HISTOIRES DE FANTÔMES

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HISTOIRES DE FANTÔMES.

Vers minuit, à la lueur de la chandelle, monsieur Henry Dickson, devant l'âtre où brûle des bûches d'érables et de vieux parchemins, se penche sur son écritoire. Tout est tranquille dans la grande maison, tout semble dormir et, soudain,
il y a ce bruit.

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12.10.12

275. Y-A-T IL UNE VIE APRÈS LA MORT? VOUS LE SAVEZ MAITENANT! AUTRE QUESTION À LAQUELLE PERSONNE NE PENSE: Y A-T-IL UNE MORT APRÈS LA MORT? ET COMBIEN?



Il y avait le fils du garagiste (disparu dans des circonstances mystérieuses)

Il y avait l'ami du fils du garagiste

Il y avait l'ami de l'ami du fils du garagiste

Il y avait leur ami qui était parti violer la petite blonde et qui n'était pas revenu. Mais il était là.

_ Mais où étais-tu passé?

_ Je me souviens plus.

_ Attend! On allait vers la maison de Dickson et tu as vu l'auto rouge de la petite blonde et tu lui as foncé dessus.

_ Je me souviens pu.

_ Oui. Tu voulais lui apprendre à vivre.

_ Attend. Celle qui se donne de grands airs. Comme si elle était au-dessus de tout le monde.

_ Moi. Je trouve pas. Elle a toujours été gentille, ce n'est pas comme d'autres greluches...

_ Ta gueule!

_ Tu n'es pas revenu. Raconte. Tu t'es amusé au moins.

_ Elle a crié?

_ Elle a pleuré?

_ J'adore quand les pisseuses chialent.

_ Tu voulais la... Alors tu l'as ?

_ Je l'ai suivi avec ma camionnette. Il faisait noir et elle était facile à repérer. J'ai attendu un moment et pas une auto ne passait. Alors je lui ai foncé dessus. Elle a paniqué. J'aime quand les pisseuses sont terrifiées. Je poussais avec mon pare-choc avant son pare-choc arrière, et...

_ On s'en fout de tes histoires. Tu l'as fourré ou non.

_ Arrêtez de me couper. Je perd le fil.

Les autres spectateurs enthousiastes chantaient.

_ Une histoire de viol. Une histoire de viol. On veut une histoire de viol.

_ Ça n'existe pas le viol. Toutes les filles veulent se faire fourrer. C'est au fond d'elles mais elles ne savent pas. Elles disent non mais au fond c'est oui. C'est juste pour nous faire bander plus fort. Mais elles le savent pas. Faut juste insister. Hurler. Cogner un peu. Une claque et elles figent. Tu cries après et elles figents. Comme un chevreuil sur une route lorsqu'il voit les lumières d'une auto. Tu fais ce que tu veux ensuite. Et elles sont contentes. Quand ça fait mal, c'est là qu'elles prennent...

_ T'a jamais remarqué quand elles t'aiment et que tu les baises et qu'elles jouissent, elles hurlent. Quand on les viole, elles hurlent. Pareil.

_ Arrête de tourner autour du pot. Tu en étais au moment où tu poussais son auto. Elle a dû pisser dans sa culotte quand elle a vu ta grosse camionnette derrière elle.

_ C'est ça qui est excitant. C'est comme chasser le lièvre. Elle a fait une fausse manoeuvre ou je l'ai poussé un peu de travers ce qui a fait dévier son auto. Et elle s'est ramassé dans le fossé. Sur le toit.

_ Raconte comment c'était?

_ Il y avait de la fumée qui s'échappait. Je pensais que son auto était en feu et j'ai attendu. Je ne voulais pas me blesser. Mais ça fumait toujours sans qu'on voit de feu. J'avais pensé aller la sortir de là et le baiser quand elle serait toute cassée. J'aurais été la dernière image qu'elle aura  vu sur Terre. Et je l'aurais étranglé après. J'aime étrangler les filles. Leurs petits cous dans mes mains. Je pourrais le faire d'une seule main.

Il montre sa main. Une grande main. En effet, il pourrait étrangler un certain nombre de femme et un certain nombre de cous. Surtout celles avec un long cou gracile et d'une seule main. Ou le casser tout aussi facilement.

_ T'as raison. Elles le méritent toutes.

_ Alors j'attendais sur la route pour voir si la fumée allait augmenter, j'avais la chienne, j'étais pas sûr, il commençait à faire froid. Je me gelais à rien faire sur le  bord de la route. Et l'intérieur du ventre des femmes est toujours chauds. Me demandais si les flammes allaient prendre. Si. Mais ça restait moyen. Pas de grosse fumée ni de début de flamme.

_ Probablement un durite qui a coupé et l'antigel qui a coulé sur le moteur. Ça fume dans ce cas. Alors t'attendais.

_ J'étais remonté dans la camionnette et j'ai monté le chauffage. L'air chaud faisait du bien. Les nuits d'octobre sont froides ici. J'ai mis la musique. J'ai coupé la musique. Je pouvais m'en aller et faire comme s'il ne s'était rien passé. Des chances qu'elle ne sache pas qui j'étais. Tout ce qu'elle avait vu c'était la camionnette. Et il y en a des tas. J'aurais du partir. Et je me suis dit qu'il était temps d'aller la secourir. Une pauvre femme en panne dans le fossé. Pour ma peine, elle voudrait bien me donner un bonbon.

