HISTOIRES DE FANTÔMES

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HISTOIRES DE FANTÔMES.

Vers minuit, à la lueur de la chandelle, monsieur Henry Dickson, devant l'âtre où brûle des bûches d'érables et de vieux parchemins, se penche sur son écritoire. Tout est tranquille dans la grande maison, tout semble dormir et, soudain,
il y a ce bruit.

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22.10.12

300. NOTRE HISTOIRE EST SUR LE POINT DE SE TERMINER

22 octobre 2012. Journée superbe. Après quelques jours gris/moches/pluie/froid.

Henry Dickson vit arriver un gros machin brillant à la maison après l'heure du souper (sandwichs au poulet). Comme la visite récente lui avait laissé des aigreurs, il coinça son pistolet Sig Sauer P 226 SCT dans sa ceinture. Dans son dos. Invisible mais si proche. Chargeur de 20 coups.

C'était la petite blonde qui en descendit. Elle était passée de la Mini Cooper au paquebot et conduisait un minibus Sprinter de Mercedes navette d'hôtel. 15 passagers sans le chauffeur. 

Elle avait les bras chargés et il la débarrassa de quelques livres pour qu'elle escalade le grand escalier plus facilement.

Il la complimenta pour son choix. Lui demanda si elle avait un projet de famille nombreuse. Ou considérait que c'était déjà fait puisque de l'autobus débarqua à sa suite une série de vieux. Quelques moins vieux. Et un à peu près jeune. Étant donné ses goûts philosophiques, on aurait pu appeler cet attroupement son collège invisible mais des rapprochements douteux avec un passé inquiétant rendraient certains frileux.

Ses passagers avaient au bras journaux, neufs ou bien anciens, serviettes, cartables, mallettes, livres, rouleaux de ce qui avait l'air des cartes.

Des profs venus à une assemblée secrète de leur syndicat? Détournés par la petite blonde qui faisait la pirate de l'air (ou de bus)?

Lors de sa visite chez elle, elle l'avait prévenu qu'elle viendrait prochainement avec quelques amis. Comme elle avait beaucoup d'amis, elle dut faire un tri. Et en était ressorti une bonne dizaine.

Difficile à compter puisqu'ils ne cessaient de s'empiler les uns sur les autres pour parler, répondre, répliquer et comme ils ne semblaient pas capable à la fois de marcher, bouger et parler, le groupe n'avançait pas tellement. S'il avait fait plus froid, comme il est fréquent dans les derniers jours d'octobre, ils se seraient davantage pressés pour se réchauffer à la chaleur du foyer.

Elle demanda à monsieur Dickson s'il avait préparé quelque chose pour la visite et celui-ci répondit que non puisqu'il n'attendait pas de visite ce soir. Mais que si quelqu'un avait faim et soif, il y avait suffisamment de quelques choses à manger et boire pour ne pas mourir de faim et de soif. Et si quelqu'un n'était pas content, il se pouvait que le restaurant local soit ouvert ou ne soit pas en faillite. Pour les autres, il n'en tenait qu'à eux de piocher dans le frigo ou le garde-manger.

Connaissant sa façon de recevoir, elle ne lui fit aucun reproche - ce genre d'imprudence est généralement le fait des épouses et il ne lui dit donc pas d'aller au Mac Do de la ville voisine. 30 minutes en auto ou autobus. On resta diplomate, civilisé et aimable. Qualités qu'érodent n'importe quel mariage et qui vous fait apprécier l'affection des chiens ou des chats.

Penser donne faim. Dit la petite blonde.

Parler donne soif. Dit un de ses compagnons.

Sur ces sages paroles, tous conclurent qu'il fallait penser en mangeant et parler en buvant et qu'ils n'aimaient pas l'eau autant qu'on le prétendait et ils firent une razzia dans le frigo de monsieur Dickson. Et les plus curieux trouvèrent les pizzas dans le congélateur.

Que demander de plus à la vie qu'une bière et une pizza ? Et il a fallu des Conciles pour en décider autrement!

Le petit groupe entra donc dans la maison. Ils burent, mangèrent, pensèrent, parlèrent. Et c'est à minuit passé qu'ils partirent.

La petite blonde était fatiguée et préféra dormir dans le grand lit de la grande chambre d'en haut plutôt que de reprendre la route et de reconduire tous ces gens. Elle donna donc ses clés après avoir désigné un chauffeur. Celui-ci retournerait chez lui et rapporterait le bus chez elle le lendemain ou un autre jour qui fera son affaire.

Monsieur Dickson vit donc le minibus lumineux partir de la maison et disparaître tout au bout du sentier. Minuscule objet. Elle le regardait les regarder puis entra dans la maison avec lui à sa suite. En lui prenant le bras.

Elle lui dit qu'elle était fatiguée et allait se coucher. Lui donna un bec sur la joue et lui dit bonne nuit.

Avant, elle regarda les verres et les assiettes sur la table de la cuisine et la grande table du salon. Elle eut du remord de laisser la maison ainsi et il lui dit de ne pas s'en faire. Qu'il n'allait certainement pas s'en occuper mais que s'il était vivant demain, peut-être qu'il le ferait.

