Henry Dickson était retourné au village le lendemain. Pour reprendre un café. Rien de mieux qu'un café chaud et un journal tiède. Il y a mieux comme source d'information mais c'est la tradition ou la coutume, café/journal. Peut-être, cigarette. Porto?
Il y avait des journaux datant l'avant veille. Encore une fois des questions existentielles. Le destin. Dieu. La finalité de la vie. La vie a-t-elle un sens? Dieu a-t-il voulu une telle chose ou est-il impuissant ou laisse-t-il la liberté humaine s'exprimer afin de montrer sa futilité ou, simplement, il n'existe pas. Toutes ces interrogations dans le Devoir. Quant aux faits saignants, Le Devoir restait prude. Mais citait des philosophes. Par contre, dans tous les autres médias, des gros sanglots dans la voix ou des occasions de sangloter sur les couvertures de tous les autres.
Une histoire chasse l'autre. On ne parlait plus de l'infirmière pendue - ou autre chose- mais d'une autre affaire de tireur fou.
On passerait sans doute la semaine la-dessus.
La professeure était en classe et écrivait sur le tableau vert.
Derrière elle, il y avait ses 34 élèves. S'il y avait eu plus de place, on aurait mis un bureau de plus pour un 35e. Comme d'habitude, les premiers rangs étaient composés de myopes et d'esprits fiévreux attendant la connaissance. Comme de petites communiantes. La plupart des petites filles aux yeux allumés.
Les rangées du centre par des élèves ne sachant pas trop ce qu'ils faisaient là et attendant que ça finisse. Ce qui prendrait encore 11 ans puisqu'on n'était qu'en première année.
Les rangées du fond étaient consacrées aux élèves en difficulté. Terme ministériel. Ou difficiles. Ou les futurs voyous. Généralement punis. Ils l'étaient donc encore et on avait tourné leurs bureaux de faux bois et de vrais tubes de métal vers le mur du fond, sans fenêtre, qu'ils observaient. La moindre nuance de peinture blanche sur le plâtre leur était devenue familière. Puisque rien de ce qui passait derrière ou devant eux (autrefois) ne les intéressait. D'en avant, on ne voyait que leurs dos et leurs cheveux, ce qui était bien suffisant. Il était à douter que ceux-ci attendent 11 ans avant de déguperpir. Dès qu'ils comprendraient qu'ils étaient libres de le faire et que tout le monde n'attendait que ça, ils le feraient.
Cette disposition des lieux laissait le temps à la prof pour enseigner ou faire sa comptabilité.
Mais en ce moment, elle utilisait son temps à la première de ses tâches. Suivant ainsi les recommandations du ministères.
Ce mois-ci, le mot verbe avait changé. Non que ce qu'on appelait anciennement «verbe» ait disparu ou que la langue française soit tombé dans un ravin sans fin mangé ensuite par les monstres marins ou que son usage ait été remplacé par mieux mais, quelque part, quelqu'un, avait décidé qu'un autre terme plus moderne désignerait mieux cette chose qui commençait à dater. Et il est vrai: qui utilise des verbes de nos jours?
Le mois d'avant, une autre réforme visait les chiffres. Et on avait décidé d'expliquer pourquoi il ne fallait plus utiliser le chiffre un. On n'avait pas encore d'unité ou de dessin (un collage ferait l'affaire) à mettre à sa place mais un comité y pourvoyait. Ou le ferait quand les recommandations des spécialistes lui parviendraient.
Certains élèves avait de petits cartons au cou retenu par un petit lacet.
Il y avait la couleur jaune, orange et rouge. Chacune indiquant un cas difficile. Et de plus en plus difficile.
