HISTOIRES DE FANTÔMES

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HISTOIRES DE FANTÔMES.

Vers minuit, à la lueur de la chandelle, monsieur Henry Dickson, devant l'âtre où brûle des bûches d'érables et de vieux parchemins, se penche sur son écritoire. Tout est tranquille dans la grande maison, tout semble dormir et, soudain,
il y a ce bruit.

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31.5.12

104. HISTOIRE DE FANTÔMES

Henry Dickson


Lisait le journal gratuit du métro qui s'appelait Métro pour éviter qu'on l'oublie. Il y avait une petite nouvelle rapportée par un éditorialiste qui rappelait une nouvelle plus grosse mais pas si importante qu'il avait lu dans l'hebdo régional s'appellant Le Régional fourni gratuitement dans le Publi-Sac, sac de plastique contenant des brochures publicitaires de tout ce qu'il y avait de commerces (qui avait les moyens de publier dans ce sac) dans la région. Épiceries (surtout), grandes chaînes, quincaillerie, festival régional, ouplà!

On le retrouvait toutes les semaines pendus à votre poignée de porte.

On parlait du lock-out survenue à l'abattoir régional (cochons) qui donnait des jobs à près de 500 personnes. Ce qui n'est pas rien dans des endroits où on produit d'avantage de chômeurs - ils ont le droit de se reproduire- que de salariés.

Cette fois, ce n'est pas le syndicat qui demandait quelque chose mais les patrons. On voulait revenir sur le dernier contrat de travail, où le syndicat avait déjà fait des concessions, demandant ou exigeant plus de souplesse de la part des travailleurs.

Le mot souplesse dans la bouche d'un patron a la même signification que dans celle d'un voyeur sadique devant une ballerine masochiste de 10 ans.

Baisse de leur salaire et condition de travail pour...

Explication: que l'entreprise soit plus concurrentielle dans l'environnement de travail moderne mondialisé. Fin de l'explication.

On ne demandait pas des conditions de travail similaire à celles des travailleurs Chinois (vivant sous une dictature communiste ayant succédé à un empire millénaire sans grand changement) ou au beau temps de la Révolution Industrielle lorsque le patronat a découvert en salivant l'esclavage modernisé sous forme de millions de pauvres campagnards à exploiter. Et bien moins cher que pour l'escalavage des nègres, d'ailleurs interdit car devenu trop coûteux.

Un nègre ou sa négresse était une propriété ce qu'on trouve scandaleux avec nos mentalité sensibles modernes mais ce bien il fallait en prendre soin, le nourrir. Ne pas trop l'endommager. Mais rien ne vous obligeait à faire ainsi avec les travailleurs salariés. Ils étaient «libres». Il suffisait de faire semblant de les payer et de les laisser retourner à leurs taudis. Quand ils avaient assez faim, ils revenaient supplier qu'on les embaûche.

Cette nostalgie virale est resté dans l'esprit des générations d'entrepreneurs souvants qui soupirent en rêvassant à cette époque bénie.

C'est ainsi que se sont bâtis des empires financiers comme s'en étaient bâtis d'autres pendant les millénaires de l'esclavage ancien.

Les actuels champions de la morale et des droits de l'homme ont kidnappé 100 millions d'Africains en les condamnant au travaux forcés pour le reste de leur jour en les fouettant s'ils manquaient de motivation ou les torturant s'ils essayaient de s'enfuir.

Et c'est ainsi que les empereurs financiers régnaient dans leurs immenses châteaux de sucre d'orge sur des camps de concentration où étaient libre de se faire arracher un bras n'importe quel enfant.

Bref, les patrons demandait. Et comme on prenait trop de temps pour étudier leurs demandes, on a foutu tout le monde dehors.

Pour augmenter les moyens de pression, on annonça qu'on était en pourparler avec l'ambassade du Pakistan pour faire venir un cargo pleins de travailleurs bien contents de faire le même job pour rien ou presque rien. Ce qui était bien moins que ce que toucherait les ex-travailleurs lorsqu'ils accepteraient de revenir ramper à l'usine à viande.

Le député local avertit le ministre du Travail qui ne voulait pas se mêler des affaires internes des entreprise (il était pro capitaliste) mais le ministre de l'Immigration et celui des Affaires Étrangères bondirent de leur lazy-boy en affirmant que ce n'était pas aux entreprises d'entreprendre des pourparlers avec une puissance étrangères.

La vision de centaines de petits Pakistanais venant envahir les villages des environs rendit furieux quelques résidents qui commencèrent à envoyer des oeufs puis de vieux bidons de peintures dans les fenêtres des cadres de l'entreprises qui comprirent qu'ils avaient fait quelques erreurs de communication.

On engagea donc une entreprise de relation publique. Il fallait au plus vite trouver le mensonge adéquat.

Ils allèrent voir les maires et leur démontrèrent avec Photo-Shop et projeteur et de jolis graphique en couleur l'importance de l'entreprise dans leur communauté. Les emplois directs et indirects qu'ils repésentaient. Les matériaux qu'ils achetaient. Les taxes qu'ils payaient. Toutes ces choses qu'ils ne feraient plus si l'entreprise était délocalisée (déménageait) dans le comté voisin parce qu'on y trouverait un environnement plus serain et plus propice aux entreprises.

L'entreprise faisait des profits avait affirmé le journaliste local ce qui était un intrusion dans leur vie privée mais ils en feraient moins plus le temps passerait à cause de la (mystérieuse concurrence) étrangère et ils n'étaient pas aussi gros que le chiffre avancé par le journaliste et qui l'avait scandalisé.

Si on tenait compte des dépenses dont les salaires. Et des taxes que la municipalité où était implantée l'usine perdraient.

Et si on demandait des coupes de 25% dans les salaires des employés (10% lors de la demande précédente), les cadres et les patrons ne pensaient pas réduire les leurs ayant conscience de mériter de la nation et de la porcherie. Même si, selon eux, la survie de l'entreprise était en jeu. Si sacrifice, il devait y avoir, il ne pouvait provenir que du personnel. Eux ayant déjà fait tous les sacrifices possibles en ouvrant leur coeur au public.

L'animateur radio local après avoir été invité chez le patron commença sa semaine en aboyant comme ile le faisait toujours, laissant croire que les travailleurs étaient des gâtés pourris, des paresseux et que si on les payait c'était déjà trop.

Il finit dans la rivière après que sa Jeep Wrangler ait fait une embardée de nuit. Les chemins sont traîtres dans ces environnements primitifs.

Après des mois sans salaire, n'ayant pas droit à l'Assurance Chômage parce que ce n'était pas une véritable perte d'emploi puisque comme des enfants immatures, vicieux, indisciplinés et désobéissants, ils étaient en quelque sorte responsables de leur propre malheur, refusant d'obéir aux sages directive du patronat.

On comptait donc les avoir à l'usure. Et comme il n'y a pas de morale dans la vie, on réussit. Leurs épouses les convainquirent de marcher sur leur orgueil ce qui est plus pratique quand on rampe.

Donc, après avoir épuisé leurs économies et emprunté pour survivre, hypothéqué ou réhypothéqué leurs maisons, ils revinrent travailler dans leur enfer privé.

Une sorte de gigantesque réfrigérérateur (pour éviter la contamination) (la viande pue rapidement) où ils devaient travailler debout toute la journée dans le froid, le sang et l'humidité. La puanteur de la viande pourrie (la viande se contamine facilement). Les cris consants des bêtes terrorisées ou souffrantes - le cochon a un son particulier quand il souffre qui tient du sifflement et du coincement - qui arrivent par camion remorque entier. Parquées par étages comme au temps de bateaux négriers. Bêtes que l'on faisait descendre le plus rapidement possible le long des rampes et des corrals, que l'on parquait, piquait au dart électrique, pour accélérer le mouvement, elles allailent mourir dans un instant mais ce n'était pas assez vite. Le tri. Et que l'on dirigeait ensuite pour leur exécution. Attache des châines à leurs pieds. Suspension et égorgement afin de recueillir tous leur sang (boudin). Déplacement des dépouilles agonisées sur les rails tojours pendues à leurs pieds. Chaque chirurgien avait son rôle dans la transformation du corps en carcasse. Décapitation, ouverture, éviscération, sciage en 2.

À chacune de ses étapes, la bête rapetissait et avait moins l'apparence de ce qu'elle avait été. Jusqu'à ce qu'elle se retrouve sur le ruban infini de la chaine de démontage où on débitait les quartier.

Et, finalement, on coupait les cuisses en jambons puis en tranches fines que l'on emballait sous vide. Sous formes rondes ou carrées. Certains amateurs de sandwichs au jambon préférant des tranches rondes ou carrées.

On tuait, équarissait et débitait 24 heures par jour, 7 jours par semaine. Et où on se trouve, on entendait les cris de terreur du cochon que la lame commence à égorger.

La joie de vivre.

On apprit peu de temps après par un autre journaliste bavard de la section financière d'un quotidien que l'abattoir faisait un gros profit et en ferait d'encore plus juteux cette année. Et les patrons qui disaient il y a peu avoir eu peur de la fermeture et de la faillite étaient cette fois joyeux et vantaient leur bonne gestion.

Un journal syndicaliste fit le calcul inverse et découvrit que ces chiffres miraculeux correspondaient aux salaires non versés pendant cette demi-année et aux diminutions de salaire s'en suivait.

Et que pour leur bonne gestion, les cadres et les patrons s'étaiet voté des primes et des bonus au rendement correspondant à leur niveau de responsabilité. Équivalant à 25% de leur salaire déjà 10 fois plus élevé que l'employé de base qui travaillait toute sa vie dans des bottes de caoutchouc les pieds dans le sang.

Ils invitèrent les actionnaires et les maires et les préfets qui les avaient appuyé au cours de cette épreuve à partager leur bonheur.

Et tout le monde partagea leur bonheur, y compris les députés locaux (provinciaux et fédéraux) et le ministre du Travail.

Le lendemain, on retrouva les 10 cadres, le sous-directeur et le directeur pendu par des côtes à des crochets de bouchers dans l'abattoir.

Les plus chanceux avaient été tués avant au pistolet Hess à ressort.

Une pointe de métal en forme de champignon est envoyée par air comprimé sous le principe du pistolet à clous. La pointe pénètre les os du crâne de la victime, entre dans la boite crânienne et un ressort la ramène instantanément dans le canon.

La pointe dans son voyage d'aller et retour, endommage irrémédiablement le cerveau. L’onde de choc plus large que le tunnel dans la matière cérébrale détruit les centres nerveux en augmentant la pression intracrânienne.

La victime  ne meurt pas mais perd instanément conscience. Ce qui a fait conclure que c'est une méthode humaine d'abattage des animaux, des vieillards, des handicapés, des infirmes et des prisonniers.
Du point de vue économique, comme l’influx nerveux provenant de certains centres primitifs du cerveau situés plus profondément et non touchés par la pointe, demeure, le coeur continue de fonctionner et de battre, sorte de pompe faisant circuler le sang, ce qui facilite la saignée ou l’exsanguination au site d'égorgement.

La victime suspendue par les pieds laisse involontairement s'écouler par le principe de gravité son sang qui est recueilli dans un récipient adéquat.
Autrefois, dans les abattoirs de campagne ou chez le fermier, on procédait à bras d’homme, par coups de masse de fer sur le crâne de l’animal jusqu’à ce qu’il tombe de lui-même.
Et on égorgeait au couteau les animaux dont on avait besoin du sang comme le porc ou le mouton. Rien ne se perdait.
Du point de vue théologique et religieux, cette méthode permettait de respecter les rites sévères de certaines sectes primitives qui interdisent à leurs adeptes d'ingérer toute viande d'animal non saigné adéquatement puisqu'ils doivent avoir pleine conscience de leur sacrifice. Ou quelque chos du genre.


