HISTOIRES DE FANTÔMES

__________________________________________________________________________________________________

HISTOIRES DE FANTÔMES.

Vers minuit, à la lueur de la chandelle, monsieur Henry Dickson, devant l'âtre où brûle des bûches d'érables et de vieux parchemins, se penche sur son écritoire. Tout est tranquille dans la grande maison, tout semble dormir et, soudain,
il y a ce bruit.

___________________________________________________________________________________________________

22.10.13

395.91.10. MONSIEUR ADOLF HITLER PENSE À MONSIEUR WINSTON CHURCHILL QUI PENSE À MONSIEUR ADOLF HITLER

Monsieur Adolf Hitler se regarda une dernière fois dans le miroir avant de sortir de son appartement. 

Il avait encore vieilli.

L'homme âgé qui le regardait dans le verre avait l'air de lui dire que tout ceci - tout - était si futile. 

Son corps l'encombrait.

Sa main qu'il lui fallait supporter.

Son bras qui tremblait.

La vie s'en allait comme du sang qui coule d'une plaie.

Il se demanda s'il ressemblait vraiment à ce vieil homme. Scientifiquement, le miroir retournait une image et des rayons de lumière similaires à l'objet qu'on plaçait devant lui. Ceci dans un certain angle. Scientifiquement, rationnellement, il était ce qu'il voyait. 

Mais il lui restait ce doute.

Èva non plus n'aimait pas son image. Ni son miroir. Pourtant, il la voyait toujours jolie. 

Il y avait peut-être quelque chose dans les miroir ?

S'il n'était que de lui, il ne se soucierait pas de ses vêtements, prenant les plus confortables qui se trouveraient à portée de main; mais ce n'était pas le cas d'Èva qui veillait à tout. Avant elle, c'était sa cousine. Qui s'était suicidée pour des raisons incompréhensibles. L'esprit et le coeur des femmes étant des gouffres intraduisibles aux simples humains.

Il fallait donc qu'il soit astreint à porter des vêtements toujours propres - ce qui le changeait de sa vie d'artiste - qui sentaient bon - des souvenir de la marde des tranchées lui venait à l'esprit, il est difficile de se concentrer sur un champ de bataille quand on ne pense qu'à chier ou se gratter - neufs - depuis qu'il était un auteur à succès vendu à des millions d'exemplaires - son oeuvre se donnait même en cadeau de mariage - il vivait de ses droits d'auteur et n'avait plus besoin de loger dans des maisons de chambre et de mettre les pattes de son lit de bois dans des boites de conserve remplie d'huile ce qui était supposé éloigner (et, idéalement, tuer les punaises de lit) ce qui était, scientifiquement une erreur, car les punaises qui se nourrissent du sang des dormeurs (certains les ont comparé à des Juifs) se logent dans les mailles des tissus et le bois. Une fois qu'elles ont élu domicile dans un endroit confortable, la seule manière de s'en débarrasser était le feu - (encore une fois la comparaison avec les Juifs venait à l'esprit) (ou les communistes). Dès que la lumière est éteinte, dans le noir, elles sortent en masse et se ruent sur la peau du dormeur pour le percer partout et sucer son sang. Quelqu'un les avait comparé à des capitalistes.

Depuis qu'il était chef de quelque chose, on le respectait. Il se souvenait très exactement, scientifiquement, du mépris que les gens «bien», d'abord bien habillé avaient pour lui, avant la guerre et après la guerre. Et quand le mépris avait, graduellement, cessé. 

Chef de son parti, comme un Bernard l'Hermite et son ventre mou habite un coquillage dont il a chassé le locataire précédent. 

Et on a fait plus que le respecter, ce qui est déjà bien, quand on a connu le temps où on fait semblant de ne pas vous voir, comme si on était invisible - vous êtes là et on regarde partout, à droite, à gauche, en haut, en bas, faisant de grands efforts pour ne rien remarquer. Jusqu'à se demander si on existe vraiment. Ce que, probablement, un revenant se demande aussi. On dit que pour certains, cela prend un certain temps avant qu'ils réalisent qu'ils sont vraiment vraiment morts et que les gens qu'ils voient, eux, ne peuvent les voir. Et qu'il ne sert à rien d'attirer leur attention. Il y a le monde des vivants et des morts. Les 2 occupant le même espace et la même dimension mais pas la même intensité vitale. Puisque, comme le mot l'indique, mais, peut-être pas assez, les morts sont morts. Les mendiants et les artistes pauvres aussi. 

