HISTOIRES DE FANTÔMES

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HISTOIRES DE FANTÔMES.

Vers minuit, à la lueur de la chandelle, monsieur Henry Dickson, devant l'âtre où brûle des bûches d'érables et de vieux parchemins, se penche sur son écritoire. Tout est tranquille dans la grande maison, tout semble dormir et, soudain,
il y a ce bruit.

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5.9.12

229. DODGE RAM

Henry Dickson se souvenait de son retour de Montréal et du comité de bienvenue qui l'attendait.

Comment avait-on su la date et l'heure de son arrivée, mystère, puisque personne y compris lui-même ne savait quand il reviendrait. Ça s'était décidé au dernier moment. Il avait alors appelé de Montréal pour réserver le taxi du village afin de le ramener chez-lui dès qu'il arriverait. Au lieu de prendre racine en attendant que le seul taxi disponible revienne.

La seule conclusion possible était que le chauffeur de taxi ou quelqu'un de son bureau avait bavassé. Pour le chauffeur de taxi, difficile à croire, car il avait eu l'air aussi surpris que monsieur Dickson par l'arrivée des amis de la connerie inc.

Il était, en plus, terrorisé, ce qui ne s'imite pas. On peut essayer mais ce n'est jamais aussi bien que la pure spontanéité.

Pas plus qu'on ne peut pisser à volonté dans ses pantalons.

Pas monsieur Dickson qui n'avait peur de rien, n'était jamais surpris de rien et était aussi indifférent à sa vie qu'à sa mort. Qui peut vous faire peur quand vous n'avez plus peur de mourir? Quand vous êtes passé au-delà.

Ce soir-là, il avait à faire face à des exemplaires d'humains fous, innombrables, et qui sont partout. Il ferait face. C'est tout.

Heureusement, seulement quelques échantillons sinon il serait probablement mort.

Mais avait-0n envie de le tuer? Serait-on allé jusque là? Il serait probablement en plusieurs morceaux dans un hôpital, quelconque à tester les progrès de la chirurgie moderne ce qui lui était déjà arrivé.

Oui. On ne voulait sans doute que lui faire peur. Et lui casser la gueule. Et tout le reste.

Tant qu'à y être. Pourquoi se priver?

C'était le soir. Le taxi l'attendait à la gare. Il prit place à l'arrière et regarda le paysage lunaire. Pleine lune. Lune des fous. Dit-on. Le genre de lune qui rend les gens fous ou amène certains esprits dérangés à faire des choses qu'ils ne ferait pas à un autre moment.

Il se disait que si le dicton avait quelque chose d'à peu près exact, quelqu'un, quelque part, faisait quelque chose de fou à quelqu'un qui n'aurait pas dû sortir de chez-lui.

Comme de raison, juste à ce moment, quelque chose d'éblouissant explosa dans le rétroviseur extérieur et dans les pare-brise.

Il se retourna et vit une grosse ombre mobile qui, à en juger par les dimensions, devaient être une camionnette: F-150, Dodge Ram, Chevrolet Silverado, GMC Sierra, Toyota Tundra, Nissan Titan.

Sans doute pas le Toyota, rare dans le coin. Aucune chance pour le Titan qu'on ne voit nulle part. Donc un des autres. Et les autres ne manquaient pas dans le coin.

Mais un camion haut sur patte avec une barre de phares sur toit. Rare.

Tous allumés.

Et qui plongeaient par la lunettes arrière vers les rétroviseurs en aveuglant le chauffeur et le passager.

Monsieur Dickson ne savait pas qu'il était suivi. N'avait pas fait attention à la chose. Le camion étant sans doute derrière lui depuis un moment et avait soudainement allumé ses phares de brousse.

Certainement pas un accident.

Certainement pour éblouir le chauffeur et lui faire faire un accident.

Le chauffeur de taxi ne fit pas d'accident. Habitué à conduire dans toutes les conditions et à se faire éblouir régulièrement et, la plupart du temps, involontairement, par des autos qui avaient leurs phares en haute. Ou des camions, plus ou moins gros, avec des phares plus ou moins gros, tous trop hauts, tous mal placés. Qui vous vrillent les yeux dans vos rétroviseurs.

