Henry Dickson
Regardait du haut de son hôtel les milliers de manifestants tout en bas.
Une foule immense qui prenait la largeur de la rue et s'étirait longuement tout en avançant vers un but mystérieux. Ou un but très simple. Probablement aussi simple qu'avancer, manifester sa présence, se retrouver en bonne compagnie, pouvoir dire plus tard qu'on avait été là, et cerise sur le sundae: emmerder les flics, les juges, les médias, la mairie et le gouvernement.
Et le gros $ qui manipule tout le monde.
Tout ceci commencé par une protestation contre une augmentation des frais des étudiants.
La vie est remplie de surprise.
Ceci dans le but de combattre le déficit des finances de l'État. Déficit provoqué par le sauvetage à coups de milliards des riches. D'une crise qu'ils avaient provoqués eux-mêmes. $ qu'il fallait maintenant rembourser aux riches à qui on l'avait emprunté!
Ding! Dong!
Absurde?
On ne peut comprendre la société qu'en supposant qu'une grande partie n'a aucun sens, dire qu'elle est absurde, c'est déjà lui reconnaître une forme de sens.
Il se demandait si la jolie petite blonde qui le visitait régulièrement (ou sa maison) était tout en bas.
Là, en bas, même si on ne voyait qu'un long et large ruban mobile et vivant, la tv le montrait, c'était plein de jeunes femmes et de jeunes hommes qui croyaient encore que tout était possible et qu'il suffisait de le vouloir et que personne ne voudrait vous en empêcher.
Et pourquoi le voudrait-on puisque vous ne vouliez que le bien de tous?
Et c'était ça le problème, le noeud dans le bois, le vieux clou invisible enfoncé si profond qu'il est indécelable et qui casse soudainement la scie, qu'ils découvriraient un jour, trop tard ou jamais.
Il y un tas de gens qui ne veulent pas votre bien ou le bien de tous car ils considèrent que le bien de tous et le vôtre leur appartient.
Et ils sont bien plus puissants que vous imaginez (depuis des siècles le bien de tous leur revient, ils se sont donc prodigieusement enrichis) et bien plus dangereux que vous ne pouvez le craindre. Et ils sont impitoyables.
Ils sont derrière toutes les guerres qui n'ont jamais été faites que pour leur enrichissement personnel et privé.
Et l'agrandissement des États. Chacun étant complice de l'autre. Manipulés et manipulant alternativement.
Quoiqu'on dise au sujet du patriotisme ou de la gloire qui ne sont que des jouets pour les naïfs qui comme lui ou l'ami qu'il visitait, perdront une jambe ou la tête pour la défense d'apparences et d'illusions.
Et la défense des apparences et des illusions continuaient.
Ce gouvernement venait de voter une loi spéciale exigeant le retour en classe et interdisant toute manoeuvre destinée à bloquer l'accès des écoles. Et des rues. Ou des ponts.
Et d'autres choses qu'il n'avait pas encore interdits mais qui pourraient l'être sur l'inspiration du moment. Ces crapules politiciennes étant particulièrement inspirées en ce moment.
De même que les étudiants.
Mais il y a toujours de surprises dans les gros projets de loi que personne, même ceux qui les votent, ne lisent. Sauf les spécialistes qui les écrivent à la demande des personnes louches qui dirigent. Des lignes ou des mots, placés ici et là entre des tas de textes ennuyants ou enterrés sous des paragraphes inoffensifs comme des lettres piégées, des mines anti personnels destinées à exploser lorsqu'on en aurait besoin.
Ces mots défaisant d'autres mots ou leur donnant un autre sens.
Le gouvernement fédéral tout aussi crapuleux était spécialiste de ce genre de choses mais il crapulait à un niveau stratosphérique comparé aux possibilités criminelles et voyoucratiques des provinciaux.
Comme le parti au pouvoir était majoritaire, la votation fut une formalité. On respecta les règles qui voulaient que l'opposition ait son mot à dire.
On ne dit pas assez souvent que l'hypocrisie est un hommage du vice à la vertu. Aussi vrai maintenant qu'il y a 300 ans.
