Je suis un assassin
Je suis un soldat, un professionnel, un tueur de l'État, un boucher.
On me dit où aller et j'y vais. Et je tue.
Comme le chirurgien opère et enlève une tumeur.
Je coupe, j'incise, j'extrais.
Je tue.
Je fais mourir.
J'ai tous les instruments modernes à ma disposition afin de bien remplir ma tâche.
Je le fais avec gravité tant ma responsabilité est grande.
Il faut tuer ou détruire parce que c'est nécessaire.
J'obéis aux ordres de gens qui en savent plus que moi.
Eux-aussi ont de grandes responsabilités devant l'Histoire et le futur. L'avenir de notre nation dépend d'eux.
Une fois qu'ils ont pris leur décision après avoir longuement réfléchi. On m'envoie. Moi, je dois agir rapidement. Sans faiblesse.
Je suis allé en Yougoslavie, en Irak, en Libye, en Syrie, en Iran.
J'ai fais ce qui est nécessaire.
Et j'aurais continué à le faire si une balle de AK 47 n'avait mis fin à ma mission.
Je ne regrette rien.
*
14.15. 26 octobre 2012. État 3
Il y a des gens qui font des sudokus, du scrabble, des mots croisés ou participent à des pools de hockey pour se désennuyer. Je bois mon thé et je fais un quart d'heure de géopolitique. Et, en attendant la prochaine guerre mondiale - aujourd'hui, mardi 3 février 2015, il n'y a pas encore de guerre mondiale - j'écris des histoires de fantômes.
HISTOIRES DE FANTÔMES
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Vers minuit, à la lueur de la chandelle, monsieur Henry Dickson, devant l'âtre où brûle des bûches d'érables et de vieux parchemins, se penche sur son écritoire. Tout est tranquille dans la grande maison, tout semble dormir et, soudain,
il y a ce bruit.
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