Elle soupira un peu et monta lentement l'escalier qui menait à l'étage.

Monsieur Dickson s'assit dans le fauteuil devant le foyer après avoir mis une grosse bûche d'érable. Il ne dormirait pas beaucoup car il avait à penser. Le bois crépitait. La flamme dessinait l'avenir et le passé. Le chien dont les yeux jaunes et brillants reflétaient la flamme était heureux. Il ne demandait que d'avoir un bon maître et sa vie était comblée. Il se coucha à ses pieds et monsieur Dikson mit ses pieds dessus. Ainsi que l'on fait pour tout prolétaire.

Les personnes qui auraient assisté à cette étrange réunion auraient appris bien des choses:

Qui était l'homme qui était devenu le squelette dans la cheminée?

De quoi il était vraiment mort?

À qui appartenaient les armes dans la salle secrète de la cave?

Qui était la femme crucifiée à la porte de l'église?

Qui l'avait crucifiée?

Qui était l'officier qui avait été crucifié la semaine suivante avec 4 couteaux de commando avant d'avoir la gorge tranchée?

Qui avait pendu le curé de la paroisse?

Qui avait égorgé le maire de l'époque?

Qui avait saboté le bombardier Liberator dont le vol se termina si mal. D'abord un départ retardé pour des raisons administratives qui faussèrent l'horaire calculé dans la minuterie de la bombe cachée à côté d'un des réservoirs d'essence; ce qui fait que l'avion au lieu de disparaître dans l'Atlantique avec tout son contenu et ses secrets était tombé en vrille au-dessus de Montréal après avoir perdu une aile et un moteur?

Comment il se faisait qu'on ait trouvé 1 pièce d'or de 10$ près des ruines de l'appareil et y en avait-il eu d'autres?

Qui avait tué le député provincial de 2 coups de Colt 1911 dans la tête et le coeur?

Qui avait tué le député fédéral de plusieurs coups de carabine Lee Enfield?

Qui avait essayé d'assassiner le maire de Québec monsieur Lucien-Hubert Borne?

Qui avait essayé d'assassiner le maire de Montréal monsieur Adhémar Raynault ?
Qui avait presque réussit à assassiner les premiers ministres du Québec, les honorables messieurs Joseph-Adélard Godbout et Maurice Le Noblet Duplessis ?

Qui avait essayé d'assassiner le premier ministre du Canada, l'honorable William Lyon Mackenzie King?


Qui avait essayé d'assassiner le premier ministre d'Angleterre et chef de l'Empire Britannique, monsieur Winston Churchill lorsqu'il arriva en voyage secret à Québec à bord d'un bombardier Liberator spécial?

Qui avait essayé d’assassiner les généraux  Andrew McNaughton et Henry Duncan Graham Harry Crerar, chef de la 1er Armée Canadienne FCA First Canadian Army, qui avait le commandement des opérations canadiennes en Europe lors de la Seconde Guerre mondiale?
Pourquoi un sous-marin Allemand venait régulièrement au quai du village et ce qu'il transportait et ce qu'il emmenait ?
Et pourquoi monsieur Dickson après avoir pensé une partie de la nuit (et dormi ensuite) préféra déménager provisoirement dans la cabane à sucre à côté de la grange et de la maison?
La lectrice et le lecteur apprendra toutes ces chose dans le deuxième cycle des Histoires de Fantômes où seront racontés la suite des palpitantes aventures de monsieur Henry Dikson.
Si l'auteur l'écrit.

Et si le premier livre s'imprime.
S'il ne le fait pas et si ce fait désirable ne s'accomplit pas non plus, ce ne sera qu'un livre de moins, ce qui n'a aucune importance étant donné la quantité qui s'écrit et s'imprime chaque année.
Et s'il a la patience de le faire, ce ne sera qu'un livre de plus, ce qui n'aura non plus aucune importance.

Bien sûr, il serait préférable de le voir imprimé avant la prochaine guerre mondiale, la Première de notre nouveau siècle et nouveau millénaire. Guerre tout aussi inévitable que sans importance.
Dans les mois qui viennent commencera le deuxième cycle - compte tenue des conditions énumérées - et l'auteur devra aussi relire les 301 chapitres du livre maintenant terminé afin de le polir des quelques menues erreurs inévitables même aux plus grands.
Et si l'auteur meurt prématurément et prochainement, ceci n'aura encore aucune importance. Tant de gens meurent et il faut bien faire de la place pour les milliards d'humains qui s'en viennent.
Le livre se retrouvera dans toutes les bonnes librairies et certainement pas dans les mauvaises. Si vous ne le voyez pas dans l'établissement que vous visitez régulièrement, tirez en vos propres conclusions.
Donc, à bientôt ou pas.
*

Le cycle 2 des passionnantes aventures de monsieur Henry Dickson et de ses animaux de compagnie: la petite blonde, ses 5 amies et le chien et le chat recommenceront probablement le premier décembre 2012.

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22. 24 octobre. 8. 19 novembre 2012. État 4

Image. Bruxelles, l'obscure cité. Voyage dans l'univers fantastique de Bruxelles.
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