Il déplaça instinctivement celui-ci, changea son angle, ce qui diminua l'intensité des lumières. Mais son pare-brise servait de miroir et devenait dangereux.

S'aperçevant que le chauffeur de taxi n'avait pas été assez surpris et n'avait donc pas fait de fausses manoeuvres qui l'auraient jeté dans le décor, ils changèrent de tactique. Ce qui permit de répondre à la question du moment: avait-il volontairement allumé tous les feux du toit de leur camionnette? Ou c'était juste une connerie de plus dans leur vie de cons.

Certains utilisent ce moyen pour forcer un conducteur trop lent à rouler plus vite. Ils mettent de la pression. Ils le suivent du bout du nez, pare-choc à pare-choc, trop pisseux pour le dépasser mais voulant le forcer à accéler pour qu'eux aussi aillent plus vite. Et s'il va plus vite, ce n'est jamais assez.

Manoeuvre aussi stupide et dangereuse. Et quand le conducteur d'en avant trop stressé fait une fausse manoeuvre et se plante dans un arbre, ils sont tout désolé d'assister aux conséquences de leur action et de réaliser l'étendue des dégâts. Il n'y avais pas pensé. Excuse-moi de t'avoir tué. Ou d'avoir brisé ton auto. Crétin!

Cette fois, il collait au pare-choc de l'auto.

Et leur camionnette essayait de pousser l'auto.

Le taxi accéléra mais ne plus les dépasser et ils collaient toujours. Ils avaient un moteur puissant et auraient pu s'en servir pour faire dévier l'auto comme une balle de billard que l'on frappe sur le côté. L'auto se serait mise à tourner en rond.

Le chauffeur de taxi commençait à avoir peur.

S'il lui était arrivé bien des choses, ce genre de chose ne lui était pas encore arrivé.

Il essaya d'accélérer, ce qui cette nuit, dans cette route de campagne était dangereux. Des courbes, beaucoup de courbes. Des côtes, beaucoup de côtes. Il fallait tourner vite sinon en continuant à aller en ligne droite, on entrait dans la clôture d'un champs ou une ligne d'arbre ou on tombait dans une rivière ou un fossé d'irrigation.

Mais le moteur de son auto avait beau faire du bruit et gronder ce n'était rien comparé au bruit et au grondement du gros V-8 de la camionnette.

Il n'avait qu'un 4 cylindres et on l'aurait envoyé voler dans le décor si on avait voulu mais tout ce qu'on voulait pour le moment, c'était se faire plaisir et qu'il dure le plus longtemps possible.

Au début, il croyait que ceux d'en arrière ne savaient pas ce qu'ils faisaient ou qu'on lui faisait une farce. Stupide. Mais les gens stupides ne savent pas commencer ni arrêter. Et il comprenait maintenant très bien qu'ils savaient ce qu'ils voulaient. Et ce qu'ils voulaient était pour le moment de lui coller au cul et de le promener sur la route jusqu'à ce qu'il brûle son moteur.

Ils se tannèrent peut-être de ce jeu qui aurait pu durer aussi longtemps qu'ils le voulaient. Dans l'auto, il était impossible de faire quoi que ce soit sauf se laisser aller où on voudra bien les amener. Mais comme ce jeu trop facile ne les amusait plus et qu'ils ne voulaient pas les faire dévier de leur route ce qui arriverait inévitablement tant le chauffeur était stressé. Il était à la veille de faire une fausse manoeuvre qui lui ferait faire un tonneau ou un 360 °.

Ce qui était déjà dangereux mais comme la camionnette était collée à eux, elle leur entrerait dedans. Par le côté ou n'importe comment. La différence de poids ferait un carnage.

Mais le jeu les ennuyait. Ils en trouvèrent un autre.

Ils arrêtèrent de lui coller au cul pour le laisser aller. Ce que le chauffeur de taxi interpréta faussement comme une permission de s'en aller. On avait joué avec lui, il n'avait pas donné sa permission de jouer avec lui mais il ne pouvait pas refuser. On était content de lui. On avait tiré de lui tout le contentement possible et on était repus de contentement et de bonheur. On retournait à la niche tandis qu'il pourrait continuer sa route. Erreur!

