HISTOIRES DE FANTÔMES

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HISTOIRES DE FANTÔMES.

Vers minuit, à la lueur de la chandelle, monsieur Henry Dickson, devant l'âtre où brûle des bûches d'érables et de vieux parchemins, se penche sur son écritoire. Tout est tranquille dans la grande maison, tout semble dormir et, soudain,
il y a ce bruit.

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10.6.12

115. L'ÉDITEUR SE DÉSOLIDARISE TOTALEMENT DE CES PROPOS SCANDALEUX ET ANTIPATRIOTIQUES

Monsieur Dickson
S'était endormi mais l'émission continuait malgré tout. Probalement qu'elle intéressait quelqu'un quelque part. Ou les extraterrestres reptiliens carnivores en route vers la Terre. Nous venons en amis! L'écrivain invité (sans doute pour la dernière fois) croisait le fer.
_ Il y a aussi les noms de guerre: Voltaire.

_ Voltaire, on connaît ici. Mon père n'avait pas le droit de le lire.

_ Lénine, Trotsky, Staline, Unabomber et moi.
_ Vous considérez être en guerre contre quoi?
_ Tout le monde.

_ Tout le monde, c'est beaucoup de monde.

_ La société. L'état. Le Milieu de l'économie. Le Système. Dieu. L'homme. La Nature.

_ La Nature? C'est joli, la Nature, qu'est-ce qu'elle vous a fait de mal?

_ Joli paysage. Joli gazon. Dans chaque brin d'herbe un abattoir. Sous terre, aussi. Dans la moindre mare, étang, rivière, lac, mer, océan, une boucherie. Et le ciel aussi. Tout ce qui y vit a été créé, est né pour servir de nourriture. Et se reproduire et reproduire d'autres nourriture. On ne peut l'aimer que si on s'en tient à distance et si on ne regarde pas de trop près.

_ Et les femmes?

_ Non. Il y a des folles comme il y a des fous. Et comme je suis mysanthrope, je trouve que la majorité des gens ne méritent pas d'être connu. Mais il y a des exceptions. Et si j'avais quelque chose contre les femmes, je ne me serais pas marié 3 fois et je ferais tout pour ne pas payer de pension alimentaire. Et l'agence qui s'occupe de ma carrière est dirigée par une femme et la plupart des gens qui y travaillent sont aussi des femmes.
_ Mais vous n'expliquez pas pourquoi vous refusez d'écrire et de signer sauf des cartes postales, d'un côté, et vous écrivez des bouquins de 1000 pages, de l'autre.
_ Le compositeur Stéphane Venne disait qu'un artiste est comme un pommier, il donne des pommes. Boukar Diouf disait que son grand père disait qu'un vieux pommier ne donne pas de vieilles pommes. Ou c'est comme pisser, comme disait un ami écrivain que vous n'invitez jamais. On ne décide pas quand on commence ni quand on finit ni si on a vraiment envie. Certains appellent ça un don ou une calamité. Il y a des gens qui ne peuvent s'empêcher de voler des sacoches. D'autres doivent écrire.
_ Même si vous pensez que c'est inutile.
_ Malgré que je pense que c'est futile, absurde, que ça ne fait qu'ajouter un livre de plus et de trop sur la pile des millions de livres.

Heureusement qu'il y a eu de grandes périodes où je n'ai pas pu écrire parce que je ne pouvais tout simplement pas, sinon il y en aurait beaucoup plus. Et j'en ai encore dans la tête au moment où je vous parle et si je n'étais pas ici, je serais en train d'écrire. Et j'en ai encore d'autres que je ne pourrais probablement pas écrire...
_ Pourquoi?
_ Parce que je serais mort!
_ Vous n'êtes pas si vieux et vous n'avez pas l'air plus malade que d'habitude.
_ Je compte le nombre d'années qui me reste à vivre, en bonne santé ou à peu près en bonne santé et avec à peu près toute ma tête et le nombre d'idées de bouquins qui s'accumulent. Et le nombre d'années pour en faire un. Le calcul ne marche pas.
_ On vous a reproché aussi de toujours écrire le même livre.
_ Tous les écrivains ne font qu'un seul livre.

_ C'est méchant pour les collègues. Et ça peut faire faire des économies. Vous en achetez un, n'importe lequel, et vous les avez tous lu!

_ On a reproché la même chose à Amélie Nothomb. Sauf que la plupart des auteurs, heureusement, ne le savent pas. Y compris l'écrivain qui a fait ce reproche à l'amatrice de fruits fermentés. Qui, lui-aussi, comme tous les autres, réécrit continuellement le même livre.

Il n'y a que Dany Lafferrière qui réécrit constamment et consciamment le même livre. Une sorte de work in progress. En ajoutant des bout à la fin. Comme il est intelligent, ça lui permet de relancer un ancien titre qui, avec la politique du tout nouveau tout beau, ne se retrouve plus en librairie. Et, avantage, comme on a déjà entendu parler de ce titre, qu'il s'est déjà vendu, la publicité est déjà faites. Les anciens acheteurs se sentent obligés de l'acheter pour voir les changements et les nouveaux lecteurs se trouvent devant une nouvelle incitation à acheter ce titre s'ils ne l'ont pas déjà lu, livre qui a l'air si bien puisque tout le monde en parle.

_ Dany Laferrière est très paresseux?

_ Ou il est très intelligent. Et il ménage et économise ses efforts comme un athlète.

_ C'est une théorie intéressante mais il y a tant de différences entre les titres d'un auteur...

_ On manque de recul. Et l'auteur est vivant. Il faut qu'il soit mort. Que l'oeuvre soit définitivement terminée. Parce que ce n'est qu'à la mort de l'auteur, une fois qu'il aura cessé définitivement d'écrire qu'on y verra plus clair. Et, encore plus clair, lorsque tous ses lecteurs et critiques de sa génération ou ceux qui auront pu le voir à la tv seront morts aussi. Au bout de 100 ans, on voit très clair. Il ne restera plus beaucoup d'auteurs dans la liste des survivants de l'hécatombe. Celle de la mort, leur mort et celle de la fin et de la mort de leur siècle. On dit qu'il y a 10 auteurs et 10 livres qui survivent par siècle. 10 qui sont encore lu pendant le siècle suivant. Pour tous les autres, ça n'aura plus vraiment d'importance.
_ Pourquoi écrire alors?
_ C'est ce que mon côté personnel, intime, pense. Mon côté rationnel, celui de ma vie privée pense que ça ne sert à rien, que c'est de l'art, élégant, raffiné, un objet décoratif de plus, ou comme me disait une ex, un truc de plus qui attire la poussière et qu'il faudra épousseter ou un beau sujet de conversation. Mais cette explication n'est pas suffisante ou ne me suffit pas, sinon je n'écrirais rien. Ne rien écrire ne me suffit pas.

_ Pour être heureux?

_ Il y a des tas de gens qui recherchent le bonheur ou des acteurs qui disent chercher l'amour du public. C'est une forme de drogue dure pour eux. S'ils en sont privé trop longtemps, ils dépérissent. Je n'écris pas pour ça. Et je refuse d'écrire joli. Pour faire de la culture. Pour crever dans une bibliothèque.

J'écris parce que je n'ai pas le choix. Je pense que c'est la seule explication valable et qui satisferait mon côté «privé» si jamais on avait une explication entre nous. Ce qu'il vaut mieux éviter sinon ceux qui vont nous entendre, moi et moi, débattant, vont nous, me, croire...

_ Je vous écoute et je trouve ça déjà cinglé. Et je ne vous ai même pas encore entendu vous contredire mutuellement vous et vous.

_ Je dis que je n'ai pas le choix. Si on réfléchissait avant d'agir, est-ce la première chose que l'on ferait? Et pas qu'une fois. Car ce n'est pas parce que vous la choississez une fois que ce sera suffisant. C'est énormément d'ouvrage. Car il ne s'agit pas seulement d'écrire mais d'être édité. De devenir écrivain connu, public. De convaincre des gens de vous éditer puis d'autres gens de vous lire. Car si on y réfléchit bien quelle carrière que celle-là? Et si payante. Si valorisante.

_ Gardien de phare, c'est bien.

_ Mais ça n'existe plus. Loin du monde et des gens, j'aurais aimé. Comme je n'ai pas le choix d'écrire, il me reste le choix de mes sujets. Mais est-ce qu'on choisit encore? Si on ne peut pas écrire sur autre chose, est-ce un choix? Si on est obligé d'écrire sur quelque chose est-ce un choix? Je ne suis plus à l'étape d'écrire sur commande. Ce qui est obéir aux choix des autres. Et en plus de choisir mes sujets, je me choisis un but. Mieux, un but impossible. Parce que pourquoi pas? Mais, encore une fois, est-ce un choix?

_ Mais dites-le donc pourquoi vous écrivez?

