HISTOIRES DE FANTÔMES

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HISTOIRES DE FANTÔMES.

Vers minuit, à la lueur de la chandelle, monsieur Henry Dickson, devant l'âtre où brûle des bûches d'érables et de vieux parchemins, se penche sur son écritoire. Tout est tranquille dans la grande maison, tout semble dormir et, soudain,
il y a ce bruit.

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19.5.12

88. QUE SONT LES PETITES FILLES DEVENUES, OÙ SONT-ELLES ET QUE FONT-ELLES?

Henry Dickson

Croisa une petite fille aux grands yeux noirs qui le regarda curieusement un moment puis continua à regarder tout aussi curieusement ce qui entourait monsieur Dickson et ce qui était plus loin pour s'en aller au fil de sa curiosité comme un petit poisson le long du courant appâté par le fil à pèche brillant d'un touriste.

Il se demanda où il avait vu cette fillette.

Peut-être pas elle, mais une filette semblable? À la tv. Dans une annonce de céréales. Les Choco Pops? Une annonce de couches.

À la kermesse qui avait vu la déconfitures des grands espions Canadiens. Voilà! Tiens! Il n'avait pas eu de nouvelle depuis. Il est vrai que leurs méthodes expliquées à la tv et leur manière de traiter les honnêtes citoyens en plus de leur intempérance allant jusqu'à l'ivrognerie budgétaire dans la piscine d'$ des contribuables avait eu quelques échos à la Chambre des Communes. Bonne occasion pour l'opposition de proposer un projet de lois permettant des coupes budgétaires dans une tirelire monstrueuse dont personne n'avait jusqu'au dernier incident le concernant, compris l'usage. Et toutes les conséquences de cet usage.

Il y avait des tas d'enfants des écoles environnantes et du village avec leurs parents. Peut-être?

Mais il n'y avait aucun enfant en particulier ni aucun incident provoqué par eux ou dont ils auraient pu être victimes qui avait attiré son attention. Il ne s'était rien passé. Sauf la jouissante déconfiture des bureaucrates psychopathes menées de main de maître par la jolie squatteuse blonde.

Et tout le monde avait bien bouffé et s'était bien amusé. Et c'était gratis.

Elle était retournée en prison lui avait-on dit. Le parti politique corrompu qui dirigeait l'Assemblée Nationale, le gouvernement et l'État avait promulgué une de ces lois spéciales (c'est le nom de la chose) qu'affectionnent ce genre d'organisme purulent, collant, puant et mafieux. Dans le but d'interdire les manifestations. Les yeux rivés sur le tableau de bord des sondages. Et sa possible et miraculeuse réélection. Les plumés et les tondus du peuple électeur le suppliant de préserver leur tranquillité: Nous n'en pouvons plus de voir et d'entendre les étudiants manifester! Pitié pour notre sommeil! Nous avons travaillé fort, nous méritons de dormir! Enfumez-les. Battez-les. Cassez leur la tête. Crevez-leur les yeux et qu'ils retournent à leurs plumiers. Préférant continuer à être tondus et plumés par lui (et ses innombrables amis et autres acariens ) que de se poser des questions. Informé de tout ce qu'ils doivent savoir avec le mode d'emploi sur la manière d'en penser quelque chose par les descendants des propagandistes de l'Église Catholique, de l'URSS et du parti nazi et de la Voix des Amériques et de Notre Ami le Banquier (il a les mains dans vos poches de pantalons) pullulant dans les journaux.

Elle avait désobéi et avait été punie. Il devrait lui apporter des oranges dès qu'il saurait dans quelle géôle, elle se trouve.

Il ne faut pas prendre les choses au sérieux. Tout existe à peine. Tout change tout le temps. Ni les choses produites par les êtres de ce Monde. Ni le Monde. De toute façon, on ne s'en sortira pas vivant! Et notre vie et notre mort n'a aucune importance.

Et ça lui revient. Les yeux. Ce n'est pas la fillette dont il se souvenait mais de ses yeux. Pas de ceux de la fillette mais de ces sortes d'yeux.

Ces yeux si particuliers. Indéfinissables.

Des yeux noirs.

De grands yeux blancs aux iris noirs.

Des yeux qu'on n'oublie pas.

La photo.

Une des photos des piles de photos.

Pas elle. Mais un bébé. Avec d'aussi grands yeux.

Rare.

Et il revoyait une fillette avec les mêmes yeux. Certainement pas la même parce que la photo glacée noir et blanc était vieille. Ses bords étaient découpés en broderies de papier comme on faisait à une certaine époque. Si le bébé vivait encore, ce qui n'était pas sûr, il pouvait même être la grand-mère ou la mère de cette fillette. Ou une parente. Partageant la même curieuse caractéristique génétique qui ne vous fait certainement pas passer inaperçu.

Et la façon de vous regarder.

Intensément. D'une telle intensité. Comme si elle vous irradiait de son regard.

Et, aussi curieux, ou encore plus curieux, elle avait regardé à sa droite et à sa gauche, là où il n'y avait rien puisqu'il était seul mais, visiblement (?), pas pour elle. Elle s'était attardée comme si quelqu'un accompagnait monsieur Dickson. Les (?) observant aussi longuement qu'elle l'avait fait pour lui.

Dans l'ordre des choses de la vie en société, on tolère ce genre de comportement de la part d'un enfant. On dit qu'il est curieux. Ce qui est pour beaucoup une qualité. Qu'il est intelligent. Ce qui est pour un certain nombre de personnes une qualité. Ou qu'il est bizarre. Ce qui est pour la plupart des gens un défaut.

On le tolérerait d'une jolie femme. Y voyant un forme de compliment appréciateur. Voilà une femme de goût.

Quel dommage que nous soyons mariés.

Quel dommage qu'on ait des problèmes d'érection.

Quand vous voulez madame! Et où vous voulez!

Au choix!

Différentes possibilités. Différents âges de la vie.

Non, ce type de regard, on ne le supporterait pas de la part d'un homme.

Ou c'est homo qui drague. Ou c'est un type qui veut se battre mais qui ne sait pas encore comment s'y prendre (il se peut qu'il ne vive pas assez longtemps pour profiter de l'expérience). 2 situations embarrassantes pouvant amener à des débordements physiologiques.

Et même de la part d'une fillette, car il l'avait vue être rabrouée par des gens et des commerçant qui n'aimaient pas être déshabillés du regard comme ça.

Elle apprendrait bientôt à être plus discrète.

Car lorsqu'elle deviendrait jeune fille, un semblabe regard en direction d'un jeune homme perpétuellement en érection est une invite qui pourrait être dangereuse. Ou sera vue comme telle. Ce qui est aussi dangereux. Il y a des tas de grands ados incapables de contrôler leur impulsivité. Ou trop stupides pour essayer de le faire. Ou, pour les plus inoffensifs, la possibilité d'une autre situation embarrassante: une érection incontrôlable bien visible dans le pantalon devant tous les autres élèves. Et impossible par la seule pensée de ramener le petit animal dans sa niche. Comme il sera tout aussi impossible, plus tard, de le faire sortir à volonté. 

Dans les 2 premiers cas, des choses regrettables pourraient se faire qui seraient difficiles à oublier par la suite. Sans compter les conséquences sociales et légales. Et, dans le moindre de cas, la possibilité de devenir père à 14 ans avec une femme à charge de 12 ans attendant qu'on achète la maison de ses rève. La joie.

Le contrôle qu'exerce les gens sur leur propre esprit étant bien plus incertain et aléatoire qu'on n'ose l'imaginer. La plupart des gens sont agis, comme possédés bien plus que maître de leur destin.

Beaucoup de ces jeunes hommes aux prises avec une sexualité débordante, dans tous les sens du terme, apprenant à méditer plus ou moins confusément (Penser à une roche! Être une roche! Visualiser un policier! ) afin de diminuer le nombre de fois par minute où ils pensent à baiser. Ou s'ils n'ont encore qu'une notion vague du phénomène, à ne plus penser aussi souvent à des filles nues ou à leur copines de classes nues ou leurs soeurs nues ou à leurs enseignantes nues. Ou aux seins de celles-ci. Ou à leurs tiroirs se sous-vêtements.

Et, graduellement, le rythme des érections involontaires diminuera. De même que les éjaculations nocturnes (les fantasmes du jour se poursuivant pendant le sommeil avec aucun des interdits de la vie du jour; l'inconscient étant tout à fait libre de jouer avec le cerveau du dormeur et celui de toutes ses petites camarades de classes nues avec des vibrateurs roses fluorescents.)

Et, un jour, ils regretteront ce bon temps.

Le peuple des hommes et le peuple des femmes ayant des comportements et une compréhension du monde radicalement différente. D'où des incidents souvent comiques ou, parfois, dramatiques.