Par exemple, le carton jaune indiquait que le porteur pissait en classe dans son pantalon ou sa jupe lorsqu'il était stressé. L'énurésie devait être traité à la maison et des parents consciencieux ne devaient envoyer en classe que des enfants propres et éduqué à la propreté. Mais comme on voit certains trichaient avec les normes, ce qui compliquait la tâche de l'enseignant dont le mandat professionnel n'était pas de changer des couches. On pensait donc qu'on guérirait le mal par le mal au moyen de la honte et du ridicule. Si chaque voisin de bureau et les élèves de l'école entière savait qu'un des leurs était encore au prise avec cette infirmité et se moquait de lui ou d'elle, son subconscient n'aurait de cesse de remédier au problème. Ceci était pour le carton jaune.
Parfois, sur le carton était indiqué un crime: mâché de la gomme, parlé en classe, copié sur sa voisine, regardé par la fenêtre, rêvassé au lieu d'être attentif.
L'élève puni devait se promener toutes la journée dans l'école avec ce carton.
Quelquefois, le cas était plus grave et c'était un grand carton, même 2, avec celui sur le dos qu'on transportait comme les anciens prisonniers Chinois qu'on amenait pour être coupé en morceaux. Ou, dans les temps moins anciens, des hommes sandwichs annonçant un remède ou un politicien miracle. Ici, c'étaient des enfants sandwichs dont on avait ouvert la tête et le cerveau pour en exposer au public attentif les défaillances.
Ceci pour leur bien et celui de l'école.
On les rééduquait.
Leurs parents n'ayant pas été capables de les élever, on déléguait cette lourde tâche à l'école et au ministère qui avait cessé depuis longtemps d'être un ministère de l'Instruction Publique pour devenir ministère de l'Éducation. Ce qu'on précisa davantage lorsqu'on ajouta ensuite: des Loisirs et des Sports.
Mais certains doutaient toujours de la véracité de ces termes divers.
Parfois, l'élève portait un bandeau au front sur lequel on avait enfoncé de petits bâtons munis de fanions qu'il portait donc de chaque côté de la tête au dessus des oreilles. Idée Chinoise. Mais en Chine, on le faisait pour les condamnés, indiquant ainsi leurs maîtres dont ils étaient la propriété. On les amenait avec leurs petits drapeaux dont les mats étaient de fines tiges de métal enfoncé dans la peau de leurs tempes, à la place du marché, où on leur crèverait les yeux avec une tige de métal parfois rougies au feu ou, seulement un oeil, plus lentement, en le frottant avec un sachet rempli de sel. Ou autre produit corrosif. Ou on leur arracherait les dents avec une pince ou on les leur casserait au marteau et au burin, une à une. Ou on leur couperait le nez et les oreilles. Et la langue. Tout ceci était fort varié.
On était plus clément avec les enfants de 6 ans. Et les fanions indiquaient à tous que c'étaient des infréquentables mis en quarantaine. Mais on ne les tueraient pas. Il leur était interdit simplement interdit de s'approcher et de parler à quelqu'un. Et il était interdit à tous de leur parler. Ils devaient faire comme s'ils étaient invisibles. Apportant leur rond de vide ou leur cercle d'infamie autour d'eux. Et tous devaient les fuir même s'ils pleuraient. Sinon, ils seraient punis à leur tour. Car l'infréquentabilité pouvait être contagieuse.
Il fallait à chacun apprendre ce qu'étaient la loi et la justice. Et à les respecter même sous leurs aspects les plus austères.
Dans la classe, il y avait aussi la bavarde à qui on avait collé un grand ruban gommé gris sur la bouche.
Et un enfant avait un sac de tissus noir enfoncé sur la tête jusqu'au cou pour on ne savait plus quelle raison.
Un autre, particulièrement agité, ne cessait de bouger, remuer, trembler, ronger ses ongles ce qu'il a miraculeusement cessé dès qu'on lui eut attaché les mains à plats sur le dessus du bureau. Comme il avait une mauvaise posture qui pouvait lui donner la scoliose, on avait aussi attaché ses épaules et sa poitrine et son ventre au dossier de sa chaise. Il était désormais parfaitement immobile comme si on l'avait empaillé.