Donc, on le respecta, découvrit son existence, eut quelques bons mots pour lui et ses oeuvres. 

Et on osa le toucher. Lui serrer la main.

Ensuite, on fit beaucoup plus que le respecter, et on le faisait avec le seul langage que comprenait cette sorte de gens; l'$. 

Généralement c'est l'$ qu'ils reçoivent. Première étape menant au respect et à la considération. 

Mais ce n'était pas le cas. ce ne pouvait pas être le cas. Une organisation de bienfaisance politique étant un puits sans fond. Il aima le jeu de mot involontaire. 

Malgré eux, ils allèrent à la seconde étape du respect, intense, douloureuse, étape menant encore une fois à l'$ mais à celui qu'ils dépensent. Avec lui, ils investissaient dans leur futur. Leur survie. 

Car les communistes n'auraient aucun respect pour leur propriété - qui selon eux, appartenaient déjà au peuple qu'ils avaient spolié et qui retournait à son légitime propriétaire. Et, en tant qu'exploiteur du peuple, criminels, ils ne méritaient qu'une balle dans la peau. Alors le respect dû à leur vie... 

Certains de ces exploiteurs du peuple comprenaient très bien et rapidement, d'autres plus lentement. 

S'il n'y avait pas une digue entre la légitime colère du peuple - Röhm avait de très bons mots sur la légitime colère du peuple. 

Monsieur Hitler pensa à ce bon vieux Röhm qu'il avait du faire assassiner. Légalement. 

Ils avaient vécu de bons moment ensemble. À la guerre. Après. Il avait été son agent contrôleur lorsqu'il travaillait pour les services secrets de l'armée et le co-fondateur (invisible) de son parti. Puisque, au début, les fonds venaient uniquement des caisses secrètes de l'armée. Avant que les industriels, financiers, bourgeois soient mis à contribution. Comme les cocottes de fils des vers à soie que l'on détricote. 

Sinon, la colère de la rue. 

Röhm avait le don de se faire comprendre. C'était un homme dynamique à qui il fallait laisser la place quand les mots étaient insuffisants. Comme Göring par la suite. Il y a des gens à qui il faut tout expliquer, tout montrer et qui ne comprennent que la manière forte. 

C'était son parti ou la rue. 

Et dans son parti, c'était lui ou la légitime colère de monsieur Röhm. 

Ou Göring. 

Ou Himmler. Le chef des SS.

Monsieur Hitler était un modéré, un modérateur, un doux agneau au coeur tendre, il avait alors tout loisir de jouer au diplomate : vous ne m'aimez pas, mais je suis l'élément modérateur de mon parti. Je fais tout mon possible pour raisonner mon monde. Tout le monde n'est pas d'accord avec moi. On me trouve tiède. Trop flexible. Un homme sans principe. Mais je suis si seul. Sans moi, ce parti sera aux mains de gens beaucoup plus énergiques. Ce sera avec eux qu'il faudra discuter. Eux, qu'il faudra convaincre. 

Et, parfois, je dois l'avouer, entre nous, puisqu'on est entre nous, je me sens fatigué, si isolé, et je préférerais me consacrer à l'art et à la culture. Lire, visiter les musées. Il est encore temps pour que je redevienne peintre. Je sens la peinture m'appeler. Il y a de si beaux paysages dans notre pays. 

La politique ne m'a jamais intéressé. 

J'ai fait la guerre parce que la nation avait besoin de tous les hommes. J'ai fait face à mon devoir. J'ai fait de la politique parce que la nation avait besoin de tous ses citoyens. Encore une fois, je fais mon devoir. Si je vois qu'on peut se passer de moi, que je suis désormais inutile, que des personnes plus compétentes que moi peuvent me remplacer, quel soulagement ce serait. 

J'ai eu si peu de temps pour pleurer ma mère. 

Un pèlerinage à Compostelle me permettrait de me ressourcer spirituellement. 

Alors, fatigué de tout ce poids que l'Histoire déposait, malgré lui, sur ses frêles épaules, le voûtant prématurément, monsieur Hitler se levait de table et commençait le début du mouvement qui allait le mener à la porte. Généralement, ce geste ébauché suffisait à déciler les yeux de ceux qui refusaient obstinément d'ouvrir les yeux et de voir.

