HISTOIRES DE FANTÔMES

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HISTOIRES DE FANTÔMES.

Vers minuit, à la lueur de la chandelle, monsieur Henry Dickson, devant l'âtre où brûle des bûches d'érables et de vieux parchemins, se penche sur son écritoire. Tout est tranquille dans la grande maison, tout semble dormir et, soudain,
il y a ce bruit.

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8.7.12

168. USINE À FANTÔMES EN PARFAIT ÉTAT DE MARCHE

Henry Dickson écoute la radio AM parce qu'il n'a rien à faire d'autre. Le chat vient frôler sa jambe parce qu'il a faim.

_ Un autre appel
_ Arrêtez de penser que les gros bras vont arrêter le harcèlement. Ça empire les choses, point final. J'étais gros et grand, toujours en arrière de la classe, parce que ce sont les grands qui vont là et j'ai subi du harcèlement pareil à l'école.
_ Un autre appel

_ Se suicider est un blasphème.

_ Un autre appel
_  Déjà le sujet est moins d'actualité. La cérémonie commémorative de l’adolescente s'est déroulée aujourd'hui, et demain les média l'auront oubliée. C'est ainsi notre société. Son décès demeurera pour toujours une douleur insoutenable pour sa famille et ses amis, alors que pour l'ensemble de la population du Québec, elle sera bientôt oubliée. J'habite à Boston et cette semaine c'était le deuxième anniversaire du décès d'une étudiante de 15 ans qui s'était elle aussi suicidée pour raisons d'intimidation à l'école. La même chose, même pattern, tellement identique que je ne sais plus exactement dans quelle lettre était écrit "c'est la faute de la vie". La mère de l'étudiante était allée rencontrer les responsables de l'école que fréquentait sa fille. Elle les avait informés de la situation. Rien n'a été fait. Une belle fille, une fille probablement intelligente comme l’autre. Ici, la vie est plus dure. Des crimes violents, il y en a tous les jours. Au Québec, non vraiment pas autant. Mais les paroles ça fait mal, ça blesse et ça détruit. Ces individus qui blessent et qui détruisent continueront de détruire. Ils se plaisent à faire mal, ça leur fait du bien. L’adolescente aura laissé la place à quelqu'un d'autre. L'intimidation ne cessera pas. Mais, elle aura cessé de souffrir. C’est maintenant le tour d’une autre.
_ Un autre appel

_ C'est multifactioriel

_ Un autre appel
_ Le problème est que l'enfant n'est pas au coeur des préoccupations du système. On l'a bien constaté cette semaine, le système ne pense qu'à lui. Les politiciens aussi pensent à eux, les syndicats à eux et les directions d'école aussi, commission scolaire et DPJ aussi. Ils veulent plus d'$ et la faute c'est Facebook. Dans le système, ce n'est la faute de personne et chacun se cache derrière son interprétation innocente et niaiseuses des règlementations
_ Un autre appel
_ Au Québec les lois sont écrites par et pour les fonctionnaires; les citoyens, personne ne les protège.
_ Un autre appel
_ C'est comme ça en éducation, en Santé, pour les personnes âgées. Les contribuables face au ministère du Revenu, le bulldozer du système écrase et tente de détruire toute trace d'humanité. Dans les années 60, la génération des dirigeants actuels s’est révoltée contre le système de l'époque et regardez : ils ont fait encore pire que leurs prédécesseurs. Et ils sont en train de nous précipiter dans le gouffre.
_ Un autre appel

_ C'est la faute de Baby Boomer

_ Un autre appel
_ L' État est devenue une tyrannie, il n'a plus d'âme, il se fout des citoyens .
_ Un autre appel
_ Nous vivons dans une monarchie politico-fonctionnariale, et nous sommes tous les sujets sans importance de ce système décadent
_ Un autre appel

_ C'est multifactoriel

_ Un autre appel
_ Dans plusieurs cas, c'est la manière avec laquelle les parents ont élevé leurs enfants qui les entraîne à devenir des intimidateurs ou des victimes. Prenez un intimidateur et si vous connaissez les parents, vous réaliserez que l'enfant répète le comportement ou la façon de voir et de parler des parents. Et les ados sont encore en partie enfant. Ils agissent par plaisir mais sont souvent trop jeunes pour réaliser la conséquence psychologique de leurs actes sur la victime. Le personnel de l'école a donc la responsabilité de dresser un mur entre les uns et les autres afin de protéger les victimes inévitables. Car ces petits prédateurs chercheront tant qu'ils n'en auront pas trouvé une. Il  est donc abasourdissant de les voir banaliser les problèmes des victimes. Les parents doivent d'abord commencer par s'assurer que leurs enfants ne sont pas des intimidateurs. N'oublions pas aussi qu'il y a malheureusement beaucoup de professeurs qui sont aussi des intimidateurs, loin d'aider les victimes, ils les rabaissent encore plus parce qu'elles ont de la difficulté. Précisément parce qu'elles sont des victimes constamment harcelées.

