Le poèle à bois, comme un gros animal brûlant, répandait sa douce chaleur.
La fenêtre sud - il n'y avait pas de fenêtre à l'est, à cause des grands vents, ni au nord, parce que c'était le nord- était entrouverte et les flocons de neige entraient en s'agitant avant de fondre au contact d'un meuble ou d'un objet.
Il écoutait un CD de Sinéad O'Connor en le laissant jouer en boucle sans fin.
Dehors, c'était la tempête.
La première de la saison.
Quelqu'un, quelque part, avait sorti sa motoneige alors que les circuits n'étaient pas encore tracés ni balisés et avait foncé dans la nuit. La motoneige avait culbuté dans le fossé, il avait été éjecté et elle avait roulé sur lui. Il était mort gelé.
On annonçait de la neige et la poudrerie. Peut-être 13 pouces de neige d'ici mardi. Avec des rafales soufflant à 50 km/hUn mélange de neige et de pluie verglaçante avait tué quelques automobilistes.
Un carambolage d'une trentaine de véhicules avait empilé autos, camions, vans et conducteurs. L'accident a fait de 20 blessés, dont un grave. L'accident était arrivé le matin et le soir, la route était encore bouchée. Tout ce qu'on faisait c'était détourner les autos encore capables de rouler et celles qui se seraient précipités dans les débris si on les avait laissé faire. On attendait les remorqueuses. Les petites pour les autos et les grandes pour les camion et van. Une quinzainne de van et 30 autos à déplacer.
Quelques nouveaux arrivants comprenant trop tard ce qui les attendait n'avaient que le temps de se jeter avec leurs véhicules dans le fossé. D'autres, plus pressés, n'avaient pu retenir leurs moteurs qui allaient trop vite étant donné la surface de la route - glacée- et ce qu'il y avait dans l'air et s'étaient précipités dans les roues des véhicules en occordéon. Les avait frappé ou étaient entré dessous.
Comme dans toutes les occasions de ce genre, c'était compliqué. Il y avait un camion qui passait sa gratte pour déneiger la route et qui envoyait aussi du sel pour déglacer. Une van qui roulait trop vite la vit trop tard, freina. Trop vite. Trop de glace. Le camion et sa boite de transport de 56 pieds se mirent en ciseau et frappèrent la déneigeuse. Ensuite, d'autres autos arrivèrent qui eurent le temps de freiner. Arriva une dernière van qui ne s'arrêta pas, faucha toutes les autos qui s'empilèrent sous les vans qui les précédaient. Et des camions et des vans continuèrent à arriver, se suivant de trop près, trop vite, tous aussi incapables de s'arrêter. Une van était montée sur la charrue. Et une auto s'était glissée en dessous.
Sur la glace noire, une fine couche d'eau gelée sur l'asphalte neuve, les pneus s'ils n'ont pas de crampons, ne collent plus et sont ausi utiles que des skis et des patins. Et les chauffeurs et les passagers de la cabine d'auto montée sur les pneus sont interchangeables car ils ne conduisent plus rien, comme s'ils étaient dans un bobsleigh.
