HISTOIRES DE FANTÔMES

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HISTOIRES DE FANTÔMES.

Vers minuit, à la lueur de la chandelle, monsieur Henry Dickson, devant l'âtre où brûle des bûches d'érables et de vieux parchemins, se penche sur son écritoire. Tout est tranquille dans la grande maison, tout semble dormir et, soudain,
il y a ce bruit.

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7.5.12

69. LE GOUVERNEMENT DU CANADA CONTRE HENRY DICKSON

Henry Dickson

Dormait avec son chien. Quand celui-ci remua.

_ Tranquille le chien où c'est l'euthanasie.

Comme le chien Adolf ne comprenait que les ordres simples et les mouvements d'humeur de monsieur Dickson ou les variations d'humeur lunaires et maritimes de ses amies et non l'humour anglais subtil, tongue in cheek, il ne réagit pas. Par contre, il réagissait à autre chose et regardait à travers le mur et à travers le plafond.

C'était la nuit. Pas de pluie. Aucun vent. Silence de mort. Silence des dormeurs paisibles qui n'ont rien sur la conscience.

Il y a de l'orage dans l'air dit monsieur Dickson au chien qui approuva toujours content qu'on lui parle, ce qui lui prouvait qu'il existait (les femmes sont aussi comme ça). Et qu'on lui parle doucement. Il y avait peut-être même une croquette ou un biscuit de chien pour lui car on en transportait toujours pour lui dans les poches du grand chien. Non, pas de croquettes.

Enfin, après un long moment, monsieur Dickson entendit le bruit. Comme la nuit était calme on entendait encore mieux ce qui l'était moins. Gravier bouscoulé dans l'allée.

_ De la visite.

Woppopopopoppopopop! Woppopopopoppopopop! Woppopopopoppopopop!
Dans le ciel.

_  De la grande visite.

Le chien le regarda pour vérifier si c'était de la bonne ou mauvaise compagnie qui arrivait. Quand il ne pouvait se fier à son instinct, il se modulait sur celui de son maître bien aimé, son chef de bande. Le grand chien. Un homme de valeur avec de nombreuses femelles.

Monsieur Dickson regarda par la fenêtre.

_ Et de la petite visite.

Une Suburban noire phares allumés, moteur en marche. Il faisait un peu frisquet et les passagers avaient besoin de laisser marcher la chaufferette. Les phares étaient dirigés vers la porte d'entrée.

Il mit ses mocassins de cuir (artisanat local de la tribu indienne 100 $, hors de prix comparé à ceux fait en Chine) et alla voir ses nouveaux visiteurs. Qu'y avait-il de si pressant qu'on vienne de nuit?

Arrivé à la portière, il cogna du bout du doigt à la vitre du chauffeur. Moteur électrique, la vitre descendit d'1 pouce.

_ Bonjour chez-vous!

On l'avait regardé venir puis le chauffeur regarda quelque chose sur le tableau de bord, la conversation (?) se poursuivit entre lui et monsieur Dickson sans qu'il daigne le regarder. Service. Service.

_ Bonjour monsieur Dickson. Vous êtes bien monsieur Dickson?

Il savait parfaitement bien qui il était. Et où il était. Ce que prouvait la tablette électronique sur les genoux du passager avec sur l'écran allumé, son visage radieux.  Ils savaient qui il était mais le demander les sécurisait sans doute. Et monsieur Dickson savait aussi qui il était.

_ Ne touchez pas au véhicule, c'est un bien gouvernemntal. Et voulez-vous reculer? Nous aimerions vous voir vos mains.

La demande était plutôt un ordre. Sauf le ton qui aurait pu être celui d'une conversation non amicale. Mais pas encore inamicale. Nuance. Nuance. Tout est dans la nuance.

Et aucun ne le regardait ce qui ne les empêchaient pas de lui parler. Simplement pour lui faire sentir combien il était insignifiant.

Au même moment, le passager sortit de la camionnette et s'en alla en un mouvement tournant qui lui permit de se placer dans le dos de monsieur Dickson si jamais celui-ci voulait faire des misères aux chauffeurs. Car assis où il était, il ne servait à rien.

Pendant ce temps, monsieur Dickson continuait à parler au chauffeur tout en ignorant l'homme qu'il avait très bien vu le contourner.

_ Vous remplacez vos collègues?

