HISTOIRES DE FANTÔMES

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HISTOIRES DE FANTÔMES.

Vers minuit, à la lueur de la chandelle, monsieur Henry Dickson, devant l'âtre où brûle des bûches d'érables et de vieux parchemins, se penche sur son écritoire. Tout est tranquille dans la grande maison, tout semble dormir et, soudain,
il y a ce bruit.

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27.4.12

42. LA PRISE D'OTAGE CONTINUANT, LES FORCES DE L'ORDRE SONT OBLIGÉS D'UTILISER LA FORCE (NÉCESSAIRE) ET AU COURS DE L'AFFFRONTEMENT QUI SUIVIT, HENRY DICKSON PERDIT LA VIE

Henry Dickson

Se posait une question: devait-il accepter le gâteau avec le café? Qu'il préférait d'habitude noir. Quoique le lait aidant à métaboliser la caféine, le café atteignait alors sa pleine puissance, soit d'éveiller l'esprit. Activité dont il n'avait pas régulièrement besoin dans ce monde.

Il pensait demander un expresso latte lorsqu'une voix plus rude (virile) retentit dans le haut parleur.

_ Rendez-vous ! Ou nous envoyons les gaz!

Il y avait dû y avoir un conflit entre le négociateur et le chef de l'unité anti-otage. Et le psychologue avait perdu étant trop compréhensif et soft on crime. Et sa pauvre famille...

Pour redonner un peu de prestique au psychologue sur le spécialiste de la force brutale et rétablir le rapport de force, c'est à lui qu'il annonça sa reddition en lui disant de transmettre à l'excité du haut-parleur

_ D'accord, je me rends

Voix du haut-parleur:

_ Sortez les mains en l'air. Et jetez votre arme. Jetez votre arme avant de sortir les bras en l'air.

Il sortit les 2 bras en l'air. Il y avait encore plus d'auto-patrouilles que prévu. Pointant dans les 2 directions. Gyrophares et cerises et bleuets allumés. Et derrière les véhicules, des tas de flics en costumes anti-balle pointant des fusils mitrailleurs Heckler et Kosh .45 ou des fusils Remington 870 calibre 12. De quoi le réduire en charpie.

_ Avancez doucement. Descendez les marches. Tout geste brusque et nous tirons!

Ce qu'il fit. Avec aucun geste brusque.

_ Agenouillez-vous.

Ce qu'il fit.

_ Étendez-vous face contre le sol.

Il trouva un endroit moins sale pour s'allonger.

_ Mettez une main dans votre dos. Et laissez votre haute bras allongé.

Un policier arriva derrière lui et lui agrippa la main qu'il encercla de la moitié d'une menotte puis il attira son autre main qu'il menotta aussi. Il était donc là sur le ventre mains menottés dans le dos.

_ Où sont les enfants?

Tout en criant, il posait sa botte sur sa tête ce qui lui plongeait la face dans la terre tout en l'étouffant et l'empêchant de parler.

_ Vous avez fait du mal aux enfants?

Monsieur Dickson essaya de parler mais ce faisant il mangea plus de terre que nécessaire

_ Et votre femme? Son corps est où?

Monsieur Dickson dit alors qu'il s'agissait probablement d'une erreur. Ce qu'un policier (pas le psychologue) traduisait simultanément:

_ Il est trop tard! Il a tué tout le monde.

Les policiers entrèrent en rang d'oignons excités dans la maison.

_ Fouillez-partout! L'ambulance arrive.

Le psychologue qui ne faisant rien pensa s'ajouter aux festivités:

_ Qu'est-ce qui vous a pris de tuer tout le monde? Quel a été l'élément déclencheur du drame familial?

Monsieur Dickson lui demanda d'avertir les troupes. La maison était en rénovation et ils entraient tout équipé de leurs armures. Les escaliers étaient branlants et il pouvait y avoir un accident.

Ce qu'un flic qui écoutait la conversation de ses neurones de limaces traduisit:

_ Attention, il vient d'avouer qu'il a mis des pièges.

À ce moment, un coup de feu venant de l'intérieur. Les gardes qui l'entouraient devinrent menaçants. Ce qui veut dire qu'ils pointèrent leur fusils à pompe ou leur Glock sur sa tête.

