HISTOIRES DE FANTÔMES

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HISTOIRES DE FANTÔMES.

Vers minuit, à la lueur de la chandelle, monsieur Henry Dickson, devant l'âtre où brûle des bûches d'érables et de vieux parchemins, se penche sur son écritoire. Tout est tranquille dans la grande maison, tout semble dormir et, soudain,
il y a ce bruit.

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3.11.13

419.115.23. MONSIEUR ADOLF HITLER PENSE À LA FEMME MODERNE

Mesdames, offrez à vos mari un corps lisse, mince, ferme et doux pour Noël.

Il est encore temps.

Votre époux a droit au bonheur.

Il relisait un autre papier plié. Des notes pour un futur dessin commercial élégant genre Aubrey Beardsley. Il pouvait imiter les styles avec une raisonnable et attentive perfection.

Notice culturelle:


Aubrey Vincent Beardsley. Célèbre dessinateur pédéraste.

Déviant, inverti, dandy, d'abord de confession anglicane – variante personnelle du catholicisme et du protestantisme, religion inventée par le bon roi Henry VIII, célèbre psychopathe et roi d'Angleterre et aussi célèbre tueur de femmes et de catholiques, à son usage personnel - le pape (catholique) n'ayant pas voulu légaliser son divorce, il lui a fallu pour se remarier que sa (ses) précédente(s) épouse(s) décède(nt)  de mort naturelle (par décapitation) - se convertit au catholicisme romain. Pour on ne sait quelle raison.

C’est en France où il était venu pour se soigner de la tuberculose qu’il mourut dans le dénuement à 25 ans. Ce qui était sur le point d’arriver à monsieur Hitler.

Il travailla brièvement dans l’assurance et l’architecture.  Comme nos 2 compères. Et fut 6 ans un dessinateur de génie avant de mourir. 

Virtuose de la plume et de l’encre noire. Maître de l'illustrations stylisée et sinueuse en noir et blanc influencées par la gravure japonaise et l'Art Nouveau. 

Il va de soi que lui et son art étaient jugés grotesque, pervers et décadent par la bonne société hypocrite de l’époque Victorienne qui continuaient leur conquête du monde en assassinant des millions de personnes. Ce qui peut expliquer son changement de religion. Ou pas.

Il est très apprécié actuellement des esthètes, collectionneurs et muséologue. Ce qui lui fait sûrement plaisir, là où il est.

Fin de la notice culturelle.

Lui qui avait toujours été nonchalant, paresseux, traînard, fainéant, contemplatif submergé d'ennui, menant sa vie ou se laissant mener par elle, sans enthousiasme, une léthargie mentale et morale consternante comme un vieillard sur le point de mourir après une trop longue vie inutile, il n'est donc pas étonnant qu'il se soit à peine maintenu en vie, son esprit et son corps s'accrochant difficilement à l'existence comme un vêtement trop usé pendu à un crochet de pendu, une sorte d'esprit déviant, de paria du productivisme, prisonnier d'une léthargie mentale consternante.. 

Le voilà pris d'un sens aigu de l'assiduité. Il est devenu travailleur zélé. Il y a des miracles inexplicables dans la vie. 

Son père, s'il n'était pas mort de désespoir - et de boisson- aurait été fier de lui. Tu seras un homme, mon fils... Aurait-il dit. Ou quelque chose du genre.

_ Vous n'avez pas honte ?

Ce bel enthousiasme commercial ne plaisait pas à mademoiselle de la secrétaire. Sans doute sujet à des maux féminins variés, dont un lancinant mal de tête provenant de la vasodilatation de ses vaisseaux sanguins cérébraux et d'un choc brutal et frontal contre un mur de pierre. 

_ Vous ne seriez pas féministe ?

Dit nonchalamment monsieur Hitler..

En référence à ces harpies agressives indignes du doux nom de femme. Méduses qui harcelaient les chevaux dans les rues. Un grand malheur les attend si quelqu'un n'y met pas rapidement un terme.

Elle fut choquée du commentaire. Elle était une honnête femme et n'entendait rien à la politique qui est du domaine des hommes. Mais elle savait lire et lisait les journaux et avait des opinions.

Ils firent comme s'ils n'avaient rien entendu. Après tout que vaut la parole d'une femme. Pépiement d'oiseau égaré.

Ils avaient un problème urgent. Pas seulement celui de monsieur Hitler qui se consacrait dorénavant à l'illustration commerciale au lieu de les aider.

Comme si c'était le moment, jugé comme ils étaient sur la plate-forme de béton au somment de la tour servant à contenir les escaliers de secours.

Ils n'auraient pas été trop de 3 à penser à cette affaire.

Bien sûr, la femme pense peu, c'est là son moindre défaut - il y en a tant d'autres - mais sa contribution était bienvenue.

Monsieur Kafka pensait pour tous les autres.

Ce qui ne donnait rien. Malgré qu'il soit un intellectuel Juif.

Voilà.

Ils avaient escaladé toutes ces marches, tous ces escaliers, combien ? - les compter aurait été décourageant - monsieur Kafka en râlant (la tuberculose ?). 

Mademoiselle la secrétaire, comme d'habitude, donnant des conseils. La seule, d'ailleurs, en parfaite forme, comme le sont toutes les génisses reproductives. Qualité physique suffisante et indispensable à la mise bas d'une nouvelle génération. Et pour accomplir ce miracle de la nature, indispensable à la survie de la société, penser est tout à fait inutile. Aussi la nature a été parcimonieuse dans l'attribution du cerveau féminin.

Ils avait fait tout ça pour ça.

Au dernier étage. Ils avaient regardé, cherché, il n'y en avait pas d'autre. 

Impossible d'aller plus loin ou plus haut.

Ce qui était une bonne chose car messieurs Hitler et Kafka étaient épuisés. 

Au dernier étage, on arrivait sur un palier semblable à tous les autres où ils étaient passé, sauf qu'il y avait un mur.

Devant eux.

Là où à tous les autres étages il y avait une porte menant on ne sait où - probablement des corridors, des bureaux et d'autres portes - il n'y avait devant eu qu'un mur. Ce mur. Le mur. 

Pas un grand mur. Ni un mur très haut. Comme tous les murs précédents, il allait jusqu'au plafond. Probablement 3 mètres de haut par autant de large. 

Ce qui les laissait profondément perplexes.

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État 1. 3 nov. 2013