HISTOIRES DE FANTÔMES

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HISTOIRES DE FANTÔMES.

Vers minuit, à la lueur de la chandelle, monsieur Henry Dickson, devant l'âtre où brûle des bûches d'érables et de vieux parchemins, se penche sur son écritoire. Tout est tranquille dans la grande maison, tout semble dormir et, soudain,
il y a ce bruit.

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14.11.13

433.130.37. MONSIEUR ADOLF HITLER, MONSIEUR FRANZ KAFKA ET MADEMOISELLE LA SECRÉTAIRE AFFRONTENT EN CE MOMENT DES ÉPREUVES DONT ILS SORTIRONT GRANDIS. OU PAS.

Tout n'avait pas été si simple.

La première tentative ne donna rien. Comme les collectionneurs d'art (en fait, des esthètes sans collection - faute de moyen) protestaient. On ne mit qu'un tyran sur le fauteuil. Et il fut sans doute trouvé trop léger. Le fauteuil à roulette roula au milieu du petit corridor ou de l'entrée des 2 corridors (droit) (gauche) sans que rien de spécial ne se produise. 


Mademoiselle la secrétaire empoigna à bras le corps Néron et l'avait déposé sur le fauteuil. Ce n'était en fait qu'une statue de plâtre creuse. Ce pour quoi ce fut si facile pour elle. Et comme elle n'avait pas fait d'études littéraires ou historiques, elle était tout à fait indifférente au sort d'une antiquité. Qui n'en était pas une. Lorsque les esthètes l'examinèrent. Une statue de plâtre jaunie, sans doute d'un certain âge. Comme en faisait Michel Ange ou Le Bernin ou Vinci pour leurs travaux. Jauni. Sali. Ayant toute l'apparence d'une vieille sculpture. Sauf le poids. Sans doute avait-elle une histoire particulière qui avait fait que le collectionneur mystérieux vivant en ce domaine l'avait recueilli parmi ses autres oeuvres visiblement plus historique ou antique. Mais seul lui savait ce qu'elle avait de particulier. Aucun papier à proximité ne permettait de s'en faire une idée.

Bref, il ne se passa rien.

Cette fois, les 2 amateurs d'arts, monsieur Adolf Hitler et monsieur Franz Kafka furent mis à contribution. Rien de tout ceci ne leur appartenait mais ils se sentaient comme les derniers représentants du goût antiques lorsque les catholiques fervents mirent le feu à la bibliothèque d'Alexandrie. (Ils ne furent pas les seuls. On dit qu'ils ne furent pas les seuls. Ils mirent le feu à bien d'autres bibliothèque païennes. En plus d'exécuter la bibliothécaire. ) Quoi sauver des barbares. Seules les choses qu'ils pourraient porter survivraient. Tout le reste serait détruit. Sauf que la situation était inverse. Puisqu'ils devaient décider ce qui serait détruit. Le prétexte étant de sauver leur vie. Parce qu'un danger hypothétique planait sur eux. 

Comme le plâtre de Néron prenait trop de place, on le remplaça par un véritable marbre vraiment antique. Ce qui arracha des larmes à monsieur Kafka qui était du genre Juif pleurnicheur. Monsieur Hitler, Autrichien anémique et efféminé, avait l'impression de voir son fils sacrifié. L'image Biblique d'Abraham à qui dieu (sadique) (le Dieu des Juifs est comme ça ) demande de sacrifier son fils pour vérifier s'il a vraiment la foi. Au dernier moment, un ange apparaît pour retenir sa main et son couteau. Dieu est satisfait de l'obéissance de son fils. Non que l'empereur Néron soit particulièrement admirable mais il vécut à une époque fascinante. Et, en artiste, il imaginait le sculpteur inconnu dont le nom s'était perdu depuis si longtemps, découper le marbre, fragments par fragments. 1000 ans plus tard, la statue était encore là. Et ils allaient la détruire. 

Il était vraiment Antique. Et très pesant.

Une fois sur le fauteuil, on lui donna une poussée et Néron roula et roula jusqu'à ce que le mur l'arrête.

Mademoiselle la secrétaire les regarda. Elle n'était pas encore satisfaite. Tout ce qu'elle parvenait à dire c'est que c'était trop beau pour être vrai.

_ Comme on ne voulait pas y passer la journée, la fois suivante, on empila sur le fauteuil tout ce qui pouvait tenir. 2 autres Néron. Un Tibère. César. Napoléon. Henry VIII. 

Il fallut 2 hommes pour pousser le tout.

Et cela roula. Lentement.

Les roues de bois peinaient. 

On donna une bonne poussée avec les jambes tout en se  tenant au cadre de portes par les mains. Monsieur Hitler à droite. Et monsieur Kafka à gauche.

Arrivé au centre, la civière improvisée de personnages historique sembla défoncer le plancher. Mais ce ne fut que la première impression. Tout le plancher était monté sur pivot ou charnière et disparut soudainement.