_ Tu as combien de complice? Si un homme est blessé, tu y passes. On dira que tu as résisté à ton arrestation et que tu portais une arme.

C'était très bien expliqué. Il est dommage que trop peu de policiers enseignent dans les classes d'ado.

L'ambulance arrivait à ce moment. On l'avait sans doute appelé pour préciser les détails de l'intervention. 2 ambulanciers sortirent avec une civière. Entrèrent dans la maison. Ressortirent avec un policier étendu.

_ Il s'est cassé une jambe en tombant dans un des escaliers.
_ On n'a trouvé personne.

Le chef d'équipe se pencha sur lui comme un vauteur devant une carcasse ouverte:¸

_ Tu as mis où les morceaux de corps.

C'était une bonne question mais avant qu'il puisse répondre arrivait le camion échelle de pompier du village. On l'avait acheté au milieu de bien des grincements de dents étant donné son coût pour pouvoir intervenir si le seul édifice en hauteur local, l'église, passait au feu. On ne voulait pas assister impuissant à sa destruction comme c'était arrivé au village voisin. Le camion-échelle suivant se trouvant à la ville, une heure de route plus loin. On avait appelé pour la réserver et on l'avait envoyé mais on s'était trompé de village et lorsqu'on arrivait le clocher et ses cloches tombaient.

Ensuite arriva le camion-labo de la Sûreté avec ses techniciens de scène de crime. Ils sortirent en costume d'astronautes pendant que la camion reculait près de la maison.

Le chef de la brigade d'intervention anti-otage s'avança vers eux.

_ Mais qu'est-ce que vous foutez là? C'est nous qui contrôlons cette scène de crime.

Il discutèrent un bon moment. Le chef des scientifiques montra la cheminée. Le chef des Swat montra le meurtrier à terre. Chacun cria un bon moment jusqu'à ce que le chef lance son casque nazi noir par terre et s'en aille. Le psycholigue arriva ensuite pour beurrer les toasts rébarbatives.

_ Il semble qu'il y ait eu une erreur.

Monsieur Dickson toujours couché sur le ventre

_ Quelle surprise.

Les pompiers, les ambulanciers, les policiers-militaires du SWAT, les savants de la brigades d'intervention se parlèrent entre eux un bon moment. Et on conclut qu'il valait mieux ne pas tuer leur client. Ce qui ne ferait qu'ajouter une erreur de plus.

Il y a quelques jours, lorsque le briqueteur arriva avec un projet de pont japonais permettant de traverser une rivière qui n'existait pas dont son beau-frère architecte paysagiste avait fait le plan et son cousin pépiniériste assurerait l'aménagement et son neveu conducteur de pelle mécanique creuserait le lit (il suffirait ensuite de mettre une pompe à eau pour faire circuler le ruisseau), il avait conclu qu'il était temps de parler du squelette dans la cheminée.

Il appela le poste de police dont une stagiaire sourde pris l'appel. Ensuite, les choses se compliquèrent. Suite à un échange de mauvaises adresses, le SWAT arriva ici tandis que les scientifiques furent dirigés vers l'autre mauvaise adresse, là où se déroulait la bonne prise d'otage.

En effet, un mari dépressif avait pété ses fusibles et menaçait toute sa famille avec son fusil de chasse, un Savage .22 Long Rifle. Arme de petit calibre pour le petit gibier et les rongeurs mais qui peut faire des dégâts dans une petite épouse.

Les techniciens ne s'attendaient pas à rencontrer un homme armé. Et le preneur d'otage s'attendait à voir la police et était prêt à cette éventualité: il allait tuer sa femme, ses 2 enfants puis se faire sauter la tête. Mais il ne s'attendaient nullement à voir arriver 2 astronautes. Il pensa que la police allait utiliser une sorte de gaz mortel et eut la chienne. Il avait prévu de mourir d'une balle dans la tête (plus précisément, d'une balle dans la bouche) mais pas de finir étouffé. Ce conflit de perception eut raison des quelques neurones qui lui restaietn. Il fut si terrifié qu'il se mit à vomir tout ce qu'il avant mangé le mois dernier. Y compris l'alcool et les pilules avalés pour se donner du courage.

