HISTOIRES DE FANTÔMES

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HISTOIRES DE FANTÔMES.

Vers minuit, à la lueur de la chandelle, monsieur Henry Dickson, devant l'âtre où brûle des bûches d'érables et de vieux parchemins, se penche sur son écritoire. Tout est tranquille dans la grande maison, tout semble dormir et, soudain,
il y a ce bruit.

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7.10.12

263. IL EST BIEN CONNU QUE TREIZE À TABLE PORTE MALHEUR

12 septembre 2012. Midi et 8 minute et 21 secondes

 

Henry Dickson attendait.


Le premier homme se lança, fit un grand mouvement de haut en bas de son bâton neuf et vernis. Érable clair.

Non, bouleau jaune. Mieux que les bâtons d'érable ou de frêne. Aussi dur que l’érable tout en ayant une flexibilité des fibres identique ou comparable à celle du frêne. Durabilité incomparable avec une performance supérieure au jeu. Il reconnaissait le sigle et la publicité. Le garagiste était un homme de goût. Il aurait pu aller à l'économie puisque c'était, après tout, des enfants qui les utiliseraient. Eux, se seraient contentés de n'importe quel bâton neuf, c'était ça l'important. Ils ne voyaient pas ni ne verraient la différence. Mais il voulait que les parents soient aussi contents. Il avait aussi fourni l'année précédente les uniformes. Et avait organisé un picnic aux hotdogs relish ketchup moutarde oignons gratis.

Tout repose sur de lois physiques implacables.

Lorsqu'on frappe de toute ses force avec un bâton assez lourd, on est comme emporté par son propre mouvement de haut en bas. Et si on frappe très fort, que l'on donne beaucoup d'énergie à son coup, il est indispensable que le coup soit bloqué, arrêté par un obstacle, une cible, une citrouille, une balle, une tête d'homme.

Sinon.

L'énergie du coup étant si grande, on risque d'être emporté par son propre mouvement si on passe à côté de sa cible. Et le bâton, comme pour faire exprès, frappa le sol devant lui. Ce qui le déséquilibra et le fit tomber.

Quelques-uns de ses amis - quoique le terme soit vague- se mirent à rire et à se moquer de lui.

Un autre essaya. Cette fois en faisant la faux de droite à gauche et de gauche à droite. Il valait mieux ne pas se trouver devant. Aucun os de la cage thoracique n'y résisterait.

Il continuait à avancer en fauchant l'air et en faisait des victimes parmi les malheureux papillons qui se trouvaient sur sa route. Heureusement, il y en avait peu.

Monsieur Dickson se déplaca légèrement de côté lorsque la bâton arriva à proximité. Emporté par son mouvement de droite à gauche, il ne pouvait empêcher son bâton d'aller tout au bout de son mouvement, cette fois,  tout à gauche. Il suffisait de pousser son bras et voilà que son corps était emporté dans le mouvement. Une sorte de vrille infernale qui le ramena vers ses amis. Et l'un d'eux cessa d'être son ami lorsqu'il reçu le bout de son bâton sur le bras.

Fâché de s'être fait frapper, il frappa à son tour. Et les 2 commencèrent à se battre à coups de bâton. Cette fois, aucun ne pouvait parer les coups et les bâtons s'entrechoquaient bruyamment. Parfois, ce n'était plus le bois, mais un muscle ou un os. Cri de douleur. De colère. Rage.

2 se lancèrent sur lui, bâton élevé. Voulant ne le frapper qu'à la distance convenable.

Le premier des 2 frappa, monsieur Dickson se déplaca et poussa un de ses homoplates et l'homme se mit à courir derrière son bâton. Droit devant.

L'autre frappa. Monsieur Dickson esquiva.

L'autre frappa encore et encore comme s'il voulait ramener monsieur Dickson vers ses amis. C'était probablement son intention. Il frappa donc tout en avançant et à chaque avancée monsieur Dickson reculait. Derrière son dos, la petite foule l'attendait pour en faire du steach haché.

Le dernier coup fut très violent et monsieur Dickson donna une jambette à l'homme qui partit en avant précédé de son bâton vers la tête d'un ami ou quelque chose du genre, tête qui n'eut pas la présence d'esprit de se tasser et entra en contact direct avec l'érable jaune. Dont on dit qu'il est aussi bon ou même meilleur que l'érable.

Le coup fut si violent que la peau du front s'ouvrit et que le sang vola.

Le cuir chevelu et la peau du front sont très irrigué par d'innombrables petits vaisseaux sanguins qui saignent facilement et se répandent tout aussi facilement ce qui peut être impressionnnat. Ce qui arriva à un autre ami ou quelque chose du genre qui fut frappé maladroitement par un ami ou quelque chose du genre qui avait essayé de frapper monsieur Dickson et si vit on ne sait comment propulsé avec son bâton dans la foule des spectateurs.

L'un d'eux voula participer. Son mouvement de bas en haut, encore, fuit dévié, très légèrement, son corps pivota, sans qu'il le veuille et il alla frapper les mains d'un ami qui frappait lui-aussi.

Ce fut probablement douloureux.