L'opposition dit son mot, chacun des députés dit le plus de mots qu'il pouvait dans le temps alloué (selon son rang, le député de l'opposition de base ou son parti à un certain nombre de minutes par semaine.). On y passa toute la nuit. On nota tous ces mots dans le Journal des Débats de l'Assemblée Nationale. Au final ceci ne changea rien. Puisque tous les députés du parti au pouvoir votèrent comme des fourmis devant du sucre.
Et qu'il en avait été décidé au gouvernement qu'il en serait ainsi et que cette loi serait votée. Ordre avait été donné à tous leurs députés génériques. Il était même inutile et déconseillé de la lire.
La monarchie mafieuse et presque héréditaire pour laquelle les ignorants votaient s'infiltrait partout.
Tout en bas de sa grande fenêtre, on se trouvait devant une nouvelle forme de démocratie. Ou très ancienne, celle de la rue.
Une partie du peuple parle bruyamment.
Lorsque l'ancienne ne fonctionne plus. Lorsqu'on a tout fait pour empêcher son fonctionnement à la grande satisfaction de ceux pour qui elle fonctionne en réalité.
Car elle fonctionnera toujours mais surnoisement. Phagocytée par la Nomenklatura (номенклату́ра) et les parasites sociaux du système digestif.
Les partis officiels (ceux qui ont une chance de gagner) sont interchangeables faisant simplement leur tour de piste en remplacement de l'autre parti usé qui serait demeuré en poste plus longtemps ou indéfiniment mais avait accumulé suffisamment de gaffes pour que la population fasse le ménage.
Aient au moins cette illusion. Et en soit contente.
Elle pourrait ensuite se rendormir pour 5 ans pendant lesquels ont la plumerait.
Tous étant achetés et vendus et se vendant avec plaisir et acharnement. Corrompus par ceux qui ont les moyens de corrompre. Sous forme de contribution aux dépenses électorales, pour le comté du député, du ministre, pour la caisse noire du parti, promesses d'emplois ou de fauteuils lors de la fin de leur plus ou moins brève carrière politique.
Participation à des conseils d'administration (tant de jetons de présence par CA = multiplication des assemblées et bingo!) en échange de considérations futures ou plus immédiates lors de la concoction des lois et privilèges et contrats, prêt et subventions pour les compagnies donatrices.
Ainsi, il y a quelques temps se terminait le bail de 25 ans donnant accès aux terres publiques aux compagnies forestières. Forêts qu'elles avaient coupées à blanc comme on fit dans le golfe pour les morues. Les bonnes âmes pensaient qu'il serait temps de penser mieux et de faire de nouvelles lois. Réparer l'irréparable si possible ou éviter qu'il ne se répète. Et, protéger les compagnies contre elles-mêmes, ayant tendance à jouer aux fourmis charpentières qui rongent et rongent les poutres des maisons jusqu'à ce que leru demeure leur tombe sur la tête. Le lendemain, sans consultation (il y en avait eu mais seulement entre eux), le nouveau contrat toujours aussi avantageux pour ces compagnies étaient signés pour 25 ans.
Pas surprenant que le ministre à la fin de sa carrière se soit retrouvé à la tête de l'organisation représentant les intérêts des compagnies forestières. Qu'il défendit avec une vigueur surprenante comparée à la langueur qui le prenait lorsqu'il s'agissait de protéger les terres publiques.
Ou c'est seulement la preuve que le hasard existe. Ou la bonté corporative une réalité observable. Et que bonnes filles ces compagnies n'ont pas tenu rigueur auprès de l'ex-ministre de sa sévérité envers elle. Le voyait abandonné de tous, ayant perdu son job de ministre, elles ont voulu rendre plus confortable son déclin paisible. Une interprétation valant une autre.
Ou voyage dans un beau bateau blanc.
Ou visite dans les bars de danseuses et bordels (hétéro, homo ou pédo) et lignes de coke déductibles d'impôt.
Charité bien comprise commence par soi-même et ses amis avec retour d'ascenceur haute vitesse.
