HISTOIRES DE FANTÔMES

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HISTOIRES DE FANTÔMES.

Vers minuit, à la lueur de la chandelle, monsieur Henry Dickson, devant l'âtre où brûle des bûches d'érables et de vieux parchemins, se penche sur son écritoire. Tout est tranquille dans la grande maison, tout semble dormir et, soudain,
il y a ce bruit.

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8.5.12

72. MONSIEUR DICKSON AIME TÉLÉPHONER ET SE FAIRE DES AMIS

Henry Dickson

Prit son auto.

Laissa la Suburban à la maison.

Retrouva une autre Suburban en tout point identique, humains incorporés en plus, au bout de l'allée.

Celle-ci le suivit jusqu'en ville. Où il alla pépèrement à 90 km./h., limite légale d'une route régionale. Et la Suburban fut obligée de le suivre à ce rythme, en conservant suffisamment de distance pour que ce ne soit pas ridicule. Quoique 1 véhicule qui reste collé à 100 pieds (distance de sécurité en cas de freinage d'urgence) (ou si le véhicule que l'on suit pas si discrètement que ça vous freine subitement et vous fait une queue de poisson) derrière un autre pendant 20 minutes sans jamais sans jamais le dépasser puisse apparaître suspect ou, du moins,  curieux pour un observateur indépendant. 
Tout en cheminant à un rythme propice à la méditation, il commençait à voir plus clairement les étapes suivantes.
Et quand il arriva au café internet, tout était en place.
Il trouva sur son adresse de courriel, un message de sa jolie visiteuse lui disant qu'elle ne pourrait malheureusement pas venir le visiter du fait qu'elle était en prison. Excuse tout à fait valable et bien compréhensible. Il faut bien que jeunesse se passe.

La manifestation à laquelle elle participait (ou dirigeait) (elle restait floue sur les détails insignifiants) ayant virée à l'émeute, elle se voyait accusée de tentative de Révolution. Heureusement, sa mère paierait la caution.

Il lui laissa un message.
En partant de la maison, il avait inspecté brièvement les lieux. Comme prévu, ses visiteurs avaient laissé de petits cadeaux. Un micro sous la surface de la table où ils s'étaient assis. Suffisait de tendre la main. Comme il était facilement trouvable, il pensa qu'on l'avait placé là dans ce but pour qu'on évite d'en chercher un second. Si la personne espionnée était naïve, elle ne se douterait même pas de la présence du premier, encore moins du deuxième et jamais que son téléphone était manipulé de l'extérieur, transformé en micro. Même plus besoin de grimper dans les poteaux pour traficoter le fils. Il suffisait d'avoir le code et la compagnie du téléphone Bell, Télus, Rogers, vous laisser écouter et entendre tout ce qui se passait dans la maison ou, du moins, tout ce qui passait près des téléphone. Comme bien des gens en ont dans toutes les  pièces, même pas besoin d'entrer par effraction pour poser les micros: les gens se les ont posé eux-même.

Son cas était plus difficile, puisqu'il n'avait qu'un téléphone. Dans la grande salle.

De fait, il y en avait au moins un autre micro qu'il trouva près de la porte d'entrée. Et, peut-être une caméra qu'il ne trouvas pas?

Comme il ne les avait pas quitté des yeux et qu'ils n'avaient pu déambuler dans la maison, il était improbable qu'il y en ait eu d'autres.

Maintenant, on pouvait profiter de son absence pour entrer dans la maison et piéger toutes les pièces. Micros, caméras. Mais il n'allait pas s'interdire de sortir sous ce prétexte futile. Le plus inquiétant était que si cette envie leur prenait: que ferait-il au chien?

Le chien ne laisserait pas des étrangers rôder dans la maison. Ils devront donc le faire disparaître après l'avoir euthanasié? À moins qu'ils soient du type délicat et se contente de l'endormir?

Évidammetn, son i Phone était aussi sous écoute.

Comme il y a un GPS incorporé, obligation de la part de la CIA, ce qui permet de localiser qui que ce soit sur la planète (les satellites de communication ne font pas que communiquer) et de le mettre sur écoute avec son propre téléphone. On peut l'écouter. 

Dès qu'il prononce un des mots codes fatidiques d'alerte, genre: bombe, Ben Laden, Allah, l'enregistrement se met automatiquement en route.

On a transformé d'anciennes plate forme de forage pétrolier en haute mer en centres d'enregistrements et de mémoires avec les ordinateurs les plus puissants uniquement disponibles aux militaires. L'avantage de la haute mer est le vent qui limite les budgets de refroidissement de toutes ces installations. Et en mer, on ne peut pas arriver par hasard en suivant une route dans le désert à un centre d'écoute (qui existent encore) (déguisé en pépinières d'antennes supposément dirigées vers les cieux (vers les satellites) afin d'écouter les sigaux venus de l'espace. Afin de calculer la naissance de l'univers où s'il est expansion ou se rétracte ou s'il est fini ou infini.

