HISTOIRES DE FANTÔMES

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HISTOIRES DE FANTÔMES.

Vers minuit, à la lueur de la chandelle, monsieur Henry Dickson, devant l'âtre où brûle des bûches d'érables et de vieux parchemins, se penche sur son écritoire. Tout est tranquille dans la grande maison, tout semble dormir et, soudain,
il y a ce bruit.

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30.8.12

225. DE LA PUDEUR ET DE L'IMPUDEUR DES FEMMES

Henry Dickson, de la fenêtre de l'évier de sa cuisine, regardait à la jumelle la petite blonde creuser près du pommier. Elle creusait très bien. Si elle creusait près du grand chêne, elle trouverait des choses encore plus intéressantes. Allait-il lui parler de ses expériences esthétiques à la scie mécanique?

La petite blonde se réveilla.

Son point n'avait pas bougé dans la liste des points à traiter ce jour-là. Sauf le point 3. Elle s'endormit donc un peu (avec dignité sans s'affaler sur sa chaise de plastique la bouche ouverte) quand on passa interminablement en revue la séance précédente. On allait probablement parler du ponceau du rang 3 et des règles qui font qu'on pourrait peut-être creuser à droite ou à gauche. Les ronrons des douces paroles bureaucratiques avaient le don de l'endormir.

Quelqu'un - elle - lors de la séance précédente avait proposé qu'on enlève le gros crucifix de bois sur le mur du fond et qu'on cesse de dire la prière. Et un conseiller avait soutenu sa proposition, ce qui lui avait permi de la faire transcrire au procès-verbal pour étude ultérieure. On attendait une directive sur la laïcité et l'usage des signes religieux ostentatoires venant du Ministère des Affaires Municipales.
C'est la voix du maire qui la réveilla. Et le fait que les femmes présentes dire hooo! ce qui la réveilla encore plus vite.
Alerte!
Quand le peuple des femmes s'indigne ou est sur le point de l'être: danger!
Le maire venait de prononcer plusieurs fois le mot «morale» ce qui était définitivement trop. Surtout provenant d'un homme tel que lui.

Déjà quand ce mot sort de la bouche d'un politicien, toute personne qui n'est pas politicienne doit s'inquiéter.
Elle chuchota donc à son compagnon de droite pour lui demander de lui résumer ce qui venait de se passer. Il lui dit que le maire faisait sa crise habituelle sur les shorts.
Le secrétaire municipal venait d'installer sur le dalot du tableau vert une affiche provenant du groupe de morale local présentant différents vêtements féminins, plus précisément, des pantalons courts. Et de plus en plus courts.
C'est ce raccourcissement qui faisait problème.
Selon lui, et ceci valait la peine de lui consacrer tout un numéro de l'ordre du jour de la réunion. Numéro qui donnerait un chapitre dans le procès verbal de mois prochain.
Comme il lui arrivait d'entendre des voix, cette fois, il lui semblait entendre un cri d'indignation provenant de toute la province et de l'Archevêché de Québec (chanoines, évêques, cardinaux, archèvêque, recroquevillés sous la grande table sculptées, tout craintifs dans la grande salle de délibération, luttant spirituellement contre les démons féminins aux gros nichons et aux grosses fesses qui jour après jour menaçaient leurs âmes fragiles.) contre cet accoutrement vestimentaire qui rabaisse la femme au rang de l'animal ou d'un objet sexuel.

Les plus vieilles femmes intransigeantes préféraient le mot «objet sexuel». Il s'excusa donc pour le premier terme qui ne convenait visiblement pas à la circonstance.
Les experts de la morale se plaignaient que ces bouts de  tissus qui recouvrent la pudeur de la femme et ses organes reproducteurs raccourcissent d'année en année. Et d'été en été, au gré des vents et de la chaleur. Comme si les femmes ne supportaient plus d'être vêtues. Pourtant, le tissu protecteur est la seule chose - avec les lois sévères - qui les protègent des abus divers qui pourraient inévitablement leur arriver de la part des malades qui ne pourraient résister à l'appel de leur sens.