Ainsi, ceux qui n'avaient pas envie de perdre leur temps à diriger (ils en avaient assez de le faire pour leurs compagnies à numéro plus ou moin légales ou, délivrés de ce tracas harassant de gérer des humains et parvenu au stade suprême, qui consiste à faire de l'$ avec de l'$) (leur but de maniaque à tous étant de faire le plus d'$ possible au détriment du plus de gens possible) et de faire semblant d'écouter la population et les partis d'opposition, pouvaient confier les manettes de l'État à des partis responsables. Ou comprenant des gens bien habillés. Pour qui la politique est un métier.
À leurs ordres.
Ce qu'on appelle être responsable.
Et non ces populistes gauchistes irresponsables qui prétendent que le Bien Commun existe ou que le Peuple ou la société ou la Nature existe et que l'État est au service de la majorité et non au bénéfice d'un clan, les 100 familles, ou les 10 ou le 1% vers qui, par capillarité, tout l'$ produit par tous les autres 99% remonte inévitablement à la plus grande surprise de tous. D'oû leurs feuilles splendides et leurs verts resplandissants et lumineux.
Qui ne devrait être nullement surpris puisque c'est comme ça depuis 10 000 ans.
Villes, régions, provinces, pays, continent, monde. Le même système. Les mêmes gagnants. De plus en plus riches et puissants.
Et les mêmes perdants: tous. Tous les autres!
Et que l'$ produit par tous au lieu de se retrouver dans les griffes de quelques uns devraient être redistribué plus ou moins également ou selon les besoins de chacun ou, au moins que chacun, même le plus insignifiant, ait une partie de la poule aux oeufs d'or. Ou un de ses oeufs.
Ou que personne ne se retrouve à la rue.
Les espoirs étant plus ou moins grands selon le pays. Mais que des gens se retrouvent à la rue était un moyen éducatif utile pour montrer aux autres ce qui pourrait leur arriver.
Dans certains pays, on trouve cette illustration audiovisuelle insuffisante puisqu'une partie de la population est déjà dans la rue. Elle y est née ou y est retombée. Parfois, la majorité du pays. On la trouve très bien là et on a envie que ça continue comme ça et aucune raison de la chercher ailleurs.
On aura recours à des moyens instructifs plus drastiques: assassinats. Méthode simple. Attentats à l'explosif. Ou la méthode plus avancée: enlèvements, viols, tortures et charnier (on finit encore par le meurtre alors que la méthode d'avant commençait par ça) pour obtenir le même résulat.
La police, les services secrets, l'armée, la mafia locale ou les fous manipulables (idéalement religieux) (on utililise le mot «fanatique» pour les décrire mais le terme peut s'appliquer à tous) sont utilisés selon les besoins et les compétences nécessaires.
Ici, les médias suffisent pour faire comprendre aux gens ce qu'il leur faut répéter. Chacun passant des dizaines d'heures par semaine évachés devant la radio, tv, journaux à gober sa dose de propagande.
Ailleurs, n'étant pas parvenu au stade des médias centralisés et à une éducation obligatoire, on doit avoir recours aux anciennes méthodes plus physiques.
Les parasites financiers ont toujours tété les rois et leur peur lors des révolutions qui ont vu raccourcir quelques rois de leurs amis était qu'on découvre qu'on peut se passer d'eux.
Par essais et erreur, ils ont même tenté de prendre la place des rois anciens au risque de se faire remarquer et raccourcir eux aussi.
Ils ont découvert qu'il était plus sécuritaire de demeurer invisible et plus simple de diriger avec des intermédiaires comme le marionnettiste invisible et sa poupée.
Ce sont les véritables sociétés secrètes que l'on fait semblant de chercher partout car il serait si facile de les trouver si on était le moindrement attentif.
Ils ont même réussi à se faire prendre pour des idées.
S'intellectualiser. Se spiritualiser.
Affirmant qu'ils faisaient parti de la nature. Une sorte de Darwinisme comptable.
Mieux, même faire croire qu'ils n'existaient pas.
Il y aurait à leur place le sytème, le capitalisme, le néo-libéralisme, la liberté. Le sommet indépassable de la civilisation et du progrès humain. Comme avant eux le communisme, le fachisme et le nazisme.
On parla même de l'éthique du capitalisme ce qui veut dire qu'on peut vraiment se droguer à n'importe quoi.