Mais il y a suffisamment d'hommes et de femmes sur terre pour que les pertes provoquées par ces accrochages soient toujours infinitésimaux et imperceptibles.

Les hommes se massacrant et remassacrant régulièrement pour des causes ridicules, sans aucun sens, absurdes et, malgré les millions de morts, pour rien, rien ne paraît. Statistiquement.

Quant à en tirer une leçon quelconque...

Il suffit d'un peu de temps et tout est oublié.

Et si l'épidémie d'hystérie sociale a fait vraiment des dégâts, des montagnes de cadavres, a été sale, dégoûtante, inoubliables, autant qu'elle a pu l'être, un peu plus de temps.

Il n'y a jamais rien eu d'inoubliable.

IL

Il était environné d'amour. Était amour lui-même. Voulant le bien du monde entier.

Mais c'était hier.

Une si bonne volonté aurait dû le plonger dans la joie la plus intense mais il était triste

Et il s'était passé quelque chose depuis hier.

Quelque chose qui l'avait plongé dans l'amertume et la désolation.

Autant il avait aimé, autant il était devenu triste.

Son jouet s'était brisé.

Son plus beau jouet.

Celui qui lui tenait le plus à coeur.

Un magnifique jouet dont il prenait le plus grand soin. Qu'il aimait comme sa fille. Comme la fille qu'il n'avait pas.

Comme s'il était vivant.

Une jouet délicat, fragile. Lisse et doux. Un jouet respirant et obéissant. Parlant.

Un jouet qu'il habillait et déshabillait. À qui il donnait le bain.

Un jouet dont il ne pouvait se passer et qu'il couchait auprès de lui.

Comment retrouver un tel jouet?

Désemparé, il était sorti de chez-lui, laissant le jouet endommagé, inerte, comme mort, sur le lit.

Ou dans la baignoire, il ne se souvenait pas.

Sa tristesse faisait peine à voir.

On lui aurait demandé si on l'avait vu et si on s'était intéressé à son malheur: mais qu'avez-vous? Pourquoi êtes-vous si triste? Votre fille est-elle morte?

Oui. Sa fille était morte.

Sa pauvre petite fille.

Sa jolie petite fille jouet.

Voilà ce qui s'était passé: il jouait avec elle dans le grand lit. Ou dans le bain. Oui, il lui donnait son bain. Il aimait donner son bain à sa fille. La laver partout. Afin qu'elle soit propre et pure. Elle riait. Elle aimait être chatouillée. Il la caressait. Elle aimait être caressée. Elle aimait que l'on flatte ses cheveux, être peignée.

Elle était comme vivante.

Puis à cessé de l'être.

Cessé de respirer.

Tout à coup.

Peut-être l'avait-il serré trop trop fort dans ses bras.

Comme elle sentait bon. Comme elles avait la peau douce. Partout.

Les femmes sont si grasses, grosses, encombrantes, aucune délicatesse, aucune subtilité, ont trop d'os, ont une voix aigüe, ont trop de poil. Partout. Même sur les bras et les visage. Un duvet fin que l'on observe si on regarde de près et si le soleil est puissant. Les femmes adultes sont poilues. Les femmes étaient trop. Trop de tout.

Tandis que son joeuet était lisse comme du verre mais qui serait doux en plus et ne serait jamais froid.

Et le sexe de son jouet n'était qu'une petite fente minuscule qu'il pouvait caresser tandis que celui de femmes est large, encombrant, envahissant, monstrueux, suitant. Comme s'il allait vous avaler.

Il ne savait pas ce qui s'était passé, son amour avait été trop vaste, trop absolu, si parfait.

Et elle riait de l'affection qu'il lui portait. Contente des jouets qu'il ne cessait de lui acheter. Tout ce qu'elle voulait, elle l'avait.

C'était bien mieux que chez ses parents qui ne s'occupaient jamais d'elle. Toujours parti. Depuis qu'elle était chez lui, elle n'était jamais seule, plus jamais triste.

Il lui avait même offert un petit chien.

Au début, elles étaient toujours triste. Ayant perdu leurs habitudes et leurs amies. Mais, peu à peu, il les familiarisait avec leur nouveau monde, ce qui serait dorénavant leur univers. Avec patience, amour et fermeté.

Et, finalement, elles oubliaient. Elles adoptaient leur nouvelle maison dont elles étaient les petites femmes, les charmantes petites épouses attentionnées. Et leur ancien monde si terne et si triste ne leur manquait plus.

Il faudrait qu'il fasse attention.

Ce n'était pas la première fois qu'il brisait un jouet. Et c'était très compliqué à remplacer. On ne trouve nulle part ce type de jouets. Ou, c'est plus compliqué, il y a de ces jouets partout mais on faisait tout pour les séparer, elles et lui. Mais une attraction irrésistible tentait sans cesse de les réunir.

Elles s'ennuyaient tant, on ne les laissait jamais faire ce qu'elles voulaient. Lui, les laissait libres, libres de faire ce qu'elles voulaient, de se promener nues dans sa maison si cela les tentaient.

Mais elles ne pouvaient pas sortir. Parce que, le monde extérieur, il leur racontait, était mauvais. Et, très vite, elles oubliaient leurs parents tant leur nouvelle vie était plaisante.

Tout était si bien, si parfait.

Jusqu'à ce que la petite fille cesse de respirer.

Il était trop fort, elle était trop fragile, il aurait dû faire attention. Son désir était si intense qu'il n'avait pas fait attention.

Son amour était parfois destructeur.

Pourtant, tant de fois avant, les mêmes gestes, les mêmes désirs, la surprise de la petite fille la première fois et les suivantes, leur participation actitve et volontaire dans ce qui leur paraissait un jeu tout à fait naturel et si plaisant.

Tous ces jeux nouveaux dont elles ignoraient tout et dont il était l'inititeur, le maître, et elle, les victimes soumises, les élèves consentantes, pariticipantes, douées et si expressives. Si pleine de vie. Et toutes les subtilités qui leur passaient pas la tête quand elles étaient excitées. Des choses inimaginables.

On ne cesse de brimer la créativité de la jeunesse et, devenu adultes, ils ne seront plus que des morts vivants convenables.

Et la sexualité, cette sexualité dont on dit tant de mal, dont on cherche à les préserver, dont on leur cache tout. Afin que, parfaitement ignorante, un étranger brutal leur en fasse la révélation cruellement.

Quelle joie dans son coeur et son âme quand pour la première fois, elles l'appelait Papa.

Signe qu'il avait enfin remplacé leur géniteur, cet usurpateur. Oui, il était leur petit papa, leur petit frère. Et, elles étaient ses petites soeurs. Ou ses petites filles. Ou ses élèves obéissantes selon le jour. Enfin, elles adoptaient son pénis souffrant qui devenait l'objet de tous leurs soins, leur affection, leur tendresse. Elles lui donnaient un nom. Il devenait à lui seul, leur bébé, leur poupée. Car, dans leur éducation défaillante, elles n'avaient jamais eu l'occasion d'en voir un. Et la joie dans leurs yeux, quand après s'être dévouée comme de gentilles infirmière, il prenait enfin de la vigueur, comme la tige d'une plante au soleil.

Si elles avaient eu des bribes d'éducation, celle-ci laissait toujours à désirer, comme lui avait dit un jour une de ses charmantes et ravissantes élèves: on nous apprend que la petite graine est dans le corps du garçon. Et qu'un jour, elle se retrouvera dans le corps de la madame qui deviendra maman. Mais on ne nous dit pas comment. C'est pour cela que certaines avaient même peur de l'idée d'embrasser un garçon au cas où sa petite graine - il la reprenait alors: ceci s'appelle un spermatozoïde- sauterait sur elle.

C'étaient les illustrations, s'il y en avait, qui étaient difécientes. On voyait une coupe du corps de l'homme et de la femme. De profil. Jamais de face. Et le pénis de l'homme, souvent vaguement tracé, était toujours bas. Elles n'avaient jamais vu en érection. Défaut dans leur éducation qu'il prenait grand soin de réparer.

Puis il leur faisait voir quelques-uns de ses films éducatifs. Toutes ses petites élèves assises près de lui. Enfin, elles comprenait le mystère de la vie. Elle voyait un homme, comme lui, en érection flamboyante. Et la femme, soumise, repentante, implorant sa présence. Elle lui indiquait son sexe entrouvert (il avait alors de la difficulté à regarder mais il se faisait un devoir de le faire) entre ses jambes ouvertes. Et elles le voyaient enfin introduire délicatement son sexe dans celui de la femme.