Certains affirment que ces rites sont encore observés dans les nations modernes sans trop en informer les amis des animaux. Le principe supposé étant que le sang et la viande ne doivent pas être p.lus être en contact ou mélangé ce qui est tout à fait absurde puisqu'il ne peut y avoir de viande dépourvu de sang et il reste toujours donc du sang dans la viande sinon elle serait sèche inmangeable. On dira donc: tout ce trouble pour rien ou si peu. Mais comme tous les illuminés, ces fanatiques tiennent mordicus à leur phantasmes.
Du point de vue poétique, on appelle l'utilisation de la masse ou du pistolet à ressort: étourdir l'animal.


En quels mots ces choses là sont dites. Qu' en termes galants ces choses-là sont mises aurait dit le Misanthrope de Molière.

Du point de vue théoloqique, étourdir l’animal avant de l’égorger à coups de masse ou au pistolet à ressort est considéré comme un innovation dangereuse et impie et est encore interdit par les rabbins les plus dogmatiques. Tandis que les plus accomodants acceptent que l'animal soit étourdi à coups de masse ou de pistolet à air pourvu qu'il ne meure pas. Ce qui permet de l'égorger car le sang doit étre expulsé de l'animal ce qui exige que son coeur continuer à battre. Les fanatiques cinglés et les cinglés accomodants sont aussi demeurés les uns que les autres et restent d'accord.


Les rabbins hantent les abattoirs afin de surveiller l'agonie des animaux qui ne peuvent mourir que conformément aux directives Bibliques. Et l'État les laisse faire. Sinon, les sorciers Juifs refusent de donner aux produits de ces abattoirs la certification Kasher. Sorte de permis (payé par les abattoirs) dont le logo est imprimé sur toutes les boites et amballages de produits qui ne contiennent pas nécessairement de la viande. Partageant pour une fois l’avis des prêtres et sorciers musulmans qui donnent au même produit la certification Hallal. Comme il y a de plus en plus d'immigrés musulmans on ne semble pas voir le jour où ces rites païens primitifs cesseront.
En ce qui concerne le porc comme il est interdit aux adeptes des sectes Juives et Musulmanes d'en manger, on ne pratique l'étourdissement que pour faciliter l'écoulement du sang car le sang recueilli sera transformé en boudin très apprécié des gastronomes.


*


MORTS. 10


Cause de la mort: Anciennes pratiques Germaniques ou Scandinaves parfois utilisées par les Nazis, par exemple lors de la mise à mort de l'amiral Wilhelm Canaris de l'Abwehr.

29.5.12

103. UNE FEMME A T-ELLE UNE ÂME? SI ELLE N'EN A PAS A T-ELLE LE DROIT DE VIVRE? ET DOIT-ON LA TUER? ET SI ON DOIT LA TUER, EST-CE QU'ON DOIT ABSOLUMENT LA FAIRE SOUFFRIR?

Henry Dickson

Observait la faune et la flore du parc

ET ELLES

Assis sur son banc, il observait aussi les femmes.

Qui étaient plus amusantes à regarder que les oiseaux ou les rats à fourrure. Ou les ivrognes et les gangs de rue dans le fond.

On aurait dit que chacune s'était donné la mission d'étonner le monde ou, plus modestement, de décorer la parc. Une sorte de concours publicisé nulle part mais dont chacune était seule à en avoir entendu parler. Pour, finalement, arriver de partout colorées et parfumées.

D'ajouter à la Nature qui avait souvent tendance à se relâcher faisant trop dans la verdure. Vert. Vert foncé. Vert pâle. Pire. Brun. Brun foncé. Brun pâle.

Si la Nature s'étaient défoulées avec les insectes très colorés et des formes savamment imaginées, plus la bête grossissait plus elle devenait flemmarde devant la surface à couvrir et se contentait de tons neutres.

C'est alors que les femmes entrent en jeu. Formes, couleurs, tons, comme si elles étaient de gigantesques insectes ou cousines des papillons. Mais leurs corps n'étaient pas seulement fait de tissus, il contenait aussi leurs formes personnelles si particulières et si intéressantes à observer pour un homme. Prouvant qu'elles étaient d'une autre espèce prodigieusement intéressante. Autre que celle des écureuils et des oiseaux. Ou des fleurs qu'elles imitent intensément.

Mais aussi des hommes.

Dont la fonction principale consistait à regarder. Et, s'ils étaient jeunes, à songer à la scène la plus humliante de leur vie scolaire qui n'en manquaient pas afin d'éviter une érection.

Formes qui faisaient tout leur possible pour émerger des peaux et carapaces de tissus protectrice de toutes les nuances, textures et transparences.

Et qui dès qu'il y avait assez de lumière et de soleil et de chaleur après l'automne et l'hiver interminable commençaient immédiatement à se dévêtir en public. Les robes et les jupes montant sans cesse. Et les décolletés et les bras et les épaules et les tailles devenant de plus en plus intéressants. Vastes et profonds. Et elles se penchaient sans cesse pour offrir au monde un moment de leur intimité.

Et elles bougeaient en plus. De leur danse si particulière. Communiquée à tout leur corps aquatique. Comme s'il leur était impossible de respirer ou de déplacer un doigt sans que la main ne se mette à valser.

Et si la loi et la coutume n'avait pas été si tatillonne, beaucoup se seraient rapidement promenées nues comme le papillon éclos de son cocon. Lui-même étant une ex-chenille kamikaze. Peut-être pas toutes nues, faisant attendre ce plaisir, sachant jouer en experte de ce qu'on montre, laisse deviner, suggère, mais juste assez pour faire ressurgir de leurs tombes les ex-policiers des brigades de la moralité et la succession de prédicateurs enragés vouant aux gémonies les femmes pécheresses, pire, les femmes pécheresses scandaleuses coupables de corruption des moeurs.

Et en plus, si on s'en approchait d'elles ou si elles s'approchaient de vous, elles sentaient bon.

Et elles avaient de beaux yeux et un magnifique sourire.

Elles étaient la meilleure preuve que Dieu existait.

PENDANT CE TEMPS


Le savant comme tous les savants du monde étaint très méticuleux.

La procédure devait être suivi. Le protocole expérimental respecté. Il manquait d'objets d'étude et cherchait ses échantillons.

Pour ses expériences, il avait besoin de spécimens authentiques. Comme ils étaient fragiles, il devait les manipuler avec soin. Il faudrait les suivre, les attraper, les capturer, les ramener intacts dans son laboratoire pour les mesurer, les peser, les photographier, les numéroter.


Tenir ses dossiers à jour sans secrétaire (faute de subvention) était difficile. Mais il était soigneux, qualité indispensable à un homme de science. Sinon ses expériences auraient été sans valeur.

Et il notait tout. Les paramêtres et les graphiques, les mouvements de ses aiguilles. Sa plus grande peur était de se tromper.

Dans son laboratoire, il avait installé une sorte d'aquarium de plexiglas rransparent au format d'un cercueil qui était son éprouvette. Et, à l'intérieur, il y avait son spécimen fraîchement ceuilli.

Une femme.

Il l'avait endormie, dévêtue, pesée.

Il notait.

Après avoir fermé le couvercle de la tombe de verre, il pesa sur divers boutons colorés mettant en branle le processus.

Dans quelques secondes, la tombe serait vidée de son air. Et le spécimen mourrait.

Afin de l'endormir, il avait utilisé une substance se dissolvant dans l'eau qui se métabolisait facilement et n'ajouterait rien à sa masse corporelle.

Elle dormait et ne se rendit pas compte qu'elle mourut. Le passage entre le sommeil et la mort se fit si imperceptiblement que le savant dû regarder ses cadrans afin de vérifier ses signes vitaux.

Le plus gros du travail était fait: capture, insensibiliasation, retour au laboratoire. Il restait le plus délicat.

Connaissant son poid avant la mort, il allait la peser encore une fois pour connaître son poid après la mort.

Avec le temps, ses méthodes s'étaient perfectionnées et il avait incorporé la balance à sa cage de verre pour spécimen. Il connaissait donc son poids avant et toutes les variations qui suivraient jusqu'à la mort et, ensuite, après la mort.

Il fallait être rapide et précis. Car le processus de déconposition - il l'avait remarqué- est très rapide. Perte de liquide, d'eau, de substance, modifications corporelles dont il ne fallait pas tenir compte car elles fausseraient ses calculs. Il ne fallait tenir compte que des chiffres résultant de la mort immédiate. Lorsque le pouls s'arrête, le coeur cesse de fonctionner, l'encéphalogramme devient plat. Lorsque l'écran réunissant tous les signes vitaux ne monterait plus qu'une ligne plate et infinie. En plus d'un bourdonnement agressif.

Ces appareils avaient été prévus pour prévenir les opérateurs lorsque l'état de santé du patient se détériorait, ce qui était considéré comme une anomalie à rectifier le plus rapidement possible d'où le signal d'urgence agressif.

Mais pour lui qui s'en servait dans un sens tout à fait inverse, la mort était nécessaire et bienvenue. Une caractéristique recherchée. Qu'on la lui signale une fois était pratique mais pas qu'on le fasse indéfiniment.

Il n'avait pas pu modifier ces appareils n'ayant pas les connaissances suffisantes, il pouvait en essayant les endommager. Un signal bref lui aurait suffi et il souffrait la torture en entendant ce son pénible et agressif. Et interminable. Il ne pouvait que débrancher l'appareil de la prise de courant pour retrouver la paix et la sérénité si nécessaire au chercheur. Mais à ce moment, il n'avait plus besoin des appareils. Quelques secondes lui suffisait.

Il nota donc le poid. Avant. Après la mort.

Sur le dossier, il y avait le nom de la femme capturée, son âge, la date de sa récolte. Vérifiée sur ses papiers d'indentité.

Il rangea le dossier dans le classeur mural. Chaque chemise de dossier avait ses languettes colorées selon l'année et le mois.

Il aimait regarder le bel assemblage que faisaient tous ces dossiers réunis, ceci le rassurait sur la bonne marche des choses et l'ordre du monde.

Ceci l'apaisait.

Il avait introduit les paramètres dans l'ordinateur et en une fraction de seconde, la machine intellegente lui donna les graphiques et les courbes nécesaires.

Il avait beau répéter sans cesse l'expérience qui devenait néanmoins de plus en plus raffinée au fur et à mesure qu'il perfectionnait ses méthodes, il arrivait toujours au même résultat.

Contrariant les traités anciens.

Beaucoup de chercheurs dès que les méthodes scientifiques se raffinèrent suffisamment à la fin du XIX siècle avaient poursuivi le même rêve ancien.

Mesurer l'esprit. Peser l'âme.

On continua avec plus d'intensité dans les périodes de guerre qui offre à la science tant de spécimens vivants qui n'intéressent plus personne. Et au cours de la dernière guerre, dans les camps de concentration, on poursuivi ces expériences. Le nombre de cobays étant quasi infini. Et ils étaient là de toute façon pour mourir.

Eut, au moins auraient la chance de mourir en douceur, élément indispensable de l'expérience, tout traumatisme pouvant fausser les donner. Mais dans d'autres laboratoires, on s'intéressait à la vie et à la souffrance, ce qui faisait des derniers instants des patients un enfer.