_ Un autre appel
_ La responsabilité appartient à tout le monde. Apprendre le respect au sein de la famille est certainement la première étape. Faire respecter cette valeur incombe autant aux parents, frères, soeurs, amis que professeurs et collègues. Par ailleurs, même si l'expulsion définitive de l'école constitue une punition, ce ne m'apparaît pas comme une solution. Pelleter le problème -le coupable-  dans une autre école ne changera pas ses attitudes. Il nous appartient à chacun, individuellement et collectivement, d'intervenir dès que le problème surgit et, surtout, de ne pas le tolérer. La responsabilité appartient à tout le monde.

_ Un autre appel

_ Ce n'est pas parce que le harceleur ne sait pas ce qu'il fait - il est souvent trop jeune pour comprendre- qu'il faut permettre qu'il continue à faire ce qu'il fait.

_ Un autre appel

_ Il sait très bien ce qu'il fait.
_ Un autre appel
_ Intimideurs, j'appelle ça voleurs d'enfance. Ces bully on volé quelque chose qu'on ne pourra jamais ravoir. L'innocence de leur jeune victime. Et eux aujourd'hui jouissent d'une vie bien remplie. Ils devraient retrouver leurs victimes et les remercier de les avoir mis sur un piédestal. Personnellement, je me rappelle mon jeune âge où j'avais des sueurs froide à l'idée d'une nouvelle journée a l'école. Que vont-ils me faire aujourd'hui?. Tous ce que je dis était retourné contre moi en moquerie. Je me disais alors: je ne parlerai plus, car tous ce que je dis est stupide. Lorsque j'en parlais à mes parents, on me disait: c'est parce que tu te laisse faire. Ce n’était peut-être pas le meilleur conseil. Peu importe, je ne peux faire autre que de blâmer les agresseurs. Aujourd'hui, j'ai aussi un problème d,interaction en public qu'on confond toujours avec la gêne. Mes murs sont durcis. Mon livre fermé. On nous dit qu’il faut pas demeurer dans le passé. C’est le passé qui refuse de s’en aller et reste avec nous, nous accompagne. Passé, présent, futur respirent d'un même souffle et me prennent tout mon air. J'ai de la misère à respirer.
_ Un autre appel
_ Il y a des blessures qui ne partent pas. La blessure marque. Si plusieurs s’en sortent, l’intimidation peut laisser des séquelles à long terme. Ça se produisait plusieurs fois par semaine. Mes années scolaires ont été un véritable calvaire et j’en ai encore les blessures aujourd’hui, à 54 ans. J’ai d’ailleurs décroché de l’école en 11e année. Cette situation a influencé toute ma vie personnelle et professionnelle. Je suis devenu un solitaire et je le suis resté. Mes relations interpersonnelles sont encore aujourd’hui très limitées. Je n’ai pas d’amis parce que je n’entretiens pas de relations avec personne. Je déteste le téléphone. De plus, j’ai développé une personnalité obsessive compulsive pour laquelle je suis traité en psychiatrie. Je dois prendre des médicaments pour le reste de mes jours. Sinon, je ne sais pas ce que je ferais. Et je ne veux pas le savoir. J'ai peur de moi.
_ Un autre appel
_ J’ai longtemps voulu tourner la page et oublié tout ce temps-là. C’est impossible. On ne peut que l’accepter. Encore aujourd’hui, mes relations amoureuses, d’amitié et sociales sont profondément imprégnées de cette peur d’être rejeté, peur d’être blessé par l’autre.

_ Un autre appel
_ L’intimidation est probablement la chose qui m’a le plus marqué dans ma vie. Encore maintenant, à 25 ans, une grande partie de qui je suis est en lien avec cette époque de mon enfance et mon adolescence. Celle où chaque jour d’école est synonyme de souffrance, de peur, de solitude et de colère.
_ Un autre appel
_ Quelle tristesse, vraiment. J’ai été victime d’intimidation à l’école aussi. C’est bien dommage, mais ça existera toujours. Parce que l’être humain est avant tout un animal.  Nous sommes seulement plus raffinés qu’un animal. Légèrement plus.
_ Un autre appel

_ Pas plus raffiné. Plus vicieux. Ou plus raffiné dans le vice.