_ J'écris pour faire changer les choses pour que les choses changent.

_ Certains écrivent des lettres aux journaux.

_ Des commentaires sur les sites Internet de tel journaliste, sur leurs blogs. Facebook. Ils twittèrent. Cliquent sur pertinent, en accord, en désaccord. J'aime. J'aime pas. Like.

_ On peut signer des pétitions. Porter un carré rouge.

_ Ou ce sont des lettres pour Amnistie Internationale qu'on envoie à un prisonnier d'opinion, le prisonnier du mois, en pensant que ses géoliers réalisant que leur victime n'est pas oubliée seront dorénavant plus doux avec lui. Peut-être. Peut-être, même le libéreront, c'est déjà arrivé, ce qui prouve que ça peut arriver encore.
_ Vous disiez que tout ce que vous cherchiez à faire était une histoire pour amuser le lecteur. J'ai l'interview. Vous voulez vous relire? Vous avez changé d'idée?

 _ J'ai changé plusieurs fois d'avis sur mon métier dans ma longue carrière. J'ai écrit pour de l'$. Pour attirer les femmes. Les femmes intelligentes qui aiment les hommes intelligents. Les femmes intelligentes un peu naïves qui croient que les hommes qui écrivent sont plus intelligents que les hommes qui n'écrivent pas. Pour payer mon loyer. Mes autos. Mes voyages. J'aime voyager. Et, plusieurs fois par an, il faut que je voyage quelque part. Parce que je suis un homme responsable qui doit subvenir aux besoin de son épouse et des enfants. Pour économiser en vue de ma retraite, ce qui fut une illusion comme bien d'autres. Parce que j'étais scandalisé. C'est l'émotion la plus proche du poing sur la gueule.

_ Il y a des tas d'auteurs qui pensent comme vous et ont 2 facettes à leur carrière, celle de romancier et celle d'essayiste, de pamphlétaire, d'éditorialiste ou de journaliste. Ils imaginent d'un côté et sont sérieux avec des sujets sérieux de l'autre. Traités sur un ton pas nécessairement universitaire. Ou tout à fait chiant. Ils ne mélangent pas les genre. Ce qui risque de mélanger leurs lecteurs.

_ Je me souviens d'un commentaire du directeur d'une revue de SF US. C'étaient dans les années cinquante et un de ses auteurs voulaient cesser d'écrire pour sa revue et devenir militant contre le Maccarthysme. Il lui répondit que s'il était un aussi  bon auteur qu'il le pensait, il pouvait continuer à écrire et, dans ses nouvelles, parler de ce qui lui importait et lutter contre ce qu'il détestait. Ceci dans une histoire avec des martiens. Et il aurait plus de lecteurs.

_ Donc pour vous, un roman est un prétexte?

_ Non. Je ne fais pas de romans à  thèse. Et c'est encore plus compliqué. Tout art à un certain niveau est magique. Dépasse la méthode, la technique, l'artisanat. Il envoûte le lecteur. Communique à un niveau plus élevé que la simple compréhension. Comme fait couramment la musique.

_ Vous cherchez à hypnotiser vos lecteurs?

_ Pas moi, le roman. Je pense que tous les auteurs de tous les temps sont des formes d'un auteur universel, unique, une sorte de chaîne vivante écrivant un seul livre éternel qui communique avec ce qu'il y a de meilleur dans l'homme. Peu importe la forme, le style ou le genre.

_ Je ne comprend pas.

_ Ce n'est pas nécessaire.

_ Si je vous écoute et je ne comprend pas tout, mais je devine que ça ressemble à une sorte de sorcellerie. Vous seriez sorcier?

_ Les premiers auteurs étaient des poètes, des sorciers, des prêtres, des savants. Des intercesseurs entre les humains et les puissances supérieures. Ces diverses professions se sont séparées par la suite.

_ Vous avez déjà dit qu'un roman c'est ma vie.

_ En dehors de l'écriture, j'ai l'impression de dormir, d'être mort ou dans les limbes. Écrire, c'est ma façon d'être vivant, de vivre vraiment. De respirer. D'être. Moi. Et plus que moi. Plus nombreux que moi. Et, en plus, il y a la vie de mes personnages qui sont aussi vrais, pour moi encore, que les gens que je vois tous les jours. Je suis myope et je vois tout un peu flou. Même avec des lunettes. Lorsque je rêve dans mon sommeil, tout ce que je vois à une précision que je ne retrouve jamais au réveil. C'est cette précision du moindre détail, toutes ces couleurs qui me font dire que je rêve. Ou que j'ai rêvé. Ou qu'on rêve à travers moi. Car pourquoi me faire rêver ce rêve-là? Quand au réveil, je suis encore un peu entre les deux.

Et je retrouve un monde similaire au rêve dans l'écriture. Lorsque je vois mes personnages plus clairement que les simples vivants. Lorsque je les entend.

_ Vous les voyez et les entendez?

_ C'est la base de la profession. Le côté mage. Le côté magique. Arrivez à créer une vision. Puis y habiter. Si vous n'y parvenez pas, vous ne ferez que travailler de la tête. Certains appellent ça la littérature à l'estomac. Mais les universitaires disent que ça n'existe pas. Parce qu'il veulent comprendre le truc, pensent qu'il y a un truc, n'y arrive pas. Si on les laissait faire, ils les autopsieraient.

_ Vos personnages sont vrais?

_ Je les vois vivre et j'écoute ce qu'ils se disent. Et je transcris le tout. Écrire, d'une certaine façon est facile.

_ Et cette méthode schizophrénique fonctionne avec l'idée que vous aviez tantôt au sujet des personnages qui ne sont pas réels.

_ Les personnages ne sont pas des humains, ils n'existent pas. C'est ce qui différencie un auteur d'un schizophrène ordinaire. Lui, il sort de son monde imaginaire à volonté. Et y entre aussi à volonté. Ou plus ou moins, car ce n'est pas si simple. Il y a des cycles et des rythmes. Mais tu ne peux pas écrire, si tu ne crois pas que tes personnages existent. Les personnages ne croiront pas en toi.

_ Le malade en est prisonnier et s'il écrit, c'est des trucs hallucinés ou maniaque comme Jack Torrance, Jack Nicholson dans Shining le film de Stanley Kubrick basée sur le roman de Stephen King.

_ All work and no play makes Jack a dull boy!
_ Et, un jour, il se met à parler avec des morts et à se promener avec une hache.
_ Il y a des tas de raison pour écrire. On n'est pas obligé d'avoir la même tout le temps .Le roman, c'est ma seconde vie. En mieux. Plus claire. Et j'y pense mieux. Plus clairement. Encore. Alors qu'à l'état de veille et de non roman, j'ai tendance à penser mollement. Comme si je dormais. Ou que j'étais endormi. Grippé. Vous savez lorsqu'on a un rhume ou un virus et qu'on est si fatigué qu'on n'arrive plus à garder les yeux ouverts et à penser.

Et j'ai compris que dans mon cas, pour penser, il faut que j'écrive en même temps. Je ne sais pas ce que je pense tant que je n'ai pas écrit sur ce sujet.

Et dans cet objet, je parle de ce qui intéresse aussi cet autre moi. Qui pourrait écrire des lettres aux journaux mais qui ne le fait pas parce que, selon lui, ça ne sert à rien. Et au bout de mois d'écriture, de mois de ma vie qui est passée, certains ont comparé ça à une femme enceinte qui finit par accoucher, il y a cet objet. Ou cette arme.

_ Une arme?

_ Pour moi, écrire, utiliser des mots, faire des phrases, c'est employer une arme. C'est la fabriquer. Un couteau. Comme un couteau. Aiguisé. Pointu. Et un livre est un arsenal à la disposition de tous.

_ Couteau?

_ C'est pour ça que je parlais de nom de guerre.


_ Tout ça n'est pas très clair ?

_ Je suis en guerre.

_ Et pourquoi cette fascination pour la guerre?

_ On parlait tantôt des raisons qui m'on fait écrire et qui ont varié avec le temps. Finalement, la dernière raison qui s'est présentée à moi et qui me fait écrire, c'est la peur.

_ Rien de nouveau, c'est votre univers personnel.
_ Pas cette peur là. Je suis convaincu que nous nous dirigeons vers une guerre. La prochaine mondiale. Ou la première de notre siècle et de notre millénaire. Et qui pourrait bien correspondre à l'anniversaire de la Première Guerre Mondiale de l'autre siècle.

Notre siècle, je dis «notre» siècle, car c'est celui où nous sommes nés, avons été éduqué, formé et déformé. Le siècle actuel, nous, les gens de l'autre siècle, n'en sommes que les visiteurs provisoires et nous n'y dureront pas longtemps. Ce siècle appartient à ceux qui sont nés en 2000.
La guerre?