Généralement des hommes.
Il n'en restait plus qu'un pagne qui recouvrait avec de plus en plus de peine de moins en moins de leur anatomie. Oui, leur anatomie se laissait découvrir au grand scandale des enfants innocents qui pourraient être durablement perturbés.
Le maire, charitable - il avait une femme et des filles- comprenait qu'on pouvait imaginer que c'était plus confortable durant les périodes de canicule mais c'était la longueur du pantalon court ou sa brièveté qui le remplissait de malaise. Qu'est-ce que court? Qu'est-ce que trop court? Comment l'évaluer? Le mesurer?

Et si les jambes raccourcissaient, il en était de même de la taille et de la ceinture qui se portait désormais bien en dessus du nombril. Et le gilet qui recouvrait d'autres signes extérieurs féminins remontaient de plus en plus haut, on ne savait plus où regarder.

Et les pantalons, comme si ce n'était pas assez, était faits désormais d'une matière souple et extensible qui semblait coller à la peau et ne laissait rien deviner de la rondeur des fesses, du fait qu'elles étaient généralement 2. Même le sillon fessier, comme le sillon des seins étaient visibles alors qu'on n'aurait jamais dû savoir qu'il existait. Et il arrivait que le tissus si fin, si souple et si extensible s'insinue dans les infractuosités de la craque des fesses.

Il y avait déjà les pantalons capri. Quelle idée de couper de si bons tissus. Puis les bermudas. Ce que certaines appelaient les short des moumounes. Voilà le minishort.

Il y avait la minijupe qui ne cachait rien quand un coup de vent sournois s'emmêlait dans le tissus, le pauvre tissus, le peu de tissus qui restait.

Mais pourquoi lui en voulait-on tellement à cet honnête tissus?

Et les culotte de lycra des cyclistes, des collants, en fait une seconde peau qui se collait et se moulait sur la première et moulait les signes extérieurs sexuels féminins quand une étourdie (celà arrivait) le revêtait sans mettre de culotte. Ou de protège dessous afin que tout reste en place.

Le maire relisait ses notes.

Et l'exemple des jeunes femmes se propageait. Maintenant dès qu'une fillette se formait, elle tenait à ce que tous sachent qu'elle avait enfin des seins. 2 à la fois. Les gilets étaient serrés et précis. Et lorsqu'elles portaient des chemises, on voyait encore la forme générale de la poitrine, heureusement moins évident que lorsqu'elles portaient un gilet, mais ce qui blessait l'oeil était le décolleté. De plus en plus bas. Et comme les seins ne cessaient de grossir, on, il, je, les mots lui manquaient.

Comme les jeunes filles étaient souvent petites et que les adultes étaient souvent grands, ils ne savaient plus où regarder car dès qu'ils se penchaient, leurs regards tombaient comme par hasard sur le décolleté et entre les seins et il fallait tout un effort de volonté confinant à l'héroïsme pour s'en détacher.

Mais c'était trop de point au même moment. Pour le reste, on y verrait prochainement. Actuellement, le point à l'ordre du jour était le short.

Il fallait en déterminer la longuer tolérable. Et le tissus acceptable.
Il approuvait la campagne provinciale qui voulait interdire le port de ce qu'on ne pouvait plus appeler vêtement qui est à la fois provoquant et scandalisant.

On découvrit donc qu'il existait une campagne provinciale dont personne avant ce jour n'avait entendu parler.
Un conseiller se leva et proposa d'adopter une loi. Un autre conseiller le seconda. Le secrétaire municipal leva son stylo pour commencer à écrire la dite loi. Le Conseil Municipal du village ne serait pas le seul puisqu'une pétition circulait qui serait envoyé au Ministère de la Justice pour que la police des moeurs si présente dans les décennies passées et dont on n'entend plus parler malgré qu'elle existe encore, fasse des inspections dans les rues et donne des contraventions.
On découvrit donc qu'il y avait une pétition au bureau du secrétaire ou sur le comptoir de son assistante.

Et que les femmes auraient des contraventions. Idée particulièrement intéressante.
Le conseiller proposa d'amender le règlement municipal de 1935 qui prohibait le port du costume de bain hors des plages. Le secrétaire fouilla dans le répertoire des innombrables lois des cités et villes et trouva le numéro 57.