_ Un autre appel
_ Je savais que mon adolescente avait des idées suicidaires. Il en a fallu des démarches. Maintenant, à 29 ans, elle est sociologue, maîtrise réussie à plus de 95 %. J’ai été chanceux d’apprendre qu’elle filait pas. Avant qu'il soit trop tard. Je ne savais pas le soir venu si je la retrouverais morte.
_ Un autre appel
_ Comme mère, j’ai aussi eu à régler un problème d’intimidation qu’une de mes filles a vécu à l’école secondaire. M’étant cogné le nez sur une porte fermée et m’étant fait répondre que c’était la parole de ma fille contre celle de l’agresseur -une autre jeune fille-  j’ai pris la décision d’appeler directement la mère. J’eus la chance d’avoir une écoute attentive et le problème fût réglé. Mais je sais que trop bien que ce n’est pas toujours le cas.
_ Un autre appel
_ Il faut être à l’écoute de notre enfant. C’est ce que j’ai fait avec ma fille qui en avait 12 ans. Elle vivait un calvaire tous les jours. Contre tous, je l’ai retirée de l’école et sans aide face à l’incompréhension des autorités scolaire et de ma propre famille. J’ai fait ce qui me semblait le mieux quand j’ai vu son désespoir. J’ai eu de la chance de l’avoir vu à temps. Elle me dit aujourd’hui que je lui ai sauvé la vie. Aucun psycho ne les connait mieux que nous.
_ Un autre appel

_ Il y a le vieux dicton qui dit que si tu attends suffisamment longtemps sur le bord de la rivière tu verras un jour flotter les corps de tes ennemis morts. J'ai attendu. Et j'en ai déjà vu passer quelques-uns.

_ Un autre appel
_ Mon garçon, trop doux, fut victime d’intimidation d’élèves de sa classe du primaire à partir de la première année. La première année. Et toutes les autre années ensuite. En sixième année, il n’en pouvait plus. J’ai dû le garder à la maison un mois. Bien sûr, nous avons souvent parlé au directeur et aux professeurs. La réponse était toujours la même : il doit se défendre tout seul. Il doit faire sa place. Je l’ai retiré et envoyé dans une école  religieuse. La valeur du respect était une des priorités de cette école et a fait en sorte que mon garçon est devenu premier de classe. Mais jamais il ne retrouvera ses yeux enjoués et son rire lumineux.
_ Un autre appel

_ Mon enfant avait de grands yeux, il était ouvert, chaleureux, gentil. Une bonne âme. Tout le monde l'aimait. Jusqu'au jour où il est allé à l'école. Je l'ai vu revenir la première journée le regard sombre. Plus le temps passait, plus il devenait triste. Éteint. Ses yeux n'avaient plus cette lumière. Il ne souriait plus. Je lui demandais ce qui n'allait pas. S'il était malade. Ce qui se passait. Il ne disait rien. Et un jour, il n'est pas revenu. On l'a cherché partout. Depuis des années, on attend qu'il revienne. C'est pour ça que nous sommes toujours à la même adresse. Il sait où nous sommes.

_ Un autre appel
_ C’est un argument très délicat et à mon humble avis sans issue. J’ai été élevé avec la mentalité qu’il ne faut pas faire du mal aux autres. Même les cours de Self Défense étaient défendu par la religion pour ne pas apprendre la violence. Tous ça est bon dans l’Évangile. La réalité est que si on n’a pas une bonne dose d’estime de soi, on devient victime facile de ceux qui vont abuser de nous. Valoriser les enfants n’est pas facile non plus car pour plusieurs parents, ils sont des bons à riens. Mon humble avis, les vrais problèmes débutent à la maison. Aussi bien pour la future victime que pour le futur agresseur.
_ Un autre appel
_ Si les politiciens sont interpellés et attristés par cet événement, c'est normal car la majorité de ces gens ont des enfants. Mais c'est tout simplement inacceptable, pour ne pas dire dégueulasse, que l’opposition en fasse une sortie de catégorie accusatrice, en insinuant que le gouvernement actuel est responsable. C'est une bourde épouvantable, que de dire cela sur le dos d'une jeune qui avait toute sa vie devant elle. Et je serais dans le même état d'indignation si c'était n'importe quel autre politicien qui effectuait une telle sortie maladroite.
_ Un autre appel
_ Je ne souhaite qu'une chose : que ceux et celles responsable de l'intimidation envers cette jeune fille soient traduit en justice et payent pour la douleur infligée et du résultat que l'on connait. Ça pourrait en dissuader plusieurs!

