HISTOIRES DE FANTÔMES

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HISTOIRES DE FANTÔMES.

Vers minuit, à la lueur de la chandelle, monsieur Henry Dickson, devant l'âtre où brûle des bûches d'érables et de vieux parchemins, se penche sur son écritoire. Tout est tranquille dans la grande maison, tout semble dormir et, soudain,
il y a ce bruit.

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11.7.12

188. L'IMMOBILITÉ INFINIE COMMENCE DANS UN INSTANT

Henry Dickson mesure sa maison.

Pendant ce temps, en ville, les différentes formes de vies se voisinent brièvement. Des gens marchent. Allant en avant. Les uns remontant le trottoir, les autre le descendant. Dans le même univers, le même espace temps.

Tous pressés d'aller quelque part. Le flot de marcheurs, l'attroupement des marcheurs
se séparant dans les différents embranchement des rues et ruelles.

Les groupes se divisent en sous-groupes. Quintette, quatuor, trio, duo.

Finalement, un seul dans une ruelle.

Bientôt rejoint par un autre qui ne sait pas ce qu'il fait là et n'a aucun endroit où aller mais suit lui-aussi le trottoir puis qui suit ses pas. Les pas de l'homme en avant. Le premier homme.

Le premier homme se dépêche pour aller souper. Sa femme et sa fille l'attendent.

Le second est seul. Personne ne l'attend.

Il suit.

Le premier homme est postier. Il aime collectionner les timbres.

Le deuxième homme est un tueur  
Non que ce soit sa profession comme certains qui travaillent pour l'État ou les entreprises légales ou non.
C'est un  tueur sans aucune émotion. 
Il suit toujours l'homme marchant devant lui, Se laisse distancier. S'approche. L'homme devant qui a faim et pense toujours plus fort au souper qui l'attend, ne remarque pas cet inquiétant changement de situation. Ce bouleversement de l'ordre des choses. Le marcheur suivant est définitivement trops près. Il dépasse les disances de sécurité. 
Tout en continuant à marcher, le deuxième homme sort un révolver de ssa poche et tire une balle dans l'arrière de la tête de l'homme qui le précède.
Sans avertissement.
Sans même dire un mot. Parce qu'il n'a rien à dire et n'a pas d'émotion et n'est pas conçu pour penser à des émotions.
Quand sa victime tombe, il la voit tomber et se met à rire. Trouvant que la chute avait été très drôle. Et sans s'arrêter continue sa marche en avant.
Il lui reste 5 balles dans le barillet.
Il continue sa marche alors que l'homme tombé gesticule en agonisant. Ses nerfs privés de direction agitent ses membres convulsivement. On pourrait dire qu'il souffre même si les centres du cerveau régissant la douleur sont détruits.
Dans un moment, le sang n'arrivera plus à la tête. Le sucre ne servira plus à rien. L'électricité ne voyagerait plus.

Sucre. Électricité. Hormones. Eau. Fils électrique de chair. Gélatine pour faire tenir et englober tout cela. Peu de choses.

Crâne comme un oeuf pour contenir tout cela. 

Quelques trous pour communiquer vers l'extérieur et recevoir des informations. Yeux, extension du cerveau vers la lumière. 

Deux.

Deux yeux.

Oreille.

Deux.

Bouche.

Une.

Trou sous le crâne par où se branche la colonne vertébrale et les réseaux de nerfs.

Peu de chose.

Simplicité remarquable et hygiénique.

Et un trou supplémentaire qui n'était pas là il y a une minute.

À l'arrière du crâne.

La balle qui perfore l'os du crâne, le fait éclater partiellement. Et la balle de plomb qui avait commencé son voyage dans le tube du canon du révolver, ensuite dans l'air propulsé par l'énergie de la poudre de la cartouche mise à feu par l'amorce de la douille, dans le bruit de la poudre brûlé et de l'air compressé, terrible bruit.

Entré en contact avec les cheveux, la peau, le sang, l'os, encore, la gélatine du cerveau.

Poursuit son voyage dans la gélatine, l'onde de choc détruisant les neurones, les neuro-transmetteurs, les synapses, la chimie.

Se frayant un tunnel vibrant dans la gélatine.

Emportant dans son tourbillon la mémoire et le passé. Et les futurs possibles.

Les ordres donnés aux membres et les information des membres en mouvement ne lui parviendront plus. Et si les membres réagissent c'est sans la moindre coordination. Ceci ressemblement au parkison à l'épilepsie, aux maladie nerveuse dégénérative. En quelques secondes fascinantes.

Ce spectacle aurait pu être émouvant mais il ne l'a pas attendu.
Il n'est déjà plus là.
L'homme qui le suivait était déjà dans la même situation mais lui marchait. Ces dernières années, il n'était pas vraiment là. Quand il revenait à lui, on lui disait qu'il avait fait quelques gaffes qui l'avaient amené en prison. Institution étatique qu'il avait beaucoup aimé. Les horaires réguliers. Cette inutilité de la pensée. Puisqu'on vous disait à tout moment quoi faire, oû aller, quand, on vous l'ordonnait même. On n'attendait pas que vous compreniez, on ne vous expiquait rien, on attendait simplement que ovus obéissiez.
Si vous ne le faisiez pas, vous étiez puni. Si vous le faisiez, on ne vous récompensait pas, ce qui était un erreur psychologique en ce qui concernaiit la plupart des détenus qui avaient besoin d'être motivés.
Obéir lui suffisait.
Malheureusement pour lui, sa peine se termina un jour et on décida de le mettre dehors. Avec politesse ou indifférence.
Il n'aimait pas être dehors. Le cahos de la ville. Trop de gens. Trop de mouvements. Tout ceci n'était pas clair.
Il lui fallait de la clarté.
Tout ceci manquait de simplicité.
Quand il avait besoin de simplifier, il sortait.
*

11 juillet 2012. État 1

Mort. 1