient du temps passé en se contant leurs aventures.

Sa femme le gronderait. Elle n'aimerait pas qu'il s'emporte comme il avait coutume de le faire. Son coeur.

Et il se marierait. Pour le moment, il était le mari virtuel de toutes les femmes de l'Allemagne qu'il séduisait avec sa voix grave et virile. Avec cette voix, il aurait pu vendre une encyclopédie à un aveugle. C'est ainsi qu'il avait réussi à ce que le clergé, les aristocrates, les banquiers et les industriels subventionnent son parti et son armée privée. En passant d'abord par l'esprit et le coeur des femmes des notables.

Ensuite, il mourrait. Entouré de l'affection des siens. Comme on disait.

Et comme bien des chefs d'État, il se demandait comment l'Histoire le jugerait.

Il avait été incompris. Ce qui était une bonne et une mauvaise chose. On se méprenait souvent sur ses intentions. Ce qui était à la fois une bonne et une mauvaise chose.

Il était né le 20 avril 1889. Après l’acteur Charlie Chaplin qui se moqua de lui et avant son ami d’école, le philosophe juif Ludwig Wittgenstein. 

Aujourd'hui, en 1936, il lui restait 9 ans à vivre.

Ce qu'il ne savait pas encore. Une petite surprise du destin.

Car il mourrait dans la nuit du 30 avril 1945. À 56 ans. Comme un soldat qui ne veut pas se rendre à l'ennemi. 

Même s'il ne savait pas la date et la manière dont il finirait, il se doutait qu'il n'en avait plus pour longtemps. Statistique familiale.

Ce qui faisait qu'il était toujours pressé. Il ne pourrait mener à bien qu'un certain nombre de projets. Trop de temps passé sur une idée barrait le chemin aux idées suivantes.

Comme il était le coeur, l'âme et l'esprit de sa nation, ses proches avaient réglé leurs temps au sien. Il dormait le jour - sauf lorsqu'il devait faire une apparition publique - il était au sommet de sa forme la nuit. Il avait découvert qu'il ne servait à rien de diriger quand on pense mal ou, même d'essayer de penser quand on pense mal, parce qu'on n'est pas en forme. C'était hygiénique et médical. On prend de mauvaises décisions. Et comme personne n'osera vous contredire, on fera ce que vous voulez. Ce qu'on aura cru comprendre dans ce que vous avez dit. Ou essayé de dire. Mais parce que vous avez mal pensé et pas assez réfléchi, pas assez dormi, on ne fera que matérialiser une erreur. Lentement ou avec dynamisme et entrain. Et on se voit forcé de réparer les pots cassés une fois qu'on est placé de force devant le résultat du manque de sommeil.

Une affiche de propagande de Staline, le montrait veillant tard la nuit à son bureau, ce qui était censé rassuré les gens. Staline veillait sur eux. Des gens regardait la fenêtre éclairée disait: voyez, l'homme de fer ne dort pas! S'ils savaient qu'il était insomniaque et que ce qu'il écrivait était des ordres d'exécution destiné à des populations entières ou des groupes: hommes d'affaires, ingénieurs, ouvriers, policiers qui avaient insuffisamment de zèle lors des exécutions précédentes. Ou avait fait trop de zèle. Parce qu'on avait vidé une usine de ses employés, les tuant tous. Et qu'on avait découvert - le cerveau lent et reptilien des primitifs asiatiques - qu'une usine vide ne produit rien. Ou qu'une usine sans ingénieur ne produit rien de valable même s'il y a des machines et des ouvriers, car on a enlevé le cerveau. En exécutant les ingénieurs parce qu'ils manquaient d'enthousiasme révolutionnaire. Il fallait que quelqu'un paie pour ça. Jamais celui qui avait ordonné le carnage. Et qui écrivait encore au crayon un autre ordre d'exécution. Voilà ce qu'était le petit père du peuple, le camarade Staline, humble secrétaire du parti.

Au contraire, lui, dormait.