L'armée avait fait son devoir. C'était la seule organisation fiable et stable, à part l'église. Pendant que des apprentis politiciens jouaient à imiter des parlementaires, décidant des choses qu'ils ne comprenaient pas et n'avaient aucun moyen de faire appliquer. Politiciens de salon. 

L'Allemagne n'était pas une démocratie et ne le serait jamais. C'est un régime de gouvernement pour les peuples sans énergie et épuisé. Quand on prétend que la voix du plus simple des sujets vaut celle des plus grands, il y a une injustice si visible que seuls les peuples décadents sont incapables de voir. 

L'Allemagne réclamait un empereur. Mais on ne pouvait ressusciter les vieilles dynasties languides. Elles avaient donné tout leur sang et il n'en restait plus. Il restait des noms inscrits dans la pierre qui recouvraient des catafalques. Mais en attendant qu'un être d'exception naisse du sol national, il fallait un parti puissant pour commander à ce grand corps. 

Monsieur Hitler avait eu beau regarder partout, il n'en avait pas vu. Il avait eu beau attendre mais personne ne s'était manifesté. 

Sauf les communistes poussés en avant par la légitime colère du peuple scandalisé par le coup de poignard dans le dos donné par les politiciens bourgeois. 

C'était maintenant aux industriels à subventionner le parti. Sinon, les syndicats dirigeraient les entreprises avant les comités de citoyens. Et il ne fallait pas compter sur la police pour les en empêcher. Et son parti, avec ses faibles moyens, était bien incapable de changer le cours du destin. Car si le destin de l'Allemagne était de devenir un pays communiste, il faudrait être parfaitement inconscient pour se mettre au travers de sa route. Il montrait sans insister le destin s'abattant sur les grandes aciéries et ce qui resterait des grandes familles qu'on aurait jeté hors de leur château, réquisitionné par les comités d'ouvrier. 

Tant de fois, l'armée avait fait pencher la balance. Mais elle ne pouvait tout faire. Tout penser. Lors de la guerre de 14, confrontée à une guerre sur 2 fronts, il lui avait fallu desserrer l'étau. L'empire Russe faisait parti de la coalition de ses ennemis. Depuis des siècles, à intervalles réguliers, les armées Allemandes et Russes avaient fait résonner leurs sabres. On avait espéré la neutralité du star. Mais il avait été mal conseillé. Raspoutine avait été la carte précédente des services secrets de l'armée Allemande. Dans ses visions, il avait vu et décrit les terribles drames qui arriveraient à la mère patrie si elle s'impliquait dans cette guerre qui ne lui servait à rien. Les va-t-en-guerre et les pousse-au-crime l'assassinèrent. Et le tsar naïf, malade et influençable entre en guerre. Et les terribles drames décrit par Grigori Efimovitch Raspoutine, Григорий Ефимович Распутин-Новый, arrivèrent. 

Il restait une autre carte. 

L’Okhrana. Отделение по охранению общественной безопасности и порядка. 
Section de préservation de la sécurité et de l’ordre publics. Section de sécurité. 
Охранное отделение.

La police secrète Russe pourchassait les anarchistes, nihilistes et révolutionnaires démagogiques qui pullulaient parmi les intellectuels insatisfaits de ce régime médiéval et moyenâgeux. 

Dont Vladimir Ilitch Oulianov. Влади́мир Ильи́ч Улья́нов dit Lénine. Ле́нин. Que l'on aurait assassiné à vue. Ou envoyé sous bonne garde pour être jugé légalement et fusillé. Qui n'avait trouvé refuge nulle part. Et qu'on cherchait partout sans le trouver parce que pendant ce temps, il était en serre chaude en Allemagne. Protégé par les services de l'armées. 

Et on envoya en train blindé à Moscou, la peste et le choléra rouge. Le reste est historique. L'armée Russe se mutina. Le peuple se rebella. Le gouvernement fut remplacé par des démocrates. Avant que Lénine ne fasse assassiner tout le monde. 

Peu importe ce qui se passait en Russie. Selon le traité secret entre Lénine et l'armée Allemande, la Russie sous le nouveau régime resterait neutre.

