La Sainte Lance. Ou les Saintes Lances.
Il ne se passe rien entre l'an 33, mort de Jésus et l'an 570. 500 ans plus tard. Du moins pour la Sainte Lance.
326. Concile de Nicée. La Vraie Croix est découverte
par sainte Hélène, mère de l’empereur Constantin. Il y a les 3 Croix, les clous, la Couronne, la lance, l’éponge et le roseau
409. Un moine a vu la Sainte Couronne à la basilique du Mont
Sion à Jérusalem.
570. Un pèlerin dit l’avoir vu la Sainte Lance à Jérusalem avec la couronne
d’épines
On dit qu’elle fut transférée à Constantinople au début du VII
e siècle et, à partir du X e
siècle, fit partie des Reliques de la Passion conservées par les
empereurs Byzantins dans leur chapelle, l’église de la Vierge Théotokos du
Phare.
Cette collection de reliques faisait de Constantinople la nouvelle
Jérusalem et de l’empereur le chef légitime de la chrétienté. Avec délectation, les Grands de ce monde vénèraient les instruments de la Passion du Christ
615. Jérusalem est prise par les Perses. La Sainte Lance et
la Sainte Éponge et la Vraie Croix furent apportées dans l’église Sainte-Sophie
à Constantinople
799. Le Saint Clou provient du trésor du Saint-Sépulcre. Le Patriarche de Jérusalem le remit, avec des reliques de la Passion, à l’empereur Charlemagne.
Le roi Charles II, roi de France, empereur romain d'Occident, enleva le Saint Clou pour l’offrir à l’abbaye de Saint-Denis
Pour les empereurs chrétiens, la couronne signifie que le
Christ est roi. Et qu’en possédant la couronne ou un morceau, leur pouvoir qui leur vient déjà de Dieu, est doublement béni. Mieux, amplifié par ce lien avec le roi des rois. S'ils le peuvent ou en ont les moyens, ils auront la Sainte Couronne ou un morceau ou, au moins, une épine.
799. Le Saint Clou provient du trésor du Saint-Sépulcre. Le Patriarche de Jérusalem le remit, avec des reliques de la Passion, à l’empereur Charlemagne.
Le roi Charles II, roi de France, empereur romain d'Occident, enleva le Saint Clou pour l’offrir à l’abbaye de Saint-Denis
913. Elle réapparaît à Constantinople. Un bout est conservé dans
un reliquaire d’or au nom de l’empereur Constantin VII Porphyrogénète.
Ce reliquaire est ramené à la fin de IV e Croisade en Allemagne par le chevalier Ulrich
von Ulmen
Les empereurs d'Orient, comme tous les collectionneurs, essayaient d'augmenter leur collection de reliques de la Passion
922. Le roi allemand Henri l’Oiseleur l’a. Les empereurs du
Saint-Empire romain germanique la garderont ensuite à la cathédrale de
Magdebourg et au palais du Hofburg, à Viennes.
1098. Les croisés s’emparent d’Antioche et un moine trouve une
autre Sainte Lance
Monsieur Hitler, sarcastique, remarque qu'on est supposé parler ici d’une couronne d’épines dont on
dit que les soldats Romains l’ont tressés et enfoncés à coups de bâtons sur les
tête de Jésus.
http://www.amis-esmv.fr/aventure_de_la_couronne_et_de_la_sainte_epine_3.php
1200. On peut voir l’ensemble des reliques à Constantinople.
Monsieur Franz Kafka qui a une mémoire photographique récite un texte ancien:
Monsieur Franz Kafka qui a une mémoire photographique récite un texte ancien:
« La première à
s’offrir à la vénération, c’est la Couronne d’épines, encore verdoyante et
demeurée intacte car, ayant touché la tête du Christ Souverain, elle a eu part
à l’incorruptibilité… Elle n’est pas rude d’aspect, ni blessante ou pénible au
contrat… et, si l’on obtient de la toucher, elle n’est que souplesse et
douceur. Ses efflorescences ne ressemblent pas à celles des haies clôturant les
vignes qui, comme les voleurs le font par leur rapines, tirent à elles le bord
de la tunique et sa frange, ou parfois même écorchent et blessent la cheville
du promeneur qu’elle accrochent et ensanglantent de leurs piquants féroces :
non, certes, nullement, mais elles sont comme les fleurs de l’arbre à encens,
qui ont à leur naissance l’aspect de pousses minuscules, comme les chatons de
l’osier, comme des bourgeons qui paraissent ».
Tel qu'écrit par Nicolas Mésaritès, garde des trésors des chapelles du Sacré
Palais de Constantinople
1200. L’archevêque de Novgorod donne la liste des
reliques conservées dans le Palais d’Or Impérial : la Sainte Croix, la
Couronne, l’Éponge, les Clous, le Sang, le Manteau de pourpre, la Lance, le
Bâton
1204. Un croisé décrit la couronne d’épines de Constantinople :
« Ici se trouve la couronne bénie, dont Il fut couronné, qui
est faite de joncs marins aussi piquants comme pointes de fer »
http://www.amis-esmv.fr/aventure_de_la_couronne_et_de_la_sainte_epine_3.php
1238. Baudouin II de Courtenay, Empereur de Byzance en faillite, gage ses reliques. Dont la Sainte Couronne. Un banquier Vénitien deviendrait propriétaire de la relique si le prêt n'était pas remboursé en 1239. Comme il a toujours besoin d'$, il demande au roi de France Louis IX, futur saint Louis, de lui en prêter et met une nouvelle fois en gage la Couronne d’épines. Le roi Saint Louis achète les Reliques de la Passion de Constantinople pour 135 000 livres. La moitié des revenus du royaume de France pour 1 an.