Tout navire ou avion qui approche de la zone de sécurité est immédiatement repéré par satellite et ordonné de se détourner sinon on l'envoie par le fond. Et comme la mer est vaste et représente les 3/4 de la planète, il y a toutes les chances que personne ne soit là au moment où vous jouerez au Titanic. 

Quant à l'individu qui fait parti d'une liste des suspects politiques ou qui prononce la formule magique: tiens si on réattaquait le monument qui remplace le World Trade Center! On peut décider de lancer une rafale de balles explosives, d'obus ou 1 missile sur lui à partir d'un drone si on veut. Tout à fait silencieux. Vous ne saurez même pas que vous êtes mort. On peut vous faire exploser lorsque vous marchez, conduisez votre auto ou dormez dans votre maison. Il s'agit simplement de choisir le missile adéquat. Tiens, celui-là a une belle gueule et me paraît sympa, il irait bien avec ma cafetière, je le prends, vous me l'emballez! Il y en a qui feront sauter tout un immeuble si vous avez besoin de faire sauter un immeuble. Même si la tour à bureau à 110 étages. 

L'option GPS accessible au public à partir de leur téléphone n'est qu'un code qui déverrouille le système et leur donnant accès à des fonctions et des circuits déjà inclus dans leur appareil. Quoique la version utilisable par eux n'a qu'une fraction des possibilités des capacités disponibles mais uniquement pour l'État et ses services de sécurité. Une sorte de laisse pour chien à la disponibilité de l'État et dons vous payez vous-même le coût à chaque mois.
Avant de partir de sa maison , il téléphona à ses complices dès qu'il put s'asseoir sur un des bancs publics de la Marina. Ce qui lui permettait de profiter de la vue des îles tout en étant parfaitement visible du satellite à 36 000 kilomètres d'altitude.

Puisqu'on l'enregistrait aussi bien exprimer ses sentiments.
D'abord le briqueteur. S'informa de sa santé. Qui allait bien mais aurait pu aller mieux s'il n'était sujet à des tensions. Qu'il explica. Il ne comprenait pas ce que faisait une Suburban noire dans son entrée de maison. Qui le suivait jusqu'à son entrepôt.

Il avait essayé de s'expliquer avec eux. C'est tout juste si on ne lui avait pas tiré dessus. Il avait appelé la police et la téléphoniste du centre d'appel lui répondit qu'on était déjà au courant et que ces personnes étaient là uniquement pour sa sécurité.
Il se demandait si c'était à cause de l'impôt, des faux relevés d'emploi de ses assistants, de ses fausses factures ou du travail au noir. Chacun a ses péchés.

Monsieur Dickson lui dit que lui-même était affligé du même problème. Et que se gratter le rendait encore plus incommodant. Même il pouvait devenir inflammatoire et douloureux si on insistait trop. Et qu'il n'y avait aucun moyen de déloger ces sangsues avant qu'elles ne décident d'elles-même d'aller se coller ailleurs.
Il fut rassuré de savoir que l'impôt ne lui reprochait rien mais tout de même embarrassé par le fait qu'un service aussi mystérieux et (donc) imposant l'estimait complice d'une conspiration. Le mot utilisé par monsieur Dickson.

Il avait peine à croire que tout ceci pouvait résulter de la découverte du squelette. Aussi invraisemblabe que ça paraisse, c'était le cas. Dans un monde sensé ce genre de chose ne se passerait pas mais tous vivaient dans ce monde et il était comme il était. Et ce genre de choses arrivait tous les jours à toute sorte de gens. C'était comme ça. Comme les jolies filles innocentes deviennent enceintes en touchant les poignées de porte qu'avaient empoignée les jeunes hommes.
Monsieur Dickson l'informa que sa ligne était probablement sous écoute comme la sienne. Lui dit de retirer son oreille du combiné et frappa quelques coups sur le mur avec le sien. Si la conversation était enregistrée automatiquement dès que l'un d'eux composait un numéro, ceci n'avait aucune conséquence particulière. Mais si quelqu'un écoutait, écouteurs aux oreilles, il en résulterait un bon acouphène pour un moment. Et peut-être une maladie professionnelle.
Puisqu'il était sur écoute et que toutes les personnes ayant été en à proximité de cette affaire l'étaient également, pourquoi se priver? Il appela son nouvel ami le garagiste. Qui grondait au téléphone, le croyant responsable de l'envoi de sa Suburban personnelle qui stationnait jour et nuit avec les autos usagées qu'il mettait en vente. Plusieurs personnes lui demandaient même ce qu'il en exigeait. Malheureusement, elle n'était pas à vendre.
Lui-aussi, son fils dans sa maison, le voisin fermier, son frère et son fils qui étaient intervenu lors de la quasi-fusillade étaeint désormais tous munis de Suburban. Mais seul monsieur Dickson avait droit aux hélicoptères et à tueur professionnels. Le monde est décidément bien injuste.
Pour le garagiste, c'était une offense personnelle. On n'a pas des relations (strictement familiale) avec des italiens (louches) (mais sympathiques) sans ressentir des symptômes allergiques d'une telle proximité.
_ C'est à vous que je dois ça?
_ Si vous n'étiez pas intervenu, je serais mort. On dit au Japon que lorsqu'on aide quelqu'un, on en est responsable pour le restant de ses jours.
_ J'aurais vu ça autrement. On est arrivé juste au moment où ça grincait. On ne pouvait vous laisser endommager. Un si bon client! Un moment après, il était trop tard, vous l'étiez et on devenait des témoins embarrassants. Si nous étions arrivé le lendemain, vous auriez disparu depuis la veille sans laisser de trace. Je vais vous dire comment je vois ça : Si on sauve la vie de quelqu'un, ce quelqu'un est endetté avec vous pour le restant de ses jours.
_ Je vais vous dire, moi aussi, comment je vois ça. On va faire un moyen terme.

