HISTOIRES DE FANTÔMES

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HISTOIRES DE FANTÔMES.

Vers minuit, à la lueur de la chandelle, monsieur Henry Dickson, devant l'âtre où brûle des bûches d'érables et de vieux parchemins, se penche sur son écritoire. Tout est tranquille dans la grande maison, tout semble dormir et, soudain,
il y a ce bruit.

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7.6.12

111. CAUSE TOUJOURS! FERME TA GEULE! LA PORTE DU FRIGO EST OUVERTE ET LA LUMIÈRE EST ALLUMÉE.

Henry Dickson

Était passé à la salle de tv avec l'écrivain son ami et sa blonde. Il y avait un écran plat de 60 pouces 500 000 couleurs pour regarder la tv ce qui était tout à fait inutile pour la plupart des émissions, sauf les films. Regarder les nouvelles en grand écran étant une forme de perversion ou de masochisme où on nous donne à voir l'animatrice vieillissante en direct en HD avec vue panoramique et aérienne des pore de sa peau et de ses rides. Même en 3D.

Et des tas de gnomes politiciens dont on voyait en gros plans les multiples perversions. Le monde fantastique des gnomes et des guignols. Et le château des nains. Avarice. Cupidité. Envie. Désir de nuire. Hubris. Enflure de l'égo. Contentement de soi. Satisfaction obscène. Vanité. Orgueil. Corruption. Lâcheté. Couardise. Reptations. Aplaventrisme. Aplaventrisation. Aplaventrissement. Soumission aux Puissances. Ce qui n'était rien comparé aux apparitions hallucinantes régulières des hommes d'affaires si contents de leurs succès.

Bobinette et Bobino présente dans leur castelet: La damnation de tous ces petits Fausts. Un vrai Pandemonium. Visible à l'heure du souper sur grand écran alors que pendant des siècles, avant l'invention de la photo et de la caméra, il avait fallu se contenter de la gravure sur bois. Qui nous laissait croire que ces êtres n'existaient pas réellement. Mais il manquera  toujours la musique de Berlioz ou de Wagner ou Nightwish. Quoiqu'une annonce de crème pour les démangaisons féminines (si gênantes et elles ne peuvent se gratter) puisse faire l'affaire.

Sans compter les conflits locaux et Tiermondistes déprimants. Si les images ne suffisaient pas, les tas de mensonges enveloppant le tout et censés nous donner une explication vous dégoûteraient du genre humain si vous ne l'étiez déjà. Tout ceci en stéréo ou ambiophonie. Luxe. On vous ment de tous les côtés et vous avez l'impression que le menteur est assis à côté de vous. Et qu'il se fout de votre gueule en plus. Un peu plus et il flatterait la bedaine pour bien montrer qu'on est entre copain et qu'il est comme vous. Les journalistes (?) et commentateurs et explicateurs au service des puissants ne cessent de vous dire que ce que vous voyez n'existe pas et que vous ne devriez pas en penser ce que vous pensez, mieux, ne pas penser du tout, parce qu'il sont là pour penser pour vous, en couleurs, et ce qu'ils expliquent est ce que nous devons voir. En fait, le meilleur du meilleur est que vous oubliez tout.

Il y a une vente avec 13 % de rabais chez Rona. Où les employés s'excusent auprès de leurs patrons pour avoir déclenché une grève illégale et été mis sous lock-out. Beau! Élégant!

À moins d'être parvenu à un état d'indifférence absolue. Tout est apparence, apparence d'apparence, illusion. Mirage. Ce qui ne rend pas plus heureux. Quoique le bonheur soit une illusion et un esclavage de plus dont la recherche (supposant que la chose existe) (des gens généralement bien informés l'affirment entre 2 régimes) n'est qu'un lien de plus pour vous retenir ici, en bas. À ramper comme tout le monde.

Monsieur Dickon avait une tv noir et blanc qui était probablement à la maison lors de l'invention de la télévision ou de son introduction au pays en 1952, ce qui est bien suffisant pour la plupart des émissions qui ne sont que de la radio avec des images. Et le sang des nouvelles en noir gris blanc est tout aussi bien.

Mais il est impossible actuellement de s'en servir, sauf si on est sur la galerie. Ou le patio. Même chose pour la radio. Ou le téléphone cellulaire. Mais il fut un temps où c'était sans doute possible sinon pourquoi avoir un poste de tv? Ou un poste de radio qui doit dater des premières ondes en 1922 ou, plus probablement en 1938, lorsqu'on a décidé d'informer les campagnes. Ou de centraliser la propagande.

L'émission qu'ils voulaient voir avec 2 millions de téléspectateurs était Cause Toujours! L'idée d'être des millions de personnes à faire la même chose en même temps a quelque chose de fascinant et d'épeurant ou de répugnant en même temps. Et en dit beaucoup plus que nécessaires sur notre prétendue liberté individuelle et personnalité. Un poisson, 3 poissons dans un banc de poissons nagent dans la même eau. 2 millions de poissons. L'autre million était à un autre poste. Pas une critique mais une observation.

Cette émission avait remplacé Tout le monde en parle! Adaptation d'un concept français - d'où versement de droits ($) - alors qu'il s'agissait tout simplement du ressuscitement de la vieille émission d'entrevues avec des chaises et des personnes plus ou moins connues ou plus ou moins intéressantes assises sur les chaises. Et un bureau pour l'animateur.
Avec d'autres chaises et des bureaux différents.

