HISTOIRES DE FANTÔMES

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HISTOIRES DE FANTÔMES.

Vers minuit, à la lueur de la chandelle, monsieur Henry Dickson, devant l'âtre où brûle des bûches d'érables et de vieux parchemins, se penche sur son écritoire. Tout est tranquille dans la grande maison, tout semble dormir et, soudain,
il y a ce bruit.

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8.8.12

214. FAUT-IL ÉTRANGLER LES FEMMES?

Henry Dickson pensait à une autre découverte dans le bois. Encore plus étrange. Il coupait un arbre à la scie mécanique lorsque la lame rua. S'il n'avait pas porté de casque et de masque, de vêtements de protection, il aurait perdu une jambe ou un bras. Ou la moitié du visage. La chaîne pénétra la première couche de tissus et s'emmêla dans les fibres des autre couches de tissus dont elle bouffa les fils de kevlar tant qu'elle pu. Et le moteur s'enraya.  Encore vivant et tout surpris de l'être. Curieux de savoir ce qui avait provoqué une telle agression, il observa l'arbre. Vit quelque chose briller. Il prit sa hache, un des fers de hache trouvé dans le grenier à qui il avait fait ajouter un manche à sa taille et à celle de ses mains et à la longueur de ses bras par un ébéniste local. Il fendit ici et là le bois, en calculant son fait pour éviter que l'arbre déséquilibré lui tombe dessus. Il y avait au milieu de l'arbre un grand clou de fer noir comme on en trouvait dans les poutres de l'ancien quai avant sa démolition. Certains anciens du village qui avaient assisté à son démantèlement s'étaient partagé ces clous de 1 pouce de large par 2 ou 3 pieds de long. Pesant bien 10 livres chacun. On s'en servait pour faire tenir le garage de bois de son auto en les plantant à terre. Ce qui fait que même par grand vent, le garage ne bougerait pas. Si on avait suffisamment de ces clous pour faire le tour du garage. La chaîne de la scie mécanique avait scié le bois puis était entré en contact avec le clou qu'elle avait rayé ce que le faisait brillé. Une scie mécanique n'est pas faites pour scier des clous. Alors comme un cheval qui rue, elle avait comme rebondit sur lui vers son visage et son casque puis rué encore jusqu'à sa jambe. On avait pris un de ces clous qui selon ce qu'il commençait à comprendre de sa découverte, datait de la construction du quai et non de sa démolition, et on l'avait fait passer au travers de la cage thoracique d'une femme. La forme de son bassin préciserait la chose. Il coupa l'arbre au-dessus du crâne de la femme. Et la délivra du bois qui l'entourait. À la hache d'abord et au ciseau à bois ensuite. La théorie la plus précise décrivant ce qui s'était passé était qu'on avait amené une femme ici et, vivante ou morte, lui avait fiché un clou dans le coeur, traversant ses côtes. Et on l'avait laissé là clouée à l'arbre. Sur l'arbre et personne n'était jamais venu la déclouer. L'arbre avait grossi, grandi et avait peu à peu englobé la femme devenu squelette dans son tronc, comme il avait fait des balles de mousquet et de cararabine.  Et la femme s'étaient pour ainsi dire noyée dans les fibres du bois. À une certaine époque, il valait mieux ne pas être femme ici.

La femme implorait le ciel. Disait chapelet sur chapelait. Invoquant les saints et les saintes et leur descendance.

S'il y avait une justice sur cette terre, il fallait qu'il lui arrive malheur. Il devait lui arriver malheur.
Et il lui arriva malheur.
On retrouva la jeune et jolie fille moins jolie sur le bord de l'étang, le crâne fendu d'une pierre ensanglanté restée là à côté de ses cheveux roux mouillés. Elle avait le visage dans l'eau. On conclut à une mauvaise chute et à une noyade précédée d'un choc tout aussi malheureux avec une grosse pierre. Grosse. Mais pas énorme. Un homme aurait pu la trouver petite s'il avait de grosses mains. Mais elle aurait pu convenir à la petite main d'une femme sans l'épuiser inutilement.
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8. 12 août 2012. État 3