Parce qu'il dormait mieux le jour, même si la vie de la plupart des gens se passait le jour, ce qui avait été pour lui un désavantage dans sa vie précédente - celle d'un homme ordinaire supplémentaire essayant péniblement de faire sa trace dans la société qui n'a pas besoin de lui  - était un avantage. Avant de rencontrer son conseil privé, son État-Major, il dormait. Et se levait au dernier moment. Ou lorsqu'il devait discuter avec des diplomates ou des présidents étrangers. Il était en forme alors qu'eux faisait face à une autre journée interminable. Ils pensaient mal. Tant mieux s'ils étaient malades. Ses agents l'informaient de l'état de santé de tous ceux qu'il rencontrait. Il en savait plus sur eux qu'eux-mêmes. Il était facile de leur faire signer des traités qu'ils avaient mal lu ou mal compris.

D'être un incompris le servait encore.

En forme, il pouvait s'emporter à volonté. Ce qui était excellent pour les discours. Et pour ses généraux.

Il pouvait traiter ses généraux comme des chiens. Parce qu'un homme qui a le pouvoir de faire mourir des milliers de gens ne méritent pas mieux s'il gaspille ces vies. S'il échoue.

Commander est un travail d'essais et d'erreurs sur du vivant.

On ne peut commander aux humains que si on méprise complètement leur vie, leur brève existence n'étant qu'un instrument provisoire à votre usage. Le destin de l'Allemagne exigera tant de ces vies.

Un chirurgie ne peut opérer ni guérir s'il a peur du sang. La peur et le sang ne sont que des étapes avant le bien futur. Un homme d'État, un conquérant doit accepter des fleuves de sang.

Il eut envie de faire un poème.

Ou un dessin.

Adolf Hitler était content.

Depuis 1934. Il avait été le 14e chancelier du Reich. 24e chancelier d'Allemagne. Il était maintenant Führer. 

C'est bien Führer. 

Wow!

Sa mère lui manquait.

Il lui restait de tous ses frères et ses soeurs morts tragiquement en bas âge, une jeune soeur qui était aussi très fière de son grand frère. Qui s'inquiétait aussi. Qui était un peu gênée, il avait fini par le croire, de le voir pauvre. Et il évitait de la voir pour ne pas la mettre dans cet état. Ce qui le mettait, lui, mal à l'aise.

Il ne se voyait pas beaucoup à ce moment.

Ça n'avait pas été facile. Mais il n'était pas le seul dans cette situation. Il n'était qu'un pauvre au milieu des autres. Un raté. Les vagues de la société amène des débris sur le rivage. Déchets de la guerre, de la crise économique, de la maladie. La marée emportant tous ceux qui réussissent et abandonnant les autres. Les roulant dans la boue.

Depuis que sa situation sociale s'était améliorée, elle acceptait de le voir plus facilement. Mais elle s'inquiétait encore. Les gens sont si méchants. Il lui faisait parvenir un billet pour les meilleures places lors des grandes assemblées politiques, religieuses et patriotiques.

Pendant la période politique agitée, il lui avait demandé de changer de nom. Ses ennemis ne pouvaient plus s'en prendre à son père ou sa mère qui étaient tous deux décédés morts, mais sa soeur pouvait être en danger, à cause de lui. Ou représenter un danger, car on pouvait l'atteindre ou le menacer à travers elle. Ses ennemis et adversaires politiques étaient des gens sans scrupule qui ne respectaient rien.

C'était le passé.

Il est là au centre du stade.

Tous les yeux amoureux du peuple se dirigent vers lui. Il aime cet amour sincère et confiant. Celui d'un bon chien. Comme  il saura utiliser cet amour.

Ses adjoints se tournent vers lui, l'air content. Il aime que les gens soient contents. Et il y a de quoi être content.

Il a comme on dit: réussi dans la vie. 

Il est fier de lui.

Et tous les grands hommes qui l'entourent et qui lui doivent leur situation sont fiers de lui.

Les empereurs Romains avaient un certain moment décidé d'être dieu. On leur voua un culte.