_ J'en suis si convaincu que j'en ai la chair de poule, des frissons dans le dos.

_ C'est un début de grippe. Vous devriez vous faire soigner.

_ Tellement de gens la veulent. Nous vivons une crise économique mondiale comme en 1929, provoquée par les mêmes parasites sociaux financiers. Les véritables maîtres du Monde. Car le rêve de certains ou le cauchemar d'autres, est déjà arrivé: nous avons un gouvernement mondial.

_ Qui est le président de la Terre?

_ C'est plutôt un conglémérat. Un conclave.

_ Et les pays?

_ Pays. Nation. Patrie. Des fictions.

_ Je n'ai pas besoin de vous lire et j'en ai déjà des frissons moi-aussi.

_ Une série de crises et de krash financiers, de bulles économiques explosives, ont donné la tempête parfaite de 2008. Et le monde ne s'en est pas encore remis. Le Système économique d'avant 2008 est mort. Mais comme on dit pour les cadavres dont certains affirment que les ongles et les cheveux poussent encore. Comme disent les gens au salon funéraire en se penchant sur la tombe du défunt: Il a l'air si vivant qu'on dirait qu'il va parler. Et comme en 1929, il faudra bien faire diversion, occuper les millions de chômeurs.

_ Mais vous ne le dites jamais aussi directement dans vos romans?

_ Parce que ça ne servirait à rien. Ça ne ferait que braquer les gens. Il faut voir les choses de biais, en tournant un peu la tête. Voir au-delà des apparences. Se méfier de ce qu'on croit, voit, ce qu'on nous dit. Douter. S'apprendre à douter. À être sceptique. Je ne fais que dire ça. Dans mes petits contes.

_ Vous n'avez jamais vu de soucoupe volante?

_ Non.

_ Et comment ça se passerait?

_ On a fait un coup d'État en Libye. Assassiné son président...

_ Un monstre...

_ Ce que tout le monde dit.

_ Et selon vous, ce que tout le monde dit est faux.

_ C'est comme un problème de géométrie.

_ Théorème: Ce que tout le monde dit est faux.

_ Surprenant que dans la région où tout le monde est dirigé par un dictateur, on ne s'occupe que de certains d'entre eux, comme par hasard, ennemis de l'Occident et des USA. La Syrie est sur la liste. Et que parmi ses opposants dans les région, tous sont eux-mêmes des dictateurs dirigeant des dictatures dont ne pense rien. Ne dit rien. Tout le monde et personne n'a rien à dire sur eux. Pourtant des commentaires viennent naturellement. Pourquoi ce dictateur-là, en particulier? Et pas tous les autres. Et tous ces brillants analystes, ces penseurs humanitaires et vertueux tous disent la même chose comme s'ils étaient programmés.

_ Programmés?

_ Il y a longtemps que je ne crois plus tellement à la liberté individuelle, le libre arbitre, la personnalité, l'individu. Le Je pense donc je suis! Fourmis d'une fourmilière. Termite d'une termitière. Banc de poissons. On pense ou ils pensent ou ça pense ce qu'il est convenable de penser à ce moment. Sans même en avoir reçu d'ordre. Car pour travailler dans ces médias, enseigner dans ces universités, être conseiller de ces Grands Hommes, il faut un certain type de personnalité très bien circonscrite par les recruteurs. Et si vous n'avez pas cette forme, n'entrez pas naturellement dans le moule, vous ne travaillerez pas là. Ainsi, on peut à la fois être neutre, objectif, impartial ou le croire tout ne l'étant pas le moins du monde. On donne son opinion librement sans censure parce que c'est l'opinion qu'il faut avoir et qui arrive au bon moment. Ainsi tous ceux qui parlent dans presque tous les journaux ou la tv, pensent la même chose de monsieur Kadhafi, Assad. Et je me méfie des lemmings.

_ Le monde est meilleur sans Kadhafi et le serait sans Assad.

_ Le monde réel, les 193 pays du monde, sont presque tous des dictatures. Et les quelques démocraties qui restent sont généralement corrompues comme la nôtre. Des monarchies tout juste constitutionnelles comme la nôtre. Monarchie. Monarque. Roi. Sujets. Serfs. Objets. Tout ceci ne fait pas très démocratique.

_ Mais il y a des situations qui sont intolérables, des choses qui doivent changer.

_ Je suis d'accord avec vous. Mais on ne peut pas faire la guerre au Monde pour le forcer à changer. Il changera. À son rythme. Et ceux qui veulent le faire changer, qui ont le pouvoir de le faire changer - je ne parle pas des intellectuels- sont des crapules. C'est le monde réel.
Il y a les vertueux, aux grands principes, aux nobles sentiments dégoulinants, qui sont scandalisés de la laideur du monde et le voudraient plus vertueux: il y a tant de malheureux et de victimes à défendre. Mais tous ces gens sont les idiots utiles des véritables montreurs de marionnettes qui n'ont jamais changé au cours de l'Histoire.

Envahir un pays coûte cher. Et on ne le fait que pour le piller. De l'or. Des esclaves. Il a du pétrole. On le veut. Ou on ne veut pas que son pétrole aille à nos ennemis. Son pétrole est NOTRE pétrole. On ne veut pas que l'$ de son pétrole aille à ce peuple, c'est du populisme, du socialisme. L'$ doit être recyclé dans le Système. Ou joué dans des casinos. Une autre méthode pour l'injecter dans les Système. On veut que ce pays qui n'en fait qu'à sa tête et qui ne pense qu'à ses intérêts, comme tous les autres pays, entre définitivement dans notre sphère d'influence. Ne pense plus qu'à NOS intérêts. Devienne notre colonie.
_ Vous avez déjà dit que des psychopathes nous dirigeaient?
_ Si vous lisez l'Histoire, la vie des Grands Hommes, ceux qu'on appelle ainsi, vous remarquez qu'ils se ressemblent tous. Des malades mentaux. Des psychopathes. Des tueurs. Encore de nos jours.

_ C'est une vision bien particulière de l'Histoire.

_ Tous les pays ont été créé par le vol et le meurtre.

_ Si les professeurs d'Histoire se mettaient à enseigner...

_ Les professeurs d'Histoire enseignent ou, plutôt, racontent des histoires. Ils éduquent les jeunes. Comme les profs de religion. Vous vivez dans le Meilleur Pays du Monde. Un jour, vous aurez à le défendre. À mourir pour lui.

L'Histoire avec ses dates et ses noms est très simple. Des voleurs et des tueurs cambriolent et dépècent un pays pour l'ajouter aux leurs. Ils peuvent partir de très peu. Un clan, une tribu. Une bande. Un gang. Un club de motards. Ils prennent le pouvoir dans le village. Ils agrandissent leur village au détriment du village voisin. Et, si on ne les tue pas immédiatement, ils vont piller villages après villages, villes après villes. Et finiront par avoir un pays entier ou un empire. On a dépassé alors le stade des villages, des villes et du pays pour avoir une collection de pays.

C'est toujours comme ça que ça s'est passé. C'est pour ça que je dis que l'Histoire est simple. Les mêmes gens, les mêmes types de gens. Les mêmes situations. Et il faut faire de grands efforts pour ne pas le remarquer.

Et ça continue de nos jours. Et tout ça pour rien, parce que, inévitablement, leur empire qui a coûté tant de sang, s'effondrera. Implosera ou sera dévoré vivant. Mais même après des milliers d'années de ce phénomène, on n'a rien compris. Parce que ceux qui devraient expliquer ne le font pas. Parce qu'ils ont peur. Parce que les chefs sont des fous assoiffés de sang et de puissance. Et que les foules sont des instruments dociles. Comme les asticots ou les vers blancs grouillants sur un cadavre.

_ Mais les historiens et les journalistes?

_ Ils expliquent ce qu'il faut voir. Comme les lettrés de l'empereur Chinois.

_ Pourtant des tas de présidents critiquent Assad.