Comment s'en prendre à un système? Aller contre la nature?
Aussi bien s'attaquer au vent.
Mais ils avaient des noms, des résidences. Se reproduisaient par copulation.
Et étaient assis sur le système et à son sommet qui n'était pas plus mystérieux que le fonctionnement des casinos propriétés de la Mafia.
Individuellement interchangeable ce qui leur permettait de dire qu'on pouvait accéder à leurs cieux ou même en déchoir car ceci arrivait mais, eux, toujours là, semblables, pareils, parasites.
Ils laissaient au plus avides des maniaques obsédés de pouvoir le contrôle effectif du peuple, avec pour lui le titre de commandant du peuple chef du parti pape du nouveau pays qu'ils avaient imaginés dans leurs têtes malades.
À lui d'imposer toutes les fantaisies qui lui passeraient par la tête: sociales ou religieuses, pourvu que la seule chose qui leur importait: l'$ et son contrôle, soit et reste entre leurs mains.
Et qu'on ne leur dispute jamais cette théologie des Saintes Espèces.
Et les psychopathes moralisateurs enfin au pouvoir peuvent se consacrer à l'oeuvre de leur vie: emmerder les femmes! Décréter que le foetus a une vie, une âme, que la Terre est plate ou le soleil immobile. Et le centre de l'univers avec eux.
Toujours invisibles, discrets, comme des Frères Joseph, conseiller de Richelieu, lui-même conseiller et grand ministre de la reine et du roi quand ce dernier décida d'exiler sa mère.
Au fil du temps, le système devient si perfectionné et si prévisible (quoiqu'on surveillait attentivement ses participants) pour qu'on permette à la foule de voter.
Ça lui faisait plaisir qu'on lui demande son avis et il y avait quelques millénaires qu'elle s'y essayait sporadiquement. Et que pour la détourner de ces idées on la massacre régulièrement.
Le massacre étant une des méthodes d'enseignement favorite de ceux qui dirigent. On montrait aux survivants ce qui arrivaient aux indociles: pendus, roués, décapités, coupées en morceaux, étripés, éviscérés, écorchés vifs, amputés, etc.
Et médias veillaient consciencieusement à la crétinisation générale et à leur vision bien personnelle de la rééducation permanente avec autant d'attention que le ministère à l'Éducation du Peuple et à la Propagande du Reich dirigé par monsieur Joseph Goebbels. R.I.P.
Gleichschaltung, ou mise au pas de la société.
Rien ne change.
Sans besoin même d'être dirigé par une centrale de propagande unique puisqu'ils pensent tous pareillement. Ils ont tous le même modèle de cerveau que les directeurs du personnel recherchent lors du recrutement. Tapis. Fils de tapis.
Et répètent comme le vieux chien des gramophones de la compagnie Philips.
La voix de son maître.
On aura beau dénoncer les scandales, ça ne donne rien parce que la majorité des gens oublient au fur et à mesure.
Et ne sont pas assez intelligents pour comprendre.
Et s'ils cherchent un coupable, on leur dira que ce sont les pauvres ou les syndicats.
Et ils le croiront précisément parce qu'ils ne sont pas intelligents.
Et qu'on le leur répète sans cesse dans les médias de crétins qui leur sont destinés.
Le véritable journalisme est rare. Et ses dénonciations ou enquêtes ne se font que sporadiquement. Comme on s'attaque à des organismes puissants et riches, ils utiliseront la Justice contre ceux-là même qui veulent la faire appliquer. La Justice sous sa forme primitive et bureaucratique, le système judiciaire. Contre les dénonciateurs et à moins de documents imparables que seuls des organismes policiers, militaires ou de contre-espionnage peuvent réunir, ça prend un temps fou et beaucoup d'$ d'où le peu d'enquêtes qui commencent et finissent par être rendues publiques.
Et les policiers et espions qui pourraient s'occuper de ces gens qui sont même capables de trahir leur pays par des attaques terroristes financières (qui font bien plus de dégâts et de vicitimes qu'une bombe): en le ruinant s'ils y trouvent leur bénéfice. En ruinant et faisant perdre leurs jobs à des milliers de leurs comptatriotes. S'ils y trouvent leur plaisir. Ou au profit de puissances étrangères ou sans patrie définie, ce qui s'appelle une trahison. S'ils y trouvent leur intérêt encore. Et que font-ils ces policiers et ces espions: ils se concentrent sur les étudiants gauchistes.