Il allait étudier la question: voulait-il être dieu?

L'idée l'amusait. 

Le petit homme avait fait du chemin depuis qu’il vendait aux touristes des cartes postales peintes à l’aquarelle des monuments historiques. 

Le sort n'avait pas voulu qu'il soit un grand artiste. Les esprits petits et mesquins avaient empêché ses grandes ailes d'albatros de se déployer. Ces gens étaient désagréable mais sans importance. Ils ne sont que du gravier sur lequel les pas des grands hommes doivent marcher et trébucher pour que leur biographie soit pleine de contrastes et fournissent des leçons de morale. Un grand homme doit faire face à l'adversité, rencontrer des obstacles. Ce qui est très désagréable au moment où ça se passe mais fournit tant d'anecdotes une fois cette étape de la vie des grands hommes dépassés. Une fois les odeurs et les piqûres des punaises oubliées, il reste la poésie rustique et primitive. Et qui a envie de jouer le rôle de Salieri dans un livre d'Histoire ? Il aurait eu le pouvoir de faire exécuter les professeurs qui l'avaient fait échouer. Il suffisait de le vouloir. Il pouvait tout s'il le voulait. Mais il avait pensé au contraste littéraire. L'harmonie subtile des tons. L'ombre qui n'est que là pour la variété et le contraste. Il aurait pu le devenir en dépit d'eux. Mais il n'avait pas eu le temps. Comme bien d'autres, sa vocation avait été détournée par l'Histoire. L'Histoire avait été trop vite. L'Histoire de l'art avait été remplacée par l'Histoire nationale. Il faisait de la politique, activité méprisable et qui faisait rire ses amis artistes.

La vie ou le destin le faisait rire. Il allait être engagé comme assistant dans un bureau d'architecte même s'il avait été recalé au concours de l'académie. Il allait prendre un parcours parallèle au lieu de la ligne directe, celle de tout le monde. Ce qu'il ferait souvent par la suite.

À ce moment, la guerre éclata.

Il était pacifiste comme bien des artistes mais des amis écrivains finirent par le convaincre que sa patrie était en danger. Jusqu'alors, il ne s'était pas fort soucié de la patrie qui n'avait pas fait grand chose pour lui. On a peu idée de la force d'une pensée collective lorsqu'elle pénètre dans un cerveau. Des émotions nouvelles entrèrent dans sa tête.

Et sans qu'il le veuille vraiment, il s'était retrouvé à la caserne.

Il avait refusé de faire comme tout le monde. Comme il avait essayé. Être différent. Il avait essayé de ne pas suivre la voie toute tracée d'avance dans laquelle tout le monde va. Maintenant, dès le premier jour dans son nouvel uniforme trop grand pour lui, de la nouvelle (pour lui) catégorie sociale à laquelle il appartenait: soldat. Il suivait. Obéissait. Faisait comme tout le monde et tout ce qui était, il y a peu, compliqué et difficile, devenait simple, souple. Il suffisait d'abandonner sa volonté individuelle, sa personnalité pour prendre celle de tous. Il était devenu invisible.

Avant.

Il avait été incompris. Il s'en plaignait. On le méprisait. Ce qui lui faisait de la peine. Car, contrairement à ce que son père disait, il avait un coeur.

Maintenant, on ne le comprenait pas davantage mais au lieu de le mépriser, on le vénérait. Il était le même homme. Un artiste. Il était devenu un aigle. Et dirigerait le peuple et le pays en artiste. Comme un matériau vivant. Un instrument. 

Avec ces petites vies qui sans lui ne s'occuperaient que de petits et minuscules soucis, il ferait de grandes et terribles choses.

Comme ce serait beau.