_ Milosevic. Hussein. Kadhafi. Assad. Ahmadinejad. Poutine. Castro. Chavez. Les présidents Occidentaux implorent. Donnent des leçons de morale et de vertu. Disent qu'ils voudraient tellement la paix. On les voit souffrir sans cesse. Tout ce qu'ils veulent, c'est intervenir pour protéger la population de certains pays et protéger le peuple de certains pays contre un tyran. C'est leur responsabilité. Étrangement, tous ces pays ont du pétrole. Aucun d'entre eux ne pleure sur les pays où n'y a pas de pétrole mais où il y a pourtant autant de gens opprimés. Et personne ne parle de les aider. Et aucun intellectuel de leur cour n'en parle non plus. Et ces grandes pleureuses sont les descendants des voleurs et tueurs qui avaient envahi ces pays et la plus grande partie du monde et les avaient colonoisés avant qu'on les mette à la porte. Alors ils veulent revenir par la porte d'en arrière avec le chapelet à la main. C'est si beau que moi qui suit cynique et fait profession de cynisme, je me met soudainement à croire en l'humanité. Si je ne me retenais pas, j'irais dretlà allumer un lampion à Sainte-Anne de Beaupré ou l'Oratoire Saint-Joseph.
_ Et ça se passerait comment, cette guerre?
_ On veut attaquer la Syrie. Phase 1, on donne des armes aux opposants comme on a fait pour la Libye et la Yougoslavie. Phase 2. Bombardement. Phase 3. Invasion. Version Afghane et Irakienne. Pour le moment, on cherche à rester en phase 2. La seule chose qui empêche un bombardement, c'est actuellement le veto de la Russie et de la Chine.
_ Des dictatures.
_ Le monde est fait comme ça. Personne n'a d'intérêts élevés. Pas plus les amis que les ennemis de monsieur Assad. La Russie a un port pour ses bateaux. Elle soutient l'Iran. Et le pétrole d'Iran.

Question: La Russie et la Chine accepteront-elles que la plupart du pétrole mondial soit contrôlé par l'Occident et l'Empire, les USA?

_ Et vous connaissez la réponse?

_ La guerre.

_ Mais pour le moment, ce n'est pas la guerre et c'est la seule chose qui m'importe. Vous allez m'empêcher de digérer si ça continue.
_ Le monde change lentement. On ne sait pas à quel point. L'ONU qui est supposé réunir tous les pays du monde fait des bonnes oeuvres quand on le lui permet. Je n'ai rien contre, ça permet de civiliser les dictateurs qui nous dirigent. Mais ce qui dirige le monde, en plus des USA, c'est le Conseil de Sécurité, qui a l'air d'un comîté comme un autre de l'ONU mais lorsu'il y a une action militaire, c'est le Conseil qui vote. Dans le Conseil, il y a des tas de monde pour faire jolie. Mais il n'y a que 5 votes importants. Ceux des 5 puissances et pays, les vainqueurs de la dernière guerre mondiale, il y a 70 ans. Rien n'a changé. Et il ne faut pas la majorité mais l'unanimité. Si l'un des 5 refuse de voter ou vote contre, c'est un véto et on ne décide rien. Actuellement, c'est le véto Russe et Chinois qui empêche qu'on envahisse la Syrie.

_ Mais la Communauté Internationale dénonce la Syrie.

_ La Communauté Internationale n'existe pas.

_ Pourtant, on en parle tout le temps.

_ Les journaux! Source de référence! Les politiciens! Éloquent.

_ Et la Communauté Européenne dénonce aussi.

_ Il n'existe pas d'organisme ou d'organisation qui s'appelle Communauté Internationale. Mais il existe une organisation appelée Communauté Européenne qui s'occupe des frontières entres les pays Européens qui en font parti. Des budgets. Des dettes. Elle n'a pas d'armée.

_ Mais les pays qui en font parti ont des armée.

_ Oui. Mais aucun n'osera s'en servir sans l'aval de la Communauté Européenne, de l'ONU et du Conseil de Sécurité qui décide finalement de tout. Ce qui ne veut pas dire que chacune de ces nations n'a pas ses intérêts en Afrique, par exemple, où on on se sert de ses armes mais les plus discrètement possible avec des commandos, des tueurs du service action de ses services d'espionnage. Ou en subventionnant des mercenaires comme Charles Taylor. Et on oublie leurs multinationales. Fruits, diamants, pétrole, ect. Qui subventionnent aussi leurs guerres. Avec des enfants soldats si nécessaire.

Mais aucun n'ira contre la volonté de l'Empire. Depuis la guerre, ils sont tous devenus ses colonies. L'Empire, les USA, peut agir seul. Mais ils aiment bien avancer caché. Et laisser faire le sale travail par d'autres. Tout dépendant de la grosseur de la cible. On va armer les «rebelles», les combattants de la liberté Libyen et Syrien et faire transiter les armes par des alliés locaux: la Turquie, Israël, l'Arabie Saoudite. Comme autrefois, au Nicaragua en Amérique du Sud.

Ou s'entourer de prétendus alliés, ses colonies encore, des tas, qui ne sont pas très forts, mais nombreux, on les paiera pour le déplacement si besoin ou diminuera leurs dettes, ce qui l'ogligera à faire tout le travail. Mais ce sera présenté comme un effort commun de l'humanité en lutte contre le terrorisme.

Les USA peuvent aussi utiliser le paravent de l'OTAN, l'organisation qu'elle contrôlait et qui regroupait ses alliés les plus puissants lors de la guerre froide contre l'URSS et son organisation similaire, le Pacte de Varsovie. Et qui devait disparaître suite à la disparition de l'URSS comme on devait réduire le budget militaire. Qui, surprise, n'a pas disparu mais n'a pas cessé d'augmenter depuis. Malgré que les USA n'aient plus d'ennemis. Et que pour une rare fois dans l'histoire du Monde, le Monde est en paix.

_ Mais le terrorisme...

_ Prétexte. Comme la plupart des pays sont des dictatures dont les dirigeants sont arrivés au pouvoir en tuant les gens du gouvernement précédent, beaucoup d'opposants veulent leur faire subir la même chose. Au lieu de dire qu'ici ou là, il y a des combattants ennemi de ces gouvernements. Pas très nombreux. On dira que c'est une menace mondiale et qu'il faut s'armer pour la contrer. Donc augmentation du budget militaire au lieu de le baisser. Et de construire des écoles ou des clavevins et des guitares. Et les militaires ont été aux anges.

_ Mais ces terroristes qui n'existent pas selon vous ont attaqué les USA sur son sol.

_ Et les USA ont attaqué sur leurs sols les gouvernement qu'ils n'aimaient pas. Les faisant assassiner ou organisant un coup d'État de leur propre armée, Pinochet et cie ou un prétendu soulèvement populaire. Ou le massacre de la population des opposants, si besoin. Ils se sont donc fait de nombreux ennemis. Pas surprenant qu'un jour, certains contre-attaquent. C'est une version de choses. Il y en a plusieurs.

_ Vous minimiser le terrorisme.

_ Encore une peur des journaux et des médias. Le terrorisme n'existe pas.

_ Mais on en parle sans cesse.

_ On en parle sans cesse ce qui permet aux gouvernements d'augmenter le budget militaire, le budget de la police et des services secrets pour supposément protéger la population mais en réalité la surveiller. 

_ Mais les terroristes ont tué des gens.

_ Les soldats itou. La seule différence est que d'un côté, on a une armée, avec des gens habillés pareil, en uniformes. Et on a un gouvernement. Ou ce qui y ressemble. Qui l'utilise pour tuer les gens qui lui déplaise. Et, tout en bas, il y a des mécontents en guenilles qui n'ont pas de gouvernement mais veulent libérer leur pays de la présence étrangère, renverser leur dictateur local, installer leur religion préférée, protéger leur ethnie. Ou être dictateur à la place du dictateur. On oublie aussi les tueurs de l'industrie de la drogue: Mexique, Colombie. Les rebelles armés et l'armée tuent tous les deux. Officiellement ou non. Légalement ou non. Mais l'armée a les moyens de faire plus de dégâts. Généralement, le gouvernement local et son armée, n'ont aucun scrupule pour se débarrasser de ces gêneurs. Et faire obéir tous les autres. Tous les prétextes sont bons. La Terreur sous une autre forme. La seule différence: industriel, professionnel, artisanal et amateur.

Après la chute de l'URSS, les USA qui avaient dirigé le monde dit libre depuis 70 ans se sont trouvé sans but précis. Sans cause. La plupart des pays étaient maintenant capitaliste et certains y réussissaient mieux que lui. Ne lui restait plus qu'à s'éclipser discrètement et décliner.

Pour imposer leur idées, il leur restait leur culture distribué mondialement. Et leur dollar. Mais lorsque leur hégémonie serait contestée, on se poserait des question sur ce fameux dollar. Comme les USA sont le pays le plus endetté du monde, dès qu'on touche au $, ils sont en faillite. 300 millions de blancs ne pouvaient pas prétendre diriger 7 milliards d'habitants de la terre. Sauf en les hypnotisant. Il fallait donc un truc. Et ils ont trouvé le truc.

_ Donc pour vous, le 11 septembre 2001, c'était arrangé avec le gars des vues.

_ Il leur fallait un truc. C'était inévitable. Ou le hasard a très bien fait les choses.

_ Mais 3000 morts?

_ Combien de morts avant, lors des interventions des USA ici et là?  Combien de morts depuis qu'ils interviennent encore. Mais on ne les compte pas. Ce ne sont pas de bons morts. Des morts blancs, occidentaux, étasuniens.

_ Vous prétendez que c'était un coup monté?