La couronne d'épines portée par le Christ lors de la Passion. Un morceau de la Sainte Croix. Un fragment de la Vraie Croix. Un Clou de la Croix. Le Saint Sang, la Pierre du Sépulcre, la Sainte Lance et la Sainte Éponge de la Passion. Une belle Sainte Collection.
Autre liste plus complète:
La couronne d'épines. Un morceau de la Croix. Le sang du
Christ. Un morceau de couche de l'enfant Jésus. Du sang issu d'une image du
Christ. La chaîne. Le Mandylion, un tissu sur lequel la face de Jésus s'est imprimée.
Une pierre de la tombe. Du lait de la Vierge Marie. La lance. Le manteau pourpre.
Le roseau. L'éponge. Un morceau du
suaire. La serviette qui a séché les pieds du Christ. Le bâton de Moïse. Un
fragment du crâne de saint Jean le Baptiste. La tête de saint Blas. La tête de
saint Clément. La tête de saint Siméon.
19 août 1239. La procession arrive à Paris, le roi délaisse ses atours royaux, endosse une simple tunique et, pieds nus, porte la Sainte Couronne jusqu’à Notre-Dame de Paris. Il fait alors édifier un reliquaire: la Sainte-Chapelle. Qui a coûté 40 000 livres. + 100 000 livres pour faire fabriquer la grande châsse en
argent qui les abritera.
On avait une belle prière:
La Sainte Lance a disparu pendant la Révolution française
On avait une belle prière:
« Heureuse épine qui a fait couler le sang qui guérit le
peuple, bien heureuse épine qui couronne le Roi de gloire ».
On disait que Saint Louis allait y prier toute les nuits.
Philippe VI de France ou Philippe de Valois vend une épine de la Sainte Couronne à Rodolphe II de Saxe. Par la suite, 70 épines seront vendues.
1285. Philippe III dit le Hardi, fils de Louis IX, donna 4 épines de la Couronne du Christ qui lui avaient été remises par Louis IX
Les Saintes Épines sont toujours vénérées de nos jours et protégées par
la confrérie des Saintes Épines de l'église Saint-Matthieu
1285. Philippe III dit le Hardi, fils de Louis IX, donna 4 épines de la Couronne du Christ qui lui avaient été remises par Louis IX
1350. L’empereur Charles IV la transfère à Prague
1424. L’empereur Sigismond la transfère à Nuremberg. Il
déclare que c’est la volonté de Dieu que la couronne, le globe, le sceptre, la
croix, l’épée et la lance du Saint Empire Romain ne quittent jamais le sol de
la Patrie. Cette collection d'antiquitées est appelée Reichskleinodien.
1492. La lance de Constantinople est donnée au pape par les
Ottomans en rançon
Au début du XVII e siècle, le pape les fit placer
par le Bernin dans les quatre piliers soutenant le baldaquin de la basilique.
Des fragments de la Vraie Croix et la Sainte Lance dans le Pilier de Saint Longin.
1796. Les troupes françaises menaçaient Nuremberg, le
Conseil de la ville envoya les Reichskleinodien à Ratisbonne
1800. Elles sont à Vienne.
1801. Les Saintes Reliques sont confiées aux Chanoines du
Chapitre de la Cathédrale Notre-Dame de Paris et placées sous la garde des
Chevaliers du Saint Sépulcre de Jérusalem.
La Couronne, le bois de la Croix et un clou de la Croix sont
présentés à la vénération des fidèles chaque premier vendredi du mois à 15 h. Les
vendredis de carême à 15h et le Vendredi Saint de 10 à 17 h.
1805. Dans la paroisse Notre Dame de Saint-Etienne, la
confrérie des Cinq-plaies conserve la Sainte Épine
1806. Dissolution du Saint Empire et un escroc ou un homme d’affaires
avisés, les revend à l’empereur d’Autriche
Saut dans le temps, hors de l'espace-temps de notre conte.
1918. Révolution. Elles restèrent à Vienne, propriété des
Habsbourg puis, de l’État autrichien.
1938. Anschluss. Adolf Hitler (si. Si. Après bien des
tribulations qui forgèrent son caractère, notre petit personnage deviendra un
grand homme d’État) les rapporta à Nuremberg.
1945. Les Reichskleinodien étaient dans le bunker d’Hitler. Comme
beaucoup de grands hommes, il fut incompris et connut une fin tragique. Les
reliques réquisitionnées, expropriées ou volées par les soldats US, furent restitués à
l’État Autrichien.
2013. Elles sont conservées au palais du Hofburg à Vienne dans la
Schatzkammer, la Chambre du Trésor.
Mais si on a la Vraie Croix, le Vrai Sang, la Sainte Éponge, la Couronne d'Épines, un Vrai Clou.
En plus.
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État 1. 2. 6. 7 nov. 2013