Ils étaient habitué de s'en prendre à des filles ou à des hommes sans défense. Qu'on se défende était déjà incompréhensible. Généralement, ils n'avaient qu'à se montrer pour. Jamais personne ne se défendait. Ou, ensuite, jamais personne ne se vengeait. Ils croyaient donc qu'ils pourraient indéfiniment contineur leurs rackets.

Quelques-uns entourèrent monsieur Dickson dans l'idée que frappant tous ensemble il y en a bien un qui atteindrait sa cible. Et une fois à terre, on l'achèverait. Comme il allait en baver. C'était penser trop. Prématurément.

Sans faire d'effort, monsieur Dikson passa entre eux et ils se frappèrent la tête mutuellement. Ce qui doit être certainement douloureux.

Face de rat en avait assez vu. Non par courage mais par rage, il fallait qu'il y aille. Il avait vu la catastrophe commencer, continuer et empirer, il fallait faire quelque chose avant avant avant.

Il hurla. Les hurlements ont le don de figer les petites filles et les femmes qui se mettent à crier de peur de manière très aigüe et à aller de gauche à droite d'une manière désordonnée et, ensuite, insensée. Généralement ce genre de chose fonctionne aussi avec les femmes. Encore mieux si on a un masque. Genre passe-montagne. Les femmes perdent toute conscience de leur action et c'est tout juste si elles ne foncent pas dans le mur. Quelques-uns de ces braves gens passaient leur loisir à attaquer les femmes chez elles.

Jusqu'à ce qu'ils rencontrent la petite blonde. Si petite et si inoffensive. Pacifiste. L'amour universel. Tout ça. Elle leur demanda ce qu'ils faisaient chez elle puisqu'il était trop tôt pour l'Halloween. C'était la nuit. Et elle dormait toujours les fenêtres ouvertes. Porte-patio. Elle aimait l'air pur et les sons de la nuit. Ils l'avaient réveillés avec leurs simagrés. Ils hurlèrent encore davantage en agitant les bras pour l'effrayer ce qui jusqu'à présent avait toujours marché. Il y a même des femmes qui pissaient sur leurs propres jambes ce qui était un peu incommodant pour le viol qui suivait. On est déjà mouillé et on l'on encore plus. Mais on n'allait pas s'arrêter pour si peu. Ce qui se passa ensuite fuit difficile à comprendre et encore plus difficile puisque personne ne l'a raconté. Il aurait fallu y penser davantage. Les 2 hommes continuèrent à crier, battant des bras, se jetant sur elle. Aussi bien en finir ou, mieux, recommencer puisque la comédie ne fonctionnait pas comme d'habitude et qu'ils avaient l'air ridicule. Elles en baveraient encore plus pour les avoir involontairement ridiculisé. Elle regarda le plafond d'un air désolé. Le son dans les hommes changea de tonalité. Puis se serrant le cou, chacun serrant le sien, comme il arrive lorsqu'on a avalé de travers, qu'on a quelque chose de coincé dans la trachée qui vous empêche de respirer, qui va vous étouffer et vous faire mourir. Tout ceci est horriblement incommodant et douloureux. Ils foncèrent vers la porte-patio pour sortir et respirer mais ils n'y parvenaient pas. Se frappèrent dans le cadre de la grande porte qu'ils essayèrent de traverser au même moment. Le choc les fit tomber et rouler. Il leur était impossible de respirer. Comme si c'était interdit. Pourtant l'oxygène est indispensable aux humains. Et sous leur masque de tissus élastique noir, ils devinrent rouges et bleus. Et tombèrent sur le gazon, encore, en essayant de se relever, en essayant de nager dans la pelouse. Tout ceci était assez curieux. Les halètements, les râlements, les suffocations. Toutes sortes de sons rares et inattendus sortant de 2 êtres humains. Ils finirent par mourir. La petite blonde appela le garagiste qui était son cousin qui envoya des hommes prendre les corps qu'on amena dans le bois. Les renards feraient un festin. On dit même qu'il y a des loups. Et un ours noir.

Bien sût, tout ceci était arrivé par hasard. Et était tout à fait explicable si on prenait le temps d'y penser et de trouver les mots qu'il fallait.

Le hasard avait voulu qu'au même moment un morceau de pomme se coince dans leur gorge. Quelle malchance. Si ce n'était pas un morceau de pomme, ce pouvait être une arachide. Ils pouvaient être allergique en plus. Tant de gens son allergiques.

Tout ceci était bien triste.

Pendant que face de rat se lançait, suivant son exemple, un autre le devança et frappa dans l'air. Son bâton fut poussé légêrement ou la main qui le tenait, ou le bras ou ensuite l'avant-bras et le coude, faisait dévier son mouvement. Et monsieur Dickson prenant les mains de l'homme fit tournoyer le bâton vers la tête du rat. Qui resta figée.

Éberlué de ce qu'il venait de faire, l'ami ou quelque chose comme ça, laissa échapper son bâton que monsieur Dickson rattrapa.

Au sol le rat se tenait la tête des 2 mains.

Monsieur Dickson prit son élan et lui fracasse le crâne du bâton en bouleau jaune. Il y eut un craquement. Bien audible dans l'air.

Et pour être sûr qu'ils ne se rencontreraient pas de nouveau, monsieur Dickson lui ouvrit le crâne d'un autre coup de bâton.

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7 oct. 2012. État 1

Morts. 4