Non qu'il y eut une bonne science et une mauvaise, de bons docteurs et des méchants mais la science a de nombreux pères tous à la recherche de la vérité cachée dans la Nature. Tous des gens passionnés guidé par un idéal des plus élevé. N'acceptant aucune compromission. Certaines expériences provoquant inévitablement la mort, comme effet secondaire. Et certains protocoles pouvant être éprouvant ou même douloureux pour l'être vivant qui les subit. Mais c'était nécessaire. Les sentiments étaient exclus car pouvant fausser les résultats.

21 grammes.

C'est le poids de l'âme tel que calculé par les plus grands esprits.

Il n'allait pas mettre en doute leur sérieux. Mais ses calculs soigneux et répété un grand nombre de fois corroboraient, le résultat était faux.

Il avait beau peser les femmes avant et après leurs décès, décès survenus dans les circonstances les plus adéquates, il n'y avait aucune variation.

Par la suite, lorsque le processus de rigification et de corruption commençait les chiffres variraient. Mais ce n'était pas la quantité de liquide qui s'évaporait ou suintait ou s'échappait des sphincters qui l'intéressait. Ceci avait été calculé maintes et maintes fois selon les climats, l'altitude, la gravité.

Il fallait bien se rendre compte, quelle que soit la femme utilisée, le résultat était le même. Malgré des différence de grandeur, de poid, de masse corporelle, de tissus adipeux, l'âge, la race.

Aucune variation.

Mais les variations pouvaient se produre sur un plus grand nombre de spécimens. Il ne se laisserait pas abattre par la fatalité.

Le résultat provisoire actuel était terrible et effarant mais en bon scientifique, il se devait de l'accepter. Il faut rendre compte de la nature et de ses mystères sans préjugés.

Le résultat actuel.

Les femmes n'ont pas d'âmes.

Il avait testé 30 femmes et aucune n'avait d'âme.

Quel serait le nombre de candidates nécessaires pour pouvoir affirmer, preuve scientifique à l'appuis, qu'on se retrouve devant une vérité nouvelle.

Sans doute difficile à supporter. Mais il était un esprit scientifique neutre et sans préjugé. Il acceptait la vérité de ses méthodes et de ses instruments.

Les calculs ne mentaient pas.

Il n'avait pas à sa disposition les millions de cobayes des expérimentateurs Allemands, Russes ou Japonais. Même les chercheurs des USA s'étaient laissés aller à chercher du côté de la médecine noire ou de la science sombre et obscure. Par amour de la vérité. Terribe e fatal destin que de faire avouer la nature et de la fouiller malgré elle pour découvrir ses secrets.

Combien de femmes lui faudrait-il pour mener à terme ses expériences? Il avait toute la ville comme vivier et couvoir.

50.

Plus serait le mieux. Mais elles n'étaient pas si facile à attraper. Quoique beaucoup du fait de leur éducation étaient dociles et confiantes toute prêtes à s'abandonner dans les bras de n'importe quel homme comme toute femelle du monde vivant. Instinctivement, elles se jetaient dans les plus communs des pièges. Car il leur fallait assurer le destin de leur race et de leur espèce, procréer. Et c'était tout à fait contraire à toute doctrine de prudence. Car elles n'étaient que des instruments au service d'une cause plus grandiose que leur éphémère existence. L'éternité de l'espèce et les quelques souffles d'un individu. Et même ce mot était une illusion. Et la nature et l'instinct de leur race les poussaient vers leur destin. Qu'un certain nombre ou la majorité périsse ce faisant ceci ne comptait pas pourvu qu'il y ait suffisamment de naissances auprès des survivantes. L'ADN de leur loitain ancêtre pourrait survivre une génération d'existence de plus.

Il lui fallait des machines plus précises.

50.

Ce serait suffisant.

*

MORTS: 30

Sexe: Féminin

Cause de la mort: Suffocation.

*

2 juin 2012. État 1



28.5.12

102. SAVEZ-VOUS VRAIMENT D'OÙ VIENT VOTRE VERNIS À ONGLE ? CHEZ VROUM NATURE, NOUS LE SAVONS. NOUS FABRIQUONS LES ROUGES LES PLUS PURS ET NATURELLES DE LA PLANÈTE. NOS SAVANTS PARCOURENT LE MONDE À LA RECHERCHE DES INGRÉDIENTS LES PLUS PURS ET LES PLUS NATURELS. HIMALAYA. HAUTES TERRES D'ÉCOSSE, CAP HORN, POINT DE RENCONTRE DES OCÉANS ANTARCTIQUE ET PACIFIQUE. LA PURETÉ N'A PAS DE PRIX. MAIS C’EST PARCE QUE VOUS LE VALEZ BIEN ET QUE VOUS EN AVEZ LES MOYENS

Henry Dickson

Assis sur un banc du parc regardait les goélands, les pigeons et les écureuils.

Les uns amateurs de sandwichs et les autres de peanuts dont ils s'emplissaient les bajoues presque à exploser pour aller les enterrer ici et là afin de se faire des réserves pour l'hiver. Comme ils étaient aussi travailleurs, prévoyants que sans cervelle, ils oubliaient très vite où étaient ces provisions et il leur en fallait bientôt d'autres. Comme des travailleurs japonais adeptes du Karoshi, ils ne cessaient donc d'aller et venir pour gagner leur subsistance, faire des économies et les enterrer et les oublier.

Jusqu'à ce qu'un chat décide de les mettre définitivement à la retraite. Et de les transformer en chat. Leurs exercices constant les ayant rendu très appétissants.

Une affiche indiquait qu'il ne fallait pas nourrir les animaux ni les pauvres.

Mais on avait enlevé depuis longtemps celle interdisant aux Chinois, Noirs ou Juifs d'infecter le parc. On était moderne et il suffisait pour avoir le droit de rester ici de ne pas avoir l'air pauvre. Ou de ne pas les attirer en leur donnant à manger.

De même interdit de donner de l'$ aux mêmes pauvres au cas où ils cesseraient de l'être. On leur enlèverait ainsi toute raison morale et incitation organique (gargouillement d'estomac) de travailler et d'occuper un emploi rentable destiné à enrichir un patron méritant.

Mais personne n'observait le règlement pour les animaux. Quoiqu'on était plus respectueux de la loi en ce qui concernait l'alimentation des pauvres.

Et on ne leur donnait pas directement à manger. Et aucun retraité n'aurait emmené son sac de chips pour s'en mettre entre les 2 lèvres et attendre qu'un pauvre fasse comme son écureuil préféré et presque apprivoisé et vienne grimper sur lui pour le chercher. Brave pauvre! Bon bon pauvre! On n'aurait pas toléré un tel manque de savoir vivre de leur part.

Et si rares étaient ceux qui leur faisaient la leçon, plus nombreux étaient ceux qui les regardaient d'un air suspicieux comme un père donnant avec réticence, sa permission à sa fille adolescente qui avait tout le temps l'air d'être nue même avec un chandail à longues manches et col roulé, d'aller danser avec un voyou mal habillé, pas rasé, à peine lavé, même s'il portait sur lui une quantité de vêtements 2 fois supérieures à sa fille, drogué et ivre qui la mettrait probablement enceinte avec une maladie vénérienne le premier soir.


La plupart donnait simplement comme on offre sa taxe au gouvernement: pour avoir la paix. Ne pas le faire pouvant vous attirer des ennuis. Non que les pauvres mandiants étaient plus dangereux que les pauvres voyous ordinaires qui ne mandiaient pas mais on ne sait jamais.

Et on n'aimait pas qu'ils aillent boire à nos frais.

Et la police aimait encore moins les voir boire publiquement (quoique avec discrétion) et vider une bouteille de vin ou une grosse méga bouteille de bière au goulot même si elle était timidement cachée dans un sac de papier brun.

Aussitôt que ceci se passait, aussi vite qu'un touriste déballe son sanwich du Saran Wrap et le sort de son sac de plastique ou de papier comme pour attirer les goélands; v'là les flics qui se pointent attirés par l'odeur.

Un pauvre qui a l'air pauvre boit en public.

Selon l'humeur du jour, ils donnaient une contravention ou un avertissement pour flanage puis devant l'oenophile, vidaient par terre sa bouteille qu'il avait mis quelques heures à se payer. Ce moment de joie et d'humiliation publique faisait leur journée. Et ils repartaient en riant. Faisant semblant de ne pas voir les jeunes Portoricains (jeunes, nombreux, en forme, probablement armés) vendant de la drogue ou des missels dans le fond du parc.

Et toute sortes de pauvres arrivaient de toute la province. La plus grande ville en avait donc le plus grand nombre. Comme si c'était un concours. Gagnez un pauvre! % normal compte tenu de sa population. Parce qu'il leur semblait un peu plus normal ou un peu moins anormal d'être pauvre quand on est nombreux. On attire moins l'attention. On finit par faire parti du décor. Plus besoin de se cacher.

Les gens des villes se résignaient ou deviennent immunisés et perdent leur allergie et font comme s'ils ne les voyaient pas ou comme s'ils étaient invisibles. Peu importe comment on les appelle. 

Et, ici, comme partout dans le monde, on créait sans cesse de nouveaux pauvres. Mis bas ou vêlés par d'autres pauvres, de génération en génération, ou tombés de haut. Et on pouvait tomber sacrément vite et raide. Le crédit facile, l'alcool, la drogue, le jeu ou la finance locale ou internationale qui avait ce don merveilleux de ruiner scientifiquement les gens.

Parmi les ivrognes et mandiants du parc, il y avait aussi les ex-pensionnaires des asiles psychiâtriques qu'on avait jeté à la rue par esprit médical, social, politique et comptable. Qu'on reconnaissait parce qu'ils parlaient à Jésus ou Satan selon l'heure du jour.

Il y avait aussi d'anciens militaires qui avaient difficilement vécu leur retour à la vie civile ou mal supporté leur ancienne vie.

Mais personne n'est intéressé à ces anciens jeunes. Interminablement vieux. Il ne sert à rien qu'ils ressassent leur passé au risque de décourager les vocations. Car si on n'a plus besoin de vieux militaires, on a toujours besoin de nouvelles recrues.

Heureusement, comme ils répètent tout le temps la même chose, personne ne les écoute.

Et les jeunes qui pensent que c'est un métier d'avenir sont aussi énergiques, naïfs et stupides qu'eux à leur âge et, eux-mêmes, au même âge, n'auraient écouté personne les déconseillant d'être suicidaires. Ou de tuer des étrangers.

Et il est donc tout à fait normal qu'on fasse comme s'ils n'étaient pas là ce qui faisait qu'ils devenaient encore plus déprimés. Et comme les ex-fous. ils finissent par se parler tout seul.

Et ils se mettent à boire pour ne plus être là pendant quelque heures de la journée. Ou à se droguer pour être exister encore moins. Et, heureusement, le commerce légal ou non est toujours prêt à leur fournir tout ce dont ils ont besoin.

Mais ils ne boivent pas tous. Ou pas tout le temps. On oublie facilement que ce sont des tueurs professionnels ou que c'en était. Et, après tout, c'est mieux qu'ils boivent pour la santé publique (en perdant la leur par la même occasion) que de faire comme Timothy Mc Veigh et fasse sauter un immeuble en mettant en pratique leurs anciennes connaissances.

Ou Scott Evans Dekraai, John Allen Muhammad ou le caporal Denis Lortie.

Ou Napoléon et Adolf Hitler.

Ou Francisco Paulino Hermenegildo Teódulo Franco y Bahamonde, Lee Harvey Oswald,  Augusto José Ramón Pinochet Ugarte, Idi Awo-Ongo Angoo Amin Dada Oumee.

Ou finir dans une cheminée.