Certaines fillettes plus craintives se demandaient comment un si grand objet pouvait entrer dans le corps de la madame sans lui faire du mal. Ce à quoi répondait une autre fillette: si la madame doit avoir un bébé dans son ventre, un bébé bien plus gros que le pénis (il avait le soin de leur apprendre les vrais mots), il est normal que le pénis (sa joie quand elle persévérait dans les vocabulaire adéquat) entre. Donc, c'est prévu. Tout est normal. C'est parce qu'on n'est pas habituée à voir une telle chose qu'on est surprise. La madame semble très habitué et très contente, elle ne cesse de demander que le monsieur entre son pénis dans son corps. Elle se lamente s'il n'y est plus.

Mais ceci n'expliquait pas tout. Après bien des mouvements d'avant et arrière, il arrivait que l'homme se retire et la femme prenait alors son sexe rigide pour le pétrir de ses mains, le rendre plus dur encore si c'était possible. Elle l'embrassait, le léchait puis le faisait entrer dans sa bouche où il allait et venait comme il avait fait dans son ventre. Parfois, elle le laissait quitter leur bouche pour le caresser encore jusqu'à ce que le divin liquide séminal, source de vie sorte à plein jet sur son visage et sa bouche. Et elle se jetait alors sur son sexe pour n'en rien perdre, le lappant et le léchant.

C'était simple quand on y pensait. L'homme a une érection (encore le mot exact) ce qui rend son pénis mou (elles avaient eu le temps de vérifier les 2 états de son pénis tant elles étaient attentives) dur dur et il peut alors entrer dans le ventre de la madame qui est tout lisse. Ce qu'on a vu qui arrivait dehors doit arriver dedans et il éjacule (encore le mot exact) et ses spermatozoïdes (mot compliqué, difficile à pronconcer, il les aidait un peu) vont dans le ventre de la madame au lieu d'aller dans sa bouche ou sur son visage ou ses seins. Et une fois dans le ventre de la madame, dans son utérus (mot exact) ils rencontre son ovule. Et il y a un bébé.

Pourquoi ne leur raconte t-on pas de telles choses à l'école, à la garderie ou à la maison?

Une fillette plus assurée que les autres lui demanda un jour quand il les pénétrerait (mot exact). Il leur répondit qu'il leur faisait l'amour mais qu'elles étaient trop jeunes pour que ce soit possible. Elles auraient trop mal. Il fallait que leur corps se développe pour que  leur sexe intérieur le fasse aussi et puisse s'adapter aux dimensions du sexe adulte d'un homme.

Inquiète et aussi fiévreuse d'avoir vu les films, elle lui demanda si c'était possible d'essayer malgré tout.

En bon père prudent, il la rassura et lui fit la leçon. C'était impossible. Elles furent trìstes de ce mauvais sort.

Comme un père, un amant, un prêtre, il les initiait avec prudence, sagesse et douceur.

Leur poitrine qui se soulevait, leurs bouches qui s'entrouvraient, leurs jambes qui s'ouvraient.

Une forme de chatouillement absolu.

La joie des les voir nues dans son bain, leur odeur chaude, leurs petits corps brûlants. Il les accompagnait dans son grand lit en les tenant par la main.

La joie des les voir nues dans son grand lit. Sur les draps doux et chauds.

Son esprit et son coeur s'élevait alors vers les cimes des cieux.

Une prière les unissant à l'univers

Et la première fois, lorsqu'il leur faisait faire la découverte de l'orgasme. Sensation dont elle ne pourrait bientôt plus se passer. Sensation qu'elles se prodigueraient les uns les autres, avec leurs bouches, leurs petites langues agiles et roses et leurs minuscules doigts agiles.

Et il était leur invité. Il les regardait. Les observait.

Et il était le grand prêtre de cet orgasme et elle lui en reconnaissait le privilège.

Lorsque son pénis s'érigeait et devenait dur comme du fer, certaines venaient le caresser, le masturber, le caresser avec leurs langues et leurs lèvres avant de le faire pénétrer dans leurs bouches.

Au début, elles si petites avaient peur de son sexe puissant mais il leur avait appris à l'apprivoiser, à faire comme s'il leur appartenait et à s'en servir comme d'un autre jouet.

Souvent à force de caresses, il leur arrivait de provoquer une éjaculation hors de leur bouche et regardait les jets de spermes s'élever haut dans les air, ce phénomène si naturel les remplissait de joie.

Il était fort et pour leur monter sa vigueur, il leur arrivait de faire le cheval et de les transporter nue sur son dos. Ou debout, une assise sur chaque bras. Ou il tendait les bras et elles se pendaient à ses bras comme s'ils étaient les branches d'un grand arbre. Et, parfais, il faisait faire du cheval à une fillette assise en amazone sur son pénis érigé. Et les promenait dans la pièce. Ce qui la remplissait d'admiration. Et rendait extatiques toutes les autres. Il était fort et puissant et elles adoraient sa force et sa puissance.

Mais il respectait leur jeune âge et leur vertu et n'aurait pas osé les déflorer. Car il était un homme d'honneur.

Même sans cela, il était l'homme le plus heureux du monde.

Et, maintenant, l'homme le plus malheureux. Le ciel s'était abattu sur lui. Terrassé.

Il ne pouvait vivre sans elles. Il devait donc les remplacer. D'abord les chercher, les trouver, les suivre pour voir qui sera la meilleure et la plus sage des petites filles.

ELLE

Et il l'avait vu, elle.

La petite fille aux longs cheveux noirs.

Il avait entrevu son visage, vu ses immenses yeux noirs.

Comme un homme rencontre la femme de sa vie et se dit: c'est elle que j'épouserai! Il avait décidé. Elle serait sa petite femme.

Elle serait la fille qui lui manquait. Et il serait son père, son mari, son frère, son animal de compagnie.

Mais comment le lui dire?

Il ferait comme les autres fois.

Il attendrait qu'elle soit seule, lui parlerait doucement. Si elle a peur des étrangers, il la laisserait partir. Mais si elle n'a pas peur, si elle se sent seule, si elle a l'air abandonné, il sentait ce genre de chose, tant de petites filles sont malheureuses, incomprises, bafouées par les monstres qui se prétendent leurs parents et qui ont le culot de croire avoir des droits sur la vie de leurs enfants sous prétexte qu'ils l'auraient conçues, donnés la vie et quelle vie? Quelle était cette vie comparée à celle qu'il leur offrirait?

Et il lui donnerait du chocolat.

En espérant qu'elle ne serait pas allergique. Si elle refusait ou si elle disait qu'elle n'aimait pas le chocolat ou qu'elle était allergique, ce sere un autre signe du destin. Mais si elle est gentille et polie, bien élevée, si elle lui répond quand il lui parle, si elle l'écoute - il aimait qu'on l'écoute car il se sentait parfois si seul- si elle accepte la tablette de chocolat qu'il lui tendrait.

Le Destin lui ferait un autre signe.

Si elle le suit jusqu'à son auto. Si elle refuse, ce sera un autre signe. Ce n'est pas sa petite femme. Elle lui ressemble mais ce n'était pas elle. Le Destin ne l'a pas réservée pour elle.

Et il la regarderait partir avec tristesse. Tant la beauté des fillettes l'émouvait. Ce joli petit corps dont elle disposerait si peu de temps avant qu'elles soient habituées de s'adapter à un autre corps, celui d'une étrangère, de plus en longue, grande, maladroite. Et plus grosse. Corps de rechange substitué à l'autre et conçue pour la maternité. Une machine à bébés.

De loin, il l'observait. Avait eu plusieurs fois la tentation d'aller ailleurs, de suivre une autre petite fille mais il était un homme fidèle, il n'y avait jamais qu'une femme dans son coeur. Il avait des principes, de la morale.

Aussi, c'est elle qu'il suivit.

Et tout le temps qu'il suivait ses pas, elle ne sembla pas le voir. Autre signe du Destin.

Il la trouva étrange. Était-elle trop étrange?

Elle avait l'air de ne pas savoir où elle allait ou d'avoir tout son temps et personne qui ne l'attend nulle part. C'était bon, une fillette que personne n'attend, dont personne ne s'occupe, a tant besoin d'affection. Son coeur est triste et lui saurait comment faire sourire ce petit coeur triste.

Le jour baissait et le soir avançait mais ceci ne semblait pas l'inquiéter comme il arrive si souvent pour des raisons incompréhensibles chez les fillettes et même chez les femmes adultes.

Elle paraissait ne pas avoir peur de rien. Comme s'il n'existait rien qui puisse lui faire peur.

Elle semblait observer, étudier les édifices, les gens, les objets. S'était concentré longuement sur une borne fontaine.

Peut-être était-elle infirme? Infirme du cerveau?

Il était triste pour elle.

Il y a des infirmité du cerveau qui se signalent par des difformités corporelles mais elle semblait avoir un beau petit corps parfait. Comme elles serait jolie nue.

Il la ferait parader devant lui, nue, ou l'habillerait de vêtements de contes de fées.

Il serait enfin heureux.

