La TOUR
On a amené la prisonnière à la Tour.
Elle refusait de parler.
Elle a trahi son pays. Été condamné pour son geste. Mais refusait d'avouer.
Dans la Tour, nous avons tous les spécialistes.
La femme a été dévêtue. Elle a été couchée sur la table de bois. Elle a opposé une futile résistance mais des chocs électriques l'on convaincue rapidement que toutes opposition était absurde.
La femme fut attachée sur la table.
Mais et bras en croix, à chaque extrémité de l'établi.
La femme était peut-être jeune mais la saleté et le sang qui la recouvrait rendait difficile de dire son âge.
De toute façon, son identité que nous ignorons et son âge et autres renseignements que l'on a jugés utiles, ont déjà été notés par les administrateurs à son arrivée. Son dossier avait été transmis bien avant son départ de la prison. Et son arrivée au camp et son départ.
Tout ceci est sans importance pour nous.
Nous avons reçu les ordres de la faire avouer. Et d'enregistrer ses aveux devant témoin si elle n'est plus en mesure de les signer ou de se servir de ses mains ou de ses doigts.
Nous avons vérifié ses liens.
Elle était attachée en croix. Bras et jambes étirés. Le sexe bien visible. Du sang s'en écoulait. On a dû lui faire visiter la salle de garde et des soldats ont sans doute apprécié sa présence. Ceci aura permis de l'assouplir. De la rendre malléable.
Le dresseur de rat est arrivé.
Il avait des gants de boucher à mailles de métal car ces bêtes sont féroces. Elles n'ont pas de maîtres.
Le rat était dans un tube de métal cylindrique fermé aux 2 bouts.
Le dresseur de rat dévissa le bouchon et retint la tête du rat affamé qui ne voulait que mordre et sortir. On dirait qu'il n'a qu'un but dans la vie: mordre et ronger. Qu'il rongerait à travers n'importe quoi et creuserait avec ses dents et se griffes jusqu'au bout du monde si on le laissait faire.
Le dresseur de rat approcha le tube de la vulve de la femme et pressa fermement. Il attendit et la femme se mit à crier.
Comme toutes les autres, elle avouera.
*
14. 15. 26 octobre 2012. État 3
Il y a des gens qui font des sudokus, du scrabble, des mots croisés ou participent à des pools de hockey pour se désennuyer. Je bois mon thé et je fais un quart d'heure de géopolitique. Et, en attendant la prochaine guerre mondiale - aujourd'hui, mardi 3 février 2015, il n'y a pas encore de guerre mondiale - j'écris des histoires de fantômes.
HISTOIRES DE FANTÔMES
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Vers minuit, à la lueur de la chandelle, monsieur Henry Dickson, devant l'âtre où brûle des bûches d'érables et de vieux parchemins, se penche sur son écritoire. Tout est tranquille dans la grande maison, tout semble dormir et, soudain,
il y a ce bruit.
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