Il se rendit donc aux scientifiques avant qu'ils comprennent la situation. Ils appelèrent des patrouilleurs qui fouinaient dans les environs à la recherche d'alcoolique du dimance chauffards.

Bref, on n'avait plus besoin du SWAT qui renvinrent à leur caserne en méditant sur l'injustice du sort. Le philosophe du groupe conclut qu'il n'était rien arrivé, sauf le crétin qui avait déboulé dans l'escalier en se prenant les pieds dans sa matraque. Et ils seraient payés. Heure sup en plus. Pour le travail de nuit. Et de jour puisqu'il y avait un bon moment que le jour était levé.

Un scientfique le gronda pendant qu'on enlevait se menottes:

_ Vous auriez pu expliquer?

_ Vous croyez qu'on m'en a laissé le temps. Et il fallait que moi-même je comprenne la situation. Ensuite, j'étais pas terre, menotte, la botte d'un flic sur la tête.

_ Faut les comprendre, ils s'attendaient à voir un carnage. Ils ne voyaient que ça. Et ne voyant pas de victimes, ils continuèrent à penser sur ce thème, imaginant que vous les aviez coupé en morceaux et caché ou enterré. Pour eux, vous n'étiez pas un témoin mais un assassin. Une femme et 2 enfants. Ils n'allaient pas vous ménager. Vous n'êtes pas blessé? Vous pouvez portez plainte pour usage abusif de la force. J'ai un dépliant.

_ C'est la vie!

_ C'est la vie.

Pendant que lui et le savant discutait du sens de la vie et des moments parfois cocasses qu'elle offre à ses visiteurs (dans un moment, on a rira), l'échelle du camion se déployant avançant la nacelle au-dessus de la cheminée qu'il désignait du doigt.

_ Pensez-vous que c'est assez large pour qu'on y descende? Sinon, il faudra démolir. Vous êtes assuré?

_ Et vous?

_ Attendez-nous en bas, on monte voir.

Une fois sur le toit, les 2 scientifiques et le pompier se penchèrent sur la cheminée comme des médecins sur le corps d'un accidenté de la route.

_ On voit rien.

La nacelle était munie d'une forte lumière, on la dirigea tout au fond de la cheminée qui cessa d'être un gouffre noir.

_ Je  vois. C'est tout au fond.

_ On peut descendre? C'est assez large pour laisser passer un homme au bout d'un  treuil. Mais je ne sais pas pour la bombonne d'oxigène avec toute cette merde et cette suie, on va risquer ses poumons si on va sans protection. Et ses yeux. Il faut le masque complet.

Le pompier suggéra plutôt de faire descendre une sorte de lasso et d'attraper ce qu'on pouvait.

_ Ça passera pas avec le costume complet, il faudra démolir. En bas, de l'intérieur. Car il est tout au fond.

Heureusement, le lasso après quelques essais se noua autour de cou du squelette et on put le monter délicatement et doucement. Il avait encore des cartilages desséchés qui retenaient les articulations ensembles. Tout vint lentement. Sauf les 2 pieds. Ou les 2 os inférieurs de la jambe: tibia et péroné. Qui restèrent en bas tout au fond.

On mit le squelette dans un sac à cadavre dont on ferma la fermeture éclair

_ C'est un travail pour le labo. Mais à en juger par l'état de la victime, ce n'est pas très urgent.

Il fallut jouer du lassé pour les attraper avec leurs pieds. Mais on y réussit. On réouvrit le sac à cadavre pour y ajouter les pieds. Et on attacha le crochet du treuil au sac pour le descendre sur terre.

Ensuite, on descendit un gros tuyau souple noir pour aspirer toutes les cendres et ce qu'elles pouvaient contenir avec une machine industrielle.

Puis ayant vidé le fond de la cheminée, on inspecta tous les recoins avec une caméra.

_ On ne voit rien. On voit tout mais il n'y a rien. S'il y a quelque chose, c'est dans la cendre.

Le pompier était content:

_ Votre cheminée est comme neuve. Du moins, la partie basse. Il y a toute cette merde d'oiseaux à nettoyer si  vous voulez vous en servir. Et ça mène où, en bas?

Il répondit qu'il n'en avait aucune idée, c'était muré. Probablement tout en bas, dans la cave. On ne le saurait qu'en creusant mais il n'avait pas besoin pour le moment d'une cheminée de plus.