Il faudrait que l'inspecteur municipal se munisse d'un galon à mesurer car une loi ne peut se fier au pifomètre. Qu'est-ce qu'une loi qui prétend qu'il semble que. Il fallait donc mesurer à partir du genoux. Donc déterminer à quelle distance, en pouces et en centimètre, l'ourlet ou les franges, car certaines femmes aiment les bords de pantalon rongés par les rats.

Un autre conseiller s'émut aussi du fait que ce n'était pas seulement les vêtements trop courts ou insuffisants qui étaient à déplorer mais aussi les vêtements trop étroits et trop savamment usés. Car s'il était une époque où seuls les pauvres portaient des vêtements usés, maintenant on payait un supplément pour l'usure. Encore une fois à des endroits litigieux, sur les cuisses et les fesses. Il y avait même des jambes de pantalons fendus qui laissaient voir la peau des cuisses. Heureusement, on n'avait pas encore osé pour les fesses. Mais, il avertit solonnellement qu'un jour on oserait.
Il faudrait adapter sans doute la terminologie et résumer les lois à l'essentiel, trouver la clause la plus satisfaisante tenant compte de l'évolution des moeurs. Le règlement original mentionne que le port du pantalon est interdit de la part des femmes. De même que le port de la robe pour un homme. Sauf la soutane pour les frères et les prêtres. De même que le kilt Écossais. Puisqu'un des régiments d'occupation du village lors de la Conquête avait été Écossais.
On allait résumer le projet de loi (adaptation du règlement numéro 57) que l'on peaufinera lors de la réunion à huis clos de la semaine.
On espérait que la population se conformerait aux nouvelles directives et coopérera avec les autorités dans son application. On chargeait l'inspecteur Municipal de veiller sur la moralité des femmes avec une règle de 12 pouces. Car on n'avait pas encore déterminé ce qui était court et problématique et suffisamment court pour permettre à l'air et au soleil d'atteindre la peau sans causer d'émois.
Le port du short diminuera graduellement au fur et à mesure que les femmes étourdies comprendront la gravité de leur manquement. Et que quelques délinquantes seront sanctionnées.
Le maire rappelait qu'il était possible de profiter des avantages de l'été tout en respectant la morale, la politesse, l'hygiène, la bienséance, le civisme et les bonnes moeurs.
La pudeur a ses règles que l'on a oubliées. Les règles de la plus élémentaire  pudeur. Et la modestie est le manteau protecteur de la femme.

Où était le jour où les femmes rougissaient devant le regard d'un homme et où elle baissait humblement la tête. Dociles et soumises. Et alors, elles ne parlaient, comme les enfants, que lorsque l'homme avait terminé de l'admonester et lui en donnait la permission. Aujourd'hui, il n'y a que des effrontées qui regarde les hommes dans les yeux quand il lui parle.

Et elles pensent. Qui leur a donné la permisson de penser?

Livrées à elles-mêmes et à leur propre réflexion, sans les sages conseils de prudence du clergé, il est à la fois normal et terriblement triste de voir où leur absence de raison peut les conduire. Oui. Affligeant.
Personne ne songerait à se promener nu dans les rues. Ou en pyjama ou en déshabillé ou robe de nuit. Le port du short devrait être réservé pour la maison si le père et le mari le tolère. Dans une maison, où il n'y a ni fils ni frère.

Et si on tient absolument à le porter comme un costume de bain que ce soit dans la cour arrière de la maison, derrière une clôture de piquet serré de 6 pieds de haut. Afin que nul ne nous voie et qu'aucun enfant ne se scandalise.

Un conseiller était attristé du comportement des femmes.

_ Personne ne leur donne plus le sens du bien et du mal. Elles n'ont pas de jugement. Elles doivent donc être dirigées par d'autres. Il y a 70 ans. Le 25 avril 1940. Je le sais, car mon grand-père a milité contre cette abomination qui divise les foyers. Il disait qu'elle transformerait l'être gracile et délicat qu'est la femme en une abomination poilue et virile. Même sa voix chantante et enfantine muera et se virilisera. Ce jour fatidique à tué mon grand père. Il s'est effondré près de la radio comme un chêne qu'on abat.