Qu'on aurait tout aussi pu voir devant un écran à tube noir et blanc. Ou écouté à la radio. Mais on n'aurait pas vu les grimaces de douleur des invités humiliés.
Monsieur Jacques Fauteux (1972) étant remplacé par le Fou du Roi. Et l'animateur qui ne se prétendait pas Roi, ni ne se présentait en Roi quoique... Ce qui est surprenant le connaissant (télévisuellement parlant puisqu'on ne fait pas parti de ses intimes mais, comme bien d'autres, on l'a presque vu grandir en sagesse et en grâce à la tv), prenait la place de Lise Payette ou de Réal Giguère dans Parle, parle, jase, jase. 1974. C'est dans l'air avec Élaine Ayotte (miam!) 2004. Jean-Pierre Coallier 1985. Michel Jasmin. Ou Judith Jasmin. 1952.
Dans ce genre d'émission qui se ressemblent toutes - quoiqu'on fasse, si on veut inviter quelqu'un et lui poser des questions, à moins de lui mettre une lampe de 250 watts dans la gueule et de lui arracher les ongles pour qu'il réponde; il fallait bien les asseoir, sur quelque chose, probablement des chaises, un fauteuil, une banquette (concept) ou des comptoirs de cuisine (ilots) ou de bar.
Et quelqu'un posait des questions avec plus ou moins de subtilité (s'il avait des $ pour ses recherchistes) en évitant de donner des claques sur la gueule comme au bon vieux temps des postes de police.
L'animateur était rondouillard(e), mince, élégant(e), maigre, irritable, ratoureux(se), aimable, bienveillant(e), reconnu(e) pour son affabilité, souriant(e), moqueur(se), jovial(e), soucieux(se), pervers (e), vicieux (se), colérique, sadique ou hystérique (avec une voix aigüe et stridente) et pouvait faire mettre l'invité dehors par les agents de sécurité s'il (elle) était trop embarrasé(e) et confus(e) pour répliquer.
Toutes ces situations se sont vues au fil du temps y compris un animateur qui s'asseoit sur le sac à papier contenant les perruches apprivoisées (afin de les déstresser dans le noir et le calme avant ou après leurs prouesses) d'un invité à qui il avait fallu des années pour leur apprendre à pousser une petite brouette avec leur petits becs ou à soulever de petites haltères avec leurs petites pattes ou à compter. Couic! Les perruches.
Les invités étaient ignorants ou prétentieux, intelligents ou riches. Apprenties vedettes ou vedettes confirmées ou ex-vedettes essayant tant bien que mal de résister au naufrage de leur carrière. L'eau insalubre et limoneuse du marais de l'anonymat qui monte et monte jusqu'au cou. Ou victime du Titanic faisant leur grand possible pour s'accrocher à la chaloupe de sauvetage providentielle alors que d'autres cherchent à les repousser à garnds coups de rames sur les mains et la tête (elles auraient pu ne jamais être invité) (c'est leur unique chance de faire encore une fois bonne impression) (et elles le sont pour toutes sortes de bonnes ou de mauvaises raisons: nostaligie de leur carrière passée qui a fait fantasmer l'animateur dans sa jeunesse, ou son père ou sa mère, amour déraisonnable de Jésus et des chansons étranges (comme les auteurs Nouveau Roman, on peut chanter les poignées de porte. Et on le prouve en le faisant.) ou pour faire admirer en direct ses chirurgies plastiques pas très réussies).
Tous venaient pour vendre quelque chose. Au moins eux-mêmes. Ou qu'on leur achète quelque chose. Peut-être eux-mêmes!
Ce que dans le milieu culturel, on appelait «run de lait», souvenir du laitier qui faisait du porte à porte pour amener le panier de ses bouteilles de lait au bruit de verre si particulier et ramener les bouteilles vides encore plus bruyantes du temps où le lait se vendait en pintes et chopines de verre. Aujourd'hui, on le retrouve à l'épicerie. En boite de carton et sacs de plastique. Plus silencieux. Même sans lactose. Mieux, lait de soya tofu avec goût d'amande pour remplacer sa saveur (!) si particulière.
Pour les politiciens, on parlait de campagne électorale. De test pour une nouvelle taxe. Ou une amusante nouvelle loi.

Ou d'une manière d'éviter la prison.
Chacun avait quelque chose à vendre ou a louer, on l'a dit, mais devait faire semblant de prétendre que ce n'était nullement le cas. Seules des raisons hautement spirituelles les motivaient eux et leurs produits: film, émission tv, disque, livre (rare), pièce de théâtre (rare), danse (très rare), poésie (très très rare), tableau (jamais vu), invention scientifique (jamais vu). Taxes.

Démonstration publique de sincérité:

Mais je n'ai aucun rapport avec les supposés malversations du Conseil Municipal.

Et il est  malheureux que la Caisse de Dépôts et Placements ait perdu 50 milliards mais ce n'est de la faute de personne et personne n'a profité de cette débâcle. C'est un coup du sort. Une forme de météo commerciale. Le Marché a tremblé. Après tout, il y a des tremblements de terre. Pourquoi la Bourse ne tremblerait-elle pas?

Non, je n'ai aucun lien avec la Mafia.

Ni un entrepreneur relié à la Mafia. Et la Mafia n'investit pas son $ gagné péniblement dans ma compagnie.

Le blanchiement d'$, je connais pas.

Ni les comptes dans les Paradis Fiscaux. Si je vais à Turk & Caicos (Turques-et-Caïques) c'est pour le Club Med qui est très bien. Vous devriez essayer!

Et c'est moi qui ait écrit mon livre où je raconte sincèrement ma vie et ma carrière d'acteurs, de chanteurs, de sportifs, de politiciens.

Regardez-moi, je suis sincère. Il n'y a pas plus sincère que moi. S'il y avait un prix de sincérité comme il y a un prix de Vertu accordé tous les ans par l'Académie Française, je l'aurais!

Gros plan sur ses yeux de phoque Bambi.
L'émission durait au plus 10 ans avant d'être remplacée par la même sous une autre apparence avec un autre animateur et les mêmes invités. Quoique certains pouvaient disparaître pour on ne sait quelle raison. Généralement, ce sont les mêmes 10 comédiens et chanteurs que l'on retrouve le long de cette décennie mais ils peuvent continuer leur carrière ou, subitement, se remettre à vendre des souliers tandis qu'une autre équipe d'invités parlera sincèremnt (grands yeux de phoque Bambi) de la merveilleuse période où ils ont participé au tournage de leur dernier film. Avec ce merveilleux réalisateur qui motive ses actrices en leur donnait des claques sur la gueule.