Il était déjà arrivé une semblable aventure à monsieur Dickson. Il était en Jeep. Tout se passait bien, il tombait une petite pluie qui devient un petit grésil qui collait aux parebrise. Les conducteurs prudents réduisaient leur vitesse. Ce qu'il fit. Jusqu'à presque aller au pas. Ce qu'il fit. Laissant la distance de 3 autos entre son Jeep et le véhicule qu'il suivait. Les imprudents ne voyaient pas pourquoi ils feraient une telle chose qui leur ferait perdre de précieuses minutes. Subitement tous les véhicules devant lui se mirent à aller de travers et dans tous les sens comme si leurs chauffeurs étaient soudainement devenus subitement ivres. Ils avaient tous perdus le contrôle en même temps et s'étaient tous retrouvés dans les champs. À gauche ou à droite, dans le terre-plein séparant les voies. Parfois rapidement ou, quelquefois, plus lentement, après avoir zigzagués sur la route. Ce qui ne fit que ralentir leur malheur prévisible. Parfois, c'était allé si vite. S'il n'y a que 5 pieds entre 2 autos, si celle qui est avant freine brusquement, vous rentrez dedans. C'est Biblique. Comme un proverbe. Vroum. Vroum. Zoom zoom zoom. boom crash boom. Trop d'idiots sur la route conduisant trop vite des autos trop rapides sur une petite surface de caoutchouc gonflé d'air glissant ou volant ou planant sur l'eau ou la glace. Une fois en perte totale de contrôle sur de la glace, il ne reste plus qu'espérer. Si on a de la chance, on finit dans la neige et il restera à attendre la remorqueuse pour vous en extraire. À moins que la couche de neige ne soit pas épaisse et que vous ayez un 4X4. Alors vous pouvez reculer lentement et vous sortir de la nature. Sinon. Mais vous pouvez frapper l'auto en face de vous et être ensuite frappée par celle qui vous suivait trop vite. Il avait pu ralentir en freinant légèrement jusqu'à l'arrêt complet de sa Jeep parce qu'il avait compris ce qui allait inévitablement se passer. Et qu'il avait des pneus à clous. Ce que n'avait pas fait ceux qui s'étaient trouvés avant lui. Et ceux qui venaient en arrière. Car il en arrivait toujours d'autres comme si c'était indispensable. Il n'eut d'autre choix que de se précipiter lui-même dans le côté le plus confortable de la route. Sinon, c'aurait été comme aux quilles et au billard. La pluie et le grésil s'était transformé en glace bleu ou noire instantanément sur laquelle les pneus ne collaient plus. C'était si glissant que ceux qui sont sortis de leurs véhicules pour constater les dégâts avaient de la misère à se tenir debout. Et quelques-uns furent écrasés par l'auto qui suivait qui patinait jusqu'à eux. Et s'ils n'étaient pas écrasés directement, c'était l'auto qui suivait leur auto qui venait d'être frappée par la suivante et qui les poussait tous ensemble jusqu'à ce que ses jambes soient prises et écrabouillées entre toutes ces autos et l'auto devant la sienne. Et si quelqu'un était resté à bord, ce qui était aussi stupide, parce qu'il faisait froid dehors et aussi bien attendre au chaud la remorqueuse, il se fera écrabouiller les jambes entre son siège et le tableau de bord lorsqu'il sera empilé entre l'auto derrière lui et celle de devant.
Aussi bien rester chez-soi et écouter de la musique.
Certains disent que le monde devrait arrêter de tourner parce qu'il y a de la neige. Du moins, s'il y a une tempête de neige ou de la glace sur les routes. Mais il faut que l'économie fonctionne, que les commerces soient peuplés de vendeurs, de clients et de marchandises. Et cette religion comme toutes les autres a besoin de saints et de martyrs. Les sceptiques diront qu'on pourrait attendre que le pire soit passé pour mettre le nez dehors. Mais ils sont vus par tous comme les lâches de la Première Guerre qui refusaient de sortir de leurs tranchées pour aller à l'assaut des ennemis en face avec leurs mitrailleuses. Pissous!
Il écoutait la voix triste de la chanteuse Irlandaise lorsqu'il entendit cogner à la porte. Petits bruits. Petits poings peu agressifs. Il y a peu de visite ici en tout temps, parfois des amis ou des gens qui veulent l'être. Rarement des ennemis. Depuis la fin brutale de quelques-uns. Il n'y avait eu plus personne. On semblait éviter la maison comme si elle portait malheur.
Et avant la neige, une camionnette Ford des années 60, peinte à l'antirouille. Une banquette et 3 ivrognes + le chauffeur. Et dans la boite de 8 pieds tout un chargement d'imbéciles, d'hallucinés, de dégénérés et d'ivrognes. Avec des torches et des fusils. Et des bidons d'essence. Il s'étaient bourrés de pilules et d'alcool pour se donner du courage. Et après être entré dans la cour en faisant chirer leurs pneus lisses, fait des sillons de terre, ils avaient fait le tour de la maison en tirant dessus. Comme les indiens des vieux films qui font à cheval le tour d'un fortin. Dans leur crâne épais de primates dans lequel flottait dans son jus leur cerveau reptilien avait émergé l'idée qu'ils devaient venger la mort de leurs amis. Mais peut-0n utiliser ce mot?
L'idée était de tirer, d'entrer de force dans la maison, de tuer tout le monde. Violer la petite blonde. Une idée fixe de tous les malades du coin. Idée néfaste considérant son caractère. Idée très nuisible pour leur santé. Mais pourtant malgré tous les malheurs qui s'abattaient sur les idiots, comme ils étaient idiots, ils ne parvenaient pas à comprendre la suite des causes et des conséquences. Parce qu'ils étaient idiots.