S'ils allaient plus loin, ils risquaient de briser leur belle camionnette. Son auto, ils s'en foutaient. Mais ils ne se foutaient probablement pas de la peinture de leur camionnette. Ou de ce qu'en dirait leur père, propriétaire du véhicule et qui n'avait aucune idée de ce que ses fistons dégénérés faisaient dans leur loisir pour s'exciter.

Il avait probablement raison. Une homme adulte aurait évité ce genre d'acrobatie sachant ou comprenant qu'il pourrait être entraîné dans une fausse manoeuvre de l'auto. Et si la camionnette est solide ce n'est pas le cas de son ou ses passagers. Ils peuvent mourir comme n'importe qui.

Un homme adulte jaloux ou fou aurait pu faire ce genre de chose. Le chauffeur de taxi avait peut-être une maîtresse qui avait, elle un mari, mari jaloux ou fou. Mais si c'était le cas, il ne faisait pas le lien.

Quand à monsieur Dickson, s'il avait de nombreuses amies, dont certaines étaient munies d'époux ou de compagnons, il doutait que même au courant - aucune n'était assez stupide pour l'en informer sous prétexte que la jalousie stimule le partenaire et monsieur Dickson se méfiait comme la peste des femmes stupides qui ne manquent pas- et il ne croyait pas que ces hommes étaient du genre à prendre une camionnette pour faire la course et faire capoter un taxi. Trop mauvais genre.

La plupart avaient des amies personnelles hors leur couple et une vie professionnelle trop compliquée pour perdre le temps à ces scènes de téléromans. Qu'on ne fera jamais ici faute de budget. L'$ disponible permettant tout juste de parler interminablement dans une cuisine autour d'une table. Puis de parler interminablement dans un corridor. Puis de parler interminablement dans un salon. Ces 3 décors devant servir dans tous les épisodes pour en rentabiliser l'achat. On n'utilisait pas non plus d'animaux si sympathiques mais qui mangent un budget. Il faut un entraîneur pour leur dire quoi faire, des animaux spécialement dressés très coûteux. Et du temps pour répéter souvent les scènes. Et des doublures du petit chien si sympatique car la vedette chien se fatigue vite de répéter sans cesse. De quoi flamber un budget entier de tournage. On se contente donc de gens qui parlent et récite des textes interminables entre 2 annonces. Et pour rentabiliser le temps de tournage, le taux horaire de production, le décor et les salaires d'acteur, on augmente les scènes jusqu'à ce qu'ils ne puissent plus les apprendre, se mettent à voir double et fasse une crise et menacent de déclencher une grêve.

Ces chicanes de couple sont si mesquines qu'il n'y a qu'à la TV ou chez les esprits diminués qu'on les retrouve.

Et ses compagnes étaient des femmes avec une vie bien trop compliquées et de trop vastes projets pour confondre les loisirs et les besoins intellectuels avec la nécessité de vendre du savon à la TV.

Monsieur Dickson conclut donc que l'homme ou les hommes qui le suivaient en voulaient au chauffeur de taxi et se foutait de ce qui pouvait arriver à son passager ou qu'il soit le témoin de leurs exploits et pourrait avoir la tentation de les dénoncer à la police.

Voulaient-ils les tuer?

Ou est-ce que leur amusement irait jusque là?

Ou c'était des ennemis à lui.

Il était un homme paisible qui n'avait que des amis. Ceux qui se considéraient comme ses ennemis ou qu'il avait un jour considéré comme ses ennemis ayaint connu un sort cruel. Il n'en restait aucun pour se venger. Mais sait-on jamais?

Leur nouvelle tactique était encore plus amusante que la précédente. Pissante.

Ils avaient dépassé le taxi pour se mettre devant et l'empêcher de les dépasser. Ils contrôlaient donc sa marche, sa direction, sa vitesse.

Comme un chat qui joue avec un écureuil.