Il aimait ces barbares des USA. La manière dont ils avaient représenté un de leurs anciens présidents. Tout en se prétendant une démocratie. Lui donnant un temple à lui tout seul. Le temple d’un dieu. Modèle grec. D'un empereur Romain. Immense. Tout en prétendant que ce n’était pas le cas. Dans le style du temple de Zeus à Olympie. La véritable statue de Zeus ou de Jupiter mesurait 12 mètres de haut. Celle du dieu politicien avait une hauteur 6 mètres et largeur 6 mètres. Car le dieu est assis sur le trône d'un roi.

Mais ce serait plus grand pour lui. Il serait représenté, assis, lui aussi, le regard pensif, regardant vers l'est. Soucieux. Mais un peu penché vers ses fidèles venus se recueillir. Comme un bon père. Le genre de truc qu’Arno Breker pourrait faire.

Ou ce serait le grand tombeau de Napoléon. Pourquoi pas les deux ?

Le Temple de la Gloire. Le Panthéon. Aux grands hommes, la patrie reconnaissante. L'Apothéose du héros mort pour la patrie, encadrée par Les Sciences et les Arts et La Magistrature.

Ces français qui ont décapité leur roi, se prétendent laïcs et républicains et qui font un temple au cadavre de leur empereur.

Le Dôme de Napoléon. En mieux. En plus gros. C’était déjà mieux. Il voyait un sarcophage de marbre noir. Il serait représenté à demi-couché, tenant un compas et méditant sur des cartes géographiques. Encadré par les figures de la Science, de l’art et de la Guerre.


Le monument tout autour serait construit avec des blocs de quartzite rouge et le sarcophage placé sur un socle de granit vert des Vosges. Avec une couronne de lauriers. Des croix gammées. Partout des inscriptions rappelant les grandes victoires du Reich et de l'Empire. De la pierre partout. Entourant le Tombeau, 100 Victoires sculptées (Napoléon n’avait eu le droit qu’à 12), symbolisent ses campagnes militaires. Des drapeaux et des étendards. Et des canons pris à l’ennemi. Sur le sol de marbre polychrome seraient inscrites en lettres d’or et de bronze des victoires célèbres. Il y aurait une galerie circulaire en pierre colorée et des bas-reliefs sculptés ou figureraient les réalisations de son règne : pacification de la nation, centralisation administrative, grands travaux, autoroutes, élimination du déficit, amélioration de la race.

Il pensa aussi à une montagne. Comme on y avait pensé avant lui aux USA. Le mémorial national du Mont Rushmore avec ses statues de présidents de 18 mètres. Mais ce serait plus grand. Goering serait là. Il serait content. Pour lui, il faudrait que ce soit plus que 18 mètres.

Il avait eu une vie palpitante. Des poètes en parleraient. Pas de tout ce qu'il avait été nécessaire de faire. Car il faut que les enfants soient fiers de leur nation et de leurs chefs. On améliore donc un peu. On brode toujours. Comme une femme de maison décore et fait le ménage. Pour que ce soit propre et net et qu'on puisse inviter la visite. Qu'on en fasse des patriotes. On ne leur racontera pas tout. L'Histoire à la portée de tous est toujours un conte de fées.

Un des coups dont il était le plus fier.

L'incendie du Reichstag, le Parlement Allemand à Berlin

Reichstagsbrand

Il fallait oser. Il fallait vouloir. Il fallait vouloir oser. 

Le soir du 27 février et la nuit du 28 février 1933, 6 jours avant les élections

Encore de nos jours, on dit que «les circonstances exactes de l'incendie sont restées un mystère». Parce qu’il n’y a pas de preuve. Et que les esprits bornées et prudents ne peuvent affirmer académiquement que s’il y a des «preuves». Les pauvres rats de laboratoire cherchent des preuves, des témoins. Mais on n'est pas dans la science. On est dans l'Histoire.

Si on se pose la question : à qui le crime profite? On a la réponse.

Le crime est un mot qu'on utilise pour les gens ordinaires. Les Grands font de grandes actions. Les Grands tranchent les noeuds Gordiens. Les grands font tuer le duc de Guise. Et font des bons mots.