_ Un autre appel
_ J’ai emmerdé ma soeur jusqu’au jour où elle m’a crié à la figure qu’elle voulait mourir, à 12 ans. Ça été un choc, ça été le moment le plus marquant de ma vie. J’ai eu tellement honte. J’ai arrêté de l’achaler sec. J’ai eu peur de moi-même, de jusqu’où je pouvais aller. J’étais un monstre. Aujourd’hui je suis content de dire que ma sœur est ma meilleure amie. Je lui donne toujours les plus gros cadeaux à Noël. J’y repense, j’ai eu ma responsabilité mais j’étais un enfant, je me dis que c’est impossible que personne n’ait rien vu. Pourquoi on ne m’a pas arrêté, pourquoi on n’empêche pas les agresseurs d’agir? Pourquoi on ne m'a pas empêché d'agir? Pourquoi on ne m’a pas dénoncé? J’aurais préféré me faire battre que de vivre avec ce remord, n’importe quoi sauf ça. J’aurais aimé savoir vivre et apprécier la vie plus jeune. Apprécier les autres. Trouver d’autres moyens de me faire valoir.
_ Un autre appel

_ C'est le karma.

_ Un autre appel
_ Est-ce nécessaire de faire ces reportages, d’écrire ce genre d'article? De tourner le fer dans la plaie? De dévoiler à toute la population les aspects personnels de cette personne. Pauvre société voyeurisme, dont les journalistes abusent pour vendre leurs salades. Les détails de cet article bas de gamme seront utilisés par le petit peuple assoiffé de petites histoires à la mode.
_ Un autre appel
_ L'élève de troisième secondaire vivait plusieurs problèmes d'intégration à la vie scolaire. Absences répétées, difficultés avec l'autorité et rendement scolaire à la baisse, notamment au cours des dernières semaines, sont mentionnés dans le rapport. Tout ça c'est un effet relié à l'intimidation. Quand tu te fais intimider, tu évites l'endroit où tu risques le plus de te faire attaquer,  soit l'école. Puisque tu évites l'école, tu rates des cours et ne fait pas tes devoirs donc tes notes baissent. Quand à l'incompétence de l'autorité à régler le problème, il est normal de la défier lorsqu'elle ne fait pas son travail
_ Un autre appel
_ Notre société est déjà envahie par une armée de psychologues qui ramollissent l'esprit et la volonté de nos jeunes et s'amusent à les éduquer à la place des parents
_ À  l'école, de l'enfance à l'adolescence on regarde l'autre et on commence à connaître l'autre par rapport à nos affinités inconscientes. Tout se passe à ce niveau, ce qui est normal. Dès que l'autre ne me ressemble pas, on le rejette et on tente par tous les moyens de l'éliminer. On sent la faiblesse et on entre dans la faille qui lui fait le plus mal et on tape. Cela revalorise en soi, car à ce moment on ne peut attaquer et percer un adulte mature. On se retourne donc où on peut démolir.
_ Un autre appel
_ L’adolescente voyait régulièrement l'intervenant social de l'école, jusqu'à une centaine de fois par année. Une fille beaucoup plus patiente que le reste du monde. Après quelques centaines de session en quelques années avec l'intervenant social, il est très normal qu'elle ne désire plus voir cet intervenant social parfaitement incompétent.
_ Un autre appel
_ Nous devrions tous être attristés du décès de cette jeune fille. Vouloir en faire une histoire politique est tout à fait indécent. Vous devriez avoir honte.
_ Un autre appel
_ J'espère qu'on n'est pas en train de nouveau de banaliser la violence féminine des autres étudiantes qui a directement poussé l’adolescente au suicide en noyant le poisson avec de l'eau de vaisselle 
_ Un autre appel
_ Cette tragédie a mis en lumière la réalité et la prévalence de la violence féminine. Une violence verbale, psychologique et physique qui existe statistiquement mais dont on ne parle presque jamais. Surtout au Québec. Société matriarcale qui coupe les couilles des jeunes garçons.
_ Un autre appel
_ Les rôles -harceleurs et harcelés- ne sont pas aussi clairs que vous semblez le croire. Je comparerais cette situation plutôt à un match de ping pong ou de tennis. Des fois on a le service, d'autres fois c’est l'autre qui l'a.
_ Un autre appel

_ Et des fois on meurt et des fois on meurt pas.