Mais comprendrait-elle ce qu'il voulait, ce qu'il espérait d'elle. Si elle était déficiente, à quel point l'était-elle? Les fillettes trop intelligentes sont des sources de soucis.

Il marchait plus rapidement et elle marchait plus lentement et ils finirent inévitablement par se rencontrer.

Il ne voulait pas l'effrayer en la surprenant et en la faisant sortir trop abruptement de sa rêveries. Elle se retourna au moment où il arrivait à quelques pas de son dos.

_ Bonjour

Il choisit sa voix la plus rassurante. Paternelle. Celle qu'il avait vu utiliser à la tv par de nombreux politiciens.

_ Bonjour monsieur

Elle était vraiment jolie de près. Comme il avait envie de la voir d'encore plus près, d'étudier le moindre de ses détails tels que créé par Dieu. Mais que ses yeux étaient grands. Trop grands? Non, il s'habituerait tant son visage était lisse et charmant. Elle n'avait pas peur des étrangers et le regardait sans peur ni effronterie. Une fillette bien élevé, comme il l'aimerait.

_ Tu es toutes seule ici?

_ Vous aussi ?

_ Je me promène et regarde les maisons.

_ Comme moi. J'aime les vieilles maisons.

_ Tu t'appelles comment?

Il ne comprit pas, le nom semblait étranger ou elle avait un problème de prononciation. Mais sa voix était jolie, comme elle rirait bien sous ses caresses. Et, quelle importance, il lui donnerait le nom qu'il voudrait et elle l'apprendrait. Et, un jour, elle ne se souviendrait même plus du nom qu'elle portait avant, ce nom que lui aurait donné un jour des étrangers.

_ Moi je m'appelle

Il lui donna un faux nom mais ceci rassurait les enfants de connaître le nom de de personne à qui ils parlaient. Le nom, même faux _ pourquoi auraient-ils pensé qu'il était faux? - leur donnait l'impression de ne plus parler à un étranger- ce qu'on leur a dit de se méfier, ce qui à certain paraît inquiétant. Un homme dont on connaît le nom n'est pas un étranger, non?

_ Tu es seule?

Il reposait la question voulant s'assurer qu'il n'y avait pas de parents, amis qui pourraient surgir inopinément à tout moment et le plonger dans des situations embarrassantes. Il n'appréciait pas être plongé dans des situations embarrassantes. Ces situations peuvent devenir à tout moment très désagréables. Il était alors impératif d'en savoir plus sur sa vie mais sans trop insister. Et si elle se méfie, si elle devient distante - et cette jeune fille semble tout à fait confiante- ce sera un signe du Destin, encore, qui l'avertira que cette jeune fille est réservée à un autre homme. Mais l'aimera t-il autant que lui?

Elle semblait si proche - il ne pouvait l'approcher de plus près même s'il en mourait d'envie sans susciter des réflexes déplaisants de peur qui déformerait son si jolie visage, on aurait dit une poupée et même une poupée ne pouvait être aussi jolie - et de ce qu'il pouvait voir ou deviner, elle semblait polie, réservée et humble, qualité qu'il appréciait particulièrement chez la femme. Mais rarement vue de nos jours chez la femme adulte à qui de mauvais conseillers ont monté la tête lui faisant croire toute sorte de choses impossibles. Et ce qu'il aimait aussi était la soumission. Naturelle chez la femme qui est d'habitude craintive. Et encore plus naturelle chez la fillette.

Comme il aurait aimé s'approcher d'avantage et la toucher. Mais les préjugés de la société font que tout contact entre un homme adulte et une fillette est réprouvé. Ils ne peuvent donc qu'être de nature privée et confidentielle.

_ Oui.

_ Et ta mère?

_ Elle est quelque part, je ne me souviens pas où?

_ Mais qu'est-ce que tu feras quand tu voudras la revoir?

_ J'ai un téléphone dans mon sac à dos.

Bon à savoir. Lui enlever le téléphone.

_ Elle sait que tu es là?

_ Non. Je crois que je me suis égarée. Ça m'arrive souvent, je suis distraite.

_ Alors il serait temps que tu l'appelles, ne trouves-tu pas? Il se fait tard.

La rassurer au sujet de ses intentions qui ne peuvent qu'être saine et civilisée. Il ne se soucie que de sa santé et de sa sécurité. Il ne voulait pas la séparer de sa mère ou l'attirer dans un coin sombre comme ferait un homme méchant animée de mauvaises intentions. Au contraire, il tenait à ce que la mère retrouve le plus rapidement possible son enfant. Chaque question avait un but. Cette question permettait aussi de savoir à quelle distance se trouvait la mêre et combien de temps elle pouvait prendre pour venir ici à moins qu'elles n'aient convenu convenu d'un lieu de rencontre. Combien de temps? Il avait besoin de temps.

_ Ça prendra trop de temps. Lorsque je serai fatiguée, j'appellerai un taxi. Il suffira que je leur dise où je me trouve, dès que je trouverai une rue qui a un nom, et le numéro de la porte et ils me trouveront. C'est très amusant.

_ Tu es toute seule et le soir arrive, veux-tu que je reste avec toi, le temps qu'arrive le taxi?

_ D'accord. J'aimerais que vous me racontiez une histoire.

Il connaissait des tas d'histoires mais aucune qu'apprécierait une fillette. Ou, ses histoires, il les avait conté à de nombreuses fillettes mais il leur fallait un certain temps pour s'y habituer. Elles étaient alors devenues ses petites épouses. Et il y a des secrets qu'on ne partage que dans un couple. Et il était trop tôt.

Étrangement, elle ne composait pas encore le numéro de la compagnie de taxi. Un autre signe?

Elle avait déjà oublié?

Il n'aimait pas les fillettes trop intelligentes, qui savent trop de choses et qui ont une trop bonne mémoire. On ne peut survivre sans l'oubli. Et si quelqu'un devait leur enseigner quelque chose ce serait lui. Quand le moment serait venu.

_ Veux-tu que je te reconduise chez toi?

_ Oui. Je commence à être fatiguée. Je ne savais pas que j'avais marché aussi longtemps, ça ne vous dérange pas.

_ Mon auto est plus loin. Moi aussi je commence à être fatigué. Mais tu peux rester seule ici et attendre le taxi.

Les fillettes ont souvent peur de la solitude. Et des rats.

Il lui laissait le choix. Ils étaient les jouets du Destin. Voudrait-il qu'ils soient réunis ou séparés. Il accepterait le verdict du Destin.

_ Je commence à avoir faim.

_ Tu as faim. Quel hasard. J'ai du chocolat. Tu aimes le chocolat?

Elle le regardait les yeux gourmands. Il avait vraiment attiré son attention. Apppâté qu'elle était comme un éparlan.

_ Oui, tous les chocolats mais surtout celui qui a des bulles. Vous n'en aurez probablement pas.

_ Je vais regarder si j'en ai.

Il fouille dans ses poches en sort plusieurs tablettes de diverses marques et saveurs qu'il étale dans sa main comme le ferait un magicien avec un jeu de cartes. Elle regarde d'un air ravi comme si c'était tout naturel qu'un homme transporte dans ses poches autant de chocolat. Il étale ses cartes devant ses yeux, passe en revue ses trésors, lentement, pour susciter sa convoitise puis trouve enfin le chocolat à bulles. Aéro.

- C'est bon.

Elle mange gouluement. Elle a du chocolat tout autour de sa petite bouche. Il a envie de la lécher mais se retient.

Oui, il est un ogre qui aime lécher les petites filles.

Cette idée lui vient à l'esprit et le fait sourire.

Et il voit en esprit ses fillettes qui elles aussi aimaient lécher. Il les revoit en train de lécher et lécher. Quel appétit, elles avaient. Énergiques et insatiables. Le bonheur emplit son coeur.

_ Pourquoi riez-vous?

_ Je suis content de te voir de si bel appétit. Tu me donnes faim.

Et il sourit encore en lui-même de toutes les possibilités qu'offraient cette phrase. Oui, comme un ogre, il avait faim d'elle. Faim. Il l'aurait mangée toute crue tant elle était mignonne. Mais cette fois, il fit un effort pour que son sourire intérieur ne se voit pas. Il était parvenu à très bien dominer l'expression de ses goûts si particuliers.

En un instant, elle avait avalé la barre qui n'était après tout que des bulles d'air entourées de chocolat. D'où un gain de poids appréciable et économie sur le produit chocolatier vendu au même prix que les autre.

_ Je vais prendre celle-ci, à moins que tu la veuilles?

Il prenait la Caramilk.

_ Je pourrais en avoir une autre barre?

Elle dit oui. Il lui tendit le jeu des barres restantes, faisant encore une fois son numéro de magicien. Elle choisit une barre Mars. 

Une petit gourmande. Comme il aimait les fillettes adeptes du péché.