Et je n'ai pas couchée avec mon producteur.

Et je n'ai pas sucé mon impresario (agent d'artistes).

Non, je n'avais pas 12 ans lorsque je suis devenue la maîtresse du patron de l'agence de mannequins.

Et ce n'est pas vrai que dans le milieu de la F-1, il y a des orgies avec des mineures et des coureurs automobiles et les grands patrons. Avec alcool et drogue.

Je suis tout surpris d'entendre dire que des joueurs de hockey de la Ligue Nationale pourraient coucher avec des mineures venus leur demander des autographes.

On sert de la cocaïne sur des plateaux d'argent dans les réceptions des grands bourgeois cultivés, cette idée me choque et me révulse. Et quoiqu'on dise je n'ai jamais été invité lorsque j'étais ministre. Oh! Il y a des photos. C'est quelqu'un qui me ressemble.

Je n'ai jamais battu ma femme.

Non, je ne me suis pas fait poser d'implants. Ce sont mes seins naturels.

Non, je n'ai pas 49 ans.

Est-ce que j'ai menacé de mort mon associé?

La police ne donne jamais de coups de pieds (botte) (en prenant son élan) dans la face d'un homme à genoux menotté dans le dos. Devant 3 agents. Oh! Il y a des photos! Et un film sur téléphone cellulaire.

Un policier de la brigade des stupéfiants soupçonné d'avoir consommé et revendu la drogue provenant de saisie. Un policier assermenté ne ferait jamais cela.

Des policiers de la brigade des moeurs couchant gratis avec les prostitués du secteur dont ils assurent la protection. Contre fellation et complet?

Lorsque j'étais ministre, je me suis occupé dans l'intérêt du public de mon ministère et si je suis maintenant porte-parole (ou directeur) d'une des industries dont mon ministère surveillait les activités, c'est tout à fait par hasard et non comme vous le soulignez perfidement un cadeau pour service rendu. Ma carrière de politicien où je me suis dévoué pour le service public est terminée, il faut bien vivre et on m'a offert à ma grande surprise, cet emploi. J'ai été ému. Je ne m'y attendais vraiment pas. C'est parce que j'étais le candidat idéal. J'étais studieux.

Comment il se fait qu'en tant que maire d'un village j'ai une aussi belle maison n'a rien à voir avec le fait d'avoir donné le contrat des travaux d'aqueduc pour ma municipalité à la compagnie d'ingénierie qui était le plus haut soumissionnaire. J'ai le sens de l'économie. Et ma femme aime décorer.

Les entrepreneurs immobiliers n'ont jamais contribué à ma compagnie électorale.

En tant que courtier, j'ai administré en bon père de famille l'$ des clients qui ont investi dans ma compagnie. Il est malheureux que 125 millions ait disparu. Je suis aussi attristé qu'eux. C'est la conjoncture.

Ma compagnie de dessin animé n'a jamais donné de contrat illégaux à des auteurs américains (moins chers) tout en touchant des subventions pour le même travail attribuée fictivement à la fille de 10 ans de ma secrétaire. Son nom apparaissant comme scénariste. Et ce n'est pas parce que je donnais de l'$ au parti au pouvoir que je n'ai pas été en prison. Et que je n'ai pas eu à rembourser. Ni eu de problème avec l'impôt pour mes gains non déclarés. Moi, les chiffres! Et c'est tout à fait par hasard, si on continue de recevoir des subventions pour donner des emplois localement. Le premier ministre est mon ami. J'ai le droit d'avoir des amis. Je ne vais tout de même pas faire de la ségrégation envers les politiciens.

Vous dites que des policiers auraient pu assassiner un de leur confrère qui allait dénoncer leur corruption et leur complicité avec le crime organisé, faisant passer ce meurtre pour un suicide. Tout ceci n'est pas réaliste.

Notre parti ne donne pas de subvention aux écoles Juives même si elles se refusent à appliquer le programme du Ministère de l'Éducation et endoctrinent leurs enfants comme on gave des oies pour en faire des zombies Juifs à couettes qui tondent leurs femmes. 100 % de leurs frais ce qui est bien au-delà des 50% des écoles privées. Jamais entendu parler. Et si on augmente encore ces subventions cette année est tout à fait par hasard. Personne ne nous l'a jamais demandé. Et comme elles refusent d'enseigner le programme, elles auraient dû être fermée comme il est arrivé pour des écoles fondamentalistes catholiques. Tout ceci me surprend.

Le sceau Kasher n'existe pas. Et il est impossible que les entreprises soient obligées de le payer. Comment un groupe minoritaire et une secte minoritaire de ce groupe ethnique minoritaire réussit-elle à taxer les plus grandes entreprises du pays? Ce qui fait que le consommateur même pas Juif doivent payer à son tour. Je ne comprends pas votre question. Je suis philosophe.

Je passe mon temps à être surpris.

Grands yeux de Bambi.
Tout ceci entrecoupés de messages publicitaires d'intérêts publics plus ou moins nombreux (au fil du temps, le nombre augmenta sans cesse et les segments d'émissions rapetissant de plus en plus: une émission d'une heure durant un temps symbolique et abstrait probablement appelé heure de la tv; comme on parle de fuseau horaire ou d'heure avancée de l'est ou d'heure solaire ou d'automne) variant selon les époques: où on fait la chasse aux Juifs ou aux communistes, aux homosexuels athées ou aux fumeurs.