On préférerait même qu'ils se suicident. Après tout, des tas de gens le font. Pourquoi pas faire comme eux? Et s'ils leur faut tuer quelqu'un pour se venger, pourquoi pas eux-mêmes?
Certains, au lieu de mitrailler les gens dans la rue ou à l'Assemblée Nationale ou de faire sauter des immeubles font du chantage sentimental et prétendent que l'État leur doit quelque chose pour le sacrifice de leurs jeunesse ou de leur santé ou de leur cerveau ou de leurs amis.

Ou pour avoir tué les ennemis de cet État autant que faire se pouvait. Et pour eux, un meurtre ou plusieurs, ça vaut plus qu'une solde et une lettre de recommendation pour un futur employeur.

Mais le temps a passé, les anciens ennemis sont devenus alliés et partenaires commerciaux et on trouve déplaisant ce rappel constant à des époques sombres que tous veulent oublier.

Pire, non seulement ils ne veulent plus oublier mais attendent en retour quelque chose de l'État pour qui ils ont servi de chairs à canon. Comme des chatons implorant qu'on trouvre l'ouvre-boite.

Une pension ou des soins médicaux. Une chaise roulante électrique. Tout ça coûte cher et il vaut mieux un canon neuf que de laisser traîner indéfiniment un vieillard inutile et déprimant. Combien de vieux pour un avion de chasse de 100 millions?

On fait comme au bon vieux temps du général Jorge Rafael Videla en Argentine. Comme pour les étudiants gauchistes. On les met dans un sac pour les jeter dans la mer du haut d'un hélicoptère. 30 du coup. En leur ouvrant le ventre avant de les jeter pour qu'ils ne gonflent pas ce qui les ferait remonter à la surface si le poid qui leste leurs pieds glisse. Autre avantage, ça attire les requins qui vont les bouffer.
Ils n'avaient qu'à mourir jeunes en héros au combat.

On aurait été fier d'eux.

Pas longtemps.

Mais fier. Et les politiciens du moment aurait fait de beaux discours écrits par d'autres.

Mais tout le monde aurait été content le temps que ça aurait duré. Une journée par an. Quand on a des sentiments en lots lors du Jour du Souvenir. 11 novembre.

Ou une heure.

Une belle cérémonie et hop! On redevient un citoyen productif. Veston/chemise blanche/collet raide/cravate/manchette/pantalon/chaussette/soulier noir à la place de la tenue de camouflage et des bottes.

Les braves technocrates des Tours Jumelles du World Trade Center qui attaquaient financièrement à l'ordinateur toutes les nations du monde pour faire fructifier l'$ imaginaire des Banques. Des soldats en complet veston brun, gris ou bleu marine.

Jusqu'à ce que 2 avions envoyés du Tiers Monde leur dise by by!

Mais il y a d'autre jobs.

Car la guerre économique se poursuit, comme avant ou après la vraie guerre. Qui n'est qu'une autre forme de la finance et de la politique en action. Et la guerre économique tue aussi. Mais plus lentement. Ou pas si lentement.

Ils n'avaient qu'à mourir au combat.

Par paquet de 10, de 100 ou de 1000. Pour essayer une nouvelle offensive sur une cible importante. Ou une cible moyennement importante et qui a l'avantage d'être là. Ou une cible pas importante du tout mais qui permettra à leur chef du moment de faire ses preuves pour avoir du galon. Et si cette stratégie ne fonctionne pas, on la testera plus loin. Et si ça ne marche pas, on recommencera ailleurs. Ce ne sont pas les hommes de troupe qui manquent.

Ou par erreur.

On lance tellement de bombes ou de missile ou d'obus qu'il est normal qu'ils tombent quelque part. Et vous pouvez être là!


On lance, sème et enterre suffissamment de mines qu'il est presque inévitable que vous marchiez dessus ou que votre véhicule roule dessus. Et il y a une mine scientifiquement concue pour chaque situation de la vie: pied. Roue. Chenilles de char d'assaut.

Une catastrophe attendant d'arriver.

Ils auraient dû être contents de s'en sortir vivants.

Une médaille aurait dû leur suffire. Et, généralement, est satisfaisante pour la plupart d'entre eux. Ce sont de grands enfants! Ils oublient le passé et se recyclent en chair à commerce, instrument de travail, ressources humaines, occupation où ils ont ou non du succès.

Au lieu d'embarrasser indéfiniment les autres citoyens par le spectacle de leur interminable déchéance Ou leur pénible demande de pitié.

Et, heureusement, c'est ce qui arrive la plupart du temps. Pour la plupart. Sauf certains qui ne s'en remettent pas. Qui n'essaient même pas de devenir des citoyens productifs qui vont à la messe.

Et ne semble avoir aucune intention d'arrêter. Ou de commencer.

Ont vu quelque chose de trop.

Fait quelque chose de trop. Ou pas assez.

Été là au mauvais moment.

Reçu un vaccin expérimental de trop.

Respiré trop de poussières d'obus en uranium.

Ou des virus ou des spores d'armes biologiques ou bactériologiques ou chimiques illégales dont on a toujours nié l'usage ce qui rend absurde toute demande de soin puisqu'il est impossible qu'ils aient été contaminé parce qu'on n'a jamais utilisés ces armes contre des civils. Parce qu'on vient de le dire, c'était illégal.

Personne ne l'a jamais prouvé. Parce qu'on n'a jamais essayé de le faire. Et on n'a jamais essayé de le faire parce que ça n'a jamais existé.

Tout est donc dans leur tête de malade et de vieux trop vieux. Qui ne cessent de s'entêter à donner des remords à tout le monde faute de tirer sur les passants et à attirer la pitié comme si on avait gâché leur vie.

Ou assisté à trop d'explosion nucléaire.

Ils ont été brièvement jeunes, ont laissé leur santé sur un champs de bataille oublié. Et même si tout le monde a oublié (pourquoi s'occuper de vieilles guerre quand il y en a des nouvelles?) eux s'entêtent à ne pas oublier.

La guerre consomme en grande quantité les jeunes hommes. Comme s'ls ne demandaient que ça. Parce sont grégaires et qu'ils aiment vivre en groupe, sont excités par les activités physiques compétitives, agressives et violentes, ne savent pas ce qu'est le danger et pensent seulement (la tête, encore!) que c'est un nouveau jeu amusant seulement  plus vrai et plus intense que ceux des consoles de jeu.

L'idée que l'on meurt vraiment vraiment et que ce n'est même pas la pire chose qui puisse vous arriver. Et qu'on ne perd pas seulement une vie sur une liste de 10. Qu'il n'y a pas de carte pour doubler votre puissance. Mais qu'une balle peut vous arracher la moitié du visage ou le derrière de la tête, rester logée dans le cerveau inopérable, briser votre colonne vertébrale et vous empêcher de marcher ou de bouger le moindre muscle et os de votre corps, que des fragments de métal ou de plastique de bombes scientifiques peuvent traverser le corps pour rester pris indéfiniment dans les poumons.

Leur cerveau incomplet les rend tout à fait inaptes à comprendre et intérioriser ces détails subtils.

Comme on peut les collectionner par milliers ou millions, selon le moment, et les envoyer où on veut, ils deviennent par leur plein consentement d'inconscients les meilleure armes diplomatiques dont disposent un État.

Et, inversement, un État ne peut s'en passer. À condition, que les anciens soldats ne viennent pas les hanter.

S'ils disparaissent après usage ce serait si tant mieux. Comme une vitamine C effervescente. Des bulles dans un verre d'eau. Psschhh! Au contraire, ils ne disparaissent jamais, ils ne veulent pas disparaître, ils deviennent très malade et de plus en plus malades et font soupirer les comptables des anciens combattants et ceux du Ministère de la Défense et de l'Attaque.

Mais quand donc vont-ils se décider à crever?

On n'a pas idée d'être aussi malade et de se traîner autant. N'importe qui serait mort depuis longtemps. Où est votre fierté? D'où le soupçon qu'ils ne seraient pas aussi endommagés qu'ils le prétendraient. Ils simuleraient.

Encore le petit chat imploreur devant son bol de lait vide.

Ou ils perdent tout respect d'eux-mêmes et se mettent à boire en public dans des sacs de papiers bruns ce qui attire la police qui  va leur apprendre à vivre.
Le pauvre sur le banc regarde par terre la tache humide faite par le vidage de sa bouteille le temps qu'elle sèche. Ses yeux aussi. L'humiliation du jour. Il y a aussi celle de la semaine. Celle du mois. Ou celle de l'année. Et à un moment donné, on se pend.

Les 2 flics repartant content d'avoir fait leur devoir. Jetant au passage sa bouteille vide dans le bac de recyclage. Les gens qui ont vu et sont gênés d'avoir vu ce qu'ils ont vu et regardent ailleurs.

Les flics ont fait de l'écologie. Comme les globules blancs. Débarrasser un organisme, ici, un environnement sain de ce qui peut le polluer. Des éléments étrangers ou inassimilables.

Mais ils n'ont pas tout à fait réussi. Parce qu'il y avait trop de monde.

Le pauvre occupait inconsidérément un banc public qui aurait pu être occupé par un citoyen productif et sain qui se repose avant de se remettre au travail. Et non un lieu de résidence permanent.

S'il y avait eu moins de monde, ils l'auraient chassé de là.

Et lui aurait donné une contravention. Qu'il n'aurait pu payer parce que parce que parce qu'il est pauvre. Voilà!

Et au bout de quelques milliers de $ (+ les frais) (+ le % des retards) on l'aurait mis en prison pour amandes impayées. Délit!

Une prison coûte 100 000 $ ou + par an. Par détenu. Il aurait été plus simple de lui donner cet $. Il n'aurait été alors plus pauvre.

Mais c'est trop compliqué.

*

29. 30. 31 mai 2012. État 3

101. DES CHEVEUX D'APPARENCE PLUS SAINE. SI SAINE QU'ILS BRILLENT. UNE PLANÈTE PLUS SAINE. LES SYSTÈMES VROUM-V NATURE AVEC BIOÉLECRICITÉ RENDENT LES CHEVEUX JUSQU'À 4 FOIS PLUS RÉSISTANTS ET LES NOUVELLES BOUTEILLES AÉRODYNAMIQUES BIODÉGRADABLES FAITES DE MATÉRIEUX NATURELS D'ORIGINE VÉGÉTALE (60 % CANNE À SUCRE SAUF LE BOUCHON) SONT DES CHOIX SAINS POUR LA PLANÈTE. NOUS AVONS RÉVÉLÉ LE POUVOIR DE LA NATURE. VOUS VOUS ENTRAÎNEZ TRÈS FORT POUR AVOIR UN CORPS FERME ET SAIN QU'EN EST-IL DE VOS CHEVEUX?

Henry Dickson

Écoute les nouvelles qui sont généralement de mauvaises nouvelles. Et, parfois, de très mauvaises nouvelles. Ensuite, plus rares mais pas autant qu'on le voudrait, il y a les horribles nouvelles.

_ L'escouade des crimes majeurs de la brigage des crimes contre la personne de la police enquête au sujet d'une valise contenant un torse humain. La valise a été découverte par un passant ...

Sur un tas de sacs à ordure de plastique noirs laissés illégalement sur le bord de la rue hors des heures permises pour le ramassage. Comme tous les passants, il faisait un détour dans la rue pour éviter ce tas de vidange abandonné sur le trottoir. Et qui l'empêchait de marcher dessus. Et ce qui a d'abord attiré son attention, c'était une grosse valise de voyage. Posé sur le sommet du tas de sacs noirs. La valise semblait en bon état et fermé. Comme si on l'avait oublié là ce qui était absurde. Et la valise était pesante puisqu'elle écrasait les sacs sur lesquels elle était déposée.