_ Nous sommes nous aussi des agents du SCRS

Dit le chauffeur en montrant sa carte. Tout en ne le regardant pas ce qui démontrait une certain niveau de coordination musculaire et nerveuse.

Le passager, qui était maintenant arrivé derrière lui, ne montra rien. S'étant assuré visuellement que monsieur Dickson en robe de chambre ne portait pas d'arme (faute de place). Comme son collègue, tel un Bernard d'Hermite était bien en sécurité tout confort dans sa coquille et que l'individu louche ne représentait aucun danger pour le moment - il suffisait de ne pas l'approcher ou de ne pas le laisser vous approcher- il s'intéressa à autre chose. Il avait un appareil photo Canon EOS et prit une rafale de photos de lui et de la maison. Vérifia sur l'écran au dos de l'appareil que les photos étaient bonnes. Puis s'éloigna encore, recula, remonta à bord sans jamais lui tourner le dos et le perdre de vue. Marchant, reculant ou allant vers l'avant mais la tête 3/4 arrière.

Bruit rassurant des lourdes portes qui se referment mais un son pas aussi sérieux que celui de la décapotable rouge d'une époque où on pensait que l'acier c'était comme la confiture ou les sous-marins, plus étaient mieux que moins. Et les 2 sons pas aussi apaisants que celui d'une porte de Mercedes se refermant. Personne n'a étudié la mélodie des portes d'autos. Et on ne parlera pas des portes d'autos économiques actuelles qu'il faut manipuler comme des verres à eau pour cause de fragilité. Et leur son de cannette de Pepsi. 
_ Et vous êtes là pour...

_ Pour assurez votre sécurité.

_ Vous croyez que je suis en danger?

_ Oui.

_ Et qui me voudrait du mal?

Il pensa à quelques personnes dont certaines étaient mortes. Et il pensa à eux, à côté de lui, loin devant, au-dessus. Et à celui qui, dans son bureau lointain, a pensé à se venger de cette façon. Oui, il le savait bien qui lui voulait des misères.

_ Jusqu'à quand?

_ Jusqu'à ce que votre sécurité ne soit plus en danger ou que  nous recevions un ordre contraire.

_ Et, l'hélicoptère en haut, c'est un hasard?

_ Son équipage est là également pour assurer votre sécurité.

Monsieur Dickson remarqua encore une fois les appels de phares tout au bout du chemin de terre menant à sa maison. Et le passager de la Suburban qui se mit à parler dans le poste CB du véhicule jusqu'à ce que les phares s'éteigent.

_ Et eux là bas, ils se soucient aussi de ma santé.

_ Nous nous inquiétons tous de votre santé.

_ Pensez-vous que je devais  appeler la police?

_ Nous sommes suffisamment nombreux.

_ Et si je les appelais, juste pour voir. Avec eux, en plus, je serais encore plus en sécurité.

_ Ils savent que nous sommes là. Vous êtes en sécurité. Rassurez-vous.

En effet. Il se sentit rassuré et retourna se coucher.

L'hélicoptère continua à éclairer la maison de son puissant phare mobile toute la nuit. De même que l'auto dans la cour.

Elle avait probablement une caméra video infrarouge qui faisait le tour de la maison. On pouvait le voir dans le noir. Et si on avait un détecteur thermique et on en avait probablement un, on pouvait voir son ombre rouge se déplacer dans la maison. À travers le toit, les plafonds, les planchers, les murs.

L'éclairage blanc était dès tout lors tout à fait inutile. Sauf comme moyen d'intimidation pour un suspect. L'oeil de Dieu flottant au-dessus des flots. Je te vois. Tu as été vu. Inutile de te sauver, de te cacher. La panique prend au suspect dont les mouvements deviennent erratiques et prévibles. Il n'arrive plus à se concentrer, ne peut plus penser, ne sait plus où il va et il se met à tourner en rond, à revenir sur ses pas. À se précipiter sur la lumière au sol qu'il essaie de fuir. Comme s'il voulait se jeter dans son cercle infernal.

Comme une sorte de trait de lumière, de lance lumineuse du ciel à la terre, servant à l'accrocher, l'embrocher du haut des airs comme un papillon sur une aiguille. Mais sans le toucher.  Tu auras beau te débattre. Tu as une aiguille dans le ventre qui te traverse de part en part.

Nous savons qui vous êtes, nous savons que vous êtes là, quoique vous fassiez nous ne vous perdrons jamais de vue.

Quant à l'auto, plus loin, elle éclairait quoi?