L'idée aussi de tuer monsieur Dickson mais de le faire souffrir comme un chien avant.
L'idée de mettre le feu à la maison. Et l'idée de voler ce qui était volable avant. Et de pisser chier dans tous les coins. Le genre d'idée de perforés du cerveau.
Alors ils faisaient hurler leur moteur, crier leur criard, hurler leurs voix. Pendant qu'ils tiraient. Et lançaient des bouts de bois où ils avaient enroulé un tissus imbibés d'essence auxquels ils avaient mis le feu. Qui heureusement n'atteignaient pas la maison. En bois sec. Un gros navire n'attendant qu'une étincelle pour brûler. Ce qui en plus de 100 ans, malgré toutes les occasions possibles et toutes les mauvaises volonté n'était jamais arrivé.
Ils avaient même emplis de vieilles bouteilles d'eau en plastique d'essence. Vissé le bouchon avec une manche de chemise mouillées d'essence. Mis le feu au cocktail Molotov amateur. Mais la camionnette roulait trop vite pour qu'ils puissent lancer avec précision. Et la dernière bouteille à la suite du saut de la camionnette dans un trou, un petit trou, qui avait agité la suspension primitive de gros ressorts à boudins et des lames, avait fait échapper la bouteille enflammée et pleine d'essence dans la boite de la camionnette. La bouteille avait explosé. Mis le feu aux jambes et aux pantalons des idiots.
Parlementer ne servait à rien. Attendre la police qui était à 1 heure de route des chemins de gravelles, non plus. Aussi, monsieur Dickson prit sa carabine à lunette et comme à la foire leur fit sauter la tête aux uns et aux autres. Un carabine Mauser M 03 Match Magnum calibre .300 Winchester. Canon de 25 pouces. Longueur 46 pouces. Poids 8 1/2 livres.
La camionnette sans conducteur s'arrêta d'elle-même lorsque le pied du mort glissa à côté. Il sortit avec un instincteur pour étouffer le feu avant qu'il ne se rende au réservoir d'essence. Et puisqu'il y était acheva d'une balle dans la tête les blessés afin de les délivrer de leur souffrance. Car il était comme ça, monsieur Dickson, un humain, un humaniste.
Le garagiste vint récupérer la camionnette qui était dans son état d'alors entre le stade de vieillerie antique ou de déchêts chimique dangereux. Mais on pouvait la sauver du recyclage en tôle de toiture. Avec de bons soins et de la compréhension, elle passa au stade de joie du collectionneur. Il envoya ses hommes mettre les morts dans la benne d'un camion qui alla au bois des morts déverser son contenu sur le tas précédent. Il fallut ensuite changer les carreaux de quelques vitres et récupérer les balles et les plombs dans le bois des murs et boucher leurs multiples trous comme si un essaim de pique-bois furieux avaient pris la maison en aversion.
Ensuite, il n'y eut plus personne.
Puis ce fut l'hiver.
Mais il faisait trop froid pour mettre un fou dehors.
Et chaque localité contient statistiquement son % d'idiots et de fous, la plupart tranquilles. Bizarres mais n'allant pas au-delà de la transe mystique du diabétique. Les autres sont plus dangereux mais ils s'en prennent ordinairement aux jeunes enfants et aux fillettes puisqu'ils sont des parents. Car, contrairement à la croyance populaire, les gens les plus dangereux ne sont pas des étrangers venus enlever les enfants sans défense ou des inconnus du bout du monde sur Internet, mais leurs propres parents. Pères fous ou mères folles. Grands-pères aux doigts croches qui ne demandent qu'à passer un doigt aux fillettes de leurs filles à qui ils ont fait la même chose.. Par contre, au-delà de leur domaine familier, ils sont souvent aussi calmes que les autres puisqu'ils ont eu tout le temps de se défouler. Et il reste les autres agressifs qui aiment s'extérioriser. Mais encore une fois, il n'y en a qu'un certain nombre par génération. Et ce nombre fortement diminué, il faudra attendre la génération suivante pour que de nouveaux héros continuent l'oeuvre commune.