Comme il aimait la photo. Et les photos déprimantes de Diane Arbus qui aimait les scènes angoissantes et les gens bizarres (dépressive, se suicide en avalant des barbituriques et en s'ouvrant les veines.) il se dit que c'est une scène surréaliste ou existentialiste qui valait la peine d'être sinon immortalisée du moins remémorée. Une fois que les éboueurs seraient passés, il ne resterait rien de tout ça. Et cette grosse valise - une valise est le symbole des voyages, des voyageurs, des déménagements- l'intriguait. S'il avait été écrivain, mieux, philosophe, il aurait interprété d'une manière plus satisfaisante pour l'esprit, le mélange ou l'union de ces 2 objets si dépareillés. La valise, symbole de liberté et les sacs de poubelle, symbole de. De. De l'hyperconsommation actuelle. Voilà. C'est celà! Il en était encore à travailler le texte de sa photo lorsque.
Et autre chose attira son attention.

Il y avait des tas de vers blancs, des asticots, qui rampaient sur et autour de la valise et semblant en sortir. Et sur les sacs noirs où était posé la valise comme des passagers du métro attendant l'occason d'y entrer. Un liquide sombre et puant sortait et coulait par l'ouverture du couvercle.

Encore une chose attira son attention. Le vrombissement des grosses mouches à merde vertes fluorescentes.

Et l'odeur était, disons, caractéristique. Mais comme il n'y avait pas de restaurants dans les environs qui auraient pu jeter leurs restes de nourriture avariéee, il appela le 911 pour qu'on prévienne la police. Ou n'importe qui.

Les rats eux-aussi appelés au festin gambadaient sur les sacs noirs comme des enfants sur des trampolines et des plongeoirs.

_  Plus d'information sera rendue publique après l'autopsie a dit un porte-parole de la police à notre journaliste.

La police ne voulait pas non plus dire le sexe, l'âge, la couleur de la victime présumée.

La voirie de la ville envoya des fonctionnaires pour zyeuter tout ça. Sont arrivé dans une camionnette au logo de la ville. L'avenir est au bout du ravin ou quelque chose comme ça. Comme d'habitude, l'un a attendu en bas pendant que l'autre, le petit nouveau, faisait le travail. A escaladé le tas de sacs noirs et ouvert la valise et est tombé sur le cul.

Les mouches se sont précipitées sur lui. Dans les yeux, les oreilles, le nez et les narinese parce qu'il respirait et la bouche parce qu'il hurlait.

Mais les plus intelligentes des mouches sont entrés dans la valise comme un essaim de gêpes pour sucer le sang et pondre.

Pendant que les asticots blancs, déjà pondus et les oeufs blancs tout juste pondus.

Il n'y avait que ça dans la valise autour de... la chose. Qui faisait une sorte de cocon blanc oauté sur lequel était déposé... ça. On aurait dit de la ouate ou de la neige sauf que ça bougeait. Remuait.

Le passant et le fonctionnaire plus âgé (et sage) (la raison qui lui faisait donner des ordres et envoyer un novice se salir dans les vidanges à sa place) montèrent dans la boite de la camionnette F 150. Pour voir.

Le fonctionnaire qui avait déjà travaillé dans les égouts dit quelque chose pendant que le passant prenait des photos pour sa page Facebook.

Comme s'il était attiré par l'odeur, comme les mouches à merde, un premier journaliste arriva. Sans qu'on l'ait appelé. Ou, plus logiquement, il suivait sur son scanner les radios de la police, des ambulances, des taxis et des fonctionnaires de la ville. En mode aléatoire. Au cas où. Entendit l'appel du vieux fonctionnaire au poste de police. Et la réponse de l'auto-patrouille qui se détournait de sa destination et arrivait.

Le journaliste a donc pu interviewver le même passant qui était toujours là et donnait son opinion à tout le monde. Il dit aussi qu'il pensait que c'était une femme. Et avant que la police ne le confisque, le journaliste lui avait fait envoyer les fichiers de son téléphone cellulaire par courriel au poste de radio où il travaillait. Qui n'avait pas besoin d'image mais de mots nombreux avec des émotions (on était servi) mais également affilié à un réseau de stations de tv et des journaux où on serait ravi d'avoir des images. On ajouterait aussi des mots et des émotions. Mais moins.

Un peu plus tardif, le journaliste du journal Photo-Police arrivait. On ne lui permit pas de s'approcher pour prendre des photos. Mais il en prit en grand angle de la rue, du trottoir, du tas de vidange et des policiers interrogeant les fonctionnaires de la voirie. Et le passant. Et les gens attroupés qui ne cessaient de venir voir ce qui se passait.

Le camion du service technique de la police scientifique arrivait. Débarqua ses astronautes bleus qui montèrent une tente bleue sur le tas de vidange pour pouvoir inspecter, mesurer, prendre la température et aussi des photos à l'abris des passants et des journalistes curieux.

Alors qu'il se débattait avec son zoom, il apprit que le passant avait aussi des photos. Le journaliste de la station radio prétendait qu'il avait les droits et qu'il fallait contacter le service spécialisés dans la vente des photo. Le passant répliqua qu'il n'avait rien signé mais que s'il lui donnait son appareil Nikon (avec téléobjectif), il lui signerait tout ce qu'il voudrait. Les droits mondiaux s'il voulait.

Avant de décider, il demanda à voir les fameuses photos. Car s'il avait pris des photos avec son téléphone cellulaire, il n'avait rien vu lui-même. Il voyait mal d'où il était, juché dans la boite de la camionnette. Mais il était bien positionné. Et levait l'appareil au bout de ses bras pour obtenir un effet de plongée. Mais l'objectif de son appareil était HD. Mise au point automatique. Et si quelque chose avait été là, à voir, son appareil l'aurait certainement vu. Ou il n'avait photographié que la vision désespérante d'innombrables sacs de vidanges noirs et luisants.

Une exposition dans un musée n'intéressant pas le journaliste de Photo-Police, il voulait voir.

Le journaliste de la radio ne les avait pas encore vu lui non plus, les ayant envoyé à son chef de pupitre au cas où. Ça pouvait être flou, bougé, trop loin, mal visé.

Il fallit en tomber par terre. Mais le journaliste de Photo-Police avait déjà signé un contrat au dos d'une contravention et échangeait son Nikon. Pas grave, il allait avoir maintenant le D 4.

Ensuite, il lui demanda son impression. Comme il avait demandé celle des flics qui l'empêchaient d'avancer. Après avoir pris aussi sa déposition, les premiers policiers arrivés en auto (visiblement pas des intellectuels) les avaient repoussés afin de ne pas nuire au travail des policiers extratrestres pendant qu'ils sécurisaient la scène de crime en étendant des rubans jaunes. Ils étaient donc là tous les 2 à lui poser des questions. Et il aimait répondre.

C'est lorsque leur chef vit les 3 hommes fascinés par un petit écran brillant qu'il alluma lui aussi et décida de réquisitionner l'appareil.

Le journaliste/photographe/rédacteur/avocat/propriétaire de Photo-Police intervint et lui dit qu'il fallait qu'il signe un contrat comme quoi il lui remettrait l'appareil et son contenu. Le policier rétorqua que c'était maintenant un indice utile à l'enquête et qu'il pouvait le ramasser comme tous les autres.

Le journaliste dans sa fonction d'avocat lui dit qu'il en débattrait en cours et que c'était le juge qui déciderait, probablement dans l'intérêt de la Justice et de la police, comme d'habitude, mais ce serait dans un mois.

Au plus tôt.

Il y avait des centaines d'étudiants à juger et la plupart refusaient de payer leurs contraventions pour avoir participer à une manifestation illégale et il fallait leur faire une place dans des prisons déjà surchargées. Le bordel.

Le policier gradé qui n'était pas d'humeur aurait pu se laisser aller à son impulsion du moment qui lui recommandait fortement de donner un coup de poing sur la gueule du journaliste. Mais il y avait 5 témoins qui n'étaient pas de la police et qui ne voudraient probablement pas corroborer sa version des faits voulant que le journaliste l'ait attaqué et tenté de s'emparer de son arme. Et le journaliste était aussi avocat. Il signa donc son papier. Les autres signèrent comme témoin et il put récuper le téléphone photo et sa carte mémoire.

Tout le monde était content. Le policier qui ne se voyait pas expliquer à son supérieur comment il avait pu repartir sans un indice aussi important. On ne pouvait juger de son importance tant qu'on ne pouvait pas comparer ses photos avec celles des spécialistes en scène de crime. Après tout, le passant avait pris les premières photos avant que tout le monde arrive et mette de la pagaille partout.

Le passant avait un Nikon presque neuf auréolé de tant d'enquêtes sur la Mafia, les Hells Angels, les meutres conjugaux, ect. Rien que comme objet de collection, c'était un petit trésor.

Le journaliste maintenant dans son rôle de rédacteur en chef de Photo-Police pensait déjà à la maquette du prochain hebdo.

Le journaliste de la radio avait son scoop du jour. Et ce serait aux patrons de la tv et des journaux de sa chaîne de se battre pour les droits des photos qu'ils avaient pu contempler tout à leur aise. Avant qu'on ne les retire de sous le nez. Ils pouvaient regarder mais pas plus.

Et c'est avec tous les autres, en regardant l'écran de son appareil et en faisant défiler les photos sur l'écran de son appareil que le passant avait pu découvrir ce qu'il avait prit en image ou ce que l'appareil avait vu et prit en image sans qu'il ait le moindre contrôle.

Même s'il n'y avait pas de tête ni de bas du corps, ni de bras, le fait qu'on ait coupé ses seins en laissant 2 grands ronds sanglants permettait de deviner ou de supposer qu'il s'agissait d'une femme ou d'un homme très mince à qui on aurait cisaillé les pectoraux. Ou un transgenre.

_ Le mystère demeure. Et nous passons à la circulation. Bouchon et embouteillage sur la...

*

MORT. 1

Cause de la mort: Inconnue.

*

29. 31 mai 2012. État 2

27.5.12

100. SYRIE : LE CONSEIL DE SÉCURITÉ ET LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL CONDAMNENT LES TUERIES DE HOULA EN SYRIE. KOFI ANNAN SE DIT HORRIFIÉ. KOFI ANNAN CALLS SYRIAN MASSACRE «AN APPALLING CRIME». UN MASSACRE DE TROP. LES CONDAMNATIONS SE SONT MULTIPLIÉES. L'INDIGNATION ENVERS LE RÉGIME DE BASHAR AL-ASSAD, SOUPÇONNÉ DE CE NOUVEAU CRIME, A MONTÉ D'UN CRAN. LE PORTE-PAROLE SYRIENS DU MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES ET DES ÉMIGRÉS, M. JIHAD MAQDISSI, A DÉMENTI CATÉGORIQUEMENT TOUTE RESPONSABILITÉ DES FORCES GOUVERNEMENTALES DANS LE MASSACRE COMMIS À AL-HOULA DANS LA BANLIEUE DE HOMS.

Henry Dickson

S'était installé pour souper devant sa baie vitrée, observant tout en bas la vie qui allait et venant, espérait survivre.

