HISTOIRES DE FANTÔMES

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HISTOIRES DE FANTÔMES.

Vers minuit, à la lueur de la chandelle, monsieur Henry Dickson, devant l'âtre où brûle des bûches d'érables et de vieux parchemins, se penche sur son écritoire. Tout est tranquille dans la grande maison, tout semble dormir et, soudain,
il y a ce bruit.

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1.7.12

149. HISTOIRE DE FANTÔME

Henry Dickson

Un couple acheta une nouvelle maison. La piscine était incluse. Ils l'apprécièrent dans la saison chaude malgré que l'entretien soit compliqué. Et l'hivernage aussi. De même la remise en état au printemps, lorsque l'eau est noire. Cette eau noire avait toujours provoquée des sentiments complexes et mélangés au père. Mais des produits chimiques et le transvidage d'une partie de l'eau la rendait accueillante. En fait, il avait toujours eu peu de l'eau. N'avait jamais voulu se baigner lorsque ses parents allaient en vacance à la mer ce qui leur avait fait changé leurs projets pour des séjours en forêt avec excursion dans des sentiers ou promenade à cheval. Et il avait consenti à se baigner à la suite d'innombrables moqueries de sa femme parce que l'eau lui allait à la ceinture. Il aurait pu augmenter le niveau de l'eau et sa femme aurait pu faire semblant de nager ou de barboter mais il refuserait d'y aller. Comme elle y prenait davantage plaisir que lui, il lui laissa ajuster l'eau au maximum conseillé qui était le cou de sa femme ou ses clavicules à lui. Et sa femme pouvait nager un peu car la piscine ronde n'était pas d'un diamètre bien vaste. Lorsqu'elle s'aperçu qu'il restait dans une chaise longue avec un verre de jus et glaçon à la regarder s'amuser et baboter, ce qui lui prit un peu de temps, tant elle avait des barbotages à rattraper, elle en eu des remords. Il eu beau lui dire qu'il trouvait cette situation idéale, lui allongé à la regarder s'amuser et jouer dans l'eau, juché sur la terrasse où il avait une vue parfaite et elle s'amusant. Il aimait l'écouter rire. Elle était jolie quand elle ne riait pas mais encore plus quand elle riait. Mais le sens du sacrifice féminin la rattrapa et elle fit couler l'eau jusqu'à ce qu'il y en ait beaoucoup moins. Il n'avait alors plus aucun prétexte à ne pas l'accompagner. Il installa donc une chaine en plastique blanc dans un coin de la piscine ce qui lui permettait de s'asseoir dans l'eau, à l'ombre de la terrasse pendant qu'elle faisait ce qu'elle pouvait pour se mouiller. Il aurait préféré être au sec mais il ne voulait pas qu'elle se soit sacrifiée pour rien. Ce qui ne fit que la conforter davantage dans la valeur de son sacrifice. Ainsi, les 2 furent dorénavant mécontent. Lui, avait le sentiment d'avoir étét piégé par la duplicité féminine, gentes dames expertes dans la manipulation mentale, qualité indispensable à l'éducation des enfants mais un peu encombrante pour un époux. Mais la plupart s'y font finalement et deviennent lentement impuissant ce qui fait aussi l'affaire de beaucoup de femmes qui ne sont plus alors encombré des débordements physiques de leur époux. Ils furent heureux aussi bien qu'on peut l'être dans ce monde imparfait. Ce qui signifiait qu'ils préféraient de plus en plus l'être loin de l'autre. Le bonheur s'il était visuellement plus dans les normes connues lorsqu'ils étaient ensemble, mais du point de vue sentimental, il était plus amusant de s'amuser séparément. Elle reporta son surplus de sentiments sur la maison et lui sur son auto. Comme il arrive souvent. Elle lut un questionnaire dans la revue qu'elle achetait lorsqu'elle allait magaziner et les réponses qu'elle avait donné aux questions une fois anallysées selon le système A.B.C. était peu rassurante. Il fallait faire quelque chose. Et comme ils avaient une seconde auto, été déjà voyager, il leur fallait quelque chose qui les réunissent et soude leur couple. Un enfant. Lui se trouvait trop vieux. Elle essaya de le convaincre mais il avait réponse à toutes ses justifications. Alors elle se mit à pleurer. Comme elle ne cessait de