Et il la regarda saisir la barre de ses petits doigts. L'ouvrir délicatement en essayant de déplier le papier au lieu de le déchirer. Une vraie petite fée. La caresser serait un plaisir mais lui apprendre aussi à le caresser et à prendre son sexe dans ses petites mains puis, plus tard, lui apprendre, à le prendre tout entier dans sa bouche et à le sucer. Il l'enduirait de miel. Les petites gourmandes aiment le miel.

Il cassait un à un les petits carrés de chocolat dur au centre de caramel mou et les mangeait doucement. Savouvant le moment où le chocolat fondant sur la langue rencontre le caramel coulant.

Il osa un test. Casse un morceau et lui tend et elle le gobe en un instant comme un oiseau. Il avait déjà vu au parc un homme mettre une arachide dans ses lèvres et attendre sagement jusqu'à ce qu'un écureuil grimpe sur lui et viennent le chercher. Des heures qu'il lui avait fallu avant d'apprivoiser cet écureuil. Et, lui venait de passer à l'étape suivante de l'apprivoisement de la fillette. Mais il était trop tôt pour qu'elle accepte de manger le chocolat qu'il aurait sur ses lèvres. Ou l'embrasser. Trop tôt. Ou recevoir ses baisers. Trop tôt. En commençant par les baiser d'un père sur la joue et le front. Pour commencer.

Et elle mangea le petit carré de chocolat puis continua à avaler la barre de Mars qui ressemblait divinement à...

Tant d'idée lui venait en tête. Tant de possibilité s'offrait.

Il chasse cete idée de sa tête. Il ne voulait pas qu'elle déclenche une érection qu'elle ne comprendrait pas.

Mais il ne put s'empêcher de penser aux petits baiser délicats qu'il lui ferait sur les mammelons. Elle n'avait pas de seins, elle était trop jeune. Mais ses mammelons seraient si délicats. Et cette fois, malgré lui, il eut un début d'érection. Il fallait se réfugier dans un endroit plus sombre avant qu'elle remarque une modification quelconque de son anatomie.

Il lui dit qu'il avait aussi du chocolat dans son auto. Elle avait encore faim et le suivit. Oubliant qu'il en avait aussi plein les poches et qu'il ne servait donc à rien d'aller en chercher encore dans l'auto.

Il la précéda, ce qui devait la rassurer. Destin. Destin. Et ce qui diminuait les possibilités qu'elle entrevoit son érection dont il avait perdu tout contrôle.

Enfin, il faisait sombre. Et l'air frais de cette nouvelle ruelle refroidit suffisamment son esprit et son système sanguin. Enfin, il pouvait paraître en pleine lumière.

_ Vous avez une jolie auto.

_ Elle est toute neuve. Et j'en prends bien soin. Je la nettoie et la lave aussi souvent que possible.

Et il se mit à revoir une de ses enfants qu'il lavait et savonnait avec affection, amoureusement. Oui, il aimait que ses enfants soient propres et sentent bon. Car tout Ogre qu'il était, il aimait aussi les sentir, les renifler.

_ Tu veux qu'on aille tout de suite chez ta mère ou tu veux qu'on aille chez-moi, je te préparerai un bon chocolat au lait chaud.

Elle avait tout aussi vite oublié les chocolats de l'auto que ceux qu'il avait dans ses poches pour ne plus penser qu'au chocolat chaud.

Comme elle avait bon appétit! Comme le grand méchant Ogre aimait les petites filles grassettes.

_ J'ai un papier avec l'adresse de ma mère, tenez, je la connais par coeur. Elle me l'a donnée au cas où j'oublierai. Oui, on peut aller chez vous. J'ai envie d'une grande tasse de chocolat chaud. J'ai l'impression de le sentir d'ici.

Et lui respirait à plein poumon l'air des environs pour sentir en même temps l'odeur de la fillette.

_ Mais il ne faut pas rester trop tard sinon ma mère va s'inquiter. Vous avez un ordinateur?

_ Oui. Tout le monde a un ordinateur.

_ Vous avez des jeux vidéos?

_ Oui.

_ Vous avez la télévision 3D?

_ Oui.

Il lui ouvrit la grande portière de l'auto comme un serviteur dévoué ferait à une princesse et elle s'asseoit comme une petite reine sur la grande banquette arrière. Il lui avait demandé si elle préférait s'asseoir devant ou derrière. Destin. Elle avait dit que les fauteuils paraissaient plus confortable à l'arrière.

Il pensa à ses petites fesses confortablement vautrées sur le grand fauteuil, il pensa à ses mains qui les caresseraient bientôt. Elle avait les jambes petites et celles-ci pendaient dans le vide. Elle avait aussi de jolies chaussures blanches qui lui donnait un petit air féminin mais sage plus mûr que son âge. Mais pas trop.

Ce n'était plus une enfant. Mais une petite femme dans un corps de filette. Sans les protébérances qui apparaissent malheureusement à l'adolescence et qui déforment le corps de la malheureuse enfant et la transforme à jamais. Prisonnière de ce nouveau corps, elle n'aurait jamais plus la liberté qu'elle a connue. Et la Nature et les hommes s'acharneraient sur elle. Reproductrice de l'espèce, elle serait devenue et resterait jusqu'à ce que la Nature, encore une fois, la ravage. Triste était le destin de la femme.

_ Vous demeurez loin?

_ Non. C'est tout près. Tout es très près en auto. Et je conduis prudamment.

_ Ma mère dit qu'il faut toujours conduire prudamment, c'est bien. Mais il ne faut pas aller trop lentement parce que je suis là. Car je ne voudrais pas revenir trop tard chez moi.

_ Ne t'en fais pas. Ça se fera plus vite que tu le pense. Très vite.

Après bien des détours, il ne voulait surtout pas qu'elle se souvienne des endroits par où ils étaient passé et puisse les reconnaître si jamais...

Ils arrivèrent de nuit dans un quartier résidentiel. Aussi insignifiants que tous les autres. Et, de nuit, c'était encore pire. Il ne voulait pas que les voisins encore éveillés le voit arriver avec une petite fille. Il éteignit ses phares avant d'entrer dans sa cour. Il ne fit pas de bruit avec sa portière et referma lui-même la portière de la fillette afin que ce soit le plus silencieux possible. Elle était ravie comme le serait une reine avec un si bon serviteur.

_ Tu me donnes la mains, les tuiles de ciment de l'entrée sont glissantes.

Elle lui tendit sa petite main.

Il en eut un frisson qui lui poignarda le coeur. Sa peau était si délicate. Même si ses doigts étaient collants de chocolat. Comme sa main était petite. Comme elle semblait fragile. Un méchant pourrait lui faire tant de mal s'il le voulait et elle ne pourrait pas l'en empêcher.

Ils arrivèrent comme un petit couple de nouveaux mariés lors de leur voyage de noce à leur nouvelle maison. Sa maison de poupée comme il l'appelait.

Comme il était fier de sa nouvelle épousée.

Avant d'entrer, il fit le tour des environs du regard. Personne. S'il y avait eu quelqu'un, il aurait fait comme il l'avait promis. Chocolat et maman. Afin que les personnes qui l'avaient vu entrer avec sa cousine ou sa nièce les voit ressortir ensemble.

Entrèrent.

_ C'est beau chez-vous.

_ C'est ma maison et ce sera aussi ta maison.

_ Je suis contente. Ma mère me dit toujours que je manque d'amis. Comme ça j'aurais deux maisons.

Avant de refermer la porte, il regarda une dernière fois s'il y aurait un nouveau voisin qui serait à l'extérieur. Toutes les lumières de toutes les maisons voisines étaient éteintes. Il pouvait donc faire ce qu'il voulait. Personne ne l'en empêcherait.

Le Destin le voulait. Cette fillette était à lui.  Tout à lui.

_ Je vais te préparer un chocolat comme je te l'ai promis.

Chocolat en poudre et lait chaud, en un instant c'était fait et servi.

_ Merci. Je le bois et on s'en va, il est tard.

_ Assied-toi à la table, je vais au comptoir.

_ Vous avez un chien?

_ Oui,

_ Je peux le voir. Je voudrais le flatter. Il est gentil

_ Tout comme moi.

_ C'est un gros chien?

_ Tout petit.

Bonne réponse qui la rassura. Le petit chien qu'il avait offert à une des fillettes était devenu agressif suite à la mort de celle-ci, il avait fallut le tuer lui-aussi.

_ Il est où le chien?

_ Il doit dormir.

_ Je voudrais le voir dormir

_ Il doit être dans ma chambre, on peut aller le regarder dormir ensemble.

_ Je ne voudrais pas le réveiller.

_ Non, on ne le réveillera pas

Il ironisa: puisqu'il est enterré dans le jardin.