La chaise ou le fauteuil libéré de la pesanteur tombèrent. Suivi des personnages historiques. 

Et comme si de rien n'était le plancher, intact, remonta doucement. 

Monsieur Hitler y posa le pied. Le bout de la chaussure. 

Tout semblait solide. Comme il y a un instant. Comme s'il ne s'était rien passé. Ceci aurait pu tout aussi bien être un rêve ou un délire de leur imagination. 

Ils amenèrent un autre fauteuil à roulettes et le projetèrent violamment. Il alla tout simplement rebondir sur le mur du fond pour revenir doucement vers eux. 

On empila de nouveaux quelques politiciens prestigieux jusqu'à ce que le fauteuil puisse à peine rouler. Et on envoya le chariot vers son destin. Ce qui ne prit pas de temps. Le plancher s'ouvrit une nouvelle fois. Et les lames perpendiculaires des 4 parois verticales du conduit - qui faisait la largeur et couvrait toute la surface de l'entrée du souterrain - les firent rebondir en prélevant au passage quelques morceaux. Comme des crocs acérés. Ils se fracturèrent tout en bas sur les pointes de fer.

Ils conclurent qu'ils s'agissait d'un piège. Que celui-ci fonctionnait parfaitement. Qu'il pouvait encore marcher un certain nombre de fois puisqu'il avait fonctionné adéquatement 2 fois. Et il était calibré de façon à ce que le plancher s'entrouvre lorsqu'il y aurait un homme dessus. Mais ils n'allaient pas vérifier quel était le poids miniaml permis. On savait tout de même qu'une fauteuil à roulette supportant une statue de Néron en plâtre était insuffisant pour déclencher le mécanisme. 

S'ils ne trouvaient pas rapidement une solution à ce problème, celui-ci ne serait que le premier de bien d'autres bien plus graves.

Monsieur Kafka était encore blème après un moment.

_ Reprenez-vous ! Vous n'êtes pas mort!

Dit monsieur Hitler qui s'était donné pour mission d'encourager sa petite troupe.

_ Qu'en savez-vous ?

- Vous n'allez pas encore faire le Juif ?

Comme si ce n'était pas suffisant dans l'affliction, voilà la secrétaire qui s'y mettait. 

_ Je commence à comprendre. C'est lui qui, tout à l'heure, a eu une vision de notre mort. Vous ne vous rappelez pas. Il disait: nous sommes déjà mort !

_ C'est un poète. Il a des visions. Sinon, ce ne serait pas un poète.

Elle se précipita sans mot dire vers la première porte qu'ils avaient ouvert ou qui s'était ouvert ou qu'elle avait ouvert par hasard en s'appuyant dessus ou quelque part dessus pendant qu'ils languissaient tous sur le palier.

_ Bon! Bon! Elle est redevenue folle.

On l'a dit, l'endroit où ils étaient, était fait d'une succession de vaste salle qui servait de bureau et de musée privé à un collectionneur anonyme et immensément riche à voir la qualité de tout ce qui était réuni à cet endroit. Cela prit donc un certain temps avant que la pauvre femme arrive au point de départ et encore un moment plus grand avant que son cri ne parvienne aux oreilles de nos 2 héros dépressifs. Le son mettant naturellement un temps plus long à parcourir l'espace que la lumière. Elle battait donc des mains tout en criant de temps en temps.

_ Je ne sais pas si je vais aimer ce que je vais voir.

_ Elle n'arrête pas de crier. Vous lui plaisez, je ne sais pas ce qu'elle vous trouve, vous trouverez bien moyen de la calmer. Sinon, elle va finir par attirer quelqu'un. Il est déjà miraculeux que nous soyons encore intact et réuni ici. 

Ils arrivèrent finalement à l'endroit où la secrétaire hurlait. Des cris de femmes aigus et déplaisant, tant leurs petites voix peuvent irriter parfois.

Et elle désignait à leur attention un endroit.

C'était vraiment déplaisant.

Devant la porte qu'ils avaient traversée. Pas vraiment une porte mais une large section de mur qui s'était déplacé devant eux, il y avait une trappe aussi large que longue. Qui s'était ouverte. Sous le plancher dont on venait de révéler les secrets, il n'y avait pas un puits vertical comme à l'intérieur de la petite salle secrète mais des angles. Qui menaient au milieu. Et au milieu une large fente et ce qui ressemblait à une meule. Un large cylindre de pierre d'un mètre de diamètre et de 4 mètres de long qui tournait contre au autre cylindre tout pareillement semblable. Le tout ressemblant à une meule. On pouvait facilement imaginer quelqu'un tombant et glissant sur la sorte de plan incliné des parois et arrivant tout au fond pour être aspiré et broyé irrémédiablement.