Ce fut la fin d’un ordre social dont le fondement reposait sur la mise à l'abris de ces êtres charmants de la politique et de la terrible réalité du monde. Un cardinal proclama que l’entrée des femmes dans la politique, même par le seul suffrage, car personne n'osait encore penser qu'elles s'abaisseraient à faire elles-mêmes de la politique, pîre, à choisir un autre homme que leur époux ou leur père comme représentant, est déjà bien assez grave, serait pour notre province un malheur. L'ordre public serait troublé. Rien ne le justifie, ni le droit naturel, ni l’intérêt social et les autorités romaines approuvaient les vues de tout l'épiscopat.

La femme ressemblerait à un astre sorti de son orbite. La femme a pour rôle d'être la gardienne de la foi dans la famille. Discrète comme la lune, elle n'a pas à resplendir et briller comme le soleil. Les Canadiennes françaises risquent de devenir des « femmes publiques », des prostituées, les furies de Babylone telles que décrites dans l'Apocalypse de Saint Jean. De véritables femmes-hommes, des monstres, des hybrides répugnants qui détruiraient la femme-mère, la femme-femme et les femmes-enfants si vulnérables et si charmantes. Sans compter toutes sortes de problèmes d'hygiène.

Le féminisme est un mouvement pervers, qui menace les bases de la famille et de la société. L’intérêt public, la décence, la modestie du sexe exigent que ces scandales ne se répètent plus.  C'est la famille chrétienne, formée par la femme chrétienne, qui a sauvé le Canada français. Si la famille chrétienne et la femme chrétienne est attaquée, sa déchéance marquerait celle de notre civilisation et de notre ordre social, préservés au prix de tant de sacrifices. Malgré les averstissements, nous avons gaspillé l'héritage des ancêtres.

Les dames patronesses ne se sont pas contenté de leur place. Car la place de la femme est dans sa cuisine avec ses amis les chaudrons. Les devoirs du foyer exigent tout son temps et le peu d'intelligence que peut contenir sa jolie petite tête. Toutes choses compliquées sont bien au-dessus des capacités et des aptitudes des femmes.

La moitié de la population n'a pas le droit de vote et alors, elles peuvent s'exprimer à la maison à leur perruche. Des ménages se sont brouillés parce que telles femmes ne savaient pas adopter les opinions politiques de leurs maris. Des enfants sans mère se sont retrouvés à la rue. Des hommes se sont jetés dans la  boisson à cause des cris insupportables de leurs femmes qu'on a du hospitaliser dans des maisons de santé pour leur bien. Frappées de démence, elles se croyaient tout permis.
Et, en 1964, c'est la première femme ministre qui fait, comme disent les hystériques, avancer la cause des femmes en présentant un projet de loi qui met fin à l’incapacité juridique des femmes mariées. La femme mariée était une incapable du point de vue juridique, comme les enfants mineurs, les déficients mentaux et les anathèmes. Car elles devaient avoir l'autorisation de leur époux pour signer des contrats. Elles ne peuvent être les gardiennes de leurs enfants qu'avec la tolérance de leur époux, ni se défendre ou intenter une action devant les tribunaux, recevoir un héritage ou le garder, avoir droit au produit de leur travail. Un époux déçu de sa conduite pouvait la faire saisir et enfermer dans une maison de santé et seule sa signature pouvait l'en faire sortir si lui et les médecins traitants jugeaient qu'elle s'était suffisamment repentie de sa conduite. La fatalité historique a fait qu'elle a gagné. Et cette diablesse a dit que si on y met le temps, on arrive à cuire un éléphant dans un petit pot!

Dieu merci, elles ne sont pas allé aussi loin que les Britanniques, dont les plus radicales ont incendié des églises, se sont enchaînées aux grilles de monuments comme le Buckingham Palace, ce qui leur a valu un séjour bien mérité en prison. Là, certaines feront la grève de la faim. Une pauvre folle se suicidera en se jetant sous le cheval favori du roi lors d'une course. Blessant atrocement le cheval. Elles sont capables de tout.

Une voix vient de la  table du Conseil sans qu'on puisse distinguer d'où elle venait ni à qui elle s'adressait.

_ Maudite gang de putes!