_ Les USA était en déclin. Tous les pays du monde était en paix. On n'avait plus besoin d'eux. Une fois qu'un pays est sur la pente... Et le voilà maintenant tout regaillardi, de nouveau chef du monde libre, combattant de la liberté, leur désignant leur ennemi, séparant les bons (ceux qui sont avec lui) des mauvais (tous les autres). Parce que comme le disait Bush, si vous n'êtes pas avec nous, vous être contre nous. Des traîtres. Donnant des leçons à tous les autres pays et ne se privant pas d'aller plus loin que de réprimander. Presque 200 bases militaires partout dans le monde pour contrôler le monde. Qui n'avait plus envie d'être contrôlé. Et qui pensait s'être débarrassé des 2 chats de gouttière. Et ils construisent encore des bases. Augmentent encore leur budget militaire qui est plus gros que le budget militaire de tous les pays du monde rénunis. Et chance, ils n'ont plus contre eux, une puissance nucléaire, mais des petits groupes de fanatiques armés. Des bandes de ploucs en guenilles.

_ Armés et dangereux.

_ Contre une puissance nucléaire. Qui les fait assassiner à volonté, selon la liste fourni par les services secrets. Toutes les semaines, réunion d'État-Major à la Maison Blanche où on décide avec le président qui on abattra cette semaine. On envoie un drone et boum!

_ Mais cette organisation internationale terroriste existe.

_ Le SMERSH des films de James Bond. Le SPECTRE. Le Jihad. La base secrète d'Al Qaïda, climatisée, centralisée sous une montagne de l'Afghanistan avec Ernst Stavro Blofeld, le méchant aux gros chats Persans blancs de James Bond réincarné en Oussama Ben Laden. Ou inversement. Ou le docteur Evil d’Austin Powers. Les méchants dirigé par le super vilain méchant, d'un côté. Et les défenseurs du droit dirigé par le super bon de l'autre. Nous sommes au cinéma. Pas loin des films de zombies mais sans Milla Jovovich. Ou Angelina Jolie jouant Lara Croft. Je trouve que ça manque. Ou dans un roman de Tom Clancy.

_ Vous simplifiez tout.

_ C'est plus compliqué et plus simple. L'organisation terroriste internationale n'est pas celle à laquelle vous pensez.

_ Vous vivez dans un monde déprimant.

_ C'est aussi le vôtre. Le monde dans lequel vous existez n'est pas le même que celui dans lequel vous croyez vivre.

_ Et cette guerre future? Ou prochaine?

_ On peut comme en Irak, en Yougoslavie, en Afghanistan, se passer de la permission de la Russie maìs alors, l'URSS, l'ancienne Russie, venait de s'effondrer. Et lors de l'accident Libyen, ils ont été sans doute naïf de ne pas comprendre que c'étant un pattern. Que ce n'était pas seulement un accident de la route. Que ça allait se reproduire.

_ Et vous décrivez ce qu'on voit sans voir comme...?

_ La recolonisation du Moyen-Orient. Après la décolonisation et le départ forcé des Occidentaux. Voilà leur retour, cette fois, sous prétexte humanitaire. Le Grand Israël. Le Grand Moyen Orient de Bush. Les Néo-Libéraux. Les Néo-Conservateurs. Le Grand Jeu. Comme au temps de l'Empire Britannique.

_ Et les Russes?

_ Ils n'ont pas vu que la Syrie serait le suivant. Puis l'Iran. Maintenant, ils le voient. Et comme le petit jeu des Occidentaux est bloqué, toutes les pièces du jeu de rôle sur la table, ils ont eu le temps de comprendre et ils n'aiment pas.

_ Mais des tas de groupes de partout s'en réclament, sont fiers d'annoncer qu'ils en font parti.

_ Comme n'importe quelle ligue de hockey de garage serait bien contente de dire faire parti de l'organisation du CH. S'ils avaient le droit de le faire. Vous en verriez partout. Même s'il y a trop de sable pour porter de patins, c'est la mêle logique. Pour tous ces groupuscules en guenilles dans les pays du Tiers-Monde que personne ne prend au sérieux, ils découvrent que s'ils disent faire parti d'Al Qaïda, enfin, on les prend enfin au sérieux.

_ C'est suicidaire?

_ Mais si c'est te suicider que tu veux. Ou mourir pour une grande cause. Si c'est le but de ta vie. Les motivations peuvent être simples mais aussi simplement difficile à comprendre pour des gens d'ici qui ne cessent d'engraisser et qui ne pensent qu'à leur prochaine vacance ou leur future pension dans 30 ans.

_ Mais tout le monde ne cesse d'en parler. Ils voient des apparitions.

_ Peut-être qu'ils ont intérêt à voir quelque chose. C'est leur gouvernement qui n'aura plus quelques contestaires agressifs contre lui. Lui aussi montera en grade. Dorénavant, il dira  lutter contre cette menace - terrorims + Al Qaïda = bonus. Gadgets. Comme dans les boites de céréales Froot Loups. Et il recevra aussitôt de l'$, des millions, et des armes et des avions des USA dans leur guerre contre le terrorisme. Eux y gagnent aussi, ils ont enfin un allié de plus. Une ligue d'expansion.

_ Mais il faut lutter contre le terrorisme

_ On ne peut pas lutter contre le terrorisme parce que c'est une méthode, un phénomène. C'est comme lutter contre l'alcool au volant, la vitesse, le téléphone cellulaire, l'obésité, l'anaphabétisme ou le crime. Ou la dépression. Le diabète. Ou la drogue. Des millions et des millions gaspillés pour rien.

_ Mais à part mourir plus rapidement que gagne ces ligues de garage?

_ Respect. Crédibilité. Tu as le plus puissant pays du monde contre toi. Ils te reconnaissent, te respecte. Tu crèves de faim mais tu es quelqu'un. Tu as une vieille Kalashnikov et quelques balles. Mais pour certains, tu es désormais un héros. Dans beaucoup de sociétés anciennes, la grandeur d'un guerrier se mesure à la puissance de ses ennemis. Pourquoi, il y a tant de nobody qui veulent passer à la tv, devenir des vedettes?

_ Ils mourront plus vite.

_ Mais vous ne comprenez pas que pour beaucoup de gens, la vie n'est pas si importante que ça. C'est un bref passage. Et, étant donné ce que leur a donné cette vie, ils n'ont pas tellement envie de s'y éternisé. Il n'y en qu'en Occident, où on est parvenu à pacifier et civiliser l'existence pour finir par croire qu'elle doit être un petit paradis. Ailleurs dans le monde, vivre c'est court, bref, dur, un enfer. Et ta mort, comment tu mourras est plus important que ta vie. Il restera de toi la légende d'un grand guerrier. Et ton exemple fera que tu seras vite remplacé, on voudra suivre ton exemple, te prendra comme modèle.

_ Et là dedans comment vous voyez ceux qui se font exploser avec une ceinture de bombes?

_ Tous les soldats sont des kamikazes sans que ce soit aussi précis que pour les Japonais. Être soldat, c'est tuer et mourir. Certains ont les moyens d'avoir de beaux uniformes d'autres n'ont que leurs vêtements de tous les jours. Et la façon de mourir change. Avec sa durée. Aller au combat dure plus de temps que de se faire sauter avec une bombe. Mais si tu reçois l'ordre d'attaquer un bunker avec une mitrailleuse, ça peut être très court aussi.

_ Mais se faire exploser au milieu de civil?

_ Dans une guerre, les civils sont les principales victimes. 10 pour 1. 100 pour 1. Les soldats sont entraînés, armés, groupés. Les civils se retrouvent très vite dans la position de gibier vivant dans des trous des ruines. Quand on bombarde une ville comme on a fait pour Dresde, on ne fait pas de détails. On les oublie vite ces détails. Il est facile de pointer du doigt le suicidaire explosif et de laisser de côté les 100 000 civils brûlés vivants.

_ Vous semblez les excuser?

_ Il y a des mots en français. Comprendre ou essayer de le faire n'est pas les excuser ou les appuyer ou être leur complice. Expliquer est aussi un beau mot. À la radio, il y a des tas de gens qui ont manqué d'oxygène à la naissance qui mélangent tout.

_ Je n'arrive toujours pas à les comprendre.

_ Ce n'est pas nécessaire. Eux semblent se comprendre très bien comme ils savent aussi bien le but de leur action. Car si les guérilléros auront contre eux le plus puissant ennemi du monde, ils trouveront ici et là des appuis. Comme de l'Arabie Saoudite ou du Pakistan, de prétendus alliés des USA qui encouragent la croisade de l'Islam.

_ Et les USA ne font rien?