Mais, les pires sont les honnêtes hommes bien élevés qui ne feraient pas de mal à une mouche handicapée. Si le président décide de les réunir pour envahir et exterminer un pays voisin, ils sont si dociles et obéissants qu'ils tueront tous ceux qu'ils trouveront sur leur passage. Et s'ils survivent à cet épisode de connerie ardente, ils redeviendront semblable aux modestes grillons qui grignotent leurs petites feuille après le stade des nuées des sauterelles Bibliques et des malédictions de Pharaon. Et ils oublieront tout. Comme le violeur récidiviste jusqu'à ce qu'ils recoivent de nouveau des ordres. C'est très bien fait.
Il reconnait ce petit poing.
La porte s'ouvrit. C'était en effet la petite blonde. La petite fille aux alumettes dans la tempète.
_ Henry, tu penses rester dans le noir longtemps?
_ Je n'ai pas de calendrier
_ Tu viens. Tu sais que je n'aime pas être seule dans la grande maison
Il savait très bien qu'elle aime être seule dans la grande maison mais il y avait maintenant la tempête, ce qui changeait un peu.
Derrière elle, il y avait la grande maison et ses vastes fenêtres éclairées plus ou moins invisibles dans le brouillard de neige. Puis de nouveau visibles. Et invitantes.
_ J'ai fait de la tarte au sucre.
En effet, elle sentait la tarte au sucre. Il est surprenant comme les odeurs peuvent geler lorsqu'il fait froid, devenant imperceptible, pour se mettre à dégeler dès qu'il fait plus chaud. Elles emplissaient la grande pièce.
_ Puisque tu me prends par les sentiments.
*
17 décembre 2012. État 1
Mort. 12
*Il était déjà arrivé une semblable aventure à monsieur Dickson. Il était en Jeep. Tout se passait bien, il tombait une petite pluie qui devient un petit grésil qui collait aux parebrise. Les conducteurs prudents réduisaient leur vitesse. Ce qu'il fit. Jusqu'à presque aller au pas. Ce qu'il fit. Laissant la distance de 3 autos entre son Jeep et le véhicule qu'il suivait. Les imprudents ne voyaient pas pourquoi ils feraient une telle chose qui leur ferait perdre de précieuses minutes. Subitement tous les véhicules devant lui se mirent à aller de travers et dans tous les sens comme si leurs chauffeurs étaient soudainement devenus subitement ivres. Ils avaient tous perdus le contrôle en même temps et s'étaient tous retrouvés dans les champs. À gauche ou à droite, dans le terre-plein séparant les voies. Parfois rapidement ou, quelquefois, plus lentement, après avoir zigzagués sur la route. Ce qui ne fit que ralentir leur malheur prévisible. Parfois, c'était allé si vite. S'il n'y a que 5 pieds entre 2 autos, si celle qui est avant freine brusquement, vous rentrez dedans. C'est Biblique. Comme un proverbe. Vroum. Vroum. Zoom zoom zoom. boom crash boom. Trop d'idiots sur la route conduisant trop vite des autos trop rapides sur une petite surface de caoutchouc gonflé d'air glissant ou volant ou planant sur l'eau ou la glace. Une fois en perte totale de contrôle sur de la glace, il ne reste plus qu'espérer. Si on a de la chance, on finit dans la neige et il restera à attendre la remorqueuse pour vous en extraire. À moins que la couche de neige ne soit pas épaisse et que vous ayez un 4X4. Alors vous pouvez reculer lentement et vous sortir de la nature. Sinon. Mais vous pouvez frapper l'auto en face de vous et être ensuite frappée par celle qui vous suivait trop vite. Il avait pu ralentir en freinant légèrement jusqu'à l'arrêt complet de sa Jeep parce qu'il avait compris ce qui allait inévitablement se passer. Et qu'il avait des pneus à clous. Ce que n'avait pas fait ceux qui s'étaient trouvés avant lui. Et ceux qui venaient en arrière. Car il en arrivait toujours d'autres comme si c'était indispensable. Il n'eut d'autre choix que de se précipiter lui-même dans le côté le plus confortable de la route. Sinon, c'aurait été comme aux quilles et au billard. La pluie et le grésil s'était transformé en glace bleu ou noire instantanément sur laquelle les pneus ne collaient plus. C'était si glissant que ceux qui sont sortis de leurs véhicules pour constater les dégâts avaient de la misère à se tenir debout. Et quelques-uns furent écrasés par l'auto qui suivait qui patinait jusqu'à eux. Et s'ils n'étaient pas écrasés directement, c'était l'auto qui suivait leur auto qui venait d'être frappée par la suivante et qui les poussait tous ensemble jusqu'à ce que ses jambes soient prises et écrabouillées entre toutes ces autos et l'auto devant la sienne. Et si quelqu'un était resté à bord, ce qui était aussi stupide, parce qu'il faisait froid dehors et aussi bien attendre au chaud la remorqueuse, il se fera écrabouiller les jambes entre son siège et le tableau de bord lorsqu'il sera empilé entre l'auto derrière lui et celle de devant.