Monsieur Dickson les laissa éclairer la nuit au frais de l'État. De temps en temps, le phare blanc de l'hélico pénétrait une fenêtre, la transformait en porte de lumière passage des nouvelles naissances, des vivants et des morts, des esprits allant et venant, vitrail aveuglant dans le mur, s'étendait et allait jusqu'au bout de la pièce.  Faisait sur les meubles et avec leurs pattes des ombres noires expressionnistes allemandes, genre cabinet du docteur Caligari, Das Cabinet des Doktor Caligari sur tous les meubles qui s'étiraient et se dilataient.

Les éternels serviteurs de la LOI: Nous savons qu'il est là! Il a été déconcé par ses voisins, sa femme, ses enfants. Nous savons que vous êtes là. Il y a une sorcière ici. Il y a un nègre marron ici. Il y a un juif ici. Il y a un ennemi du peuple ici. Il y a un révisionniste de droite (ou de gauche) ici. Il y a un prisonnier évadé ici.

Seuls les moyens technologiques changeaient: les torches enflammées qui ont servi pendant des millénaires pour fouiller, chercher et incendier la maison avec tout ce qu'elle contenait, au besoin. Les fanals. Les lampes de poche. Et les phares aveuglants.

Au matin, d'autres Suburban noire vinrent les remplacer.

_ Horaire de 8 heures.

Il les aurait bien invité à déjeuner s'il avait été gentil.

L'hélico noire s'en alla au moment où une autre arrivait. Tout le jour, le soir, la nuit, elle ou ses soeurs jumelles, tournait dans le ciel autour de la maison. Difficile de fuir même si on en avait envie. D'un autre côté, on faisait tout pour terroriser une personne terrorisable pour qu'elle fasse par réflexe des choses insensées, comme fuir, ce qui permettrait de l'arrêter pour quelque chose. Car elle a quelque chose à cacher si elle fuit. C.Q.F.D.

Et, faute de mieux, on pensait l'empêcher de dormir. Comme monsieur Dickson aimait les trains, aimait voyager en train et qu'il avait dormi dans une maison proche d'une voix ferrée, il trouvait le son des trains apaisants. Et il y avait quelque du train dans le moteur et les pales de l'hélico ce qui l'apaisa. Il dormit comme une pierre mortuaire.

Cette activité démonstrative parfaitement stupide dans toute sa perfection avait été imaginée par quelqu'un. Budgété par un autre. Dans ce genre d'organisme, les heures, le personnel, les distances, l'équipement, le salaire, les primes, tout à un coût, un prix, se calcule, se trace sur une feuille, se signe, se décide, se signe encore.

Spécimen dirigeant qu'il aurait été fascinant d'ausculter. Que pensait-on qu'il allait faire: s'effondrer en larme et se moucher dans son chien. 

D'un autre côté, on aurait pu envoyer le SWAT sous un prétexte quelconque. Ils seraient entré de force et auraient tout cassé et l'aurait tué parce qu'on leur aurait dit qu'il était armé.

Il y aurait eu une enquête où les versions contradictoires auraient été notés sans émotion. Et 10 ans plus tard, on aurait peut-être concul à une erreur. Bien compréhensible dans les circonstances. Les erreurs sont toujours très compréhensible et les circonstances aussi.

Ho! La bêtise est contagieuse et l'obéissance aux ordres dangereuse. Multipliant le coefficient de bêtise (déjà néfaste et nuisible en soi) et ses possibilités de nuisances. On n'a pas fait encore l'histoire de la bêtise et de l'obéissance. Et de leur union sacrée dans les États, les organisations, les églises.

Il l'avait vu à la tv. Un artisan du village. Ce pauvre maquilleur de film d'horreur. Il montrait des photos de son talent sur son site internet. Et ayant l'ambition de faire lui-aussi des films avait mis en ligne quelques cours métrages d'horreur puisque c'était son métier. Et qu'il y a tout un public prêt à payer pour voir.

Comme ses oeuvres étaient à la disposition de tout esprit curieux sur la planète, quelques crétins d'Interpol, en Europe, tombèrent par hasard sur lui. Dans une scène, un monstre attaquait un enfant. Dans leurs petites têtes, clignotement: agression d'enfant. Pédophilie. Depuis le temps qu'on en cherche! On en trouve enfin! On en tient un!

Téléphone. Fax. Courriel.