_ Avant, j'ai envie d'aller faire pipi

Il n'avait pas pensé à ça, avec tout le chocolat qu'elle avait mangé et bu, et le lait, elle...

Les fillettes ne sont pas parfaites. Il faut qu'elle pisse. Ce phénomène lui rappelait combien elles étaient inférieures à son idéal angélique. La plupart du temps, elles étaient parfaites mais il fallait qu'elles le décoivent. Elles étaient si terre à terre.

Il rêvait d'un monde pur et idéal et on le rappelait aux basses réalités terrestres.

Et, lui-aussi, se voyait rappelé aux ingrates tâches matérialistes. Lui, qui avait des idéaux si élevés en plus d'avoir un tempérament poétique. Il aurait dû faire le ménage avant et avait oublié. Il ne savait pas à ce moment, qu'il ramènerait si vite une petite amie à la maison.

_ Où sont les toilettes?

_ Attends, il y a du désordre, je vais y aller avant

Elle rit. D'un petit rire lumineux et courut.

_ Je sais où elles sont. Toutes les maisons sont pareilles.

Et elle partit en coup de vent vers l'étage. Elle était si rapide. Vraiment plus qu'il ne l'avait deviné. Il ne put même pas la rattraper à la course ni la retenir par le bras. Les portes des chambres, il avait oublié de les barrer et pourquoi l'auraient-il fait?

Elle allait découvrir sa salle de jeu, les grandes photos de ses petites amies nues en diverses postures avec lui et sans lui ou entre elles qu'il affichait au mur dans un but éducatif. Au début, cela rebutait certaines et ensuite cela les amusait. Elle se prenait au jeu et tentait de les imiter en prenant les poses les plus acrobatiques. Et elles finissaient par insister pour qu'il les prenne en photo dans les posture les plus scandaleuses que certains auraient même pu trouver pornographiques. Elle seules ou elles entre elles. Oui, certains esprits grincheux et moralisateur les auraient trouvés obscènes mais c'était de l'art. Mais ce n'était que d'innocentes fillettes jouant le plus innocemment du monde.

Quoi de plus beau que le petit corps nu d'une fillette. Rien. Il n'avait jamais rien trouvé de tel.

Et il avait des millions de photos de leurs petits corps dans son ordinateur.

Il se rassura en pensant que le Destin si complice cette nuit ne permettrait pas qu'il soit mis un terme à leur union. Toutes les portes étaient débarrées mais ça n'avait plus aucune importance. Elle n'irait pas et ne serait donc pas troublé.

Et quelle importance, elle ne sortirait plus jamais de cette maison. Cette visite impromptues était un don du Ciel. Vers quelle porte se dirigerait-elle? La chambre des jouets. Celle de son petit musée privé où il gardait sur les murs les photos de toutes ses filles. Celle du cinéma. Celle du grand lit. Un lit immense et si confortable, on pouvait y jouer avec 4 ou 5 fillettes à tous les jeux qu'il ou elles inventeraient.

Une fillette sage et non informée ne comprendrait pas immédiatement tous leurs sens.

Mais il avait oublié un détail. Se le rappela. Rougit.

_ Ne vous vous dérangez pas j'ai trouvé la salle de bain.

Elle riait et cessa de rire subitement

_ Monsieur, monsieur, il est arrivé un accident

Il avait redescendu les marches en attendant qu'elle l'appelle pour lui exprimer sa surprise devant les décors et trouvailles de certaines pièces et il avait prévu de monter lentement lorsqu'elle le demanderait. Il préparait comme un comédien l'air qu'il se donnerait lorsqu'il feindrait la surprise et essaierait avec elle de comprendre ce qui avait bien pu se passer pendant son absence. Quelqu'un lui avait joué un tour.

Mais il venait de se rappeler. Mon Dieu! C'était la pire des choses qui pouvait arriver. Comment allait-il faire avec elle?

Dans quel état serait-elle ensuite? Dorénavant, elle ne serait plus aussi compréhensive. Plus jamais aussi naïve, si sincèrement naïve et innocente.

Tous ses plans venaient de s'écroûler. Le Destin qui lui était jusqu'à présent si propice venait par caprice de lui tourner le dos. Mais que lui avait-il fait? Pourquoi lui?

Il pensa vite et furieusement.

Il ne pourrait plus graduellement s'introduire dans son esprit et s'en faire un allié contre elle. Utiliser son ignorance, son innocence, sa naïveté contre elle. Se servir de sa curiosité, de sa gourmandise, de son désir de jouer pou l'habituer à certaines choses dont on l'avait probablement soigneusement préservée jusque là. Transformer judicieusement sa personnalité afin qu'elle devienne ce qu'il était nécessaire qu'elle soit. Son instrument. Son jouet. Sa petite poupée de tous ses plaisirs. La retourner comme un gant, un bas. Le processus prenait du temps et, idéalement, une enseignante parmi les fillettes se chargeait de son éducation préalable avant qu'il n'intervienne car il y avait des choses que seul un homme peut enseigner à une femme. Mais dorénavant, il était seul.

C'était déjà arrivé et il avait fallu qu'il soit sévère avec sa pensionnère. Use de procédés qui lui rebutait. La douleur et le plaisir étant si proche. Il faudrait inervertir de l'un et de l'autre. Au lieu de seulement utiliser la joie et le plaisir et le rire ce qui demande du temps et un esprit intact. Le temps il l'avait. Mais l'esprit de la fillette ne serait plus désormais une feuille vierge sur laquelle il pourrait écrire son avenir.

La rééducation fut difficile mais réussie et à chaque fois qu'il se le rappelait il s'en faisait des reproches. Et elle le sera encore. Et il se le reprochera encore.

Ses méthodes d'enseignement s'étaient grandement améliorées depuis et il avait redécouvert que la douceur et la persévérance viennent à bout de toutes les réticences. Il aimait être bon, se sentir bon et que ses fillettes le voient comme une bonne personne. Qu'elles n'aient ni peur ni dégoût devant lui.

Il monta les marches lourdement comme un prisonnier se dirigeant vers son châtiment, en essayant d'imaginer quelque chose de logique, de plausible pour expliquer ce qu'elle venait de découvrir et ce qu'elle était en train de voir, d'observer. Quelle serait sa réaction? Se mettrait-elle à hurler?

Il fallait des mots. Et les mots manquaient. Précisément à ce moment où il en aurait eu tant besoin. Elle l'attendait, éberluée à la porte de la salle de bain, en étant sortie, n'osant plus y rentrer, ayant tout à fait oublier qu'elle avant tant envie de faire pipi et était si joyeuse d'y aller. Un des scénarios qu'il imaginait sans cesse.

_ Monsieur, monsieur, votre fille est tombée dans la baignoire et elle ne bouge pas

D'elle-même, elle avait trouvé l'explication la plus, la moins offensantes, compte tenu des circonstances.

_ Mon Dieu!

Il se donna l'air d'un père éploré. Un ton grave de circonstance

Il avanca les bras en avant, imitant aussi bien qu'il le pouvait ce qu'il pensait que pouvait être le désespoir d'un père qui vient de perdre sa petite fille. Et tout à son chagrin, il se trouva vraiment excellent.

_ Qu'est-ce qu'il faut faire? Il faut appeler la police!

Il avait pensé qu'elle resterait là à l'observer pleurer mais elle était déjà parti suivant l'idée aussi soudaine que stupide qui venait de lui passer par la tête. Il redescendit les marches si vite qu'il faillit en manquer et tomber et se rompre le cou.

Il arriva lorsqu'elle cherchait le téléphone. Elle avait pensé que comme toutes les maisons ont des télévisions et des cuisines identiques, le téléphone est soit dans la cuisine ou dans l'entrée. Et elle le cherchait encore sur le mur ou sur une table basse lorsqu'il arriva.

Il n'y en avait heureusement pas dans la salle de bain.

Il n'y avait pas non plus ailleurs. Aucun téléphone dans la maison pour éviter que ses petites épouses en proie à la nostalgie se mettent à regretter leur vie d'antan. Ni adresse dans le bottin puisqu'il n'était pas abonné. Son téléphone, il le transportait avec lui et son abonnement était au nom d'une compagnie qu'il avait créé spécialement à cet usage.

Il prit la petite qui pleurait et l'accompagna jusqu'à la cuisine. Elle était si désolée de ne pouvoir rien faire. Il la rassoit avec une douceur paternelle mais fermement dans le même siège qu'elle occupait auparavant devant la même tasse de chocolat vide et froid. Il fallait gagner du temps. Trouver une explication utile. Il était certes plus facile de convaincre une fillette de 10 ans (quel était son âge? Il avait oublié de le lui demander!) qu'un policier. Ou plusieurs. La seule chose qui lui vint à l'esprit, chose que pourrait faire un père dans une telle situation, fut de remonter encore une fois en haut et de se désoler à voix haute.