Il le laisse aller et l'écureuil pense qu'il est enfin libre et qu'il s'en est fallu de peu. En un bond, le chat est devant lui. L'écureuil recule, court dans l'autre sens. Et le chat. Fascinant.

Certains violeurs utilisent la même technique avec les femmes.

Changement de jeu. Encore.

Ils s'arrêtèrent.

Et le taxi en profita pour les dépasser de tous ses pauvres cylindres. Il ne restait plus qu'à tomber en panne d'essence.

Et la camionnette maintenant derrière eux recommença à les poursuivre. Encore une fois, le chat et l'écureuil. Ou le violeur et la femme, future violée.

On l'avait prouvé plusieurs fois, il était impossible à l'auto de distancer la camionnette qui pouvait les suivre, les dépasser ou faire ce qui lui voulait.

Ce qu'elle voulait à ce moment était se mettre à côté de l'auto et de conduire en parallèle. Puis, raffinement, tasser graduellement l'auto. Bruit de métal inclus. Jusqu'à ce que l'auto, dévié de force de la route, petit à petit, roule sur le terre-plein, le gravier, l'herbe et culbute dans un fossé.

Le chauffeur et monsieur Dickson avaient leur ceinture de sécurité et roulèrent avec l'auto. Un moment la tête en bas puis de travers.

Le coussin gonflable avait sauté et mis K.O. le chauffeur comme le gros gant de boxe d'un golfeur poid lourd.

Monsieur Dickson défit sa ceinture qui ne voulait plus se détacher de son couteau porte-bonheur.

Il ouvrit la portière en la poussant comme on fait pour la trappe de la tourelle d'un char d'assaut.

Il était comprehensible qu'il soit de mauvaise humeur. Il y a des comme ça qu'un rien déconcerte et qui peuvent en vouloir à d'autres pour de fines plaisanteries. Tout le monde n'a pas le sens de l'humour.

Une fois sorti de l'auto, il marcha dans l'herbe du champs puis dans celle du caniveau à sec puis sur le remblais de terre et de gravier et arriva sur le bord de la route. Là où les 2 passagers - ils étaient 2- de la camionnette l'attendait.

Tout sourire.

Quelle spirituelle plainsanterie.

Pour mieux poursuivre dans le domaine de l'humour, chacun avait un accessoire. L'un avait une barre à jack et l'autre une chaîne d'acier à maillons de 1 pouce.

Ils ne dirent pas ce qu'ils voulaient, il était facile de le comprendre.

Ils ne dirent pas non plus pourquoi ils lui en voulaient. Supposant que monsieur Dickson était déjà au courant. Malheureusement, il n'en avait aucune idée.

La seule chose positive dans cette situation était qu'ils n'avaient pas pensé apporter d'armes à feu. Peut-être n'en avaient-ils pas? Et que dans les situations de ce genre qu'ils avaient déjà vécu - ce genre d'actes n'étaient sans doute pas le premier du  genre, ils savaient quoi et quand le faire et jusqu'où et quand aller trop loin. Les petites terreurs du coin.

Le jeu ne se terminerait pas par la projection de l'auto dans les buissons. Ni par le chauffeur de taxi K.O. Il fallait qu'il y ait de la chaîne et de la barre d'acier.

Il ne se dit pas un mot de part et d'autre. Chacun connaissant son rôle dans cette pièce de théâtre qu'on pourrait appeler mort d'un citoyen anonyme agressé par des étrangers inidentifiables et que personne n'a pu retrouver. Pièce ayant sans doute joué quelques fois avec quelques spectateurs dont personne n'était revenu pour en parler.

Encore une fois, on voulait faire durer le plaisir. Des esthètes dans leur genre.

Ils auraeint pu prendre une hache, une machette, un couteau. Mais c'aurait été trop rapide. Trop soudain.

Tandis qu'avec une chaîne volante dont on se sert comme un fouet.

Combien de dommage et de dégâts peut-on faire sur un visage, sur les mains et les bras qui essayeront bien inutilement de bloquer la terrible chaîne qui s'abat dans l'air.