_ Un autre appel

_ Et des fois on devient fou et des fois

_ Un autre appel
_ Un autre appel

_ Ce n'est pas Freud qui disait qu'un enfant était un pervers polymorphe

_ Un autre appel
_ Quant à moi, je pense que l'histoire de la petite vient déterrer beaucoup de cadavres, car nombreux sont les enfants qui ont déjà vécu ou encore qui vivent présentement la même situation. Faut-il vraiment que le pire arrive pour que la population s'ouvre les yeux ? Aujourd'hui , le suicide de la jeune fille en a fait réagir plus d'un. Vous êtes par milliers à travers le Québec à faire part de vos opinions et de vos bouleversements face à la nouvelle. Pourtant l'intimidation a toujours été présente dans notre société et je ne parle pas que chez les enfants . Elle l'est dans tous les milieux publics et ce même chez les adultes. Je peux tout simplement donner l'exemple de ma mère, une enseignante qui, tous les jours, se fait intimider par sa directrice. Alors que ce soit la petite qui rentrait de l'école exténuée par les menaces ou ma mère qui rentre du travail dans le même état on réalise bien vite que la race humaine en entier est confrontée à l'intimidation
_ Un autre appel
_ Si les jeunes se sentent écoutés et pris au sérieux, ils seront nettement plus portés à se confier et à demander l'aide et les conseils dont ils ont besoin.
_ Un autre appel
_ Le harcèlement à l'école est une souffrance épouvantable. J'en ai été victime durant toutes mes études primaires et secondaires. La raison, j'étais un peu grassouillet. J'ai été harcelé autant par les garçons que les filles. J'ai été battu, humilié, isolé, discriminé et ridiculisé. On me volait mon argent. Cela se produisait plusieurs fois par semaine. Je n'ais pas eu d'enfance et je ne sais pas si je suis adulte, si je puis utiliser ce mot. Je me suis enfui de l'école dès que j'en ai eu l'occasion. La principale chose que j'ai appris à l'école c'est de ne jamais faire confiance en personne. Et rien de ce que j'ai vécu après l'école n'a pu me faire changer d'idée. Je suis seul. Mes relations sont réduites au minimum. Au travail, je joue la comédie de l’employé serviable. Je n'ai pas d'amis. Et je n’invite personne chez moi et ne vais chez personne, de toute façon, personne ne m’invite. Je déteste entendre des voix au téléphone et je n’en ai pas depuis longtemps. Et qui m’appellerait?

_ Un autre appel
_ Je les connais bien les ravages du harcèlement à l'école et je comprends très bien les raisons qui ont poussées cette jeune fille à se suicider. Elle voulait juste cesser de souffrir. Pour ceux qui croient qu'elle aurait pu demander de l'aide, sachez que quand vous vivez une situation comme celle-là, vous vous faites petit, très petit, vous n'en parlez à personne, surtout pas à un enseignant ou à vos parents, parce que vous savez que quoi qu'ils fassent pour vous aider, vous en subirez les conséquences plus tard. Et il n'est même pas sûr qu'ils vont vouloir vous aider. Certains sont aussi pire que vos  tormenteurs. L’école, c’est comme la prison. On ne parle pas. Et on n’aime pas les stool. Les sadiques savent comment se venger et faire du mal et ils n'abandonnent jamais.
_ Un autre appel
_ Si chaque ado pouvait se confesser et se vider le coeur, ça pourrait être le début d'une solution aux problèmes que vivent nos jeunes à l'école. J'écoute les commentaires et je me demande si mon garçon est en sécurité actuellement à l'école
_ Un autre appel

_ Non. Il n'est pas en sécurité

_ Un autre appel
_ Désespérant! Il faut un coupable n'est ce pas ? Moi je n'en cherche pas. Facile de dire que les parents sont fautifs, facile de dire que le gouvernement ne fait rien, facile de dire que les enseignants ferment les yeux. Ben oui ! Mais la petite, elle! Le résultat est attristant ça me révolte. Je suis un père et mes enfants ont connu l'intimidation à l'école, mon aîné arrivait à la maison avec le visage tuméfié, un bras cassé. J'ai consulté le directeur qui, hélas, était impuissant devant tant de violence. Alors j'ai du réglé le problème seul. Je ne vous dis pas comment car vous ne seriez pas d'accord avec moi et je n'étais pas fier. Mais il fallait que ça cesse et ça a cessé

_ Un autre appel

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6. 19  juillet 2012. État 2