Aussi bien rester chez-soi et écouter de la musique.
Certains disent que le monde devrait arrêter de tourner parce qu'il y a de la neige. Du moins, s'il y a une tempête de neige ou de la glace sur les routes. Mais il faut que l'économie fonctionne, que les commerces soient peuplés de vendeurs, de clients et de marchandises. Et cette religion comme toutes les autres a besoin de saints et de martyrs. Les sceptiques diront qu'on pourrait attendre que le pire soit passé pour mettre le nez dehors. Mais ils sont vus par tous comme les lâches de la Première Guerre qui refusaient de sortir de leurs tranchées pour aller à l'assaut des ennemis en face avec leurs mitrailleuses. Pissous!
Il écoutait la voix triste de la chanteuse Irlandaise lorsqu'il entendit cogner à la porte. Petits bruits. Petits poings peu agressifs. Il y a peu de visite ici en tout temps, parfois des amis ou des gens qui veulent l'être. Rarement des ennemis. Depuis la fin brutale de quelques-uns. Il n'y avait eu plus personne. On semblait éviter la maison comme si elle portait malheur.
Et avant la neige, une camionnette Ford des années 60, peinte à l'antirouille. Une banquette et 3 ivrognes + le chauffeur. Et dans la boite de 8 pieds tout un chargement d'imbéciles, d'hallucinés, de dégénérés et d'ivrognes. Avec des torches et des fusils. Et des bidons d'essence. Il s'étaient bourrés de pilules et d'alcool pour se donner du courage. Et après être entré dans la cour en faisant chirer leurs pneus lisses, fait des sillons de terre, ils avaient fait le tour de la maison en tirant dessus. Comme les indiens des vieux films qui font à cheval le tour d'un fortin. Dans leur crâne épais de primates dans lequel flottait dans son jus leur cerveau reptilien avait émergé l'idée qu'ils devaient venger la mort de leurs amis. Mais peut-0n utiliser ce mot?
L'idée était de tirer, d'entrer de force dans la maison, de tuer tout le monde. Violer la petite blonde. Une idée fixe de tous les malades du coin. Idée néfaste considérant son caractère. Idée très nuisible pour leur santé. Mais pourtant malgré tous les malheurs qui s'abattaient sur les idiots, comme ils étaient idiots, ils ne parvenaient pas à comprendre la suite des causes et des conséquences. Parce qu'ils étaient idiots.
L'idée aussi de tuer monsieur Dickson mais de le faire souffrir comme un chien avant.
L'idée de mettre le feu à la maison. Et l'idée de voler ce qui était volable avant. Et de pisser chier dans tous les coins. Le genre d'idée de perforés du cerveau.
Alors ils faisaient hurler leur moteur, crier leur criard, hurler leurs voix. Pendant qu'ils tiraient. Et lançaient des bouts de bois où ils avaient enroulé un tissus imbibés d'essence auxquels ils avaient mis le feu. Qui heureusement n'atteignaient pas la maison. En bois sec. Un gros navire n'attendant qu'une étincelle pour brûler. Ce qui en plus de 100 ans, malgré toutes les occasions possibles et toutes les mauvaises volonté n'était jamais arrivé.
Ils avaient même emplis de vieilles bouteilles d'eau en plastique d'essence. Vissé le bouchon avec une manche de chemise mouillées d'essence. Mis le feu au cocktail Molotov amateur. Mais la camionnette roulait trop vite pour qu'ils puissent lancer avec précision. Et la dernière bouteille à la suite du saut de la camionnette dans un trou, un petit trou, qui avait agité la suspension primitive de gros ressorts à boudins et des lames, avait fait échapper la bouteille enflammée et pleine d'essence dans la boite de la camionnette. La bouteille avait explosé. Mis le feu aux jambes et aux pantalons des idiots.