Comme les rouleaux ne se touchaient pas et qu'il y avait un espace minime entre eux, on pouvait comprendre qu'un corps serait pressé et réduit à sa plus faible surface.

La seule chose qui avait fait qu'ils n'étaient pas mort, du moins c'est ce qu'on pouvait présumer grâce aux observations minutieuses mais prudentes que l'on faisait à ce moment, c'est que le mécanisme implacable s'était révélé défectueux. Il s'était donc déclenché trop tard. 

Monsieur Hitler fit rouler une petite table merveilleusement ouvragé par un artisan de grand talent. Négligamment. La petite table roula sur le plancher, arriva au rebord de la fosse, tomba, glissa et arriva tout au fond du trou ou son contact mis en marche les terribles rouleaux de pierre qui en un instant la broyèrent réduisirent en morceaux bruyants. 

Monsieur Hitler qui avait parfois des accès d'optimisme leur dit:

_ Vous voyez, tout ne fonctionne pas si parfaitement ici. Ils font des erreurs. Qu'ils ne remarquent même pas. Probablement que le piège n'a jamais fonctionné et son moteur un peu rouillé. Et vous avez remarqué sans doute qu'il n'y a pas de sang sur les lames et les pointes de l'autre piège. Aucun étranger n'est venu ici avant.

Monsieur Kafka ne l'écoutait pas et était déjà parti. Monsieur Hitler interrogea du regard mademoiselle la secrétaire qui lui rendit son regard interloqué. Haussant les épaules.

_ Que les Tchécoslovaques sont fatiguants !

Il leur fallut marcher moins longtemps pour arriver à leur prochaine destination. La porte menant au mystérieux corridor. Qu'ils avaient plusieurs fois ouverts sans parvenir à se décider. Allait-il ou non partir à l'aventure par là ? 

Ne trouvant aucune réponse satisfaisante, monsieur Hitler et monsieur Kafka décidèrent de lire quelques-uns des merveilleux livres de cette merveilleuse bibliothèques, paradis des lecteurs. Comme si elle les attendait tous 2 depuis leur naissance. D'aussi belles choses réunies ne pouvaient que laisser croire qu'ils étaient effectivement morts et arrivé au Ciel réservé aux lecteurs.

Devant cette porte, une autre ouverture s'était ouverte dans le plancher. Aussi large que longue. Mais cette fois, les murs souterrains étaient verticaux. Et, en bas, des rouleaux de fer garnis de pointes roulaient. 

Normalement, ils auraient dû tomber et être déchiquetés. 

Et, encore une fois, rien ne s'était passé.

Et, encore une fois, le mécanisme s'était déclenché avec un certain retard.

Ce n'est ni la chance ni la prudence studieuse qui les avait sauvé de leur égarement, c'était...

Ce qui était une bonne question. 

Ensuite, monsieur Kafka est victime d'un choc vagal

Petite minute scientifique:


À la suite d’une émotion forte, par exemple, la vue du sang ou d’une aiguille, le système nerveux trop sollicité devient défectueux ce qui perturbe le cœur et influe sur le débit sanguin qui, on le sait, est nécessaire au cerveau. 

Donc, plus précisément, une hyperactivité nerveuse provoque une baisse d’activité du système nerveux qui entraîne à son tour une baisse de la tension artérielle. 

Le rythme cardiaque ralentit. Ce qui fait que le sang circule moins abondamment, moins vite ou plus du tout. 

D’où une suite de malaise pouvant occasionner la mort s’ils duraient trop longtemps.

Heureusement, le malaise vagal est une forme de malaise généralement sans gravité. 

S’il ne dure pas. Sinon, il peut entraîner ou provoquer la mort. Et on revient rarement de la mort.

SYMPTÔMES 

Sensation d'inconfort

SIGNES AVANT-COUREURS  

Palpitations

Troubles visuels que l’on compare souvent à un voile noir

Vertiges

Bouffées de chaleur

Sueurs

Nausées.

Vomissements

Tremblements

Sensation d'angoisse avec le sentiment d’une perte de connaissance imminente. Ce qui arrive parfois ensuite.

Mais l'évanouissement est temporaire et la personne évanouie à son réveil ne reste pas affligée de séquelle. À condition de ne pas tomber dans un trou.

Maux de tête

Sécheresse de la bouche

Grande sensation de faiblesse généralisée, de malaise à venir.

Picotements dans les extrémités - mains, pieds, sommet du crâne - juste avant de perdre connaissance

Faiblesse musculaire brutale (néfaste pour les muscles des jambes qui, comme on sait ou devine, supporte le poids du corps) – le sujet vacille sur ses pieds - entraînant souvent une chute si le sujet est debout. Ceci survient aussi inévitablement lorsque le sujet s'évanouit

Perte de connaissance, parfois accompagnée de convulsions

Perte de connaissance brève partielle (lipothymie)

Perte de connaissance totale (syncope).

Voilà.

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État 1. 14 nov. 2013