Blessures, hurlement, douleur, terreur.

Tandis que la barre de fer forgé pouvait faire éclater les os un à un eux comme au temps des rois lorsqu'on rouait Mandrin.

Que de joie.

Leur expression était belle à voir. Tant de plaisir. La lumière de la lune n'était pas suffisante pour éclairer la scène même si elle était pleine comme une femme enceinte. Il y avait donc la lumière des phares de la camionnette qui éclairait la victime et ses 2 agresseurs. En bas, la lumière du taxi, éclairait un arbre. Un phare. L'autre ayant trop pénétré dans l'arbre. Un autre. Les arbres petits ou grands ne manquaient pas.

La chaîne brilla dans l'air et siffla de tous ses maillons.

Il la faisait tourner autour de sa tête, de plus en vite, comme une faux.

Monsieur Dickson tassait sa tête pour éviter de se la faire arracher. Peut-être pas la tête mais certainement les yeux.

Encore une fois des raffinés qui voulaient faire durer le plaisir. Comme des bourreaux Chinois qui découpent leurs condamnés morceaux par morceaux pendant des heures ou des jours. On pouvait tirer 1000 lambeaux d'un corps que l'on dépèce vivant jusqu'aux os. Le sommet de la civilisation.

On aurait pu le tuer d'un coup mais valait mieux lui arracher un oeil, lui crever l'autre ou lui casser le nez ou la moitié des dents. Ou lui casser les doigts ou les phalanges s'il essayait de supplier.

La chaîne passa dans le vide et frappa le sol.

L'autre avec sa barre de fer frappait le vent.

L'un et l'autre, peu habitué de bouger, commençait à fatiguer.

Il lui aurait bien demander de cesser de bouger pour qu'ils puissent le frapper comme il faut.

Quand monsieur Dickson fut fatigué du jeu, il sortit son pistolet.

Les 2 abrutis d'en face était si peu intelligent qu'aucun n'avait cru possible une telle chose. Il figèrent net. Et le mime de droite commença à pisser dans ses pantalons.

Il leur ordonna de jeter leurs ustensiles par terre.

Puis demanda à celui qui avait un couteau - l'étui était visible à la ceinture- de le sortir. Même le couteau à la main, il était bien trop peureux pour essayer de s'en servir ou de le lancer à monsieur Dickson qui les tenait à l'autre bout de son pistolet.

Il lui ordonna d'aller à sa camionnette et de crever tous les pneus. Y compris le pneus de secours. Ce que l'autre refusa de faire au début mais qu'il consentit. La camionnette appartenant à l'autre si on jugeait par les insultes qu'il lui lançait.

Une fois les 5 pneus crevés, il lui fit ouvrir le panneau moteur et une fois le panneau levé, lui fit couper tous les fils qui traînaient. Bougies. Huiles. Tout ce qui était électrique, plastique, caoutchouc.

Si c'était un fouillis de fils avant, c'était tout un enchevêtrement après.

Le coupeur de fils continuaient à pisser sur lui-même. Pris entre 2 feux. Le pistolet de monsieur Dickson et les insultes de son ex-compagnon qui lui décrivait ce qu'il pensait de lui et ce qu'il lui ferait.

Puis il se tourna vers monsieur Dickson et lui dit qu'il se vengerait.

Et s'il y avait quelque chose que détestait monsieur Dickson c'était quelqu'un qui jure de se venger et qui a bien l'intention de le faire un jour si on a la faiblesse ou la stupidité de le laisser derrière soi.

Les 2 étant trop stupides pour comprendre leur chance. Après tout ce qu'ils avaient fait, qu'ils soient encore vivant, non endommagé, sans ressentir aucune douleur, sans aucune plaie, éraflure ou bosse, tenait du miracle. Et de la bonté infinie de monsieur Dickson.

Une fois revenu de leur frousse, croyant que monsieur Dikson voulait seulement les effrayer, ce qu'ils réussissait fort bien mais qu'il n'oserait pas aller plus loin - aucun des deux n'étant assez courageux ou fou pour tester sa chance. Quoique le plus agressif des 2 et probablement le plus intelligent poussait l'autre à attaquer. L'insultait parce qu'il ne le faisais pas.