Un nouveau chef, tout aussi assassin, régnait. Certains disaient que Staline était encore pire. Mais la Russie était son jouet. Ceci ne concernait pas notre pays.

Le temps passa.

Il ne peut y avoir 2 soleils dans le même ciel. Röhm voulait diriger avec lui. Et ses SA concurrencer l'armée. Ce qui était inacceptable. Il avait fallu couper la tête qui dépassait. Et la SA fut incorporée dans la police. 

Elle avait été très utile au début dans la guerre contre les autres courants politiques et ekke avait gagné parce qu'elle était plus féroce qu'eux tous. Mais elle était composée de gens simples et limités. 

Anarchiques. Insatisfaits. Source de désordre. 

Dans la nouvelle Allemagne, il y avait une place pour chaque chose et chacun. Les SA, Sturmabteilung, bataillons d'assaut avaient dépassés leur utilité. Ils avaient été brièvement dans les lumières de l'Histoire, il fallait maintenant qu'ils rentrent dans le bon ordre dans l'ombre et le silence. 

On aurait besoin de leur personnel comme soldats lors de la prochaine guerre patriotique mais il était hors de question - vu les limites de ceux qui les composaient (chômeurs, ratés, hors classe et laissés pour compte) de viser plus loin que la cheville comme dans la fable du cordonnier et du peintre.  

L'avenir était aux êtres supérieurs qui seraient les SS, Schutzstaffel, les escadron de protection, avec leur bel uniforme noir. 

Mais à ce moment, ce présent si visible et lumineux était bien obscur. On avançait à tâtons.

On le payait et lui fournissait un appartement. 

Parce qu'il était utile. 

À chaque étape de sa carrière politique, on lui avait payé un plus bel appartement. Il aurait préféré que ce soit son destin d'artiste qui lui offre le gite et le couvert, et il réclamait peu, ayant peu de besoin. Mais le destin ne l'avait pas voulu. Car il paraissait avoir un destin. Du moins, c'est ce que tout le monde avait l'air de penser de lui. 

Le destin savait certainement mieux que lui ce qui lui conviendrait.

Monsieur Hitler ricanait intérieurement en pensant que ceux qui avaient pensé qu'il était un artiste raté, qui avait tout fait, régulièrement, sans pitié, pour décourager sa vocation, avait donné au monde un politicien que tout le monde trouvait particulièrement doué et inventif. 

Lui, était réservé quand à l'opinion qu'il avait ou n'avait pas de lui-même. Il se demandait parfois quand il faisait des singeries dans le miroir afin d'agrémenter ses futurs discours, qui il était vraiment. Il n'en avait aucune idée. Mais tout le monde, étrangement, semblait le savoir mieux que lui. Il se laissait pousser par eux. Et quand il y avait une porte qui semblait infranchissable, elle s'effondrait précisément à son arrivée. 

Et tous ceux qui le méprisait, qui avait même oublié qu'il le dédaignait - lui s'en souvenait - chaque nom, chaque mouvement des lèvres, comme une brûlure, une plaie vive - lui obéissait dès qu'il faisait le politicien. 

Il se sentait une sorte d'imposteur dans ce domaine. N'ayant jamais voulu y entrer. N'ayant jamais pensé en faire sa vie. C'était malgré lui, à chaque fois qu'un chemin s'ouvrait, comme par magie, c'était la politique qui s'offrait, bras ouvert, et nue. Et l'art, comme une femme timide et prude, se refusait à lui. 

Il avait accepté, avec regret, s'était résigné au  fait que le destin savait mieux que lui ce qui était bon pour lui.

