12 septembre 2012. Midi et 6
Henry Dickson regardait la visite.
Et les visiteurs inattendu le regardaient.
Toujours poli, monsieur Dickson les salua puis leur demanda gentiement ce qu'il pouvait faire pour les aider
Ce qui les fit rire.
Et davange un que tous les autres
_ Tu ne nous avais pas dit que c'était une tapette.
Ces gens, du moins cette personne, était impolie. On ne s'informe pas de l'orientation sexuelle des gens qui ne vous ont pas été présentés. Qu'on ne connaît donc pas. Mais les normes de politesse variant selon les cultures, on n'allait pas se formaliser pour si peu.
_ Ouain! On avait des choses à faire. Et tu voulais qu'on soit tous là.
Celui-là s'adressait au rat. Qu'il regrettait d'avoir laissé intact.
_ Et il va falloir tantôt expliquer à ton boss pourquoi on a pris ses beaux camions. Il ne sera pas content.
_ Je lui expliquerai.
_ Va falloir que t'explique ben!
L'assemblée semblait s'enligner pour ressembler à une séance du Conseil Municipal. Séance qui s'annonçait houleuse. Ils avaient ramassé tout leur petit change pour faire un aquarium d'aslphalte noire autour de la bâtisse de tôle style aéroport de WW2 eux qui guêtent tout le petit change à chaque fin d'année et nouveau budget. Probablement un petit 100 000 de trop? Pas surprenant que les taxes montent tout le temps. Monsieur Dickson leur rappela qu'il était là.
_ Hé! Je suis là.
_ On sait que té là. On est venu parce qu'on savait que tétais là.
_ On a quequechose pour toé.
Un des hommes étaient allé à l'arrière d'une remorqueuse et avait ramené une grande boite de carton. Qui aurait pu être un cerceuil d'enfant. Ou la boite d'un haut parleur. Il la jeta à terre, elle s'ouvrit et se cassa. Il y avait plein de bâton de baseball neuf à l'intérieur. Qui roulèrent ici et là.
_ Shit! J'ai failli en avoir un sus le pied.
_ Vla c'qu'on é v'nu faire.
_ Y a assez longtemps que t'écoeure le peupe avec tes grands airs, ta grande maison.
_ On va te rabaisser le caquet.
_ Diminuer ton air.
C'était probablement drôle tous rirent.
Et ce qui était maintenant moins drôle - quoique les points de vue puissent diverger- est que tous, maintenant, avait dans les mains un bâton de baseball. Il y en avait d'autres dans la boite mais ils manquaient de mains pour en prendre davantage. Puisqu'il faut généralement 2 mains pour manier un bâton.
Monsieur Dickson les ragarda d'un air de pitié. Trop cheap pour avoir une vraie arme. Ils volaient les bâtons de baseball de l'école primaire. C'était écrit sur la boite. C'était aussi écrit que c'était un don du garagiste à l'équipe de prestige de la sixième année. Voler les jouets des enfants. Est-ce qu'on peut tomber plus bas? Probablement oui, mais ce matin là c'était un record pour le Guinness.
Le garagiste soignait sa publicité. Les enfants avaient des parents qui avaient des autos et qui étaient tentés de les faire réparer pour leurs concessionnaires en ville. Et d'aller prendre de l'essence, en ville, encore. Moins chère de quelques sous.
Même si c'était illégal de le dire et sujet à poursuite de la part des compagnie pétrolière, et on est supposé vivre dans une démocratie avec droit de parole, il y avait un monopole. Ou tout comme. Mais il ne fallait pas pas en parler. Ni y penser. Penser à cette idée était quelque chose d'obscène. Par le plus grand des hasards, puisqu'il n'y avait pas collusion, quelle que soit la compagnie, une des 3 officielles, et quelque soit la bannière des supposés indépendants, une dizaine, les prix se ressemblaient comme des siamois pas opéré. On en voyait un et on voyait l'autre. Collé dessus. Comme s'il y avait un monopole. Mais on disait que c'était impossible. Et les prix ne varaient jamais que de quelques sous pour montrer que, hein! on est un marché libre, hein! la concurrence existe! on est des vrais capitalistes. Et notre premier soucis est le consommateur. Et, généralement, les prix montaient et lorsqu'ils étaient montés, ils descendaient rarement. Le moindre incident au Moyen Orient qui amenait, comme on disait à la TV, l'incertitude dans les marchés, le prix du baril de pétrole grimpait. L'Iran avait ou non une bombe A ou allait ou non en faire une, le prix monte. Campagne électorale au Québec. Les indépendantistes du PQ pourraient revenir au pouvoir ou une femme diriger le gouvernement au lieu de sa vaisselle, le Marché redevient inquiet. Mais il n'était pas inquiet lorsque les mafieux du PLQ y était. Mais le Marché, comme un gros bébé, se rassure vite. Le PQ au pouvoir, dirigé par une femme, semble moins menaçant. Il n'y aura pas de référendum pour la séparation du Canada. Ouf. Campage électorale aux USA. Barak Obama bafouille et regarde le plancher comme un enfant pris en faute - et il s'agit du président du plus puissant pays du monde- lors d'un débat avec son opposant Républicain, un crétin. Un crétin millionnaire ce qui n'est pas la même chose. Mais, semble-t-il le plus présentable de la dizaine de tarés qui voulaient prendre sa place. Ce qui fait que les radicaux du parti ne l'aiment pas. Évidamment ils veulent quelqu'un qui leur ressemble. Fauché et cave. Le Marché devient inquiet. L'essence monte. Il faudrait donner de l'air au Marché avec un mouchoir de dentelle.
Pour le moment, l'équipe de baseball des tarés du village ne savait pas quand commencer le bal.
Le problème avec les bâtons de baseball c'est que c'est long et encombrant. Qu'on ne peut s'en servant qu'en cercle, de haut en bas, ou de gauche à droite, ou le contraire, si on respecte les règles du baseball. Ce qui est simple mais se complique vite si on est nombreux et trop rapproché. Ça peut vite devenir confus. Et on peut tout aussi rapidement se cogner les uns les autres, sans le vouloir.
Surtout si on les aide.
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7 cot. 2012. État 1
Il y a des gens qui font des sudokus, du scrabble, des mots croisés ou participent à des pools de hockey pour se désennuyer. Je bois mon thé et je fais un quart d'heure de géopolitique. Et, en attendant la prochaine guerre mondiale - aujourd'hui, mardi 3 février 2015, il n'y a pas encore de guerre mondiale - j'écris des histoires de fantômes.
HISTOIRES DE FANTÔMES
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Vers minuit, à la lueur de la chandelle, monsieur Henry Dickson, devant l'âtre où brûle des bûches d'érables et de vieux parchemins, se penche sur son écritoire. Tout est tranquille dans la grande maison, tout semble dormir et, soudain,
il y a ce bruit.
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