Pendant ce temps, à la radio, la campagne de propagande internationale (non monsieur! il n'y a pas de complot! Ni de comploteurs. Et le 11 septembre 2001 a été planifié dans une grotte Afghane par monsieur Ben Laden, Jésus et ses 19 apôtres dont aucun ne savait voler sauf comme passager de troisième classe économique avec des x-acto) contre la Syrie se poursuit depuis des mois. On espère ainsi arriver au même résultat qu'avec la Libye, le bombardement Alliés de mars 2011 sous prétexte de protéger la population et l'assassinat de monsieur Kadhafi le 20 octobre 2011.
Les manifestants, cette nuit, faisaient résonner des cuillères et des chaudrons comme des tambourins, des milliers d'instruments à percussion.
Un peu comme on avait fait au Chili avant le renversement d'Allende. Manifestations des femmes manipulées par les médias, l'armée et la CIA, une des méthodes graduées pour rendre le pays ingouvernable.
Mais il s'agit ici de quelque chose de plus léger quoique certains organisateurs doivent avoir assez d'Histoire pour savoir ce qu'ils font et quels fantômes ils manipulent.
D'en haut on peut tout voir et tout deviner. Et il est difficile de dissimuler 1000 flics.
La police change de méthode.
Après les matraquages en règle qui rappellent la belle union sacrée des patrons/briseurs de grèves/police/mafiosi, on procède à la nouvelle méthode internationale inventée par les Allemands connus pour leur joie de vivre et leur morale intense.
Le chaudron, le presto, l'hamburger de Hambourg.
Il s'agit de créer un filet comme pour la pêche à l'anguille et d'encadrer un petit nombre de manifestants et de les sortir de la masse.
Comme on fait pour les bancs de poissons.
On fait un rang de policiers puis 2, qui rappellent les murailles des broches des cages à poules. Sauf que ce sont des flics en noir, casque et armures comme des chevaliers ou des joueurs de football. Avec boucliers et matraques longues et noires.
Qui entrent dans la colonne de chair des manifestants qui ne peut que se laisser couper et cisailler puisque les autres sont les seuls à être armés.
Puis on envoie un deuxième groupe qui prépare la nasse. Et extrait chirurgicalement le petit groupe de manifestants du groupe-mère qui continue sa marche en avant.
Le petit groupe finit enfermé dans une boite de 4 rangs de policiers.
Armés.
Les manifestants non.
Donc source de plaisir intense.
Les policiers peuvent ensuite déplacer leur muraille jusqu'à écraser les manifestants comme avec un étau, les cogner directement avec leurs matraques (on préfère la tête, le dos ou les cuisses ou les jambes) ou leur en donner des coups dans le ventre en s'en servant du bout comme d'une lance.
Séance de torture en direct.
Que de joie.
On peut les laisser indéfiniment là.
Jusqu'à ce qu'ils pissent par terre.
Si quelqu'un essaie de sortir de la trappe de force, on le réduira en charpie à coups de matraques.
Finalement, un trou se fait dans la muraille de flics et on laisse passer les manifestants un à un, on les photographie, prend leur empreintes, leurs noms. Et on les entasse dans un camion vers un centre de regroupement.
Un entrepôt où on peut les faire mariner encore plusieurs jours ou les battre. Selon l'inspiration du moment.
On avait le même genre lors du G 20 de Toronto on le Vel d'Hiver en France ou le Stade National du Chili à Santiago.
Les policiers sont comme les chiens de gardes mordeurs des moutons qui ont peiné leurs fermiers et oublié leur rôle de bétail humain.
On pourra tuer quelques manifestants selon la pression que l'on veut administrer sur leurs nerfs.
Ensuite viendront les tribunaux qui en toute légalité comme des nonces apostoliques continueront à distiller la peur.
Les médias continueront la manipulation en montrant que justice il y a et que justice a été bien rendu contre de dangereux délinquants.
Les gens arrêtés pourront être condamné pour des manifestations illégales, complicité de crimes pour s'être trouvé à proximité des casseurs (qu'on arrête rarement probablement parce que la majorité fait parti de la police) ou pour incitation à l'émeute ou au terrorisme.
On leur laisse choisir et on attend leurs aveux. Comme avant on faisait visiter aux prévenus la salle des tortures de manière à les laisser librement avouer. Ce qui les relève de l'obligation de fournir des preuves et des témoins ou que leurs propres témoins soient contre-interrogés. Tout ceci entraînant le risque que leurs méthodes innovantes soient démontrées publiquement.
L'État et les patrons ont toutes sortes de méthodes que les petites bêtes contribuant à la création de richesse (pour eux) ne peuvent même pas imaginer.
Ordre, patrie, travail, obéissance.
Comme personne n'ose penser que ce système existe et est institutionnalisé dans tous les pays du monde, personne n'ose combattre ce qu'ils ne voient pas.
Et avec les médias pour décrire ce qu'ils doivent voir, ce seront les esclaves eux-mêmes qui réclament plus d'esclavage.
C'est si beau qu'on en ferait un gâteau.
Il voyait l'hélicoptère de la police survoler la foule. Suivre ce qui se passait en bas dans la rue en pointant le faisceau de son projecteur. Et filmer.
*
27 mai 2012 

99. POUR LA FEMME COMBLÉE QUI A TOUT DANS LA VIE. COULEUR RICHE. UNE RICHESSE IRREMPLAÇABLE. OFFREZ À VOS LÈVRE LE LUXE SUPRÊME. NOTRE COULEUR LA PLUS SOMPTUEUSEMENT RICHE. NOTRE HYDRATATION LA PLUS INTENSÉMENT RICHE. ENRICHISSEZ LUXUEUSEMENT VOS LÈVRES. BRILLANCE SUPRÈME INCROYABLEMENT ULTRA-LUSTRÉE. LE POUVOIR DE LA RICHESSE ET DE LA COULEUR.

Henry Dickson

Écoutait la radio et la tv ( qui informaient plus ou moins entre 2 messages publicitaires importants pour la femme moderne) tout en regardant à la jumelle ce qui se passait 20 étages plus bas.

Les manifestants n'avaient aucune envie de cesser de manifester.

Dans la ville, on avait voté aussi une loi. Comme le parti du maire (ami de la Mafia, Oh! Surprise!) était majoritaire, elle fut votée tout aussi facilement que l'autre loi.

Il fallait dorénavant prévenir la police 8 heures à l'avance pour tout projet de manifestation publique. Sinon, elle serait déclarée illégale.

On fit remarquer que dans certaines villes du monde, il était interdit sous peine de mort de manifester ou critiquer le gouvernement. Ils devraient se compter bien chanceux de vivre ici.

Si dans d'autres villes, on n'était pas aussi sévère, il fallait parfois demander le permis un semaine d'avance.

Il faudrait aussi donner son itinéraire et celui-ci pourrait être modifié par les autorités concernées (mairie, police, pompier, Chambre de Commerce) si on jugeait le trajet nuisible à la circulation, au commerce et au  tourisme et pour toute raison concernant la sécurité publique.

Et même si une manifestation était légale et suivait le trajet imposé, la police pouvait la rendre illégale à tout moment sous le coup de l'inspiration divine et l'interdire et exiger que les participants se dispersent.

Et envoyer l'Anti Émeute. 

Pour aider à sa dispersion comme on met du Drano dans un lavabo pour le vider si certains éléments non contrôlés profitaient de la manifestation pour troubler l'ordre public ou faire des dégâts.

Précisément, des participants masqués (ce qui était aussi devenu illégal. On voulait même 10 ans de prison.) avait profité de la foule pour casser des vitrines. Ils pouvaient provenir du Black Bloc ou un autre groupe anarchiste ou de la police qui pour justifier son budget profitait souvent de ces rassemblements pour infiltrer des agents provocateurs qui attaqueraient d'autres agents, mettraient le feu à des véhicules de la police qu'on avait assez vu ou pour emporter sur place des preuves incriminantes comme une valise remplie de cocktail Molotov.

Les services secrets faisaient aussi la même chose. Ayant des budgets autrement plus éléphantesques à justifier: ils devaient réguliêrement démasquer des complots et arrêter des comploteurs apprentis-terroristes quitte à les créer eux-mêmes au risque d'attendre indéfiniment.

La méthode la plus simple étant de joindre un agent provocateur dans un groupe d'étudiants geek à lunettes ayant plus tendance à jouer à des jeux vidéos qu'à faire des coups d'États.  L'exercice physique leur donne des boutons. Celui-ci leur démontrera toute la joie qu'il y a à renverser les gouvernements. Qui se sont déjà renversés eux-mêmes puisqu'ils sont devenus les créatures de la Finance.

Alors que le gourou moyen préférera les orgies et les sacrifices humain dans sa secte d'illuminés.

Il y une quantité innombrable de naïfs n'attendant qu'à ce qu'on fasse de leur vie un enfer. Peu importe pourvu qu'on leur en délivre. On n'a qu'à piger.

La brigade anti-drogue faisait souvent usage de ces procédés inventifs pour coffrer des criminels dont on ne parvenait pas à compléter le dossier.

Il suffisait de placer des sachets de drogue (pour le contre-espionnage, ce sera les plans d'une bombe, une liste de lieux où la cacher et un article de Wikipedia sur Al Qaïda) dans le tiroir d'un membre du groupe, de l'arrêter, de lui montrer son avenir, des années en prison, pour le motiver à signer des aveux et à dénoncer ses complices. L'avocat de la couronne et son avocat commis d'office feraient les pourparlers en son nom.

Une preuve c'est mieux que des indices mais des témoins c'est encore mieux quoique il soit difficile de faire mieux que des aveux signés.

Comme le savent toutes les polices du monde et toutes celles qui ont proliféré dans l'Histoire. Au besoin, pour le motiver davantage, on pouvait utiliser des moyens physiques. Même si le suspect déclarait au procès que ses aveux lui avait été extorqué par la force, aucun juge ne croirait une telle chose possible ce qui serait mettre en doute toute l'organisation de la justice et de la police et toute sa vie de serviteur de la loi. On attrappe une bonne dépression pour bien moins que ça.

Et quand survenait une bavure, un policier avait tiré trop vite sur un individu désarmé. On ajoutait une arme près de son corps. Il y en avait toujours une sortie de la salle des archives, sans numéro de série ou empreinte, destiné à cet usage.

Condamner un coupable est bien, des coupables c'est mieux. Mais le système coûte cher et doit justifier comme tous les ministères la bonne utilisation de son budget. Il fallait donc résoudre un certain nombre de dossiers.

Mais condamner quelqu'un régulièrement est encore mieux ce qui prouve que le système fonctionne avec régularité comme le système disgestif.

Et si la personne est innocente....

Il n'existe personne qui n'ait quelque chose à se reprocher.

Ou qui a quelqu'un à qui il a des choses à reprocher.

Ou quelqu'un, quelque part, qui n'ait des choses à lui reprocher.

*


27 mai 2012. État 1

25.5.12

98. UN GRAND PATRON D'UNE GRANDE COMPAGNIE AVAIT DIT QUE CHIER ÉTAIT CE QU'IL Y AVAIT DE PLUS AGRÉABLE DANS LA VIE DEPUIS QU'IL ÉTAIT DEVENU IRRÉMÉDIABLEMENT IMPUISSANT, CE QUI EST UN POINT DE VUE INTÉRESSANT. SE SOUVENIR QU'IL Y A DES TAS DE GENS SANS IMPORTANCE DONT C'EST L'ACTIVITÉ PRINCIPALE DANS LA VIE.

Henry Dickson

Avait appelé le préposé pour qu'on amène aux toilettes son ami et on l'avait laissé là le temps de terminer ce qu'il avait à faire. Puis l'aide était revenu au temps moyen qu'il avait calculé selon les habitudes des patients, leur âge et leur sexe.

Comme les uns et les autres restent là à plein temps, ils ont, disons, le temps de faire connaissance et d'apprendre et d'intérioriser leurs petites habitudes. Si on veut être plus précis, les patients/malades/bénéficiaires/déments une fois entrés ici y restaient jusqu'à leur mort.

Et il fallait les manipuler avec soin car malgré leur médication qui stabilisait leur humeur (ou était supposée le faire) certains pouvaient devenir facilement explosif.