Et il y a aussi les sondages constants qui répètent à la population ce qu'elle, la majorité, est supposé penser et trouver normal.
Parfois dans le même journal que ces enquêtes.
Et les journaux et autres médias sont tous propriétés au nom de la convergence des mêmes organismes sur lesquels on prétend enquêter.
Organes tentaculaires s'infiltrant dans les partis politiques, l'État, la finance, la Mafia.
Ceux-ci rétorquent que la majorité des actionnaires sont des petits porteurs qui ne veulent rien manipuler, ils ont raison et mentent à la fois, car si le plus grand nombre est constitué de petits actionnaires avec quelques actions, le plus grand nombre des actions est toujours détenus par quelques-uns.
Et ceux-là ont fortement intérêt à manipuler tout le monde.
Ainsi, les banquiers et autres financiers commandent l'État et formatent la société.
Même le plus grand scandale sera aussitôt oublié par la majorité des gens. Faute d'espace dans leur disque dur très lent. Il ne restera que quelques individus pour s'en rappeler.
Comme l'espèce humaine a été programmée pour vivre en groupe lorsqu'elle était encore au stade animal et à se regrouper en bancs de poissons, troupeaux, hordes guidée par un cerveau collectif. Et sous les pattes griffues et les ailes de la grande poule de son chef, jadis et maintenant.
Bien au chaud, ils s'assoupissent et s'endorment et oublient vite toute critique retrouvant leur réflexe de masse.
Qui est de penser comme un seul homme. Celui-ci pensant ce que le chef veut bien qu'il pense.
S'il y a changement à la commande de l'État, c'est bien plus dû à la fatigue de ceux qui dirigent que par la volonté de changement populaire. Et le concurrent, l'équivalent, le remplacera. Ou, pire encore, car plus jeune, plus énergique, plus fanatique pas encore abîmé par l'usure du pouvoir.
Seuls les fous veulent diriger.
Et, historiquement, les fous ont toujours dirigé.
Puisque seuls les fous sont assez fous pour ne penser qu'à ça, y consacrant leur vie entière, ils arrivent fatalement à leurs fins.
Seule une sorte de miracle, probablement contre la volonté même du peuple qui réclame sa domination, mettrait au pouvoir quelqu'un qui voudrait travailler au bénéfice de tous.
Ce qui l'obligerait à détruire le pouvoir de la minorité qui commande.
Car les 2 espèces ne peuvent cohabiter. Celui qui dirige devra choisir. Et agir rapidement. Sinon, il sera abattu rapidement. Le nombre de martyres dont on peut contrôler l'esprit afin de les utiliser dans des buts politiques ou économiques (déguisés en religieux) est infini.
Et nationaliser l'$ ou les organismes et industries productrices de richesse serait se mettre à dos non seulement les minorités sans scrupule du pays mais des minorités encore plus puissantes d'autres pays qui dirigent le monde et les humains comme s'ils leur appartenaient.
Et de la naissance, à la garderie, en passant par l'école, on forme et déforme les remplaçants du bétail humain pondant et donnant sa laine au petit nombre qui vit à leurs dépens.
On parlera de démocratie.
Qui pour la plupart des gens consiste à voter ce qui consister à poser son X sur un bulletin de vote une seconde tous les 5 ans.
Ce qui dans une vie humaine fait à peu près 20 secondes, certainement pas 30.
Le reste du temps, tous vivent comme au temps des serfs dirigés par le baron local. Sur le modèle féodal.
Plus de 40 ans d'accroupissement.
Pas étonnant qu'il en reste quelque chose. Avant la retraite libératrice pour ceux qui on ont les moyens. Avant d'être de nouveau mis sous contrôle lorsque l'âge venant on sera placé en institution.
Et ils se reproduisent comme du bétail pour fournir leurs remplaçants à leur bon maître. Et ça recommence avec une autre génération d'esclaves. Après 10,000 générations d'esclaves.