_ Tu l'as mérité.

_ J'allais me décider quand je vois une folle toute échevelée. Enragée. Sur le bord de la route. Elle avait escaladé le fossé.

_ Chanceux! Pas besoin de te mouiller ou te fatiguer. Elle vient se faire baiser sur place.

_ Maudit chanceux. J'espère que tu en as profité.

_ Je la vois qui me lance quelque chose, je ne vois pas quoi. Elle se cache aussitôt dans l'herbe du fossé. Et ce quelque chose roule sous le devant de ma camionnette.

_ C'est bien les filles. Elle t'a lancé une roche. Comme c'est cute! Et même pas capable d'atteindre ton pare-brise. Après elle se sauve pour ne pas se faire disputer.

_ Le capot de mon moteur arrache. Le devant de ma camionnette saute. Le feu pogne. L'explosion a tout tordu, je suis incapable de sortir quand je pense enfin à sortir.

_ Mais elle t'a lancé quoi?

_ Alors je la vois entre les flammes et les fumées. Elle me pointe quelque chose. Elle a un pistolet. Et un gros. Et elle tire.

_ Hein! D'où elle sort tout ça. Si les filles commencent à s'armer, notre chien est mort. Va falloir commencer à être poli. La chienne!

_ C'est bien un pistolet. Elle change de place. Et elle me vise à travers la fenêtre de la portière côté conducteur. 8 balles.

_ C'est une fille, à part pisser assis, c'est pas capable de rien faire.

_ Les 8 coups, je les ai senti.

_ T'es fou, tu serais mort.

_ Et ce n'était pas fini. Elle me montre ce qu'elle avait à la main. Une grenade. C'est ça qu'elle m'avait lancé en premier. Et elle en a une autre. À force de tirer à travers la vitre, elle l'a cassée et elle me lanche la grenade qui tombe à mes pieds. Elle se sauve et j'ai pas le temps de l'attrapper. Et ça saute.

_ T'as rêvé. Tu fantasmais tellement sur la petite qu'elle t'a foutu une maladie dans la tête.

_ Ouin! Tu serais mort autrement.

_ T'as peut-être raison. J'ai rêvé tout ça! Mais quelle bizarre de rêve. J'espère ne plus jamais rêver comme ça.

_ Je pense que t'a pas rêvé. Tu sens tes pieds?

_ Non.

_ Regarde tes pieds!

Il regarde ses pieds. Il regarde au-dessus de ses pieds. En fait il n'as plus de pied. Ni de jambe. Tout ce qui manque arrête à la taille. Plus haut. Et tout ce qui lui reste commence au-dessus de la cage thoracique qui lui sert de support pour la tête qu'il a encore et les bras.  Les côtes et ce qui lui reste de vertèbres reposant sur le plancher. Comme une cage d'oiseau. Et il marche, plutôt rampe, en effet, ramper est le mot qui convient, ou mieux, glisse, il glisse, sur ses tripes qui lui sortent de son ventre comme les tentacules d'une pieuvre. De sous la cage sort un gros coeur rouge, 2 poumons blancs et son estomac et divers organes qu'il traîne derrière lui ou à côté en se déplacant. Comme des coussins. Et il se bouge ou se glisse sur une sorte d'eau rouge ou verte. Comme une flaque. Comme font les mollusques. En faisant des bruits d'eau qui coule ou fuit et des gargoullis. Comme lorsqu'on digère. Il coule par en bas mais aussi par en haut. Les 8 balles dans le ventre, le coeur. Et une dans la tête au-dessus des 2 yeux. Au milieu du front. Par les trous des balles sort une sorte de jet d'eau rouge couleur brique.

Comme il ne s'est rendu compte de rien et qu'il ne sent rien, il a fini par s'apercevoir qu'il lui est arrivé quelque chose en voyait la réaction de dégoût des autres.

_ Mais qu'est-ce qui m'arrive?

_ Je ne sais pas ce qui t'arrive mais t'approche pas de moi.

Il regarde enfin en bas. Voit ce qu'il y a en bas. Mais il lui semble étrangement que c'est tout à fait naturel. Qu'il a toujours été comme ça. Un peu bas sur pattes. Un peu bas. Puisque des pattes il n'en a plus.

_ Arrêtez de marcher sur mes tripes.

En effet, il est tout à fait étrange de voir se déplacer un demi-homme sur son ventre coupé en 2. Il se déplace mal mais assez compte tenu de son état. Curieusement, il se dépace même assez bien. Et aussi curieusement, il ne s'était pas aperçu de son état avant. Ni d'ailleurs aucun des anciens amis qui lui parlaient. Seulement, à un certain moment de la conversation, ils se sont rendu compte que quelque chose. Puis ils ont compris. Mal au début. Un peu confusément. C'est comme si lui et eux sortaient d'un rêve ou y entraient.

_ Mais ça se peut pas.

En effet, ce genre de chose est tout à fait impossible.

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12.13.18 oct. 2012. État 3

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