Comme si ce n'était pas suffisant pour décrire son point de vue, la voix ajouta pour préciser à qui elle s'adressait:

_ Maudite gang de fendues.

Les femmes dans la salle poussèrent un cri silencieux qui fit dresser les cheveux des hommes présents. Et certaines allèrent plus loin que le silence méprisant de leurs soeurs. Des cris perçants suivis de descriptions inamicales.

On fut peu charitable pour les conseillers.
La petite blonde ne disait rien se contentant de sourire. Mais, le maire l'insulta comme si c'était elle qui dirigeait les protestataires.

_ Ça fait le trottoir et ça vient faire la leçon et en plus ça vient quêter de l'$ !

Elle alla parler mais se ravisa comprenant qu'au point où on en était ça ne servirait à rien. De toute façon des commentaires venaient d'un peu partout de la salle. Des hommes comprenaient que le combat éternel contre les femmes reprenaient et qu'ils pourraeint enfin avoir leur revanche au lieu de les faire saigner une à une au fond d'une ruelle. Qu'on les tuent une bonne fois pour toutes. Enfin. Ils étaient les plus forts, après tout. Pourquoi se laisser dominer par les femelles et les guenons?

Il dit tout haut ce que les autres pensent tout bas et ce que certains des autres refusent de penser.

La sévère voix de la raison.

D'autres hommes, comprenaient aussi qu'on s'en prenait à leurs mères, leurs épouses, leurs filles allaient se lever pour démontrer la matérialité de certainss problèmes de physique théoriques dans la face des conseillers. Par exemple, le déplacement d'un corps uniformément accéléré, à partir de l'état de repos rectiligne et uniforme. Phénomène particulièrement intéressant à observer. Il convient de remarquer que dans le cas particulier où l'un des corps à une masse beaucoup plus importante que le second corps le résultat peut être passionnant.

Malheureusement sa femme, assise à côté de lui, préféra se lever et l'emmener avec lui en lui chuchotant à l'oreille. Comme il chaussait du 11, mesurait 7 pieds, pesait plus de 300 livres, avaient les poings gros comme des choux, comme il aurait été intéressant de regarder.

En passant, tout en s'en allant, pour montrer par l'exemple, comme on fait à l'école primaire ce qui pouvait arriver au maire et à toute personne assez stupide pour être là à ce moment, il prit la poignée de la porte et sortit la porte entière et une partie du cadre du mur. La porte de sécurité de bois laminée de 2 pouces, recouverte d'acier devait bien peser 100 livres, sans compter le cadre de métal rivé au mur de béton. Un soupir de tristesse vint à quelques hommes et plusieurs femmes de la salle.

Le maire suppléant lui dit:
_ Si j'étais toi, je me la fermerais.

Puis, le maire mis son grain de sel. Poussé par l'intervention du Saint Esprit ou par quelques puissances indéfinissables. D'abord, on ne le compris pas trop bien, il semblait se parler à lui-même ou à quelqu'un près de lui que personne sauf lui ne pouvait apercevoir puis on le compris trop bien, d'autant plus qu'il s'était levé et désignait du doigt la petite blonde qui était assise au premier rang juste en face de lui:

_ Je suis le seul à te voir telle que tu es: un monstre. Une erreur de la nature. Tout aussi étrange que ta mère, tout aussi anormale, tout aussi différente.

Le maire suppléant approuvait: Être différente est mal. Être étrange est mal. Être anormale n'est pas normal.

Un soulier arriva du fond de la salle et atteignit le secrétaire municipal qui avait pourtant tout fait au cours des 3 décennies passée et des 20 conseils municipaux qui s'étaient succédés, pour ne jamais prendre parti et ne se mêler de rien. Victime innocente de la colère déchaînée.

Le maire regarda la petite blonde d'un air sournois:

_ Tu sais ce qui est arrivé à ta grand mère et à ta mère?

Et il rit d'un rire que l'on aurait autrefois appelé diabolique.

La petite blonde regarda le plafond et vit la lumière (pas seulement les fluorescents de 4 pieds - lumière du jour) et son sourire radieux, toujours aimable s'éclaira.

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20. 30 août. 1 septembre 2012. État 3