_ Attend ici, je vais aller en haut pour voir s'il est possible de faire quelque chose. Et je téléphonerai d'en haut.

Il revient à la salle de bain. Elle était là comme il l'avait laissée lorsqu'il était parti. Il ne pouvait supporter cette vue. Et devait sortir. Se changer les idées. Et il était sorti et avait perdu en route ses idées sinistres. Il ne pouvait savoir qu'il se ferait si vite une nouvelle petite amie. Un nouveau jouet

Son ancienne petite amie, sa petite femme, une merveilleues petite blonde étaìt là dans la baignoire. Sur le dos. Elle avait coulé au fond, y était encore. Toute petite dans la grande quantité d'eau. On voyait son joli petit visage et ses yeux ouverts au fond. Il avait été si heureux avec elle. Mais c'était leur secret.

Les gens ne comrprendraient pas. Pas plus qu'il ne comprendrait que c'était un accident.

Il était l'homme le plus doux et n'avait jamais fait de mal à ses petites épouses. Il savait les éduquer de façon à ce qu'elles fassent tout ce qu'il voulait et même le réclament. En devienennt impatientes.

Vu de son point de vue, il était en quelque sorte leur esclave. Puisqu'elles faisaient tout ce qu'elles voulaient de lui. Et qu'il ne pouvait leur résister. Et il se conformait à toutes les formes de leurs plaisirs. Aux multiples nuances de leur appétit insatiable.

De la douceur.

Répéter souvent comme un bon pédagogue.

Jamais de larmes et de violence. Ici, c'était la maison de la joie et du bonheur.

Et elles le lui avaient dit souvent: elles n'avaient jamait été aussi heureuses. Elles étaiet ses petites femmes et lui leur petit ou grand mari et elles prenaient soin de lui.

Avec toutes une maison dans laquelle jouer à la maîtresse de maison et à la poupée, dépendant du jour.

C'est lorsqu'il était à jouer avec elle dans le bain que c'était arrivé. Un accident. Il était trop fort. Et elle trop fragile. Il ne comprenait pas encore très bien, mais elle s'était soudainement mise à mal respirer, à étouffer puis à se briser.

Comme toutes les autres.

Il n'avait vraiment pas de chance.

Il avait passé un temps qui lui parut convenable devant le petit corps qui flottait dans l'eau. Il revint vers elle. Elle était encore là. Elle aurait pu s'enfuir et débarrer la porte. Le Destin. Dorénavant, elle resterait ici.

_ Il faut oublier ce que tu as vu. Je vais appeler la police. En attendant, va t'étendre dans la chambre, toutes ces émotions ont dues te fatiguer. Il faut que je m'occupe de ma fille.

_ J'ai de la peine pour elle. Vous pensez qu'elle est morte ou seulement blessée

Quelle chance, elle était si innocente qu'elle n'arrivait pas à réaliser que l'autre fillette pouvait être vaiment morte. Et il arrive, il l'avait vu, que certaines ne comprennent même pas la mort. Pour elles, c'était inconcevable. Le petit corps qu'elles voient ne peut que dormir et il se réveillera. Ce qui les rassure et les endort à leur tour. Et à leur réveil, lorsqu'elles voient que le petit corps n'y est plus, il suffit de leur dire qu'il s'est réveillé avant elle et est déjà parti. Et le plus surprenant est qu'elles le croient. Elles finiront par l'oublier. Comme elles finissent par oublier leurs meilleures amies (la morte qui dort) ou leur mère. Il avait expérimenté tout cela.

_ Non, elle dort

Il raccompagna sa visiteuse, désormais sa nouvelle épouse - elle n'était pas encore au courant mais avec un peu d'éducation, elle intégrerait très bien ce nouveau rôle, ce ne serait pas la première fois ni la dernière.

Les petites filles sont si dociles et influencables. On les éduque ainsi. Quelle chance.

C'était la seule chambre normale sans jouets de la maison. Lui dit de se coucher. Résista à l'impulsion qui lui aurait fait demander de se déshabiller comme au désir intense de la dévêtir lui-même.

Il allait porter sa fille endormie dans sa petite chambre. Ce qu'il lui dit. Chaque mot était dorénavant de la plus haute importance. Sa rééducation commençait maintenant.

Il barra la porte doucement en partant. Toutes les portes se barraient de l'extérieur et de l'intérieur. Il était arrivé au tout début de leur apprentissage que ses nouvelles petites amies lui résistent et veuillent s'enfuir.

Il souleva ses manches, plongea les bras dans la baignoire en sortit le petit corps désormais inerte. À jamais. Le roula dans une serviette. La plus grande serviette de bain qu'il put trouver. Puis comme s'il tenait sa fille qui dormait dans ses bras descendit un escalier puis un autre et se retrouva au sous sol.

Il n'osait ouvrir la serviette et regarder une dernière fois son enfant. Il l'avait aimé. À sa façon. Comme elle l'avait aimée à sa manière. Une petite amante de 8 ans.

Il ne s'était pas aperçu que la petite fille, sa nouvelle invitée, le suivait.

Arrivé en bas, il déposa le petit corps emmailloté de la serviette douce et chaude.

Le sol de béton avait été cassée, les blocs fracturés retirés et la terre et l'isolant entre le béton et la terre découpé. Il ne restait plus qu'à creuser le gravier, le sable et la terre noire qui sentait fort. Comme les autres fois.

Ce n'était pas la première fois et à chaque fois cela le rendait triste et méditatif.

Ensuite, il coulerait du béton sur le trou et une partie de son passé disparaîtrait à jamais. Et une vie nouvelle avec un homme renouvelé, lui, pourrait poursuivre vers l'avant son chemin avec espoir.

Il avait le coeur gros, avait beaucoup de chagrin et était triste.

C'est après avoir donné le premier coup de pelle dans la terre qu'il vit la fillette au milieu de l'escalier du sous-sol qui l'observait.

_ Monsieur, qu'est-ce que vous faites ?

Comment avait-elle pu débarrer la porte avec une serrure à double cylindre à clé contrôlée indécrochetable? Il aurait pu se poser cette question élémentaire mais n'y pensa pas. La seule idée qui l'obsédait: qu'est-ce qu'elle faisait ici?

Et cette autre: Qu'avait-elle vu?

Et ensuite: Que pensait-elle?

_ Remonte dans ta chambre (c'était désormais sa chambre comme elle avait été celle de la petite blonde à la bouche si douce et aux lèvres si ardentes et impatientes) tu ne peux pas comprendre.

_ Si je peux comprendre! Dans le linge, il y a votre fille, la petite fille de la baignoire, je vois son pied et ses cheveux blonds.

Le linge s'ouvrit pour découvrir une main.

_ Elle a du rouge à ongles sur les doigts et les orteils comme la petite fille dans la baignoire.

_ Tu ne devrais pas regarder ce que je vais faire. Ce que je vais faire, je dois le faire.

_ Qu'est-ce qui lui est arrivé? Ce n'est pas un accident.

_ Oui, c'est un accident. Ma fille est tombée dans la baignoire. Elle s'est fait très mal et elle ne bouge plus.

_ Il faut appeler une ambulance. J'ai essayé, je ne trouve pas votre téléphone et je ne sais plus où est le mien. Aller à l'hôpital. Il n'est peut-être pas trop tard.

_ Mais l'ambulance et l'hôpital, ça coute cher et je n'ai pas les moyens. Qu'est-ce que tu fais quand ton petit chat meurt?

_ On l'enterre dans le jardin.

_ Je ne veux pas réveiller les voisins et je vais l'enterrer dans la cave. Dans sa maison. Chez elle. Au lieu d'aller dans un lieu étranger. Elle serait d'accord avec moi.

_ Les voisins, je vais aller chercher les voisins. Ils vont vous aider.

Et elle se mit à monter les marches au pas de course. Il se mit à courir à sa suite. Il ne fallait surtout pas. Les voisins étaient des ignares sans culture et sans goût, ils ne comprendraient pas.

_ Vite, monsieur, venez avec moi, il est peut-être encore temps, vous leur expliquerez. C'était un accident, ils vous diront ce qu'ils en pensent.

Comme elle était rapide mais, heureusement, elle ne connaissait pas la maison. Et il arriva à la porte avant elle en prenant par une autre pièce et s'interposa entre la porte et elle.

_ Qu'est-ce que vous faites, il faut sortir, expliquer, je vais expliquer moi-aussi mais je ne trouverai peut-être pas les mots, vous expliquerez mieux que moi.

_ Non. Il faut rester ici. Nous allons prier ensemble. Et descendre tous les deux en bas où nous allons faire une cérémonie funéraire et procécer à l'enterrement de ma fille. Elle le méritait.