Et comme éducateur, on n'a jamais fait mieux que Pavlov et ses chiens. Punition et récompense. Comme les récompenses coûtent cher, on punit davantage. Et c'est plus amusant. Surtout quand il s'agit d'enfants de 6 ans qui ne comprennent pas toujours ce qu'ils ont faits; il ne sert à rien de leur expliquer - et comprendraient-ils- et il est plus simple de leur interdire de recommencer. Mais comme les punitions corporelles sont interdites - même si les juges de la Cour Suprême les recommandent- malgré tout le plaisir qu'on pourrait avoir à donner la fessée sur les jolies fesses rebondies des fillettes, plaisir devenus historiques et dont n'ont pu profiter que les soeurs et quelques frères enseignants, on préférera celles qui ne laissent pas de trace mais qui atteigne et pénètre durablement les cerveaux. Tout ce qui est pervers et psychologique.
Il s'agit de faire de cette matière brute et informe, comme on taille la pierre, le bois ou modèle l'argile, des citoyens et citoyennes responsables, obéissants aux lois, dociles, payant leurs taxes et faisant ce qu'on leur ordonne sans avoir besoin de comprendre. De parfaits employés de bureaux, policiers, douaniers ou gardiens de prison ou d'instituts psychiâtriques.
La prof après avoir terminé ses écritures, déposa la craie jaune dans le dallot, se retourna pour contempler sa classe. Les punis et les autres. Qui allaient probablement l'être, car ils feraient obligatoirement quelque chose qui lui déplairait.
Elle prit une longue baguette dans la dallot et désigna la phrase écrite à la craie. Tapa plusieurs fois dessus pour bien la montrer et réveiller les dormeurs.
Elle posa la première question de la journée. Évita de regarder les petites mains de ceux ou celles qui avaient la réponse ou voulaient stupidement participer au jeu et désigna de sa longue baguette de bois une petite tête rêveuse.
Qui implorait le ciel que quelque chose se passe qui détournerait le châtiment attendu de sa petite tête rousse. 6 ans. Nouvelle élève du réseau, nouvelle école, première année d'école, 4 mois d'usage. Et des années encore à endurer et souffrir.
Comme pour répondre à sa prière, quelqu'un ouvrit la porte.
La prof glapit, elle détestait qu'on interrompe sa séance de souffrance journalière. Sauf si c'était le directeur.
Les élèves adoraient être distraits et n'attendaient que la première occasion pour l'être et, voilà qu'on faisait tout pour leur faciliter leur vice alors qu'elle avait enfin réussi à attirer leur attention.
Elle allait justement glapir lorsqu'elle se retourna. Il n'y avait qu'un jeune homme, l'air timide et gêné. Probablement un nouveau suppléant, une jeune professeur en stage, un concierge ou un autre être inutile. Elle allait le renvoyer vers les ténèbres extérieures lorsque son glapissement fut remplacé par un couinement.
Non familière avec les outils manuels masculins, elle reconnut tout de même l'objet que le jeune homme avait en main.
Et alors qu'elle se demandait quelle pose prendre et quoi dire pour éviter qu'il se méprenne sur son glapissement (devenu un automatisme) (sur des jeunes enfants on peut tout se permettre et pourquoi se priver?).
Elle n'entendit pas le bruit parce que la lumière se déplace plus vite que le son.
Elle vit donc un petit rond brillants ou c'était une illusion. Et la balle entra dans sa tête. Et ses yeux auraient pu voir la lueur et ses oreilles entendre le son si elle avait été vivante.
Elle tomba et les petits élèves aux nerfs très vifs passèrent très rapidement de la stupeur aux hurlements. Très aigües. L'âge. Ils étaient très jeunes et criaient fort.
Plus vieux ou carrément vieux, ils auraient mis plus de temps à hurler.
Le jeune homme tira vers eux.
Tous s'étaient précipités sous leurs bureaux sauf 3 qui moururent.
Il aurait pu en tuer davantage mais il se désintéressa d'eux. Quitta la salle de classe en fermant la porte derrière lui.
Il se dirigea alors vers la classe suivante du corridor.