Après la guerre, le pays était sur le point d'exploser. On parlait de Révolution. rêvait à la Russie. Les masses insatisfaites effrayaient la ploutocratie. Lui et d'autres, dirigeaient la Contrerévolution, à la grande satisfaction des industriels et banquiers. Un parti politique comme toute organisation coûte de l'$. Il faut toujours se demander qui paie ? Et pourquoi ? On peut laisser croire que ce sont les contributions des membres qui financent une groupe culturel de réflexion mais ce n'était certainement pas ses milliers de chômeurs qui auraient pu le faire. Les habiller avec des surplus de l'armée n'avait pas été facile. L'avantage était que chacun avait un vêtement décent. Le désavantage est que la couleur brune - qui choquait son sens esthétique - devenait l'équivalent d'un drapeau, un signe de ralliement: les chemises brunes. Alors que le premier but, simple, avait été de vêtir des chômeurs en haillon. Ce qui les rendait plus présentable. Et comme ils étaient dorénavant tous semblables - uniformes oblige - ils imitaient très bien une petite armée. Encore plus facilement puisque tous venaient d'être démobilisés. Découvrant qu'ils avaient risqué leur vie pour rien. Car de retour au pays, il ne restait rien pour eux. Ce sentiment d'injustice en avait amené beaucoup vers le syndicalisme, le socialisme, le communisme. D'autres cherchaient des coupables. Il avait été simple de faire comprendre aux Grands qu'il était préférable de détourner la colère du peuple loin d'eux et que ceci coûterait cher. 

La colère du peuple lui avait permis d'avoir son premier appartement sans punaise.

Depuis qu'il était le maître de l'Allemagne, il avait des draps propres, raides et bien repassés, ce qu'il appréciait le plus, s'il y pensait bien, à la fonction de Führer. Tout le reste était compliqué et n'amenait que des soucis et des déceptions. 

S'il avait su, il serait resté artiste. 

Mais le destin ne l'avait pas voulu.

Monsieur Hitler sortit donc de ses appartements habillé comme une illustration d'un magazine de mode. Il avait l'étrange impression que tout ceci n'était pas vrai. Un rêve dans un rêve. 

Tous les plis parfaitement faits par les petites mains invisibles qui veillaient - sous la supervision d'Èva - à ce que tout soit parfait. 

En passant sous le cadre d'acier de la porte blindée, il jeta un coup d'oeil à son ombre, avec l'espoir (?) - absurde - d'avoir grandi un peu.

Il se haussa sur le bout de ses souliers.

On serait surpris de savoir que le maître absolu de toutes les Allemagnes était encore un petit garçon dans un trop grand corps. Quoique tout soit relatif et question de point de vue et qu'une opinion en vaille une autre car si monsieur Hitler ou son corps était placé à proximité des soldats d'élite de la SS de sa garde personnelle, il soit vraiment petit. 

Même si de taille moyenne pour l'époque. 

Recroquevillé sur son fauteuil près du cadavre de son épouse, il paraîtra encore plus petit. Et lorsqu'on sortira précautionneusement les 2 corps pour les brûler afin qu'il n'en reste aucune trace sur cette terre, il paraîtra vraiment léger.

Mais ce ne sera qu'en 1945. Dans le futur. Il aura 56 ans. 

Et il aura eu son dernier gâteau d'anniversaire en avril. Pas avec 56 chandelles ce qui aurait été exagéré. Et aurait pu déclencher le détecteur d'incendie. 

Il y eu eut donc un nombre symbolique mais suffisant pour la circonstance. Il pu le souffler d'un coup en trichant, balayant largement de son souffle court toutes les têtes des mêches enflammées des petites chandelles. 

Dans la cuisine, on préparait celui de sa secrétaire. En faisant encore attention au nombre de chandelles car les femmes passé 20 ans, peuvent être très susceptible si on remarque exagérément et sans considération leur âge. La question du jour était donc : combien allait-on mettre de chandelle ? 

Ailleurs, Èva passait en revue ses chaussures. Elle aimait porter des talons hauts mais il fallait éviter que munie de talons, elle dépasse son Adolf. 

Monsieur Hitler aurait aimé être plus grand. 


Dans le passé, en 1914, lors de la visite médicale obligatoirement déplaisante afin d’entrer dans l’armée allemande, il mesurait 1 m 74. Il avait 25 ans. Et il rapetissait régulièrement depuis. Et encore plus depuis ses épreuves récentes. 

Il était toujours content de savoir que Goering faisait 1 m 68, Goebbells 1 m 66, Himmler 1 m 74, Bormann 1 m 65, Speer 1 m 90, Heydrich 1 m 91. 

Mussolini 1 m 70

Staline 1 m 64. Churchill 1 m 73 comme Nietzsche, Pétain 1 m 64, ce qui expliquait tout. 

Napoléon 1 m 69. 

Louis XIV 1 m 62. Ce qui n'expliquait rien.

*

État 1 et 2. 22, 23 oct. 2013