Tout en parlant, il s'était approché d'elle, avait posé sa main sur sa tête, dans un geste protecteur, comme un père le ferait, s'était mis sans y penser à caresser ses cheveux. Ses cheveux noirs étaient si longs et si doux. Pas aussi doux et fins que celui de sa petite épouse chérie mais presque aussi doux. Comme il avait envie de la découvrir nue. Mais c'était trop tôt.

Et il était un père éploré.

Pour le moment.

Et non encore un époux exigeant. Conscient de ses droits et privilèges d'époux.

_ Il faut sortir.

Elle lui tendit sa petite main comme pour le guider.

Il lui saisi la main qu'elle lui tendait et l'éloigna doucement de la porte

_ Je vais faire la cérémonie en bas, comme je l'ai dit, je n'ai qu'une parole.

Tout en parlant, sans le vouloir, il tordait son petit poignet.

_ Attention! Ça fait mal.

_ Mais tu peux aller dans ta chambre si tu trouves ça trop triste. C'est ta chambre maintenant. C'était sa chambre avant. Dors un peu, tu te sentiras mieux après. Demain, je t'amènerai acheter un petit chien.

_ Je n'ai plus envie de petit chien. Monsieur, vous n'allez pas bien. Vous êtes malade. Vous avez besoin d'aide. Je vais vous aider.

Elle refusait d'avancer et vers la chambre de son ancienne petite fille ou vers la chapelle de la cave où étaient enterrées toutes ses autres petites filles.

Les petites filles sont comme les chatons et aiment qu'on leur frotte la nuque. Ce qu'il se mit à faire. Lui ordonnant de se laisser faire et d'aimer. Il l'avait entouré de ses bras puissants d'homme adulte et la caressait doucement.

Il était à la fois triste d'avoir perdu une fille mais heureux d'en avoir découvert une autre. Il devint rêveur et sans y penser se mit à serrer son cou de sa main, de plus en plus fort. Parfois, cela lui arrivait et c'est alors que ses jouets se brisaient.

_ Vous me faites mal!¸

Et, agile comme un chat, elle se dégagea de sa main.

_ Je ne veux pas te faire du mal. J'ai un bon coeur. Empli d'amour. Si tu voyais mon coeur, tu comprendrais combien il contient d'amour.

Parfois, il faisait des choses sans y penser et les découvrait après. Comme si un étranger était venu. Et ses mains avançaient vers le cou de la fillette désobéissante.

_ Et je peux faire très mal à une petite fille qui refuse d'obéir

Elle le regardait et regardait ses mains et le laissa prendre son cou et serrer.

_ Sois une brave fille et obéis-moi. Tu ne voudrais pas que je te punisses.

Tout en adressant verbalement une sévère leçon à sa nouvelle élève, il continuait à caresser son cou de ses 2 mains puis, alternativement, à le serrer, de plus en plus fort.

Il ne voulait pas lui faire mal mais parfois c'était plus fort que lui. Vraiment, cette fillette n'était pas la fille qu'il fallait, trop désobéissante. Trop compliquée à élever. Il lui faudrait une autre fillette.

Le mieux serait la cave. La solution serait de les enterrer toutes les 2. Elles ne s'étaient jamais connues et auraient toutes l'éternité pour faire connaissance.

Il ne lui resterait plus ensuite qu'à adopter une nouvelle fillette.

_ Vous... faites... mal!

Elle avait de la difficulté à parler et à respirer ce qui arrive généralement quand on vous étrangle.

_ Dans un moment, tu ne sentiras plus rien. Tu dormiras. Comme ma petite fille. Sois gentille et obéissante, laisses-toi faire! Tu ne voudrais pas que l'on pense de toi que tu es une méchante petite fille désobéissante?

Elle le mordit.

La douleur le fit desserrer les mains et elle en profita pour leur retirer son petit cou.

_ Monsieur, j'ai été bien contente de vous rencontrer mais votre vie est trop compliquée. Je vous remercie pour le chocolat, il était très bon. Je vais partir.

_ Mais tu ne sais même pas où tu es?

_ Pas besoin. J'ai mon téléphone, je viens de la voir par terre à côté de la porte d'entrée, je vais appeler ma mère qui me trouvera. Elle me trouve tout le temps.

Sa mère!

Tout se compliquait. Sa mère. Qui reviendrait comme une tigresse dès qu'elle apprendrait. C'était donc impossible et cela ne devait pas se faire.

Il fallait terminer ce qu'il avait commencé. Et il avança vers elle et son petit cou si fin qu'un rien le briserait. Les 2 mains d'étrangleur en avant.

Cela lui était déjà arrivé avec un de ses jouets. Il ne l'avait pas fait exprès. Sans le vouloir, parce qu'il l'aimait si fort, son petit cou s'était brisé.

_ Laissez-moi sortir où je vais vous faire du mal! Je peux me défendre. Ma mère m'a montré.

Ce petit être minuscule à peine vivant qui semblait le menacer. Il lui sourit doucement comme un père compréhensif.

Elle pointa son index vers lui.

_ N'avancez plus. 

C'était comme un avertissement ridicule et absurde. Si quelqu'un devait avoir peur c'était ce minuscule être si chétif. Et la peur le faisait délirer.

Il avança encore, souriant de toute la bonté qu'il contenait à peine dans son être.

Et elle siffla.

Un son étrange. Rarement entendu.

Et les jambes de l'homme comme privées de sang ou de nerfs plièrent et tombèrent avec son corps qu'elle soutenait. Comme s'il avait perdu ses os et était soudainement devenu mollusque.

Il prit un certain temps à se ressaisir tant la chute avait été rapide, comme si une trappe s'était ouverte sous lui. En plus, il s'était fait mal en se cognant la tête sur le sol de tuiles d'ardoise.

_ Qu'est-ce que tu m'as fait ?

_ Je connais des chansons.

Il tata ses jambes qui étaient en bon état. Il ne comprenait pas pourquoi il était tombé comme après une sorte de vertige. Et il ne pouvait tout simplement plus se tenir debout. Mais ça passerait. Et il prit soin de l'avertir, en bon père qu'il était.

_ Lorsque je me lèverai je te punierai. Je te ferais très mal.

Et il avait en effet l'intention de lui faire mal, très mal.

Il ne pouvait rester là à terre et continuer à le regarder le dominer de ses... quoi? 4 pieds. Alors qu'il était un homme de 6 pieds lorsqu'il était debout. C'était le problème, il ne pouvait plus se tenir debout. C'est elle qui avait fait ça. Elle seule pouvaitr le défaire. Tout était de sa faute.

Il rampa vers elle puisque ses jambes comme privés d'os et de sang et de nerfs refusaient de le servir, de le porter ou même de lui permettre de se rélever. Comme s'il avait régressé vers des étapes primitives du monde animal. Ces animaux aquatiques transparents sans squelette ni coquille qui ne peuvent survivre et se déplacer hors d'un milieu liquide où ils se confondent.

Elle vit ses yeux rouges et fous, yeux qu'il portait pour la première fois, il avait, en effet, l'intention de lui faire très mal. Et il pouvait le faire puisque ses bras et ses mains fonctionnaient encore. Il continua à ramper vers elle comme un de ces chiens Berger Allemand paralysés, victimes d'une tare de leur race pure. Et qui leur vaudra l'euthanasie, l'adjonction d'une petite voiturette à roulettes pour soutenir leur arrière train ou une opération coûteuses aux hanches pour les remettre d'aplomb. Selon la bonté de leur maître.

Et elle siffla.

Un son tout aussi étrange que le précédent, aussi court, bref, seulement sur une autre note. S'en suivit des effets tout aussi étranges que différents.

Ses bras et ses mains devinrent aussi inertes que la gelée de ses membres inférieurs. Il sentit les muscles de ses côtes et de sa cage thoracique entourant ses poumons se compresser, se tétaniser. Une crampe terrible et insupportable. Comme si on le serrait entier dans un étau. Ou une presse à voitures de cour à scrap. Il avait de plus en plus de difficulté à respirer. Chassait l'air. Essayait de l'attrapper en le gobant, le lappant avec sa bouche. Étirait sa langue. Sa bouche devenait un tunnel violet. Sortait ses dents pour mordre l'air. Râlait. Devint rouge. Des cheveux au cou. Ses lèvres bleuirent.

Son visage devint noir.

Et c'est entre le moment où ses lèvres devinrent bleues et son visage noir qu'il mourut.

Elle ouvrit la porte de sortie en le regardant une dernière fois.

_ Monsieur, vous avez été méchant!

*

MORT: 1

Sexe de la victime: Masculin


Cause de la mort: Suffocation


Note: Bon débarras!


Identité de la victime: Inconnue

Identité de l'assassin: Inconnue


Âge de l'assassin: 10 ans

MORT: 10

Sexe des victimes: Féminin


Âge des victimes: 6 à 10 ans

*
19.20 mai 2012. État 2