Il passa devant les crochets de métal du mur où tout le long du corridor les enfants accrochaient petits vêtements, foulards, tuques, mitaines et gants, minuscules par rapport à lui. Et, au sol, petites bottes de poupées.
Il ne cogna pas à la seconde des portes.
Il entra comme la première fois, rapidement, sans s'expliquer et referma la porte derrière lui.
Il y eut une série de petits sons vibrants.
Les murs étaient solides ou c'était le calibre de l'arme et des balles qui était petit ou moyen.
Il alla ainsi de classes en classes, mus par on ne sait quelle raison car il n'expliqua pas. Au bout d'un moment, il parut revenir à lui. Même s'il n'avait pas fait le tour de toutes les classes et qu'il lui restait encore bien des balles et 2 autres pistolets, il décida pour une raison qui n'appartenait qu'à lui que c'était assez - on n'en sait rien, on ne peut que supposer, car il n'expliquait rien et ne demandait pas à être compris ou avait lui-même découvert que c'était inutile, trop long à justifer ou impossible à faire.
Après avoir terminé la dernière classe du corridor. Toutes les portes de droite. Mais pas celles de gauches. Ni même essayé de visiter les classes d'en haut, celles des étages. Il alla dans les toilettes car il cherchait un miroir, il se regarda mettre son pistolet sur sa tempe, s'assura que tout était comme il faut, ferma les yeux.
Il avait tué 20 enfants et blessé autant. Plus quelques adultes dont la directrice qui lui avait imprudamment ouvert la porte car la porte était barrée, par mesure de sécurité - et pour éviter que les élèves prisonniers ne s'enfuient- et il fallait sonner pour que la secrétaire ouvre si on apportait du courrier ou des paquets ou de nouvelles directives du ministère.
Il n'était pas revenu à cet endroit depuis des années. Et il avait trouvé la porte fermée et barrée quand il avait essayé d'ouvrir. Une note à côté du bouton de la sonnette indiquait que la porte était barrée et qu'il fallait sonner pour qu'on vienne vous ouvrir.
Ce qu'il fit.
Et comme la secrétaire était malade ce jour là, c'était la directrice dont le bureau était à côté de celui de la secrétaire qui entendit la sonnette et vint ouvrir.
Elle mourut donc la première.
Il fut surpris en entrant car si tout était comme il se souvenait, tant de chose avait changé. Des architectes décorateurs et les directives du ministère. Tout était si petit mais c'est lui qui avait changé.
Et il ne s'en était pas encore aperçu.
Il regarda sa liste. Liste qu'il peaufinait depuis des années. Ajoutant et rayant. Liste de tous élèves et des professeurs qu'il voulait tuer.
Pour se venger.
Il regarda le calendrier. Il s'aperçut qu'on était proche de Noël. Et qu'il n'avais pas encore fait de cadeau à sa mère. Il se souvint un moment plus tard qu'il venait de la tuer. Juste avant de partir de chez lui ou chez elle.
Il lit la date et l'année: 2012. Et s'aperçut que 14 ans avaient passé.
Qu'il n'était plus un enfant.
Et que les monstres de sa liste n'étaient probablement plus là.
Ils s'étaient transformés en autre chose, ailleurs. Ne se souvenant parfois même pas qu'ils avaient été des monstres. Ou étant resté des monstres, parce que, une fois qu'on a si bien commencé dans la vie, aussi bien continué. Ils ne torturaient plus de petits animaux ou des enfants mais des femmes. Peut-être encore des enfants. Mais avec des moyens, des méthodes et une énergie et une détermination que n'ont pas les enfants.
Ou ils étaient simplement devenus adultes, grands, vieux. Ne se souvenant plus. Ayant remplacé leur passé embarrassant par un passé imaginaire de meilleure qualité et dans cette substituton de passés dans lequel ils étaient des enfants aimables, ils étaient entouré de l'affection mérité de leurs voisins de pupitre. Ce qui leur permettait de donner des leçons de morale.