Les carnassiers de la Bourse mettent le système financier à feu et à sang, ruinent des pays entiers. Ronron! Des millions de personnes. Ronron! D'autres millions perdent leur économie. Ronron! Des millions de chômeurs. Ronron! Perdent leur maison. Des familles à la rue! Avec des enfants! Ronron.

Mais pour un cinéaste amateur. Un danger potentiel pour la société.

On appelle du bout du monde le police provinciale. Qui, bien sûr, ne s'occupe pas de la corruption municipale provinciale ou locale et de la Mafia provinciale ou locale.

Ben non!

On aurait pu avoir un mandat ou demander à le rencontrer. On aurai pu.

Être poli. Lui poser des questions. Écouter ses réponses.

Mais on veut passer à la tv et dans les journaux. On veut se donner du frisson. S'il se débat. A une arme. Un show!

Et on a une agence et du personnel qui s'occupent à plein temps de recruter des pédophiles. Et une autre qui surveille les groupes d'étudiants arnarchistes.

Mais pas les banquiers.

On engage un agent double (sérieux!) (on a précisé ce fait dans le reportage) qui le contacte, dit vouloir pour lui et sa blonde (autre agent double) des maquillages pour l'Halloween.

Des maquillages et des costumes pour l'Holloween. Hého! Hého, en haut du mat! Baleine ou iceberg en vue?

On est déjà dans l'absurde. Car si, dans le pire des cas imaginables, on croyait vraiment qu'un enfant était endommagé actuellement, là, et qu'on devait le sauver, sans attendre, on aurait appelé le SWAT et défoncé les murs.

Mais on se rendait compte que c'était parti tout croche. On avait commencé l'enquête et rien ne concordait avec les normes, les tableaux cliniques. Mais quelque chose (de stupide) faisait qu'on était incapable désormais de renoncer à cette idée qui vous tourne et tourne dans la tête. Comme la majorité des idées stupides: spontanée. On ne sait pas ce qui nous a pris. Ou obsessive. On ne pouvait plus se les enlever de la tête.

Comme il n'est pas une vedette de so métier et n'a pas les finances pour cracher sur un petit contrat, il accepte. Il leur donne son adresse. Son atelier est à la maison. Ils ne trouvent pas. Il aurait dû se méfier. Ils ont déjà son numéro de téléphone. Dans le bottin et les pages jaunes d'Internet. Avec adresse et plan des rues avec Google Map. Mais ils disent ne pas trouver.

Finissent par arriver mais lui demandent de venir les rencontrer dehors. Ils sont pressés et préfèrent discuter dans la rue. Il aurait dû encore plus se méfier. Et une fois dans la rue, on l'arrête. Menotte. Fouille. Arme dans le dos. La rue se remplit d'autos de police. Qui n'ont jamais pensé allé faire un tour dans le quartier de qualité où habitent les grandes famille du crime organisé. Même les journalistes savent où ils sont.

Devant tous ses voisins. Pour le show. Pour la tv. On (pas la police, madame, c'est contre le code déontologique!) a appelé la tv.

Arrêté. Passe la nuit et prison. Accusation. Perversion de la jeunesse. On se croirait au XIX siècle. Ou inesthétisme. Agression contre le bon goût. Dans ce cas, il aurait fallu arrêter tous les architectes et les promoteurs immobiliers et les maires depuis les cinquante dernières années.