Où, il n'y a pas si longtemps, on vendait des cigarettes, des armes ou de l'acool à des enfants. Ou buvait de l'urine parce que c'est bon pour la santé.
Les animateurs de la dernière variante de Tout le monde en parle! avaient eu des destins variés mais intéressants. Le Fou du Roi avait renoncé publiquement à l'exercice de l'humour et à sa perversion préférée: l'homosexualité, lorsqu'il avait reçu l'appel de Dieu et choisit la prêtrise. Devenu chanoine, nonce apostolique, les personnes généralement bien informées prédisaient qu'il serait un jour appelé à être évêque de Montréal. Et il ne contredisait personne disant que sa vie ne lui appartenait plus et qu'il entendrait l'appel s'il survenait.
Tandis que le Roi avait, lui, entendu l'appel de Hollywood, Babylone païenne, auquel bien peu de personnes peuvent résister. Là, il avait fait une version anglaise de son dernier film Québécois au lieu de la laisser faire par un autre. Et venait de terminer son prermier film de 100 millions de $ lorsqu'il avait gagné un Oscar qu'il avait lancé pour une raison que lui seul connaissait à son associé monsieur Steven Spielberg d'où bagarre et scandales dans la salle. Et cris effarouchées des femmes immodestement vêtues.
Les 2 avaient été remplacés par les mêmes, clônés probablement par OGM ou ADN. Mais plus grinçants et agressifs. L'idéal était de provoquer une bagarre entre des hommes invités ou de faire pleurer une invitée femelle.
Chacun avait un écouteur discret à son oreille relié au dialoguiste de l'émission qui lui rappelait de parler de tel sujet ou, saisissant la balle au bond, lui disait de tirer sur le brin de laine qui venait de sourdre de la manche de l'invité. Ce qu'il n'aurait peut-être pas pensé par lui-même ou bien une semaine trop tard. Ou c'était le pool d'humoristes invisibles toujours prêts à pondre instantanément une bonne blague au détriment d'un invité.
Selon son abus vestimentaire ou graisseux, son orientation sexuelle, sa réputation de pédophile, l'échec de sa dernière émission, l'échec de sa précédente émission, de son mariage, de son divorce (son ex lui réclamant 500 millions $) ou celle de l'éducation de ses enfants (accusés d'agression sexuelle) (suicidés), de son suicide. Raté puisqu'il était encore là. Ou sa tendance obsessionnelle suicidaire personnelle. Il se suicide encore. Régulièrement. Mais se rate. Puisqu'il est encore là. Ou ses abus répétés de médicaments, d'alcool et de drogue. Gloutonnerie. Goinfrerie. Boulimie. Vomissement. Ou la fois où il avait claqué une Ferrari de 300,00 $ sur un mur. Ou son amour des enfants. Rappelant la catastrophe artistiques et commerciale de son dernier film, ou ses tentatives émouvantes et presque désespérées d'en faire un depuis 10 ans multipliant les demandes de subvention, le fait qu'on ne le voyait plus à la tv parce qu'il avait sacrément vieilli et que ça paraissait violamment en HD ou 3D. Couleurs.

Ex-enfant vedette devenu... devenu quoi?

Comment peut-on passer de 150 à 400 livres? Vous passez tout votre temps à manger?
Et qu'il devait suivre des cours d'aide-infirmier ou d'ambulancier pour gagner sa vie dans le futur.

Un ex-acteur vendant de la drogue parce qu'il faut bien vivre et qu'il faut bien assister à son propre procès.
La foule aimait et des millions étaient rivés à l'émission comme s'ils étaient branchés à la prise de leur terminal. Directement sur cinquième vertèbre cervicale.
Il y aurait de l'inattendu, des surprises, des émotions qu'ils pourraient se partager entre eux comme des vampires.
Les invités du jours étaient variés. Un chanteur cancéreux lèche-bottes qui venait réparer la gaffe de l'invitée de l'émission de la semaine dernière lorsqu'elle était venue dénoncer le fait que le producteur de l'émission de tv-réalité dont elle faisait parti avant son expulsion, avait fait installer un miroir sans tain semi-réfléchissant dans la chambre des filles et leurs salles de bains et les douches. En plus des caméras à vision nocturne au-dessus de leurs lits. Il pouvait ainsi les filmer, les voyeuriser ou inviter d'autres amis producteurs à jouir du spectacle. C'est leur fou rire qui avait attiré l'attention de la plus perspicace des filles nues mouillées. Qui avait à son tour attirée l'attention des autres filles nues ou en sous-vêtements légers et aérés. Et furieuses, elles avaient jetés des objets sur le miroir qui n'était posé sur aucun mur (sinon on n'aurait pu voir au travers) qui se brisa pour révéler caméras et fauteuils confortables avec invités  secrets. On réussit à arrêter le scandale en augmentant la prime des joueuses.
Le jeu se poursuivit alors ou devait se poursuivre comme d'habitude avec l'élimination des perdantes ce qui permettait au public de se laisser aller à ses pulsions sadiques ce qu'il a peu l'occasion de faire dans la vie de tous les jours, sauf s'il est parent, gardienne d'enfants ou professeur. Ou patrons d'entreprises comme monsieur Steve Job.
Elle avait accepté l'$ de son silence comme les autres mais s'attandait à plus de ménagement dans l'émission et, peut-être, trouver l'amour de sa vie parmi les candidats masculins ou, au moins, éviter l'expulsion. Elle voulait passer à la tv et y passait depuis 2 mois, ça ne pouvait pas durer indéfiniment. Il y avait trop de monde pour l'entonnoir à lofteuses. Elle voulait ensuite devenir vedette. Mais n'était malheureusement pas la seule.
Et il fallait bien que le jeu de rôle à acteurs, actrices ou figurants réels continue. Avec chairs sanglantes dans le blender et machine à saucisses. Hémorragie hebdomadaire.
Elle décida de se venger. Ses révélations furent un des succès de l'émission. Répercuté dans la presse. Et, lors de l'émission suivante, le rôle du chanteur qui faisait pitié était de dire que tout ceci était faux et que la pauvre fille qui avait parlé de tout ça était une mauvaise comédienne (ou pas comédienne du tout) sans avenir qui affabulait. Comme la plupart des téléspectateurs n'ont aucune mémoire ou pas plus longue que la durée d'un message commercial, on peut penser que son message était passé dans le cosmos. Tout le monde avait oublié et plus personne ne se souvenait. Peut-être. Lui-aussi avait une carrière et un avenir. Il y a des tas de comédiennes (et de comédiens) qui sucent et couchent pour un rôle. Beaucoup plus que de pénis disponibles. Lui, devait seulement trahir sa parole et une amie. Il ne le fit pas de gaieté de coeur mais c'était elle ou lui. Et il avait un avenir, avait dit son producteur. Pas elle, avait dit aussi le même producteur.