_ Ils font tout le temps quelque chose. Mais s'ils se montrent trop difficile dans le choix de leurs alliés, disons, de bons démocrates pacifistes, ils se trouveront bien seuls dans cette partie du monde. En Arabie Saoudite, ils ne font rien sauf leur donner des milliards à ces grosses oies blanches déjà immensément riches. Au Pakistan, ils envoient des drones qui envoient des missiles sur les prétendus terroristes. Et ne font pas le détail. Un missile sur une maison et une auto et boum! tous les autres habitants de la maison ou les passants de la rue où était l'auto explosent aussi. Ils ont même bombardé des mariages. 100 civils de plus de morts. Quand on parle de terroristes inconscients des conséquences de leurs actes... Imaginez qu'ici, un tueur se barricade et on envoie un missile sur son immeuble. 

_ Mais leurs ennemis gagnent quoi à la fin?

_ Il n'y a pas de fin. Ni de gagnant. Ils ne peuvent pas gagner, la différence de force entre les adversaires est trop énormes mais ça n'a aucune importance, ils ont juré de finir martyre. Jadis, les profs catholiques parlaient souvent du martyre mais on a tout à fait oublié ça.

Et pour les USA, tant qu'il y a un de ces groupes qui grenouillent, ils peuvent prétendre être menacé et augmenter encore leur budget militaire. Et diminuer le budget social au grand plaisir des faucons de tous les partis et des Républicains. Mais les Démocrates n'étaient pas mieux lors du Vietnam. Ils sont interchangeables. Quoique l'un soit plus présentable que l'autre pour les intellectuels. Et leurs buts sont commun: préserver la puissance de leur pays et l'augmenter encore.

Les USA prétendent sans cesse se défendre mais ils ne cessent d'attaquer les autres. Au mieux, ils appellent ça guerre préventive. Les mots remplacent les faits. Et les fait sont: Envoyer des tueurs, des missiles, des drones dans des pays étrangers. Légalement, cette intervention est illégale. Il est interdit d'attaquer un pays sans provocation ni déclaration de guerre. Depuis Nuremberg. Et les procès contre les chefs nazis. Ce sont ces arguements qui ont servi à les pendre.
_ Et monsieur Ben Laden et le commando.
_ Ce n'est pas pourquoi mais quand? Pourquoi attendre si longtemps. Il était sans doute plus utile vivant que mort. Ou déjà mort depuis longtemps. Et plus utile comme mort vivant qu'on pouvait manipuler à sa guise.

_ Il a attaqué les Tours
_ Ce qui n'a jamais été prouvé. Dans le site du FBI où sa tête était mise à prix pour 25 millions $, on l'accusait pour des attentats des ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie et d'avoir fait dynamiter le garage de ces mêmes tour avec des camions 10 ans avant mais aucune accusation pour leur destruction finale et totale en 2001.
_ Bizarre.
_ Pour qui sait lire, c'est bizarre. On peut imaginer une lutte de service. CIA contre FBI. Qui ont voulu discrètement leur mettre des bâtons dans les roues. Mais pour tout le monde, pour tous les médias du monde, pour tous les gouvernements du monde, c'était lui le coupable.

Et le plus gros service secret du monde n'arrive pas à la trouver avant le 2 mai 2011.

_ Mais il se cachait?

_ Dans une ville remplie d'espions. Dans un pays remplis d'espions. Et personne n'a remarqué sa présence. Pendant 10 ans, dans une ville du Pakistan de 200 000 habitants. Et tout à coup, on le découvre.

Explication officielle. Le directeur de la CIA a avoué sans qu'on le force avoir fait torturer un prisonnier qui aurait avoué être un des adjoints de Ben Laden. Ayant même avoué sous la torture, encore, avoir planifé les attentats des avions. Et sa collaboration, encore sous la torture, a permis de retracer le messager de Ben  Laden qui vivait avec lui dans son repère. Et on les a enfin trouvé 8 ans plus tard.
Le progrès moderne et la civilisation. La torture par l'eau ou la simulation de la noyade. Il y a différentes traductions de cette version US – waterboarding- de l’antique méthode du Moyen Âge ou de la Gestapo Allemande ou de la Gestapo française de la rue Lauriston à Paris puis des commandos français en Algérie. On remarquera que la torture dont on accusait les nazis ou les communistes: des sadiques, mais c'étaient des nazis et des communistes, a été réhabilitée et est même redevenue légale aux USA. Pour les bons protestants qui ne sont pas pervers. Même revendiquée par le président des USA, Bush et son ministère de la Justice. Elle aurait été appliquée près de 200 fois pendant un mois en 2003 à ce supposé adjoint de Ben Laden.
_ Mais il a avoué?
_ Vous avouriez vous-aussi? Simple question de temps et de moyens.

_ Mais si, quelque part, il y avait une bombe atomique prête à exploser à Montréal. Et qu'on n'avait que peu de temps. Si une seule personne savait tout de ce complot et refusait de parler, vous prétendez que sous prétexte de respecter ses droits, les droits d'un criminel, on refuse de le forcer à parler. Qu'à cause de ça, des enfants, vos enfants, mourraient. Et 500 000 persones. Disant que nous respecterons la légalité, il aura droit à un avocat, à un procès équitable et de garder le silence. Alors que la bombe va exploser dans une heure.

_ Et on m'accusait de copier mes romans! J'ai souvent entendu cette légende. On la situait à Paris, Londres ou New York, Jérusalem, avec plus ou moins de victimes potentielles. 9 millions à New York. Mais chacun l'adapte à ses besoins. Et ce besoin est d'approuver l'usage de la torture qui sans toute cette mise en scène gothique est plutôt répugnante. Et ce ne sera même pas notre faute, ce sera la sienne, il nous aura forcé. Il aura fallu le faire avouer. Parce qu'il refusait de parler. Et l'on l'aura fait parler pour sauver toutes ces vies. Sinon, on n'aurait jamais fait une chose pareille. Car nous sommes bons. Avec ce petit jeu logique qui nous enferme comme des rats dans un labyrinthe et nous oblige à aller d'ici à là. Sans possibilité de changer de direction ou de refuser d'avancer. Je ne veux pas vous blâmer parce que cette version n'est pas de vous, mais c'est du travail d'amateur. Quoique ça puisse donner un mauvais film US ou un encore pire mauvais film français. Mais c'est un travail de rhétorique baclé. Une accumulation de sophisme.

_ Cessez d'accumuler de grands mots. Parlez pour qu'on vous comprenne? Qu'aurait fait ce Cioran que vous admirez tant?

_ Je ne sais pas ce qu'il aurait fait, car il était souvent en contradiction avec ses propres idées, comme bien des écrivains. Il a vécu vieux et est mort vieux, alors qu'il aurait dû se suicider depuis longtemps. Il détestait l'humanité alors qu'il avait une copine. Cioran était nihiliste et le Cioran de ses livres, tel que lu et compris par moi, je n'ai aucune influence sur son écriture et sur l'interprétation des autres, aurait laissé sauter la ville. Des millions d'humains de moins, d'un coup, c'est toujours ça de pris. Il raconta que se baladant une nuit avec son ami, le poète et peintre, Henri Michaud, vous voyez déjà une contradiction, il avait des amis, au moins 1, et alors qu'ils parlaient de toutes sortes de choses, Michaud lui aurait dit en regardant le paysage de Paris que ça lui ferait quelque chose que cette si belle ville disparaisse. Mais il n'a pas parlé des gens qui y habitaient. Et Cioran nota à son retour, qu'il l'avait méprisé pour cette faiblesse. Donc Cioran n'est certainement pas le bon interlocuteur pour votre petite fable atomique.

_ On parle de bombe atomique et ça vous fait rire?

_ Vous parlez de torture et ça ne vous fait pas pleurer?

