HISTOIRES DE FANTÔMES

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HISTOIRES DE FANTÔMES.

Vers minuit, à la lueur de la chandelle, monsieur Henry Dickson, devant l'âtre où brûle des bûches d'érables et de vieux parchemins, se penche sur son écritoire. Tout est tranquille dans la grande maison, tout semble dormir et, soudain,
il y a ce bruit.

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19.11.13

441.138.45. MONSIEUR FRANZ KAFKA EST ÉMU PAR MADEMOISELLE LA SECRÉTAIRE ET SA MORT PROCHAINE LE PRÉOCCUPE

Monsieur Adolf Hitler et monsieur Franz Kafka devant le mur vide qui les amènerait à la liberté (probablement) si jamais ils osaient en franchir le seuil.

Ayant débattu du pour et du contre, ils avaient décidé d'utiliser mademoiselle la secrétaire comme cobaye parce qu'elle était la plus légère des 3. 

Ce qui est parfaitement logique. 

Car leur installation avait été vérifiée (prudamment) de quelques coups de pieds. Tout tenait en place. 

Pour le moment.

Mais 

Car on pouvait quand même se poser des questions sur la précarité des planches déposées sur le sol. 

Il suffirait d'une fissure pour les précipiter vers une mort qui pourrait être décrite de bien des manières pour finir à chaque fois par espérer qu'elle soit rapide.

Il valait donc mieux éviter de décrire. 

Ou d'y penser.

Dégoûtante mais rapide.

Ils ont fait des signes à mademoiselle la secrétaire qui ne vient pas. Elle semble avoir trouvé sa rédemption quelque part.

En attendant, chacun discute de sa carrière future. Ou du lendemain. 

Malheureusement, le mot futur pour tous les 2 avait toujours été un terme vague. 

Monsieur Hitler, dans ses moments délirants d'enthousiasme s'était toujours vu un grand destin. Quoiqu'il ne pouvait pas en préciser la variété. Il avait pensé à la peinture. Puis à l'architecture. Et monsieur Kafka lui avait fait récemment penser à la bande dessinée.

Dans ses moments d'abattements qui succédaient ou précédaient ce qu'on pouvait appeler joie ou bonheur ou contentement, tout redevenait flou et sombre. 

En ce qui concernait le flou et le sombre, l'esprit de monsieur Kafka valait bien le sien.

Donc chacun des 2 échangeaient des propos déprimants.

Monsieur Adolf Hitler

Monsieur Franz Kafka

Monsieur Adolf Hitler

Chacun élabore sur ce lieu étrange. Sur ce qu'ils ont pu en voir jusqu'à présent. Ce qu'ils en ont pensé. Et ce qui peut se trouver encore de l'autre côté de ce mur. Et de sa mécanique. Et au-delà de ce sinistre plancher. 

Selon la logique la plus simple, monsieur Hitler conclut qu'il est tout à fait possible et probablement certain qu'ils vont mourir bientôt. 

Monsieur Kafka lui propose une idée inspirante au sujet des mystérieux propriétaire de ces lieux. 

La réponse de monsieur Kafka lui montre que son scepticisme prudent ne l'avait pas ébranlé. Monsieur Hitler, toujours le meilleur homme du monde, lui propose ensuite ce qu'il pense être une preuve de son erreur de raisonnement. 

Le temps passe et on en est encore là une heure plus tard.

Le professeur de monsieur Kafka s'inquiétait pour sa fibre morale. 

Et un prédicateur lui demandait: mais que feras-tu plus ? 

Ou 

Que comptes-tu faire de ta vie?

_ Mourir !

Le vertueux pasteur fut choqué. 

*

État 2. 20 nov. 2013