Peut-être ces dissonances cognitives ou conflits moraux ou quelque chose dans son alimentation. Quelque temps après une de ses cellules décida de se diviser indéfiniment d’où une prolifération cellulaire dans un de ses organes normaux. Appelée communément tumeur. Et ces cellules parasites immigrèrent formant des métastases dans d’autres organes qui devinrent de moins en moins normaux. Et de plus en plus enflés. Il était dans la merde. Heureusement, un jeune chanteur tout aussi talentueux et en santé (avec encore ses cheveux) attendait pour prendre sa place.
Malheureusement, le producteur de l'émission avec le faux miroir pour qui il avait en quelque sorte sacrifié sa vie (et sa blonde) fut accusé peu de temps après de pédophilie. Quoique le terme ne soit pas tout à fait exact, sa préférance allant à des actrices pubères. Mais tout juste. Ce qui est une question de goût. Et est interdit par la loi. Préjugés que les Anciens Romains ou Anciens Grecs ou Japonais Anciens et Modernes ne partageaient pas. L'incitation à la débauche étant un concept flou. Et l'agression contre une mineure de la part d'un adulte en position d'autorité aussi. Quoique cette position légaliste ou ethnologique de la part de ses avocats pourraient passer pour... Elle ne passa pas.

Le juge étant un individu maigre et hargneux ayant des reflux gastriques, un ulcère et des problèmes de digestion.

Et ses acteurs sous contrat redevinrent des agents libres lorsque son agence fit faillite. De sa prison, il essaya bien de l'administrer mais il n'avait pas le talent des chefs des Hells-Angels emprisonnés avec lui.
Le public informé régulièrement par les animateurs radio (non encore en prison) commençait à faire une indigestion de pervers. Un de ces animateurs radio venait de perdre son poste pour avoir insulté l'animateur concurrent du même poste (pas la même case horaire) par jalousie car l'autre avait plus de succès que lui. Et prout! Voilà que cet animateur vedette sur qui avait misé la station en congédiant l'autre pour lui laisser toute la place et l'air et les onde disponibles, se faisait arrêter par la police au sujet d'un scandale de moeurs où il fut révélé qu'il aimait pisser sur les jambes des ses invitées lorsqu'ils prenaient une douche. Ou leur entrer un téléphone cellulaire dans le vagin ce qui est impossible sauf avec une femme qui a accouché. On ne sait laquelle de ces rumeurs étaient vraies ce qui ne les empêcha pas de courir. Et il eut l'imprudence de dire devant un micro et un magnétophone que pisser sur une femme est amusant ce qui est un point de vue.
L'émission avait eu plein d'autres invités passionnants.
Un rabbin fou prétendit que les couettes frisottées de cheveux mal lavées de ses adeptes étaient des antennes permettant aux ondes divines de rejoindre le cerveau de ses recrues, ce qui était une bonne chose. Adeptes qui passeraient toute leur vie d'enfants et d'adultes à apprendre par coeur un livre absurde. Sans que le Ministère de l'Éducation censé faire appliquer les programmes scolaires standardisés ne bronche.
Un musulman fou prétendit qu'il fallait raser les cheveux au ras du cou derrière la tête des garçons car les cheveux longs et féminins offensaient Dieu, Allah ou quelque chose du genre et était une sorte d'antenne reliant le cerveau des adeptes au ciel ce qui était interdit.
Un  fondateur de secte revenait de Vénus disant que les Vénusiens allaient bientôt revenir. Ils avaient créé l'espèce humaine. Et il réunissait des fonds pour construire une piste d'atterrissage pour leurs vaisseaux spatiaux. Ce qui lui posait des problèmes avec le zonage agricole. Il venait donc tout à fait naîvement à la tv pour propager la bonne nouvelle: les pères de l'humanité revenaient visiter leurs fils. Et lui avait besoin d'$. Mais les autres invités avaient cette journée là le goût de plaisanter et de se foutre de sa gueule ce qui lui fit de la peine. Ce nouveau Moïse préféra ensuite construire sa piste d'atterrisage pour soucoupes volantes en Europe.
Un autre fondateur de secte était venu parler de ses adeptes et il devait revenir mais son suicide et le suicide collectif de ses centaines d'adeptes posa vite un problème d'horaire.
Une ministre des finances avant sa fuite au Mexique pour apprendre l'espagnol vint parler d'économie et de bonne gestion.
Un maire prétendit qu'il était normal que les viaducs de sa ville tombe. Après tout, les pommes tombent des arbres. Et tout aussi normal que les compagnies engagées (et subventionnées) pour sa construction n'aient plus de permis et soient en faillite. Mais c'étaient des compagnies sincères.

Yeux de Bambi.
Un ministre vint annoncer avec fierté qu'on venait de donner une subvention de 500 millions au chantier maritime de son comté. On lui fit remarquer qu'il avait le choix de 2 soumissionneurs pour le chantier en faillite, achetable pour 1 $ avec 500 millions de subvention. Une femme, propriétaire d'un chantier maritime non en faillite, qu'elle dirigeait avec succès et un homme venu d'on ne sait où n'ayant pour toute propriété que le nom d'un ancien chantier maritime ayant fait des affaires du temps de la guerre de 39. Nom acheté pour pas cher le temps de faire du papier à lettres et des cartes d'affaires.
Pour des raisons mystérieuses, on le choisit. Et la semaine suivante, l'$ avait disparu.
Le chantier de nouveau en faillite. Incapable de payer ses anciens créanciers et les nouveaux que le nouveau propriétaire venait de se faire en si peu de temps. Il l'avait entre temps vendu et revendu et de 1$ sa valeur nominale, il était passé à 1 milliard dont il (ou un policier mexicain) réclamait le remboursement si l'État en reprenait possession. Les affaires sont les affaires.
On proposait donc de vendre les actifs du chantier par morceaux et on en était à vendre au marché aux puces les petits outils des ateliers.
Il proposait de raser le tout pour faire des condos et un hyppodrome. Ce qui rembourserait en nature la dette de l'État envers lui. À condition qu'on lui redonne une nouvelle subvention. Et 1000 machines à sous.
Tout ceci était passionnant mais il disparut sans qu'on en sache davantage. Et le chantier maritime fut de nouveau vendu pour 1 $ et 100 millions $ + d'autres subventions ludiques à une compagnie qui le revendit à un consortium étranger. On construisait enfin des bateaux. Dont le prêt nécessaire à leur construction et leur achat subséquent était endossé par l'État. Tout ceci était encore passionnant.