La situation était celle-ci. Monsieur Dikson et son pistolet tenant en joue les 2 crétins à côté de leur camionnette définitivement endommagée.

Aussi fou que ça puisse paraître, tous 2 commençèrent à insulter monsieur Dickson. Non par une sorte de courage du perdant qui va mourir mais veut provoquer une dernière fois son vainqueur mais par simple stupidité.

Monsieur Dickson tout armé qu'il soit n'avait pas tiré il ne tirerait donc pas. Alors qu'eux.

Ils se mirent à rire encore plus quand ils virent monsieur Dickson ranger son arme ce qui à première vue semblerait confirmer leur théorie qui voulait que tout armé qu'il soit monsieur Dickon n'oserait jamais se servir de cette arme contre des gens.

Ce n'est pas ce qu'avait envie de faire monsieur Dickson.

Une fois son arme rangée, il marcha vers eux. Ce qui était tout aussi bien car eux-aussi marchait vers lui. En fait, ils couraient. Ils allaient enfin pouvoir se venger de toute cette peur qu'il leur avait fait vivre avec son pistolet et de la camionnette endommanger.

À 2, ils allaient se payer toute une traite.

Monsieur Dickson avait envie, lui, de les endommager. Ce qu'il fit.

À terre, ils supplièrent.

Mais le plus agressif promit encore de se venger.

Monsieur Dickson avait envie de les tuer ce qu'il aurait fait s'il n'avait entendu les cris du chauffeur de taxi qui revenait à lui.

Il n'avait rien de casser et put sortir par la fenêtre de son auto. Et parvient péniblement vers lui.

Il sortit son pistolet et les fit monter dans leur camionnette et avec la barre de fer cassa les serrures des 2 portières.

Comme il n'y avait plus d'électricité aucune des moteurs des vitres ne fonctionnaient. Et les serrures cassées, ils étaient désormais prisonnier de leur propre camionnette. Ironie du sort.

Avec le chauffeur de taxi, monsieur Dikson attendit qu'une auto passe et une auto finirait par passer. Il avait un téléphone mais la chute dans le taxi l'avait cassé.

Et une auto passa.

Le conducteur qui connaissait bien monsieur le chauffeur de taxi accepta de les emmener jusqu'à la maison de monsieur Dickson qui était la plus proche. De là, en téléphonant sur la galerie, le chauffeur de taxi appela sa femme qui vint le chercher.

Connaissant les 2 crapules qui les avaient mis dans cette situation, il préférait ne rien dire. Selon lui il ne servirait à rien d'en parler. Cela ne ferait qu'empirer les choses. Et ça avait déjà été assez loin comme ça. Il fallait laisser les choses comme elles étaient. Ils finiraient bien par oublier. Il dirait à son assureur qu'il avait été ébloui par une automobile ce qui l'avait envoyé dans le décor.

Les 2 imbéciles restèrent des heures dans leur camionnette. Jusqu'au jour où un fermier qui se dirigeait vers son champs en tracteur les trouve, les délivre - en cassant la vitre d'une portière- et leur demande ce qui se passe.

Comme ça faisait des heures qu'ils essayaient eux-même de sortir sans y arriver, ils étaient tellement à bout qu'ils avaeient envie de se venger sur n'importe qui. Le fermier par exemple. Mais comme ses 3 fils l'accompagnaient dans la charrrette, ils réfrénèrent de peine et de misère leur furie. Au risque de se faire du mal car toute colère non exprimée et qui demeure intérieure peut provoquer des maux divers.

Le fermier les laissa donc à côté de leur comionnette en train de la varger de coups de pieds tout en allant à ses affaires.

Quand ils furent bien épuisée et que les portes et les ailes furent bien bossées et que leurs bottes furent dessemellées, ils se résignèrent à repartir à pieds vers le village tout en se promettant de revenir se venger.

Monsieur Dickson aurait-il dû les tuer comme il avait envie de le faire?

Nous le saurons bientôt.

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5 septembre 2012. État 1