_ Du travail d'amateur. Où trouver une bombe A? L'acheter au marché aux puces, si c'était si facile, il y a longtemps qu'on s'en serait servi. La construire? On a la recette. Mais pour le moment, seule une puissance moyenne avec de l'$ en masse, des savants, des universités, des centrales nucléaires, peut la faire. Il faut le combustible fossile qui ne se trouve pas non plus au marché aux puces. Mais supposons cette bombe déjà construite. On remarquera que cette jolie démonstration est applicable à chaque situation: Paris, New York, Montréal. Permettant à chaque citoyen local de discuter. On peut se poser la question: si on a une bombe et qu'on a la choix entre New York, ou l'état de Washington où se trouve la Maison Blanche et le Capitole, si l'ennemi est un Jihadiste musulman fanatique de base. Mais notre immigrant mal intégré et instable irait s'en prendre à Montréal, pour faciliter la démonstration de notre étudiant philosophe. On continue. Il amène sa bombe en secret sinon il ne pourrait la faire voyager facilement. On oublie les détails sur le poids de la bombe, quelques tonnes. Son format. L'endroit où la cacher. Et comme il est prudent, il peu faire sauter sa bombe sans que personne ne le sache. Du moins jusqu'au dernier moment. Et, encore là, pas grand monde ne sera au courant puisqu'ils seront tous en train de se désintégrer. Ce ne sont que ceux qui seront loin qui verront ce qui arrive. Le gros champignon des films. Aucune importance, parce que pour que notre démonstration fonctionne, il faut qu'il y ait un défaut. La bombe n'a pas eu le temps d'exploser. Mieux. Et on a découvert le secret de la bombe. Problème. Elle est cachée. Quelque part en ville. On a su aussi d'on ne sait qui, qu'elle va sauter dans une heure. Comment trouver une bombe cachée en 1 heure? Impossible. Il ne reste plus qu'à faire évacuer la ville. On remarque qu'ici,  on a découvert la présence de la bombe et de source suffisamment sûre, lesquelles?, pour pouvoir convaincre le maire Gérald Tremblay de faire évacuer sa ville. Lui qui a tant de misère à se décider. On poursuit. On raffine. On a découvert la présence de la bombe. Le fait qu'elle va sauter dans 1 heure. Et le sinistre individu qui a manigancé tout ça. On ne sait pas comment on a fait. Il a sans doute bu et s'en est vanté. Et la police a reçu la dénonciation et l'a pris au sérieux. Dans le genre: il y a un type saoul qui dit qu'il a inventé une bombe atomique et qu'il l'a caché et va la faire sauter dans 1 heure. Ce qui est très crédible. Régulièrement des gens affirment qu'une soucoupe volante a atterri dans leur jardin et on les croit sur parole. Ce n'est pas grave. Détail. Détails avec des S. Pour les besoin de la démonsration, nous sommes en pleine rhétorique qui est l'art de convaincre sans se préoccuper de la vérité et de la réalité. Tous ces petits détails déplaisants ont été aplanis. Le vantard a été cru. Il est arrêté. On le croit toujours quand il dit, et il le dit, qu'il a caché une bombe A qui va exploser. Il va mourir mais il s'en fout. Il faut lui faire dire où est cette bombe. On décide donc de le torturer un peu. On commence par le B A B A. Et on le cogne. Comme font les vieux flics pour attirer l'attention du suspect. On remarquera que les intellectuels qui proposent cette histoire sont des gens généralement délicats et ils insistent peu sur les détails de cette «torture». Elle est selon eux, nécessaire. Mais on ne va pas fafiner sur les détails ni les préciser. Ce sera une torture humaine qui suffira à faire avouer le suspect et sauver la vie de tous ces innocents. Ils ne veulent pas savoir comment ni le voir. Si avec une torture douce que l'on ne précisera pas, on n'arrive à rien, on devra sans doute recourir à des méthodes historiques moins douces, jadis employées partout dans le monde avec succès. Il s'agira de se demander laquelle utiliser? Le fouet. Ou lui frapper la plante des pieds avec une planche. Lui arracher les dents, les ongles des doigts et des orteils, lui crever les yeux, lui couper les doigts et les orteils. Lui crever les yeux. Ou les énucléer. Lui enlever les globes oculaires avec une cuiller. Lui briser les os des pieds et des jambes. Ou les écraser lentement dans un étau. Ou se servir d'un étau plus large pour écraser son  crâne. Utiliser le fer rouge. Jeter de l'eau bouillante, de l'huile à frire pour l'y plonger les pieds nus. Mais si tout ceci ne marche pas. Supposans qu'il est peu coopératif, particulièrement rétif. Un type vraiment mauvais qui vous en veut de ce que vous lui avez fait. Il faudra comme l'ont réalisé les spécialistes devant cette situation d'apparence sans issue, toturer aussi sa famille. On commencera bien sûr par violer sa femme et ses filles. Pas sa mère mais on peut menacer de lui tirer une balle dans la tête et comme ceci ne le persuade pas, on le fera. Ensuite, on crèvera les yeux de sa fille...

Le Fou et le Roi commençait à avoit un teint tirant sur des tons de blancs sale et de jaune...

_ Je peux continuer.

_ Non merci. 

_ Toutes ces méthodes dont je parle et d'autres, pires encore, ont été utilisé partout dans le monde et depuis toujours et encore de nos jours.

_ Non. Déjà que vos romans me font la même impression, c'est encore pire quand je vous écoute. Si je résume: pour que cette idée en apparence logique fonctionne, il aurait fallu une telle acccumulation de circonstances improbables qu'elle est virtuellement irréalle dans notre monde.

_ Ou il n'y a pas de bombe. Ou il y a bombe et elle explose. Car personne n'est au courant. C'est un secret. Dans les 2 cas, la torture est inutile. Le but de cette démonstration n'est pas de trouver la bombe mais de trouver un moyen de faire approuver la torture. Généralement, on s'en sert pour faire avouer à un innocent des choses qu'il n'a pas commis ce qui permet de l'accuser légalement et de le faire condamner à peu près légalement. Ainsi, on s'est servi de la torture pour faire avouer à de supposés militants Islamiques que Saddam Husseil faisait parti d'Al Qaïda et qu'il y aurait eu des bases en Irak. Ce qui était faux. Ce qui n'a pas empêché l'attaque de ce pays et l'assasinat légal de son chef. On remarquera que dans les liste des présumés pirates de l'air du 11 septembre, la plupart venait du Pakistan et d'Arabie Saoudite, pays qu'on ne semble pas avoir attaqué jusqu'à présent.  On s'en sert aussi pour faire avouer à un innocent le nom de ses complices. Et il finira par nommer ses parents et ses voisins que l'on torture ensuite et qui avoueront tout ce qu'on veut. Contrairement à ce que disent les adversaires de la torture, celle-ci est très efficace. Pour faire dire n'importe quoi à un innocent. Ou ce qu'on veut lui faire dire. Et il est prêt à tout pour faire cesser ces horreurs.

On s'en sert aussi pour terroriser la population. Une autre variation du terrorisme d'État. De façon à annihiler toute opposition. Dans l'histoire, ce sont les États qui se sont servi du terrorisme plus que n'importe quel groupe de fanatique.
_ Et votre version du cas Ben Laden?
_ Un homme malade, on dit diabétique ou avec une maladie rénale. Qui devait avoir 3 fois par semaine pendant 4 heures des traitements de dyalise. Ce qui demande un équipement occidental difficilement accessible au Pakistan sauf pour les riches. Et il est très facile d'en suivre la trace. Et avec les 2 reins finis, dans un pays du Tiers-Monde, durée de vie de 10 ans. Ou on l'avait repéré depuis longtemps. L'idée que le service secret le plus puissant du monde avec des milliers de fonctionnaires et des milliards de budget, ne puisse trouver un homme qui fut leur employé, car on l'avait utilisé lorsque les soviétiques envahirent l'Afghanistan. On oublie que les Talibans et Al Qaïda furent des alliés et des instruments des USA..
_ Alors pourquoi à ce moment?
_ Je suis romancier. Je peux inventer toute sorte de raison. Supposons que de la même façon qu'il a servi de tête de turc pour 2001, certains services des USA préparaient quelque chose pour discréditer le président Obama. Un gros 2011 bien sanglant. Il lui faillait réagir vite. Ben Laden mort, il ne reste plus que des seconds sans chef déprimés et sans importance. Et c'est même si peu important, qu'on est en train de recruter des militants d'Al Qaïda pour infilter la Syrie. On remarquera que dans le passé, ces supposés ennemis de l'Occident et des USA et d'Isaêl ne les ont jamais attaqué. Leurs cibles principales étant les pays arabes et des musulmans.
_ Pour vous, il était déjà mort.
_ De mort naturelle. Ou par un des experts des services occidentaux. Pourquoi pas congelé en attendant de s'en servir? On n'en sait rien, on peut donc tout imaginer. Puisque tout est possible. Ou on s'était déjà débarrassé du corps. Et lors de l'attaque, on a tué un vieux trafiquant barbu qui ressemble à des tas de vieux barbus arabes, pakistanais, Afghans. Et on a jeté son corps en pleine mer à requins pour être sûr qu'on ne l'indentifierait pas. Pas d'autopsie. Sous prétexte qu'on ne voulait que sa tombe devienne un lieu de pélerinage.
_ Une grande victoire de l'Occident.
_ Maintenant, on ne parle plus d'Al Qaïda alors que peu avant, on ne parlait que de ça. Et, sans cesse, les médias et les gouvernements, les 2 liés, copains copains, ne parlaient que de complots, d'attaque visant le Canada. D'attaques déjoues, de complots à venir mais prévus. Ici. Dans tous les pays d'Occident. Aux USA, c'était le pays de ces attentats célèbres et historiques. En tentant de rendre fou les citoyens avec les alertes rouges, jaunes, etc. Selon le degré de proximité d'un attentat. Mais comment dans un aussi grand pays prévenir une telle chose? Impossible. Le but n'était pas de prévenir quoi que ce soit puisque c'était contre productif. Que pouvaient faire les gens? Fuir en campagne par millions? Il s'agissait de faire peur. Et de justifier toutes les mesures répressives. Vous savez qu'il y a sans cesse des menaces et nous vous protégeons continuellement. Tout ce qu'on vous demande est de donner votre âme au Diable et de signer un pacte avec Satan. Qui est votre ami. Et ne vous veut que du Bien.
_ Si on n'en parle plus, on ne parle que d'envahir la Syrie.
- On est passé à une autre phase. Et le Grand Jeu continue. C'est comme ça que les Britanniques lorsqu'ils contrôlaient le monde avec leur empire décrivait les manoeuvres militaires, d'espionnages ou diplomatiques pour étendre leurs possessions et conserver leur étreinte.
Et ça recommence avec les USA qui se servent de l'Europe comme poisson pilote. Dans les photos, on montre toujours ce petit poisson en avant du requin, proche de sa tête pas sympathique et qui ne le dévore pas d'où le nom comme si le poisson pilotait et dirigeait le requin. Il ne pilote rien, il le débarrasse de ses parasites ce pourquoi il ne le mange pas. Parce que le requin s'il a de grandes dents n'a pas de mains pour se gratter. Comme les poissons nettoyeurs qu'on achète pour son aquarium et qui vont laver les parois de verre du bocal.
L'épisode où on est rendu actuellement, c'est Syrie zéro et USA zéro. Le match se poursuit. On peut quand même envahir avec l'OTAN. En se passant du Conseil de Sécurité et des permissions de la Russie et de la Chine.
La Russie et la Chine auront 2 choix: Accepter le fait accompli. Se résigner à être des colonies de l'Empire, ce qui n'est pas si mal. Comme d'autres pays dans le passé. Jusqu'à ce que l'Empire, inévitablement, s'effondre. Car tous les empires se sont effondrés. Ou refuser ce fait. Et combattre.
_ La guerre
_ Il y a de très beau manuel d'Histoire avec des photos et des peintures pour les guerres les plus anciennes qui en parlent. 7 milliards d'humains, la Chine qui dépasse son milliard, accepteront-ils d'être dirigée par 300 millions de blancs? Ils se souviennent très bien du régime des concessions et de ce que leur ont les Anglais, les USA et tous les Occidentaux. Pillage et de la guerre de l'opium. De 1839 à 1860. 10 millions de morts. Et ce n'est qu'avec Mao en 1949, qu'ils retrouvent leur indépendance. Un régime millénaire n'oublie pas.