Malheureusement, le montant du prêt ne fut pas suffisamment pour terminer les bateaux qui restèrent en moitié à attendre qu'un nouvel ange passe.
Une écrivaine suicidaire ex-prostituée vint présenter son livre. Le fait d'avoir réunis toutes ces conditions télévisuelles si palpitantes tenaient du hasard.
Elle se suicida réellement par la suite accusant plus ou moins clairement les animateurs de l'avoir poussé au suicide.
L'endroit semblait particulièrement néfaste pour les écrivains.
Et il y avait aussi un de ses amis écrivains.

On allait assister dans un instant au spectacle des prêtres Incas lui ouvrant la poitrine avec un couteau d'obsidienne pour lui en prélever le coeur encore battant et palpitant et saguinolant que l'on tendrait à l'auditoire pantelant.
Il raconta à monsieur Dickson et à sa nouvelle amie qui ne savait rien de sa vie sauf qu'elle tenait absolument à la partager, qu'il lui avait déconseillé d'y aller puisqu'on coupait dans le montage de l'émission. Son amie ne comprenait pas vraiment les aspects nocifs de ce procédé.
On pouvait donc lui faire dire ce qu'on voulait. Et même on disait qu'on réenregistrait les questions de l'animateur pour mieux correspondre aux nouvelles réponses.

Elle lui objecta qu'elle ne comprenait toujours pas.
Son ami écrivain lui avait objecté que si on est dans une émission en direct et en supposant qu'on ne coupe rien et qu'on a en face de soi un ignorant fini ou un maniaque inculte, susceptible, ras du cerveau qui ne cesse de vous couper, de comprendre de travers et qui vous insulte, ce n'est pas mieux.

Et il y a le petit chien de l'animatrice qui peut vous prendre en grippe et vous pisser dessus.

Et elle avait l'habitude de virer raide sec ses co-animateurs s'ils lui faisaient de l'ombre. Et ne traitait pas mieux ses invités. Capable de laisser en plan une invitée pour s'intéresser subitement à un autre pendant que la première invitée, l'étiquette et le code de déontologie de la tv le voulant, devait rester souriante. Attendant que, peut-être, elle se souvienne d'elle et remarque sa présence. Avant la fin de l'émission. Se mettre à pleurer ne donnerait rien.
On dit que la tv est une jungle, peut-être, mais personne n'est forcé d'y aller. Et si on y va, tant pis ou tant mieux. Le sort décidera comme toujours de votre destin.

Ou un animateur malveillant.

Et, dans le cas de cette émission, cette jungle en particulier, sa jungle personnelle, avait une réputation de sources de catastrophes naturelles, artificielles et quasi divines en plus des inévitables maladies tropicales. Des ravins, des lianes traîtresses, des sources empoisonnées, des lacs d'apparence paradisiaques remplis de piranhas, des mirages dangereux, des ombres trompeuses sans compter les serpents, les scorpions et les tarentules.

Celui qui rentre ici laisse toute espérance. Et peut en ressortir handicapé social à vie ce qui est encore plus dépriment.

Perversion, masochisme, goût du suicide peuvent vous y inciter. Toutes qualités hautement recommandées de la part d'un invité motivé qui donnera par son agonie de bonne cote d'écoute. Surtout s'il pousse le volontarisme jusqu'à raconter la mort de ses parents. Mieux, de sa fille. Ou son viol. Ou son enlèvement par un maniaque. Et le fait qu'il la recherche sans la trouver depuis 10 ans.
Comme il n'y avait plus d'émissions littéraires sous prétexte que personne ne les écoutait ou que personne ne les écoutait parce qu'on n'en présentait plus; ce qui faisait que le dimanche après midi, on donnait à voir des émissions (non culturelles et sans littérature) (peanut free) (comme il y a du lait sans lactose) que personne n'écoutait mais qui, au moins, n'étaient pas littéraires ce qui changeait du tout au tout. Car elles avaient des chances qu'on les écoute. Pas grandes étant donné la concurrence des postes gratis et des chaînes cablées. Et le sudoku, le poker et le jeu de patience sur lnternet.

Mais on croyait qu'une émission culturelle était aussi condamnée qu'un sidatique en 1970. Si ça floppait on flusherait. Et en changerait par une autre tout aussi aculturelle mais pleine de possibilités.
Les 2 arguments se valant.

Et puisque l'éditeur ne faisait pas son métier qui est de vendre des livres (il attendait pour ça que ses livres se vendent tout seul et touchent miraculeusement les gens - du genre appel de Jésus pour devenir missionnaire ou de Hallah pour mettre votre ceinture d'explosif et aller vous faire détoner dans une ambassade - avant de dépenser son budget de pub); il fallait bien que quelqu'un le fasse pour lui.

Et il ne voyait pas d'autre que lui-même. Ce qu'il expliqua à son ami peu convaincu qui, comme bien des auteurs, avaient un peu peur des animateurs pervers de la tv. Un peu comme ces parents qui confient leurs enfants au professeur d'éducateur physique. Que vont-ils faire d'eux lorsqu'ils ne seront plus là pour surveiller. Que va t-il se passer dans la douche?

Parce que lui et son éditeur étaient condamnés à vivre ensemble comme des couples d'avant la loi du divorce. Ayant signé un contrat les unissant à vie. Pire. Dans les couples, la mort d'un des partenaires libérait l'autre, ce qui n'est pas le cas dans une relation d'affaires, le contrat pouvant excéder la vie humaine d'un ou des 2 signataires. Du genre des contrat qu'affectionne Satan.