Monsieur Dickson s'informa au sujet du vieux mort

Les pompiers et les scientifiques arrivèrent à un accord provisoire qui aurait été beau s'il était plus courant en politique. C'était probablement un voleur qui a voulu descendre par la cheminée pensant arriver à un des foyers de la maison. Il s'est trompé de cheminée. Ou il a procédé par essais et erreurs, les autres étaient trop étroites pour laisser passer son corps. Il essaya de descendre, glissa, tomba au fond. Se cassa les 2 jambes. Fut incapable de rermonter par les propres moyens. Il a dû appeler à l'aide mais qui l'a entedu, tout au fond. C'était une sorte de piège, de puits de pierre qui ne débouchait que sur rien.

_ La cause de sa mort. Rien qu'à voir le tas de cendre qu'on a ramassé, la cheminée a du fonctionné des décennies avant qu'elle cesse de le faire et qu'on décide de la murer. Il a dû respirer tout ça pendant des heures avant d'étouffer.

_ Mais on aura pu le pousser?

_ Ou c'est peut-être un corps qu'on aura voulu camoufler. Et ça a fonctionné. Depuis combien de temps est-il là? Des années. Et personne ne s'est inquiété de sa disparition. Ou n'a pensé regarder tout au fond. Mais il y fait si noir que même en plein jour on ne voit rien. Pourquoi aurait-on voulu inspecter la cheminée? Sauf pour la remettre en marche. Ou, comme vous, parce qu'un grand vent l'aura décapité.

_ On a le choix.

_ Un voleur minable et malancheux.

_ Ou une victime d'un crime parfait.

_ Jusqu'à présent.

_ Si le coupable est encore vivant, il va trembler dans son short.

_ Un instant. Jusqu'à ce que la police scientfique ait rénuni tous les indices, cette affaire demeure confidentielle.

_ Pourquoi?

_ Pourquoi parce que. Comme vous l'avez dit, le coupable, si c'est de ça qu'il s'agit pense que c'est un crime parfait. Ça l'a été pendant... on ne sait même pas le nombre d'années pendant lesquelles il a mariné dans son jus en bas. Maintenant, ce n'est plus un crime parfait. Il faut laisser le criminel profiter encore de sa tranquillité. C'est lorsqu'il s'en attendra le moins que nous frapperons.

_ Mais c'est peut-être un accident. Quelqu'un se penche. A le vertige. Tombe au fond.

_ Faudrait être sacrement malchanceux. Monter en haut, se pencher, tomber alors qu'il n'y a personne. Dans votre raisonnement, ce malchanceux-là n'aurait pas de famille?

_ Mais il se peut qu'on l'ait cherché ailleurs. Que personne ne savait ou ne pensait qu'il serait capable de...

_ On pense trop sans preuve. Il faut que le laboratoire trouve les incides et les fassent parler. On a tout un corps ce qui n'est pas si courant.

_ Mais dans quel état?

_ Vous seriez surpris de savoir ce qu'un corps dans cet état peur révéler. C'est sacrément bavard un mort. C'est pour ça que les criminels tiennent tant à les faire disparaître. Heureusement, la plupart des gens n'y pensent pas. Et, pour la minorité qui y pense, la majorité n'y parvient jamais totalement. C'est encombrant un corps. Et pesant. Ici, on n'a que des os et presque plus de chair. Imaginez un corps entier. Celui-là fut un jour un homme assez grand et probablement costaud. Et on n'a pas toujours une cheminée pour le camoufler.

Ayant extrait le corps sa cachette dans laquelle il attendait depuis des années (combien?) tout le monde s'en alla. Ne resta que monsieur Dickson.

_ On m'avait promis du café noir et des gâteaux.

Il est vrai qu'on lui avait promis du café et des gâteaux et qu'on ne tint pas promesse. En réalité, personne n'avait prévu de café et de gâteau et n'avait aucune intention de lui en donner. Ce n'était qu'un truc, un subterfuge pour l'amadouer, le distraire et lui éviter de commetre l'irréparable.

La vie est triste

Il n'avait pas de femme ni enfant. Ils ne les avaient pas tué. Et on ne l'avait pas tué.

La vie est ...

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27 avril 2012. État 1