Parlementer ne servait à rien. Attendre la police qui était à 1 heure de route des chemins de gravelles, non plus. Aussi, monsieur Dickson prit sa carabine à lunette et comme à la foire leur fit sauter la tête aux uns et aux autres. Un carabine Mauser M 03 Match Magnum calibre .300 Winchester. Canon de 25 pouces. Longueur 46 pouces. Poids 8 1/2 livres.
La camionnette sans conducteur s'arrêta d'elle-même lorsque le pied du mort glissa à côté. Il sortit avec un instincteur pour étouffer le feu avant qu'il ne se rende au réservoir d'essence. Et puisqu'il y était acheva d'une balle dans la tête les blessés afin de les délivrer de leur souffrance. Car il était comme ça, monsieur Dickson, un humain, un humaniste.
Le garagiste vint récupérer la camionnette qui était dans son état d'alors entre le stade de vieillerie antique ou de déchêts chimique dangereux. Mais on pouvait la sauver du recyclage en tôle de toiture. Avec de bons soins et de la compréhension, elle passa au stade de joie du collectionneur. Il envoya ses hommes mettre les morts dans la benne d'un camion qui alla au bois des morts déverser son contenu sur le tas précédent. Il fallut ensuite changer les carreaux de quelques vitres et récupérer les balles et les plombs dans le bois des murs et boucher leurs multiples trous comme si un essaim de pique-bois furieux avaient pris la maison en aversion.
Ensuite, il n'y eut plus personne.
Puis ce fut l'hiver.
Mais il faisait trop froid pour mettre un fou dehors.
Et chaque localité contient statistiquement son % d'idiots et de fous, la plupart tranquilles. Bizarres mais n'allant pas au-delà de la transe mystique du diabétique. Les autres sont plus dangereux mais ils s'en prennent ordinairement aux jeunes enfants et aux fillettes puisqu'ils sont des parents. Car, contrairement à la croyance populaire, les gens les plus dangereux ne sont pas des étrangers venus enlever les enfants sans défense ou des inconnus du bout du monde sur Internet, mais leurs propres parents. Pères fous ou mères folles. Grands-pères aux doigts croches qui ne demandent qu'à passer un doigt aux fillettes de leurs filles à qui ils ont fait la même chose.. Par contre, au-delà de leur domaine familier, ils sont souvent aussi calmes que les autres puisqu'ils ont eu tout le temps de se défouler. Et il reste les autres agressifs qui aiment s'extérioriser. Mais encore une fois, il n'y en a qu'un certain nombre par génération. Et ce nombre fortement diminué, il faudra attendre la génération suivante pour que de nouveaux héros continuent l'oeuvre commune.
Mais, les pires sont les honnêtes hommes bien élevés qui ne feraient pas de mal à une mouche handicapée. Si le président décide de les réunir pour envahir et exterminer un pays voisin, ils sont si dociles et obéissants qu'ils tueront tous ceux qu'ils trouveront sur leur passage. Et s'ils survivent à cet épisode de connerie ardente, ils redeviendront semblable aux modestes grillons qui grignotent leurs petites feuille après le stade des nuées des sauterelles Bibliques et des malédictions de Pharaon. Et ils oublieront tout. Comme le violeur récidiviste jusqu'à ce qu'ils recoivent de nouveau des ordres. C'est très bien fait.
Il reconnait ce petit poing.
La porte s'ouvrit. C'était en effet la petite blonde. La petite fille aux alumettes dans la tempète.
_ Henry, tu penses rester dans le noir longtemps?
_ Je n'ai pas de calendrier
_ Tu viens. Tu sais que je n'aime pas être seule dans la grande maison
Il savait très bien qu'elle aime être seule dans la grande maison mais il y avait maintenant la tempête, ce qui changeait un peu.
Derrière elle, il y avait la grande maison et ses vastes fenêtres éclairées plus ou moins invisibles dans le brouillard de neige. Puis de nouveau visibles. Et invitantes.
_ J'ai fait de la tarte au sucre.
En effet, elle sentait la tarte au sucre. Il est surprenant comme les odeurs peuvent geler lorsqu'il fait froid, devenant imperceptible, pour se mettre à dégeler dès qu'il fait plus chaud. Elles emplissaient la grande pièce.
_ Puisque tu me prends par les sentiments.
*
17 décembre 2012. État 1
Mort. 12
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