Le même système d'obéissance, de soumission et de serviture à la garderie, l'école, que sur le Marché du Travail. Presque les mêmes horaires. Le Marché aux esclaves volontaires.
Et chacun réclame son exploitation qui lui donnera l'$ pour vivre.
Et s'il cesse un instant de jouer au tapis parce qu'il y a bobonne à la maison et ses tétards, il est rejeté dans les ténèbres extérieures.
Quoiqu'ici, contrairement à la plupart des pays du monde, il y a l'Assurance Chômage (ou Emploi) et l'Assistance Sociale qui l'empêchera de finir à la rue dans une boite en carton. Mais celui qui est chassé de son emploi par un patron furieux n'est pas considéré assez digne pour y avoir droit. Il faut que l'entreprise ait trop de travailleurs disponibles. Pas assez de travail. Ce qui constitue un système de chantage particulièrement intéressant.
On peut même acheter une compagnie et foutre tous les employés dehors. Pour réengager les mêmes (les moins vieux - on évite de leur payer une pension et les moins dociles) et d'autres, moins cher.
Et tous ces gens se prétendent libres vivant dans un pays libre alors qu'ils ne sont que des esclaves.
Et certains fanatiques, parfois ne travaillant même pas à salaire pour les grands monstres, affirment qu'ils ont encore trop de droit.
Qu'il faut diminuer l'État afin que les individus aient plus de liberté.
Celle de se faire exploiter encore plus par leurs commanditaires sataniques.
Et le plus ironique est que l'État qui est le plus dangereux des monstres est aussi le seul protecteur de la majorité contre tous les autres monstres.
Lui seul peut faire des lois protégeant les plus faibles (s'il le veut et il ne le veut pas souvent) alors que les autres veulent l'exploiter jusqu'à la dernière goutte de son sang.
On peut réprouver la chose du point de vue moral ou intellectuel, comme on aura à médire de la pédophilie et du viol mais c'est ainsi que les choses fonctionnent chez l'humanoïde perfectionné.
On en est donc à se lamenter au sujet de la Nature ou de Dieu qui a voulu et conçu les herbivores et les carnivores, les proies et les prédateurs.
Car sans prédateurs, les proies prolifèrent comme des cellules cancéreuses jusqu'à détruire leur environnement ce qui oblige la Nature gérant tous les environnements disponibles à les éliminer sans seconde pensée.
Peut-être que cette foule dont les manifestations ont commencé par des étudiants bourgeois ne voulant pas que leur frais de scolarité augmente, certains par la suite, proposant la gratuité et d'autres l'examen de la gestion des universités et celle de leurs recteurs qui sont comme tous ceux qui dirigent quelque chose de public, sous l'emprise du privé.
Peut-être.
Et d'autres mécontents se sont joints à la ronde infernale.
Toujours de plus en plus nombreux mais toujours une minorité puisque le reste du peuple ou de la populace bovine ne veut qu'avoir la paix.
Qu'on la domine, l'exploite et la vole mais qu'elle n'en sache rien.
Qu'on cesse de lui en parler comme si on voulait lui donner des remords ou qu'on attendait quelque chose d'elle.
Tout ce qu'elle veut c'est digérer et ces enfants ingrats qui manifestent l'en empêche.
Mais le problème restait entier, comment faire rentrer le génie dans le bouteille une fois qu'il était sorti?
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26. 27. 28 mai 2012. État 4
Il y a des gens qui font des sudokus, du scrabble, des mots croisés ou participent à des pools de hockey pour se désennuyer. Je bois mon thé et je fais un quart d'heure de géopolitique. Et, en attendant la prochaine guerre mondiale - aujourd'hui, mardi 3 février 2015, il n'y a pas encore de guerre mondiale - j'écris des histoires de fantômes.
HISTOIRES DE FANTÔMES
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Vers minuit, à la lueur de la chandelle, monsieur Henry Dickson, devant l'âtre où brûle des bûches d'érables et de vieux parchemins, se penche sur son écritoire. Tout est tranquille dans la grande maison, tout semble dormir et, soudain,
il y a ce bruit.
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