En effet, dans le bureau vide de la sécrétaire, il trouva un tableau avec le nom de tous les professeurs et l'indication de leur absence, il ne reconnaissait personne. Ils étaient donc parti ailleurs ou avaient pris leur retraite avec le sentiment du devoir accompli.
Ou étaient morts.
Comme lui.
Il jeta sa liste vieille de 14 ans, qu'il avait retravaillé des années durant. Elle ne lui serait désormais plus utile.
Le vieux papier usé, jauni, à l'encre coulé, lu, relu, plié, déplié, usé, étudié si souvent, tomba dans l'eau de la neige de ses bottes.
Il avait aussi une lettre dans laquelle il expliquait son geste. Lettre qu'il écrivait et réécrivait, recommençait sur de nouvelles feuilles depuis 5 ans. Lorsqu'il avait pris la décision qu'un jour...
Ce jour était arrivé.
Mais ce n'était pas le bon jour.
Pour que ce soit le bon jour, le jour idéal, il lui aurait fallu reculer dans le temps, revenir des années avant. Cette fois, en adulte, avec un corps d'adulte - même s'il n'était pas costaud- et retrouver un à un tous les enfants de sa liste. Qui seraient encore des enfants.
Alors, il aurait pu se venger. Enfin.
Depuis 14 ans qu'il attendait ce moment.
Il poussa sa lettre de 10 pages dans la déchiqueteuse du bureau de la sécrétaire et la machine fit du bruit en transformant ses pensées en de longs filament de papiers.
Il avait attendu toutes ces années après que sa décision avait été prise. Il avait donc attendu trop longtemps.
Mais il savait aussi depuis toutes ces années, que ce jour-là, il mourrait. Il l'avait décidé aussi.
Ou c'était quelque chose. Quelque chose d'autre?
Ce passé était comme une tumeur dans son cerveau qui grossissait et prenait de plus en plus de place et toute la place, jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien qu'elle à la place de son cerveau et de sa personnalité.
Il était devenu une tumeur avec un révolver.
Est-ce qu'il avait un message à transmettre au monde?
De toute façon, il était trop tard. Pour lui et les autres.
Il sortit d'une de ses poches, sa première arme. Un pistolet .22 Browning Challenger III, une belle arme, presque aussi précise que le Ruger Ruger Mark II qu’il avait dans son autre poche. Quelques armes de la collection de son père. Qu'il aurait bien tué comme sa mère s'il n'était mort avant.
Le Browning Challenger III avait été fabriqué après 1985. La date de fabrication était indiquée par un code à 2 lettres : PX. Pour 1983. Le numéro de série recommençait à chaque année : 03476. Donc 655PX03476. 655 étant le modèle de pistolet. Canon de 6 pouces ¾. Calibre .22 RF. Chargeur de 10 balles. Il avait plusieurs chargeurs mais il ne les utilisa pas tous.
Il avait 3 armes dans ses poches. Et une autre dans son auto. Qu'il avait laissée dans le coffre à gant car elle n'entrait pas dans ses poches.
Il avait probablement des choses à dire mais a jugé qu'elles devaient être dites de cette façon.
Tous ces gens sont morts mais ils seraient morts de toute façon. Seule la date à changé.
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Mort. 26. 20 enfants + 6 adultes.
Blessé(e)s. 20
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16.17 décembre 2012. État 2
Il y a des gens qui font des sudokus, du scrabble, des mots croisés ou participent à des pools de hockey pour se désennuyer. Je bois mon thé et je fais un quart d'heure de géopolitique. Et, en attendant la prochaine guerre mondiale - aujourd'hui, mardi 3 février 2015, il n'y a pas encore de guerre mondiale - j'écris des histoires de fantômes.
HISTOIRES DE FANTÔMES
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Vers minuit, à la lueur de la chandelle, monsieur Henry Dickson, devant l'âtre où brûle des bûches d'érables et de vieux parchemins, se penche sur son écritoire. Tout est tranquille dans la grande maison, tout semble dormir et, soudain,
il y a ce bruit.
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