Si on le jugeait utile, une fois leur vie de fous terminés, on les descendrait à la morgue au sous-sol. Seulement si le cas était intéressant, plaisant ou amusant. On procédait ainsi lors des initiations de nouveaux médecins qui se faisaient autour du cadavre d'une femme nue entourée de cierges allumés.

Tandis  qu'infirmiers, généralement, infirmière/aide-infirmière/préposée y étaient à plein temps par quart de 8 heures jusqu'à leur retraite. Dans ce secteur, comme la régularité des horaires et des visages était important et que le troupeau de malades pouvait entrer en crise lors de l'arrivée d'un nouveau face qui ne leur revenait pas, on introduisait prudammant tout élément étranger susceptible de les perturber. Bref, tout ce qui était nouveau. Mobilier, couleurs, humains, voix.

Ça se faisait rapidement, un patient devenait soucieux, inquiet, rétif, agressif et communiquait son état à toute l'étage qui entrait en assonace et il devenait impossible de leur faire accomplir leur routine quotidienne: lavage, lever, déjeuner, pilules. Ce qui rendait impraticable tout horaire et tout calendrier de travail. Ils devenaient ingérables jusqu'à ce qu'on retire de leur vue cette personne porteuse des mauvaises ondes. Ou autre raison seulement accessible aux malades mentaux de qualité.

il y avait aussi moins de petites nouvelles (qui se perfectionnaient ailleurs sur d'autres patients) (le mot était cette fois précis) plus en santé. Et capables de supporter leurs défaillances et leurs si charmantes erreurs.

Et on y voyait moins du personnel d'agence qui pullulait partout puisque les administrateurs préféraient avoir des journaliers et pigistes et intermittants que des permanents toujours sujet aux épidémie de syndicalisme, de revendication et de grief, d'ancienneté (droit) et de pension (droit) (droit). Sans compter les pauses et les repas. On ne comprenait pas qu'elles doivent se reposer et manger. Bref, qu'elles étaient vivantes.

Le calcul pouvait sembler bizarre car on payait ces employés temporaires 3 fois le prix d'un permanent (salaire + frais de l'agence de personnel) mais ils devaient savoir ce qu'ils faisaient ou au moins avoir appris à compter puisqu'ils étaient les administrateurs gestionnaires de ces gigantesques usines à malades qu'on appelle aussi Hôpital. Ou centre de santé ou CHHHSS selon ce que le singe poète joueur de scrabble sortira de son boulier.

Et il y avait moins de ces conscrits récalcitrants que l'on voyait ailleurs. Avec les soignants malades (on ne parvenait pas à comprendre que les employés puissent eux-aussi tomber malades (ou leurs enfants) et on n'arrivait jamais à prendre en compte ces problèmes sociaux dans les calculs de disponibilité) (comme le fait de se reposer et de manger et de devoir dormir 8 heures sur 24) ce qui faisait qu'une infirmière épuisée qui venait de terminer son chiffre pouvait être derechef condamnée à un autre tour par la chef infirmière pour remplacer le vide. Et qu'elle puisse avoir continué à travailler à la place de manger. Certaines pouvaient même avoir droit à une troisième tour de garde le lendemain ce qui leur faisait 24 heures de travail d'affilé. Comme les apprentis médecins taillables et corvéables à merci. Il va de soi que cette méthode dans un lieu aussi délicat ne pouvait qu'amener une suite ininterrompue d'erreurs de jugement ou de maladresse que l'on camouflait aussi bien qu'on pouvait. Tous les patients n'en mourait pas mais tous pouvaient en être atteints et si ça arrivait on disait que c'était le destin.

Ainsi, il n'était pas rare de retrouver des instruments chirugicaux dans le ventre des malades opérés après des mois de lamentation que l'on référait à des séries de psychologues compréhensifs. Parce que tout ceci ne pouvait être que dans leur tête. Et si c'étaient des femmes avec déjà une tête plus petite et déjà fragile. Ils étaient ressortis de l'hôpital entier (presque) et vivants et à peu près guéris, que pouvaient-ils demander de plus?

Ou on opérait la mauvaise jambe, amputait le mauvais pied. Ou un chirurgien drogué ou saoul ou trop vieux opérait. Le Principe de Peter et la Loi de Murphy dans toute sa spendeur.

Inévitable dans une telle usine qui traitait de gens et employait tant d'employés et de directeurs ou sous-directeurs.

Si des hôtesse de l'air ont déjà trouvé des pilotes de Boeing endormis aux commandes (?) de leur appareil ou une équipe entière de contrôleurs de centrale nucléaire dormant ou un premier ministre faisant prêter par la banque de l'État à un gérant d'hôtel incendiaire en faillite de ses amis; on reconnaîtra que ces petits défauts humains sont tout à fait compréhensibles et pardonnables.

Que celui qui n'a jamais péché leur jette la première pierre a déjà dit quelqu'un de célèbre. Que celui qui n'a jamais oublié de ciseau dans le ventre d'une malade lève la main!

Mais encore une fois dans ce département, parce que le chef savait se faire écouter, on ne trouvait jamais de ces pauvres égarées hallucinées devant leurs mangeoires à pilules. Car certaines pour supporter leur travail de forçats se servaient elles-mêmes. Comme beaucoup de médecins et de policiers.

Il est si simple de se servir dans les médicaments de ses patients et qui s'en apercevra: le cancéreux en phase termanale qui a un comprimé anti-douleur de moins ou la pauvre folle à qui on enlève ses antipsychotiques. Elle sera un peu plus folle et on augmentera sa dose de médicament à la grande joie de son infirmière.

Ensuite, l'aide l'avait aidé à sauter des toilettes à sa chaise et roulé jusqu'au lavabo surbaissé pour que tout en restant assis il se lave les mains. Habitude qu'il avait perdue et à laquelle il devait être réhabituée constamment.

Les gardes étaient vigilents car une épidépie de diarrhée (infection nosocomiale) avait attrappé certains étages et il avait fallu reporter à plus tard les visites le temps de tout désinfecter. Comme ici, on était très vigilents du fait de la faiblesse des malades, vieux, grands vieillards et fous, on s'en sortait le plus souvent. Il y avait toujours quelqu'un en train de laver quelque chose: lit, mains, patient, murs, plancher. Car dans un hôpital celui qui fait le ménage est aussi important que le médecin spécialiste ou le chirurgien. La défaillance de l'un ou de l'autre pouvant être mortelle. Sinon, comme partout ailleurs, 10 % des malades (et autant de leurs visiteurs) sortaient de l'hôpital avec une nouvelle maladie qu'il n'avait pas avant. En plus de celle qu'il avait déjà en arrivant si on n'avait pas su la traiter. Car même en ce début de troisième millénaire, on ne guérissait pas tout et était loin de tout comprendre de ce qui pouvait mal fonctionner dans un corps. Alors guérir...

Monsieur Dickson lui avait dit qu'il prenait la suite car le haut parleur le prévenait qu'une patiente venait d'appeler. Il les regarda avant de partir pour s'assurer qu'ils pouvaient être laissés tous les 2 sans surveillance. Le malade était costaud et aurait pu très bien sortir le jour même si son cerveau n'était pas parti quelque part. Et son ami avait l'air d'un homme capable de faire face à des situations difficiles. De toute façon, il ne pouvait pas rester plus longtemps car son problème suivant allait être confiée à une aide déjà surchargée. Le  prochain nom sur la liste d'appel.

Il regardait ses doigts comme s'ils ne lui appartenaient pas.

_ Je savonne ce doigt-là?

_ Tous les doigts!

_ Et cette main aussi?

_ Les 2 mains.

_ Il y a beaucoup de doigts !

Et se savonnait le dessus de la main avec un doigt de l'autre main. Avait oublié coment on faisait. Et surtout qu'il fallait de l'eau et du savon. Et les 2 ensemble.

_ Il faut que tu pèse sur le bouton du réservoir à savon et que tu badigeonnes tes mains.

Il lui montra comment faire en le faisant. Show and Tell. Et le laissa peser et repeser sur le bouton.

Il n'avait tourné le dos que depuis une seconde qu'il entendit un cri. Un cri d'homme pour changer. Car ici c'était plutôt des cris de femmes.

_ Il y a quelqu'un qui me regarde!


Alla voir dans la salle de toilette ce qui se passait. Il arriva au moment où l'autre se disputait avec un malade en chaise roulante tout comme lui.

Son image dans le miroir.

_ J'ai peur

_ Ce n'est que ton reflet. Un miroir. Une image dans un miroir.

_ Ça bouge. Ça imite tout ce que je fais. Il est là qui me regarde, qui m'espionne. Il se moque de moi et il est fâché contre moi. 

La discussion entre eux d'eux s'annonçait interminable aussi il sépara le véritable malade en chaise roulante de son reflet. Il y avait assez d'eau dans sur et autour du lavabo sans compter le savon qu'il était probable qu'au milieu de toute cette mousse il se soit lavé quelque chose, probablement les mais. Au moins une.

Sans miroir aucun reflet. Et le miroir redevenu simple vitre argentée ne réfléchissait plus que la lumière et les tuiles des murs et des planchers. Et l'autre s'était calmé.

Les perruches sont comme ça. Généralement de bonne humeur, en compagnie d'un miroir, comme elles aiment la compagnie, elles ne cessent de se bécoter et de se lécher (du moins le miroir ou la perruche si aimable à l'intérieur) comme elles se feraient entre elles si elles étaient 2 dans la même cage mais parfois lorsqu'elles sont mal lunées, elles vont attaquer le miroir et la perruche de mauvaise humeur. Et ça va s'envenimer puisqu'aucune des deux ne cessera la première. Comme les miroirs de perruches sont en acier inox, il ne se passera rien avant que la perruche ne se fatigue et ne se calme et ne retourne manger, boire ou dormir. Et, plus tard, elle ne se rappellera rien de cet incident.

Revenu dans la salle d'attente, il avait eu le temps de se calmer.

Il le laissa devant une des grandes fenêtres comme un poisson rivé à la parois de verre de son bocal et, en attendant qu'il revienne de sa rêverie ou de Dieu sait où, il s'assit sur un des fauteuils de plastique brun cinquantenaire éventré et toute mousses dehors. Parcourut distraitement une vieille revue. Où une vieille vedette était toute fière d'avoir perdu 10 livres. Et décrivait le bien que ça lui faisait de pouvoir fermer sa fermeture éclair.

La fierté qu'elle en tirait. Elle se sentait vraiment femme. Sentiment étrange pour un homme pour qui une femme est une femme. Le genre de chose non explicable qui n'a pas besoin de plus d'explication. Ou un homme fou qui se prend pour une femme et se fait ingurgiter et injecter des hormones cancérigènes et opérer pour 100 000 $ par des chirurgiens rapaces. Un homme n'a jamais le sentiment d'être un homme. Ou de ne pas l'avoir été. Ou d'avoir cessé de l'être. Ni ne se pose de question à ce sujet. Ou si c'est le cas, la possibilité existant, c'est un signe qu'il va déjà très mal et que ça va rempirer.

Généralement, il ne sent rien de ce qu'il est, signe de bonne santé. Et ne s'inquiète jamais de ne rien sentir, autre signe de bonne santé. Et s'en fout complètement. Signe que les circuits de son cerveau qui doivent être utiles pour des trucs plus importants son ok. Check! Cocher! Check!