_ Il me semble que ça vaut plus qu'une dinde à Noël ou à l'Action de Grâce.

_ C'est simple et compliqué. Commençons par le simple. Si vous n'étiez pas arrivé à ce moment, on se serait débrouillé pour dire que j'étais armé. Et vous auriez eu de mes nouvelles par le journal. On poursuit par le compliqué. Arrivés un peu plus tard, vous étiez aussi des témoins gênants. Et vous ne seriez pas reparti. Et on complique encore. Heureusement, vous étiez armé. Vous avez réagi comme vous avez réagi et ce n'est pas moi qui vous le reprochera. Ça vous a probablement sauvé la vie. Autant que la mienne. Le responsable de cette situation est votre montre. Selon que vous arriviez une minute avant ou une minute avant, votre sort et le mien changeait. Et vous ne vous êtes pas demandé pourquoi on ne vous a pas arrêté? Ce ne sont pas des policiers mais pas des Casques Bleus non plus. Vous savez aussi bien que moi qu'on aurait pu vous arrêter mais on se contente de vous énerver en vous surveillant.
_ Pourquoi?
_ On veut que moi, vous, les autres les conduisent quelque part. Parce qu'on pense que nous faisons parti d'une complot, conspiration, sédition, insurrection. Vieille de 70 ans.
_ Ce ne sont pas des clients de votre fournisseur privé? Ils fument du bon!
_ Sérieux! Et on espère que l'un de nous va accepter d'avouer de témoigner contre les autres. Qu'il suffit d'impressionner les êtres sensibles que nous sommes...
_  Ostie de crétins!

_ Bien sûr, mais nommer leurs infirmités ne servira à rien. En passant, toutes nos lignes sont sous écoute. Vous le savez!
_  Ça fait des années que je le sais.
_ Non. C'est une autre équipe qui s'ajoute.
_ Et ça ne vous énerve pas. Vous leur racontez tout ça au téléphone?

_ Parce que je suis un honnête homme. Comme vous. Et qu'on n'a rien à cacher. Et il est bon qu'ils sachent qu'on le sait. De toute façon, ils savent tout ce qu'ils ont à savoir sur nous. Ce ne sont pas des journalistes, ils ont d'autres moyens. Ce ne sont pas des policiers, ils ont tous les moyens qu'ils veulent. Mais les affaires civiles ne les intéressent pas. Ce qui est juste bon pour la petite police de quartier ou de campagne récolteuse de tickets, c'est trop en dessous de leurs talents.

_ Qu'est-ce qu'on fait?

_ On attend! En passant, vous êtes invité au marché aux puces du Club des Fermières qui se passera dans ma cour. lls n'avaient pas de terrain cette année et j'ai pensé leur prêter le mien.

Il fit d'autes appels, lança quelques courriels, laissa quelques commentaires sur des blogs, acheta des piles pour son détecteur de fumée et ayant fait son devoir de citoyen responsable retourna à son domicile suivi du Suburban noir.

En arrivant, une ambulance était stationnée devant sa maison. Un technicien d'une entreprise de téléphone inconnue (la camionnette Ford éconoline était stationnée à còté de l'ambulance verte et de la Suburban noire) (ou le contraire) avait essayé d'entrer dans la maison sans y être invité. Il expliquait que la porte était débarrée (faux) et qu'il avait cru qu'il pouvait entrer.

Il avait été attaqué par le chien et avait déboulé l'escalier d'en face. Et s'était cassé une jambe. Celle qui n'avait pas été mordue.

Un autre martyre du devoir.

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7 mai 2012. État 1