Crime d'offense au bon goût. Quand on laisse l'État, la police, les avocats, les juges et les tribunaux s'occuper du bon goût, déterminer ce qu'est le bon goût et punir ceux qu'ils estiment être des criminel d'habitude du kitch. Pourquoi pas l'église? Quand on sait que les censeurs moraliseux ont interdit Superman parce que sa cape rouge pouvait rendre agressif les enfants qui lisaient ses aventure. La crédulité des enfants est bien connu (c'est pour ça qu'il est conseillé de leur faire suivre des cours de religions dès le plus jeune âge) et voyant que leur idole vole, ils vont monter sur le toit pour s'envoler ou s'ils n'ont pas accès à un toit, essayer de s'envoler à partir d'une fenêtre. Et, Superman, c'est de la religion. Un culte paganiste. Un demi-dieu. Alors qu'il n'y a qu'un seul vrai Dieu. Et, Superman, c'est de la science-fiction qui traite de choses qui n'existent pas et ne peuvent exister (comme une dictature totalitaire embrigadant sa population dans des guerres) et l'étudiant troublé par ces lectures ne saura plus quelle est la véritable science. Des censeurs étant contre la cape rouge, le collant de danseuse portée avec un costume de bain (dont la vue pourrait troubler les jeunes filles et inciter les jeunes garçons à l'homosexualité.), les pouvoir paranormaux relevant du fantastique et de l'horreur s'ils ne sont pas codifié par l'Église. Jésus est mort sur la croix et est ressuscité 3 jours après et s'est sacrifié pour sauver l'humanité du péché originel causé par Ève qui  a mangé une pomme (ou une prune) de de l'arbre de la Connaisance du Bien et du Mal suite à une tentation de Satan déguis en Serpent. Un censeur proposa de dessiner des moteurs sur le dos de Superman ce qui justifierai le fait qu'il puisse voler. Ce à quoi on répondit qu'il n'existe pas de moteur adaptable au dos d'un individu, qu'on retombe ainsi dans la science-fiction si dommageable par son mélange sournois de science et de fiction. Il faudrait préciser dans les cases (ou les romans) par des notes en GROS CARACTÈRES où commence la science et où elle se termine et où débute la fiction. Tout ceci étant compliqué, il valait mieux interdire la BD. Et on ne parle pas du cas de Tarzan qui n'a pas d'emploi (Superman en a un dans son identité civile, il est journaliste) (mais de ce fait on semble approuver le fait qu'un individu puisse avoir une activité secrète et parallèle à la vie normale). Non seulement Tarzan est chômeur professionnel mais il vit avec des animaux dans la jungle. Et il se déplace continuellement à demi-nu, en costume de bain, ce qui risque d'exciter les jeunes filles. À partir du moment où on laisse les intellectuels de la police s'occuper d'art et de culture... 
Comme l'agression contre enfant n'a plus aucun sens, on s'acharne encore davantage à lui pour trouver quelque chose, une bibite. Pour justifier les moyens utilisés. Et le budget. On dépensera donc encore plus.

On déterminera que le crime de mauvais goût peut être communicatif chez des esprits non prévenus au risque de pervertir la jeunesse. Qui sait, ils peuvent tout à coup se mettre à chanter?

Il est peut-être communiste? Oh! C'est maintenant légal, quoique de mavais goût.On perquisitionne chez-lui. On saisit tout son matériel. C'est un maquilleur. Il fait aussi des prothèse de film. Bras, ect. Il a des pots de faux sang. Du sirop de maïs avec du colorant alimentaire cerise.

On découvre que ce n'est que ça, un maquilleur, qui fait des trucages.

Mais, il y a certainement autre chose. Puisqu'on ne trouve rien même si on est flic. C'est un signe évident qu'il y a quelque chose et que c'est bien caché. On appelle d'autres flics. Si à 10 on ne trouve pas, à 100 on trouvera. 2 neurones d'escagots multipliés par 100 font sans doute un génie chez les escargots.

On enquête évidamment sur lui. À ce moment, ou avant, et des tas de fois avant, on aurait dû se rendre compte qu'on avait fait une gaffe. Mettre le tout dans le bac des dossiers notés «plus tard». Ou dans la boite à recyclage «jamais». Et s'occuper des viaducs qui tombent.

Il aurait fallu avoir le courage de reconnaître son erreur. On ne serait certainement pas allé à demander pardon. Au risque d'être encore une fois la risée de tout le monde. On a sa fierté. La réputation du service, de l'uniforme. On va vous faire payer tout ça! Vous allez en baver d'avoir mis en péril la réputation du service, son intégrité. Rien de tout ça n'est votre faute mais c'est par vous que tout à commencé. Il faut bien que quelqu'un paye! On va donc se venger du fait de n'avoir rien trouvé, du fait qu'il n'y avait rien de trouver en vous exécutant publiquement. Moralement. Civilement. Par journaux et tribunaux interposés. À défaut d'autre chose. Comme dans les républiques de banades ou les démocraties populaire.

À la place, flicaille, avocasseux, jugeux se sentant une âme corporative décident de se donner pour mission de sauver l'oligarchie de leur secte et ses préceptes vertueux. La seule chose qui peut laver l'offense et l'opprobe, c'est un sacrifice humain au dieu de la connerie universelle, intemporelle et éternelle.