Comme le mari pourvoyeur, il fallait bien qu'il fasse vivre son épouse grassouillette et entretenue vivant à ses crochets et dont il devait subir les remontrances acrimonieuses. Son caractère ne s'améliorant pas avec les années.

Mais pourquoi continuer leur vie de couple si ça lui déplaisait tant, si le plaisir s'était enfui devant la routine des tâches ménagères et s'il ne cessait d'y voir des inconvénients?

Parce que la vie solitaire d'un auteur est encore pire. Le commerce - quand son éditeur entre 2 méditations sur la culture s'y mettait- était un domaine mystérieux pour lui qui comme bien des auteurs souffrent d'un déficit d'attention financier frôlant l'autisme devant tout ce qui ressemble à un chiffre. Pire, une addition.

Généralement, ils préfèrent les soustractions. Ce que savent les éditeurs qui traitent leurs auteurs comme des épouses ou leurs enfants, leur donnant un peu d'$ de poche pour leurs menus dépenses. $ qu'ils gaspilleront sans réfléchir selon leur caprice du moment pour finir par revenir quémander quand il ne leur en restera plus.

Si ça ne valait pas les chars avec lui, ce serait pire sans. Ce bel élan d'optimisme envers l'humanité éditoriale motivait mais bien imparfaitement sa volonté à réussir son couple. Tout bien considéré, il aurait préféré qu'un éclair venu du ciel désintègre son éditeur ce qui lui éviterait le calamiteux exercice de l'affronter et de rompre son contrat. Grande gueule en public, ne se laissant imposer rien par personne, il redevenait enfantin lorsqu'un sage semblait connaître le domaine mystérieux des chiffres. Et des petites lettres en bas de pages des lois. Et des contrats de 300 pages.

Une semblable façon de raisonner avait produit des résultats étonnants et dignes d'être remarqués et cités en exemple dans ses investissement financier. Comme il le disait: mieux aurait valu qu'il donne son $ aux pauvres et aux ivrognes rencontrés dans la rue en leur faisant promettre de le lui remettre avec 10% d'intérêt dans un an au même coin de rue. Au moins, s'il aurait rendu des malheureux provisoirement plus heureux, il n'aurait pas eu à se ronger en pensant que des riches étaient encore plus riches grâce à lui.

Les astres s'étant finalement alignés, il avait fini dans la tournante des listes d'invités de l'émission et émergea un jour. Et puisqu'on n'avait aucune raison primordiales de ne pas l'inviter et quelques raisons amusantes de l'inviter, on l'invita donc.

Première raison:
Parce que son dernier livre avait fait scandale (unique raison de son invitation). Et raison de plus. Les intellectuels sensibles et humanistes (et les journalistes de la secte) avaient eu des poussées de boutons roses lorsqu'il dénonça l'intervention militaire en Irak, Yougoslavie, Afghanistan, Libye et le désir intense d'intervenir en Syrie et en Iran.

L'animateur ne faisait pas de politique, se foutait de la politique, il avait vu assez de politiciens ramper trop proches de lui et le couvrir de bactéries pour vouloir s'en approcher davantage à moins de porter un condom de la tête au pieds.

Là, on le considérait comme un paria. Une sorte de révisionniste et négationniste nazi. Même s'il n'avait jamais fait mention de ces sujets mais on supposait qu'il le ferait à la prochaine occasion et qu'il ne pouvait qu'avoir ce genre d'idée. Puisqu'il était né comme ça.

Probablement que dans son bouquin de 1000 pages, il avait manqué de place pour proclamer son adoration d'Hitler et des SS et sa conviction que les camps de concentration n'exisaient pas, qu'il n'y avait pas là de chambre à gaz sauf des salles de douches pour des personnes sans logis qu'on avait regroupé et domicilié à ces endroits pour des raisons de salubrité, le temps de faire des rénovations. Les Alliés ne cessant de bombarder les logements en train d'être repeints. Ce qui était décourageant. Pire, les 18 000 bombardiers B 24 particulièrement bruyants ne cessaient de passer et de repasser nuisant à la quiétude du voisinage. Et s'il y avait eu des morts - snif!- c'étaient à causes des puces.

Il aurait pu dire et écrire tout ça puisque c'est ce qu'il pensait probablement. Parce qu'il critiquait aussi régulièrement Israël ce qui est un signe de Satan.

Du moins, toutes les personnes s'intéressant aux livres dans les médias le croyaient et tremblaient en entrant en convulsion comme Dracula devant une gousse d'ail bénie crucifiée à une croix d'argent dès qu'on prononçait son nom. Ou celui de Dieudonné.
Il avait de la peine au sujet de tous ces morts, il n'était donc pas mal élevé, pouvait même dire qu'il souffrait en public, mais refusait d'utiliser le mot génocide - parce qu'il connaissait le sens des mots - pour parler des 8 000 morts (imaginaires?) de Srébrénica et du million (?) du Rwanda. Parlant de guerre civile et de massacre. Ce qui provoqua des spasmes dans les journaux. Et dans ceux qui avaient l'habitude de s'en revêtir.

Avait le culot de rappeler que Raul Hilberg dans son livre La Destruction des Juifs d'Europe avait écrit 4 millions au lieu de 6. D'où d'autres convulsions provenant des musées de l'Holocauste.

Et se moquait des pénitentes qui parlaient en se signant de génocide pour la Yougoslavie ou la Serbie. Ou la Syrie. Massacres au cours d'une guerre civile. Et dans le cas de la Yougoslavie, provoquée et entretenue par l'Occident (et le Canada). Dans le but de détruire la Yougoslavie. Dont il ne resta plus après le crime que la Serbie et une collection de petits territoires contrôlés par la Mafia qui se faisait une spécialité locale du don (+ ou - volontaire) et de la transplantation d'organes.