C'est lorsque son corps se rappelait à lui qu'il s'inquiétait. Sauf lors d'une érection de qualité devant une femme attentive et concentrée et qui, même adulte, toujours émerveillée de ce que peut faire la science moderne, la nature, Dieu ou ses connaissances savamment démontrées. Et un homme est toujours content (à moins d'être fou) de voir une femme contente. Un homme est un organisme simple, du genre corail, lichen, mousse d'arbre qui s'inquiète pour peu de chose. Ou jamais. Et qu'un rien amuse ou apaise.

Bref, il y a partout dans ces revues et à la tv des femmes qui sont heureuses d'être femme ou de le revenir parce qu'elles ne l'étaient plus? Tout ceci faisait parti du mystère de la femme et comme on ne les brûlait plus ou ne les lapidaient plus pour leurs bizarreries, on considérait ceci comme un de ces caprices charmants ou curieux comme en ont les amis. Il avait vu l'annonce à la tv car cet article d'information (?) (1 page de pub pour une page d'article dont la moité était de la pub déquisée) était aussi un élément d'une campage de pub pour un centre de régime. Et à la tv, la star remontait et descendait son zipper comme si c'était la chose la plus importante de sa vie. La phase du plateau ou l'orgasme n'était pas loin. On lui aurit remis l'Oscar d'interprétation ou le prix Nobel qu'elle n'aurait pas été plus contente.

Voulant voir ce qui fascinait tant son ami, il s'approcha oubliant de l'avertir de sa présence ou de son arrivée, celui-ci cria et sursauta en le découvrant là.

_ On est 2. Si tu as peur de moi...

_ Non. Ça va. J'ai été surpris.

Puis le poisson rouge du genre Mérou se replonga dans la vitre thermos. Qu'est-ce qu'il voyait, que comprenait-il de ce qu'il voyait, est-ce que ça lui rappelait quelque chose. Sa conversation était un peu limitée.

Monsieur Dickson l'avait abandonné toute à son analyse ethnologique d'une autre revue de mode. Comment pouvait-on réunir autant de femmes moches (l'air fiévreux et malade) (yeux vitreux) (anorexques en plus) (et très grandes) (de grandes pattes maigres types échasses de cirque) portant des vêtements moches de grands couturiers homo (qui détestent visiblement les femmes) sans aucun goût, photographiés par des singes probablement pédés, tout en leur donnant autant d'importance. Quelqu'un devait trouver ça beau. Quelqu'un dans la revue avait décidé d'utiliser 20 pleines pages couleurs pour ça. et il y en avait 20 autres tout aussi pires plus loin. Au lieu de les utiliser par 2 charmantes universitaires nues en train de se lécher. Mais ce n'était pas la bonne revue ni la bonne clientèle. Et les filles seraient mieux nourris et plus en santé. Ou c'était encore une autre forme de pub déguisée. De l'$ mal investi car il n'avait jamais vu une femme attifée ainsi. La revue datant de 5 ans.

_ J'ai perdu ma montre.

Il alla voir. Sa manche de giler était toute raboudinée autour de sa montre qui ne quittait jamais son poignet droit quoiqu'elle puisse remonter sur l'avant bras et arriver grâce à son bracelet de métal extensible au-dessus du coude.

_ Ta montre est dans ta manche. Retournes-là.

Ce qu'il fit et à sa grande joie redécouvrit sa montre bracelet. Il avait oublié qu'il l'avait ce qu'il en avait fait et pourquoi. Si cette dernière question a un sens quelconque.

Il le vit monter et remonter sa manche et en faire plusieurs  tour autour du bracelet, leur union devenant inextricable. Puis, patiamment, il défaisait le tout.

Il retourna s'asseoir.

_ Si tu veux me parler, viens faire un tour, car je vais partir un peu.

À chacune de ses visites son était se détériorait. Peut-être que s'il venait chaque jour il ne le remarquerait pas autant. Mais chaque fois c'était un nouveau saut vers le néant.

Cri.

_ Quoi encore?

_ J'ai peur de ma montre.

Il avait perdu et retrouvé sa montre et fixait maintenant les aiguilles et le cadra comme on regarde un serpent.

_ Il est quelle heure?

Il savait encore lire l'heure. La détérioration de son cerveau n'allait pas dans ce domaine aussi vite que dans d'autres. Ou les pilules censés la retarder, l'empêcher était hors de la portée de la science de ce début de troisième millénaire, étaient plus efficaces que celle du mois dernier.

Il répéta plusieurs fois l'heure. Tout content. Comme un élève qui vient de comprendre une nouvelle lettre. Ou que ORANGE écrit orange est à la fois un mot et une couleur. Et un mot décrivant cette couleur-là. Supplice pour les adultes qui ne peuvent supporter que quelques mots de ce genre à la fois alors que les enfants qui commencent à lire et à découvrir toutes ces merveilles contenues dans les livres (plus vieux, ayant perdu cette faculté d'émerveillement, ils auront déjà cet air bovin qui sera le leur toute leur vie d'adulte - sauf quelques femmes) on sont continuellement émerveillés et peuvent les réciter indéfiniment.

Répondit pour la dixième fois à la question:.

_ On est quel jour aujourd'hui ?

_ Mardi

_ Quelle date?

_ 22

_ Quel mois?

_ Mai

_ Noël est déjà passé et je n'ai pas vu Noël.

_ L'hiver est terminé.

_ Je n'ai pas vu l'hiver. Je ne sors pas beaucoup. Et je n'ai pas souvent de visite. Quelle année?

_ 2012

_ Où est passé l'année dernière?

_ Le temps passe vite.

_ Te souviens-tu de quelque chose de l'année dernière?

_ Tout s'est passé si vite.

Il baissa la tête comme si ça l'aidait à penser.

_ Je ne me souviens pas des 10 années avant. On nous donne des prix à notre anniversaire, ça je le sais, mais je ne me souviens plus de la date, on nous donne des prix si nous avons été de bons pensionnaires. Des petits  ronds que l'on met au mur. J'an ai 10. Est-ce que ça fait 10 ans que je suis ici?

_ Je ne sais pas.

_ Quand je vais revenir à la maison?

_ Bientôt

_ Les enfants ont dit qu'ils allaient me reprendre, on m'a fait une chambre.

Ses enfants avaient plutôt fait un conseil de famille puisque leur père était dorénavant défectueux avant qu'il ne décide de se remarier, la nouvelle épousée héritant alors de tous leurs biens. Et comme il aimait comme la plupart des hommes, les jeunes femmes, celle-ci pouvaient être plus jeunes qu'eux, donc probablement vivre encore plus longtemps qu'eux. Et, pire, lui faire des enfants. Avec qui ils devraient partager leur héritage. La moitié revenant à la nouvelle épouse et le reste divisé entre eux tous. Et il pouvait toujours être convaincu, les femmes sont capables de tout, de les déshériter.

Il y avait assez longtemps qu'il avait son $ et eux leur idée à ce sujet. Et la fortune de leur père était devenu virtuellement la leur, une simple formalité. Puisqu'ils y pensaient autant. Et ça leur brisait déjà le coeur de le voir la dilapider (leur interprétation) seul en voyages et expéditions et avec des amis douteux (comme monsieur Dickson) alors qu'eux, en adultes responsables pourraient en faire un meilleur usage.

Puisqu'on en avait l'occasion et les avis de plusieurs médecins, on en profita pour décider de le placer et de garder son $. Légalement, la chose était possible et souhaiable (selon eux et leurs conseillers) et ils héritaient alors avant son décès. Plus subtilement, à eux de gérer le legs pour son entretien et les frais mais ils ne toucheraient vraiment l'$ qu'à son décès. Il n'avait pas fait de testament ce qui aurait pu provoquer des chicanes, placer les uns en conflit avec les autres, aussi ils s'entendirent tous pour en profiter. Car à l'hôpital où il était, il avait tout ou au moins le peu dont il avait besoin. Alors qu'eux avaient des familles et de grands besoins. Fallait-il le leur reprocher?¸

Puisqu'il avait été trop stupide pour ne pas  tout dépenser de son «vivant» ou de leur faire des legs avant. Mais comme la plupart des gens il se considérait immortel. Et si pour la plupart des gens, la mort se manifeste par une attaque brutale ou un rongement lent et sournois du corps, lui fut attaqué sournoisement et vaincu en une seule fois à son centre de commandement, sa tête.

Comme un d'entre eux était médecin, il avait des contacts et on le prévint lors du prochain décès parmi les patients en perte d'autonomie qui surviendrait laissant une place vide. On aurait pu choisir une chambre seule mais pour qu'il se sente moins seul et par soucis d'économie on choisit une chambre avec 4 fous. Dans le CHLD Centre Hospitalier de Longue Durée qui logeait dans l'ancienne partie de l'hôpital où il travaillait. En fait, le premier hôpital bicentenaire avant qu'on ne prodède aux multiples agrandissements. C'était aussi le logis des soeurs qui géraient l'établissement et soignaient les malades avant que cette fonction devienne celle de l'État. On avait transformé leurs cellules et chambres en plus des dortoirs. Ailleurs, c'est le privé qui s'en occupe et vous pouvez crever dans le parking si vous n'avez pas d'$ ou pas de compagnie d'assurance pour vous en donner. Il valait mieux non plus ne pas être pauvre avec les communautés religieuses qui savaient compter et aidaient parfois certains pauvres. Et partout ailleurs dans le monde, il vaut mieux aussi ne pas être pauvre. Ou ne pas naître. Mais comme les pauvres s'entêtent toujours à faire des bébés...

Il avait été heureux. Comme tous les hommes en pensant le moins possible à ce qu'il faisait. Escaladé l'Himalaya sans tous ces sherpas et ces guides qui aident le voyageur moderne à réaliser son rêve qui serait irréalisable sans 10 personnes par voyageur pour porter ses affaires et sans les 5 camps et leurs multiples tentes, de celui de base, en bas, au dernier, près du sommet pour qu'il puisse se coucher et manger au chaud. Tentes, nourritures, tv, toilettes transportés encore à dos de sherpas Népalais ou à traineaux ou par hélicoptère quand c'est possible. Anciennement, on les aurait porté à dos de porteur comme on faisait en Afrique pour les Occidentaux voyageurs. Maintenant, ils devaient avoir conscience de réaliser un exploit. Aussi marcher devenait indispensable.

Malgré tout, il y a encore des citadins pas suffisamment en forme pour survivre avec toutes les douceurs qu'on leur accorde. Et qu'on laisse crevé et gelé ici et là dans la montagne. Les redescendre gratis ne dit à personne. Et si on veut risquer encore la vie de sherpas pour que le touriste ait des funérailles dans son pays, aussi bien les payer. Le Tibet peut enterrer tous les morts que l'on veut. Quoique le gel puisse conserver indéfiniment les corps abandonnés. Un Occidental blanc prétentieux en moins qui pensait qu'il suffiait de le vouloir et qu'on peut parce qu'on l'a voulu et qu'on a payés 10 000 $ escalader la plus grande montagne du monde avec ses petits poumons fragiles.

Il avait été là.

Avait fait de la plongée sous-marine. Du parachutisme. Navigué en voiliers, hélicoptères, avions. Par loisir et professionnellement. Avait fait du tourisme pour son pays et celui des autres aux Vietnam, Irak, Afghanistan jusqu'à ce qu'il aille moins bien puis de moins en moins bien.

Personne n'est éternel. Ni les simples citoyens ni les héros.

Il le regarda transi par sa montre sur son poignet n'ayant aucune idée de ce que c'était.

_ Ils vont me téléphoner. Tu penses qu'ils vont me téléphoner? Il faut que j'aille aux toilettes.

Monsieur Dickson pesa sur le bouton du système de communication.

_ Le patient 586 B voudrait aller aux toilettes

*

25. 26 mai 2012. État 2