pleurer, il s'avoua vaincu et consenti à l'ensemencer. Ils s'y reprirent à plusieurs fois, ayant perdu cette habitude aussi. Elle trouvait que les relations sexuelles tachaient les draps et comme c'était elle qui faisait la lessive. Finalement, après des semaines d'effort infructueux et des mois qui avaient tout autant le même air, elle ressentit quelque chose de différent. Ce qui fut confirmé par le gadget sur lequelle elle pissa. Et par le médecin qu'elle consulta qui l'envoya se faire tester chez un confrère plus adapté aux circonstances. Finalement, le bébé conçu par essais et erreur naquit presque parfaitement normal.
Lorsque le bébé arriva à la maison, quoique son épouse prétendit que rien ne changerait, en fait tout changea. D'abord, ils cessèrent de dormir. Car le bébé ne faisait pas ses nuits. Ni ses journées car il avait des coliques. Le temps fut bien long.
Quand l'été arrivait enfin, elle en profitait pour faire plongette dans la piscine remplie à ras bord où il ne remettait plus les pieds. Et il ne la regardait plus s'amuser ce qu'elle regretta un peu car elle aimait qu'on la regarde et en trouve du plaisir.
Lorsque l'enfant se mit à ramper, le père commença à être inquiet. Lorsqu'ils commença à marcher, toute tranquillité s'en alla de lui. Et il regarda la piscine comme une ennemie personnelle. Lorsque l'enfant pu courir sur ses 2 jambes, le père fit démolir la piscine. À la grande tristesse de sa femme qui cessa de lui parler y voyant comme une sorte de vengeance personnelle pour quelque chose qu'elle aurait fait ou dit mais dont elle ne se souvenait pas mais qui selon lui méritait une semblable punition.
Il eu beau lui dire qu'il ne voulait pas que leur enfant se noie. Elle ne le cru jamais.
Un nouveau voisin acheta la maison d'à côté et parmi les rénovations entreprises pour mettre la maison à son goût, il se fit installer une piscine. Prudent, parce qu'il ne voulait pas être dérangé par les enfants du voisinage et parce que c'était obligatoire, il fait poser la clôture légale.
Enfin rassuré, le père décide d'installer une haie de cèdre pour borner les 2 propriétés attenantes afin que son enfant ne voit jamais la piscine. Les curiosités d'enfant sont irréstibles et aucun ne comprend encore qu'il y a certaines qui doivent être refusées. Heureusement, la plupart des enfants survivent à leurs fantaisies suicidaires.
Chaque soir avant de se coucher et chaque matin avant de déjeuner, il vérifie que rien ne traine afin de ne pas donner la chance à l'enfant de grimper par-dessus la clôture. Si jamais cette idée stupide lui prenait. Et il voit avec plaisir la haie de centre grossir et grandir, devenir de plus en plus opaque et infranchissable.
Un matin, alors qu'il fait le ménage de sa cour malgré que jamais rien ne traîne, il voit le voisin se précipiter vers lui. Faisant des signes parce pour une raison étrange, il ne peut plus parler.
Il retrouve son enfant noyé dans la piscine du voisin.
Pourtant, il avait tout fait pour ne pas que cela arrive. L'enfant avait tous de même réussi à grimper la clôture et grimper sur la terrasse du voisin et se lancer à l'eau. Il avait fait si chaud cette nuit-là et le matin était humide et collant. La journée s'annonçait cuisante.
La tentation avait été trop forte et l'enfant n'avait pu résister à son petit démon.
Le curé dit quelque chose de ce genre lors de l'homélie à l'occasion du service funèbre de l'enfant. Devant sa petite tombe juchée sur son système mécanique doré à roulette. Tout ceci etait fort joli mais sa mère qui aimait les jolies choses n'avait pas envie d'admirer.
Son mari essayait de la réconforter en lui tenant la main mais elle refusait qu'il la touche. Selon elle, si la piscine était resté de son côté, elle aurait pu le surveiller. Il avait cru que rien ne pouvait plus arriver et avait été négligent. C'était en partie de sa faute. Car ce n'était certainement pas de sa faute à elle.
Un homme dans l'assemblée souriait. Il aimait les enfants fort à l'odeur si particulière.
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1 juillet 2012. État 1