Et la Révolution Russe a été provoquée par les Allemands qui ont envoyé à Moscou Lénine qu'ils protégeaient à Berlin pour faire du trouble dans l'empire Russe alors ennemi de l'Allemagne. On était dans la Première Guerre Mondiale. Les communistes se souviennent que c'est grâce aux tactiques des USA (et leur propre stupidité dont la ruineuse guerre aux armements et la tout aussi stupide invasion de l'Afghanistan. Tiens. Tiens.) qui les a fait s'effondrer en 1991. Même si le mur de Berlin est tombé en 1989. Mais pour les anciens patriotes Russes, ce sont les Allemands qui ont provoqué 70 ans de calamalité soviétique. Tout ces gens ont de la mémoire.

Jusqu'à présent, qui contrôlait l'Europe, contrôlait le Monde. C'est pour ça que la guerre a été si féroce dans les 6 ans de le Seconde Guerre Mondiale. L'Allemagne a perdu. Les USA ont gagné. Tout gagné puisque l'Europe et l'Asie étaient ruinés. Pas tout. Car ils ont dû partager, malgré eux, le monde avec l'autre Empire. Qui avait beaucoup souffert mais pas assez.

_ La suite?

_ Maintenant qui contrôle l'$ contrôle le monde.

_ Ce sont les USA.

_ Comme par hasard, les plus grandes organisations du Marché sont à New York et à Londres. Et chaque jour à la tv, on entend que le Marché est content, optimiste ou déprimé. Comme si c'était le gouvernement du monde. Et d'un certain point de vue, ça l'est.

Qui contrôle le pétrole contrôle le Monde. Aussi. Car le pétrole est le sang du monde moderne.

Le contrôle financier vacille parce qu'on a trop joué aux apprentis sorciers. On voulait sans se forcer syphonner tout l'$ disponible dans le Monde. Et l'$ ne vaut plus grand chose. Il ne reste plus que des chiffres appelés dette.

Il reste le pétrole. Mettre la main dessus avant que le système financier déjà effondré commence à pourrir et puer et que tout le monde se mette à le sentir.
La Russie a sacrifié 20 millions de ses citoyens pour résister et contre-attaquer contre l'envahisseur nazi. 4 millions d'hommes. La fois précédente, lorsque Napoléon a envahi leur pays avec 500 000 hommes, ils ont tout brûlé, champs, villages et villes sur sa route pour que les envahisseurs français ne trouvent nulle place où se ravitailler.

J'entends et je lis que le combat contre la Russie est nécessaire parce qu'elle fait obstacle au progrès. Le progrès veut qu'on détruire la Libye, la Syrie, l'Iran.

Et que ce combat sera facile. Et ce combat ce seront vos fils qui le feront. Au bénéfice des riches.
_ Mieux vaut Russe que mort comme disait les Français devant la perpective de Paris Est, ville jumelle de Berlin Est.
_ Lorsque les Croisés ont attaqué pour la dernière fois l'Orient, Saladin a fait raser toutes les villes cotières pour que les envahisseurs Occidentaux ne trouvent aucun port d'où ils pourraient s'établir et contrôler le pays. Ils leur fallait s'aventurer dans le sable. Où on les harassait sans cesse. Et ils ont fini par partir. Et toutes les villes intérieures qu'ils avaient déjà conquise depuis un siècle et qu'ils tenaient encore et qui résistaient toujours, ne pouvant plus être ravitaillées en vivre et en hommes sont tombées les unes après les autres.
Mao avait envisagé un conflit nucléaire, idée qui révulse tout le monde. Et dit que même si 10 % de la population de la Chine mourait, c'était jouable. 100 millions de morts. Après la première frappe, ses missiles répliqueront aux missiles occidentaux et réduiront en cendre les grandes villes US. 
La prochaine guerre sera horrible. Je sais que c'est inutile, absurde, que ce n'est pas moi qui vait l'empêcher, mais ça vaut le coup d'essayer. Pas pour moi, je suis vieux. Que je meure demain ou maintenant, n'a aucune importance. Mais j'ai des enfants. Quelques-uns doivent bien être à moi.
_ Vous n'avez pas pensé écrire à votre député.
_ Des gens le font. Député provinciaux et fédéraux, ministre des Affaires Étrangères ou de la Défense. On signe des pétitions. Fait des manifestations. On ne leur fera pas changer d'avis. On pourrait tout aussi bien leur envoyer une bombe. Mais tout ce que ça ferait, ce serait remplacer un crétin incompétent par un autre. Ils sont interchangeables. Des innocents seraient tués, dans tous les sens du mot. Eux, ces crétins, qui ne savent pas ce qu'ils font tout en croyant le savoir, et des gens de leur entourage et des passants. Et moi, j'irai en prison. Et je ne sais pas faire de bombe. Je bricole très mal. Tout ce que je sais faire, c'est écrire. Et contredire.

La politique étrangère Canadienne se décide à l'ambassade US qui est la couroie de transmission avec le State Department. Eux font la politique mondiale. Et nous sommes une de leurs colonies.
_ Mais nous vivons en démocratie?
_ La démocratie que nous connaissons est détournée depuis longtemps. Prévisible. Contrôlée. Phagocytée de l'intérieur, manipulée, la population assujettie, docile, inerte. Par les médias et les spécialistes de la communication. Les métastases du Système. Un troupeau de moutons dont le cerveau est infesté que l'on tond paisiblement. La Douve du foi. Pauvre escargot. Pauvre fourmis.
_ Et les politiciens?
_ Au service du Conseil du Patronat, du Marché, du Système, des fabricants d'armes. Et trop stupides pour s'en rendre compte. Pour eux, c'est la nouvelle religion. Et ce sont des croyants. Bien contents d'être élus. Pour être contents, ils sont contents. Votent ensuite comme on leur dit de voter. Toujours contents. Les députés majoritaires votent selon les consignes du Conseil des Ministres qui votent selon les ordres du Conseil Particulier. Le premier ministre et quelques ministres de ministères vraiment importants. Et ils obéissent au Premier Ministre et ses conseillers non élus. Et eux, obéissent aux banquiers. À l'ambassade US.

Et le premier ministre du Canada, freak control et parano comme tous ses semblables fait espionner ses députés et les partis d'opposition avec la complicité de certains d'entre eux. Démocratie? Hum!
Heureusement, un message commercial vint clore cet épisode consternant et déprimant.

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12. 19 juin 2012. État 2