Mais lorsque les criminels sont ceux qui font les lois, remplacent les anciennes et en inventent de nouvelles et les appliquent. Et que leurs complices et âmes damnées sont des parlementaires, fonctionnaires, policiers, bureaucrates de la justice. Il ne faut pas trop attendre des «preuves».

Tout est une question de vocabulaire.

Tout commence avec celui qui montre le mot.

Ceux qui l’ont planifié et organisé sont morts et, après la guerre, n’avaient aucune envie de s’en vanter. Que ce soit dans l’Allemagne communiste ou capitaliste.

Ce qui y ressemble le plus de nos jours, est l’affaire des 4 avions du 11 septembre 2001. Tout aussi captivante et louche.

4 amateurs qui ne peuvent pas piloter remplacent les pilotes qui pilotaient. Le reste est une simple question de logique.

Les psychopathes qui dirigent les États ne changent pas vraiment. Ils se réincarnent. Et osent appeler ainsi leurs ennemis.

Nos chefs ne sont pas ainsi. Ce ne sont que des hommes admirables avec tout un tas de principes.

La propagande locale décrivait l'incendie comme un complot terroriste. Le signal d'une insurrection communiste. Une révolution rouge. La guerre civile.

Depuis 1919, Hitler et son parti avaient été inventés et subventionnés par l'armée et les industriels et les banques pour empêcher cette révolution.

Reichstagsbrandverordnung

Verordnung des Reichspräsidenten zum Schutz von Volk und Staat vom 28. Februar 1933

Décret du président du Reich du 28 février 1933 pour la protection du peuple et de l'État

Le décret utilisait l'article 48 de la Constitution qui donnait au président toute liberté de prendre toute mesure appropriée pour sauvegarder la sécurité publique.

L’article 1 suspendait les libertés. Liberté des personnes, liberté d'expression, liberté de la presse, liberté d'association et de réunions publiques. Confidentialités des postes et téléphones. Protection du domicile et des propriétés. Fermeture des frontières.

Votre corps et votre esprit appartient à l’État.

On votera de semblables lois dans tous les pays qui entreront en guerre contre l’Allemagne.

Tout ce qu'il avait fait d'autres l'avaient fait avant. Ou le referait après.

3 mois plus tard, il fera voter une loi qui donnera au chef de l’État le pouvoir de faire toutes les lois qui lui plairait. Il aimait faire des lois. Quand on a bien dormi, quoi de mieux qu'une nouvelle loi.

Et si on fait un saut dans le futur.

Comme chez Kafka, le 21 avril 1967, un tribunal de Berlin, à titre posthume et symbolique, transforme la condamnation à mort de Marinus Van der Lubbe - le terroriste pyromane - condamné à mort et décapité le 10 janvier 1934 - à 8 ans de prison pour tentative d'incendie avec effraction. Invasion de propriété privée et destruction de biens publics.

On rappelle qu'il était mort depuis un moment. Comme il a du être content.

Les nazis aimaient beaucoup la guillotine et ont amélioré la version française. Tout en bois. Qui finissait par gauchir à cause du sang. Instrument primitif qui avait tout de même permis de couper le cou à plus de 100 000 personnes. Y compris des femmes et des enfants. En ont fait une version sérieuse. Tout métal. Format réduit pour que le bourreau puisse exercer son art à l’intérieur au lieu d’être dans le grand vent et la pluie comme en France.

Et si on fait un autre saut 20 ans plus tard.

Ce n’est que le 10 janvier 2008, 75 ans après, que le ministère de la justice Allemand rejuge encore une fois la condamnation des accusés de l’époque, la trouve finalement illégale et annulent le verdict des juges nazis. Le contraire obstiné était devenu un peu gênant.

Ignorant de tout ce futur, monsieur Adolf Hitler tendant la main aux centaines d'athlètes venus démontrer leur force et leur vertu guerrière dans son nouveau stade.

Les jeux pouvaient commencer.

Il y en aurait bientôt d'autres encore plus.

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État 1. 17 oct. 2013
État 2. 18 oct. 2013
État 3. 19 oct. 2013