Et, on va procéder. Contre tout bon sens. Puisqu'on est dans l'absurde. Pas celui de Kafka, Ionesco, Dali, Dada qui font dans l'artistique mais dans l'absurde réel: nazi, communiste, khmers rouges, Inquisition.

On va donc le forcer à se défendre, bien sûr, la justice est une marchandise précieuse et hors de prix puisqu'elle est si rare. Sinon, on l'aplatira légalement. On a attendu 1 an entre l'arrestation et l'accusation. Et une autre année entre la mise en accusation et la farce du procès. On a le temps. On est payé pour vous pourrir la vie. Parce qu'il est inoffensif. Et qu'on ne risque pas de finir dans une ruelle avec des trous de balles dans le dos comme si on s'intéressait aux motards. Parce qu'on est lâches.

Rien que pour se défendre contre du vent, ça lui coûte 40,000$. Car s'il ne le fait pas, s'il n'est pas conseillé par des spécialistes, d'autres avocats qui vont le défendre contre des avocats, on va l'emberlificoter dans un tas de termes juridiques inventés pour piéger les innocents. Comme les pages de petits caractères illisibles (voulu) dans les contrats de carte de crédit ou de téléphone portable.

Et on lui faire croire qu'il peut aller en prison. Aura un dossier judiciare. Qui lui interdira de traverser les frontières US ou de prendre l'avion. Obligé d'emprunter de l'$. Vendre sa maison.

Et l'association des fonctionnaires satisfaits se regardent affectueusement dans un miroir.

Une petite histoire scandaleuse parce que connue mais combien d'autres qui n'attireront pas l'attention? Le système s'alimente, avale, digère. Et vous chie à la fin par en arrière.
Ici.

Eux, en haut, en bas, plus loin, préfèrent dépenser du fric gouvernemental pour... pour... difficile à savoir ce qui a germé sur la patate qui leur sert de cerveau.

Ici.

On est dans le grandiose. On a les moyens. On le montre. On le démontre. On est au niveau mondial. Pour le maquilleur, on était dans le cheap et mesquin. Le municipal. Le vestiaire d'école primaire.

Puisqu'on n'avait pas envie de le tuer...

Autant en profiter.

On était au jour. Les pensées sombres de la nuit cède la place au soleil du nouveau jour. Le vent était un peu frais mais à l'abris du vent, on pouvait ronronner comme un gros chat. L'hélicoptère continuait à tourner au-dessus de sa tête. La suburban de regarder la galerie. Tout le monde avait tout son temps, tout le temps du monde. Le clocher de l'église du village venait de sonner midi. Les cloches sonnaient bien et clair, signe de beau temps car il arrive qu'on ne les entende pas ou mal.

Monsieur Dickson s'installa sur la galerie. Dans sa chaise berceuse. Avec Les Mémoires de Saint Simon.

Une cannette de bière Guinness, des sandwichs au jambon/moutarde de Dijon.

Juste en face de la camionnette.

Ses occupants sortirent des sacs de papier avec le W doré (que venaient de leur apporter l'autre Suburban) et mangèrent eux-aussi.

Un grand loisir qui tout à coup succède à des occupations continuelles de tous les divers temps de la vie, forme un grand vide qui n'est pas aisé ni à supporter ni à remplir. Dans cet état l'ennui irrite et l'application dégoûte. Les amusements, on les dédaigne. Cet état ne peut être durable ; à la fin on cherche malgré soi à en sortir. Ce qui rappelle le moins tout ce qu'on a quitté et qui mêle quelque application légère à de l'amusement, c'est ce qui convient le mieux. De médiocres recherches de dates et de faits pris par éclaircissement dans les livres, d'autres sortes de faits qu'on a vus ou qu'on a sus d'original sont de ce genre, quand ces autres faits qu'on trouve en soi-même ont quelque pointe, quelque singularité, quelque concordance fugitive et qui peut mériter d'être sauvée de l'oubli. L'esprit y voltige quelque temps sans pouvoir se poser encore, jusqu'à ce que le besoin de se nourrir de quelque chose, contracté par une si longue habitude, devienne supérieur au dégoût général ; et que, par l'affaiblissement des premiers objets à mesure qu'ils s'éloignent, il saisisse au hasard la première chose qui se présente à lui. Un malade repousse bien des plats sans vouloir y goûter, et plusieurs autres encore dont il n'a fait que tâter et encore avec peine. L'esprit, languissant de vide, effleure ainsi bien des objets qui se présentent...
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8 mai 2012. État 1.2.3.4