Entreprise sadique couronnée de succès. Et dont on se vante depuis comme de la première fois où on a cuit un gâteau sans rendre malade ses invités. On les donne même en exemple pour de futures interventions vertueuses et morales dans des pays étrangers. Du Tiers-Monde. Bien entendu.

Il disait lorsqu'on lui donnait l'occasion de parler entre 2 gémissements (il fallait bien qu'elles reprennent leur respiration) que si on parle de génocide pour ces morts (qui les a compté?) quel mot utiliser pour ce qu'ont fait les nazis. Et les étasuniens ou les Espagnols avec leurs indiens. D'où d'autres poussées de fièvre suivie de crise de langueur et d'épuisement nerveux.

Il y a des choses que les gens bien élevés doivent dire. Et répéter. Comme on faisait en faisant le signe de la croix et joignant les mains lors des prières anciennes.
Il fallait ce mot et ces pensées.
Il lui fallait cet écrivain.

La vision des mains des damnés surgissant du magma de l'Enfer pour l'agripper ou tenter fiévreusement et furieusement de le faire (gravure de Gustave Doré) fit ricaner de plaisir l'animateur.

En résulta une jouissance aigüe d'imaginer tous ces pauvres gens qui ne passeraient jamais à la tv (chauves, bedonnants, bredouillant, moches), condamnés à écrire dans un média archaïque à l'agonie et qui le verraient resplendir au grand écran. Ou agoniser, il n'avait pas encore décidé du sort de son invité.

Ce serait sans doute comme d'habitude sous le coup de l'inspiration. Eux qui n'auraient jamais cette chance. Et qui passaient tout le temps qu'ils ne passaient pas à démolir son nouvel écrivain favori à le démolir, lui. D'où une sorte de complicité de détenus dans un fourgon cellulaire partageant le même sort. Victimes innocentes d'un sort injuste et cruel de l'Establisment ou l'oligarchie papetière. Il n'avait aucune pitié pour eux.

Schadenfreude.

Allemand.

Joie maligne et sadique causée par le malheur d'autrui.

Tout à fait Allemand.
Et, madame Virgule, dénonça son usage immodéré de phrases sans verbe et d'épithètes et d'onomatopées.

Autre raison. Mais de second niveau. Quoique madame Virgule le fasse chier profondément.
Et fit une jaunisse lorsqu'elle apprit qu'il n'écrivait pas sous son véritable patronime mais sous un nom d'enprunt, un pseudonyme, un nom de plume, ce qui lui paru une forme de trahison, au moins de lâcheté et de mensonge indigne d'une personne gentille. Que pouvait-il vouloir dissimuler? Quelle honte secrète l'habitait? Elle auscultait son esprit et y trouvait comme les journalistes toutes sortes d'aspects sombres, suspect, peu aimables et pas gentil.

Vulgaire.

Oh! Le vilain petit caneton écrivailleur.
Une personne qui n'a rien à cacher utilise son véritable nom. Elle écrivit longuement une prose aquatique, lacrymale et lacrymogène à ce sujet.
Comme l'auteur en question avait été scripteur d'une émission humoristique anti-religieuse vite rayée de l'antenne sous les protestations de l'évêché; il avait eu le temps de recevoir de bons catholiques pratiquants des menaces de morts à son domicile, de voir sa porte d'entrée rayée d'un grand X rouge de peinture comme du temps des plaies d'Égypte lorsqu'on marquait de sang d'agneaux égorgés les maisons devant être épargnées par l'Ange Exterminateur (de nouveaux nés). Il y aurait les grenouilles et les sauterelles ensuite et le fleuve de sang.
Mais dans le sens contraire.

Le signe devant attirer le démon sur lui et sa descendance. Comme si un catholique Romain devait avoir des contacts réguliers avec Satan et l'invoquer. Ce qui était une innovation au dogme non prévue par le Vatican.

On n'est pas loin de l'hérésie et on en a brûlé pour moins que ça!
Comme ça prenait trop de temps et que Lucifer semblait passer son temps en Haïti, on dégonflait ou crevait les pneus de son auto la nuit. Le jour, on faisait des stations de prières sur sa pelouse comme au temps des cliniques d'avortement (on était contre) pour implorer le divin de le réduire en cendre.
Ou, faute de mieux, Belzébuth.
Toute personne dotée d'un cerveau fonctionnel en bon état de marche qui verrait un rapport quelconque avec Jésus qui multiplie les poissons, les pains et le vin, pardonne à une prostituée, recolle l'oreille d'un légionnaire venu l'arrêter (et qu'un de ses amis, trop prompt, coupe d'un coup d'épée), dit le plus grand bien des oiseaux des champs qui ne sème ni ne moissonne et qui dit de tendre la joue gauche si on vous frappe sur la joue droite et se laisse torturer à mort; avec le fait pour ses lointains adeptes d'envoyer des menaces de mort ou de la merde (leur merde?) dans des lettres et des paquets à l'adresse de leur prochain (dont Il dit d'avance le plus grand bien - pas seulement lui mais n'importe quel prochain).
Ou le fait de brûler des sorcières ou de bénir les tueurs d'étudiants Argentins.
A des problèmes mentaux.
L'Église a depuis longtemps un sacré problème de recrutement de personnel.
Et devrait faire le tri dans ses fidèles.
Lorsqu'on crucifia son chat puis son chien et promit de faire la même chose à ses enfants, il préféra changer d'adresse et de nom.
Et c'est alors que madame Virgule se plaignit de son hypocrisie.

Toutes ces bonnes et délectables raisons lui valurent une invitation en bonne et due forme.
Et, ce soir, il était un des derniers invités à l'émission.
On l'avait invité en espérant qu'il fasse scandale - mais avec bon goût.

Relativement.

Une de ses dernières prouesses avait été de se balader nu dans une émission concurrente émise en direct sans y avoir été invité. Pour protester contre une nouvelle loi du gouvernement Fédéral sur les droits d'auteur.

Et le fait qu'on venait de flusher la dernière émission littaire au même poste. Tout en disant le plus grand bien de la culture.
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6. 10. 14 juin 2012. État 4