HISTOIRES DE FANTÔMES

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HISTOIRES DE FANTÔMES.

Vers minuit, à la lueur de la chandelle, monsieur Henry Dickson, devant l'âtre où brûle des bûches d'érables et de vieux parchemins, se penche sur son écritoire. Tout est tranquille dans la grande maison, tout semble dormir et, soudain,
il y a ce bruit.

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14.12.12

308.4. MONSIEUR DICKSON NE DEVRAIT PAS ÉCOUTER LA RADIO NI LIRE DE JOURNAUX CE QUI EST MAUVAIS POUR LA SANTÉ.

Henry Dickson finit son café, fit quelques achats et revint à la maison.

La radio de l'auto, comme toutes les autres radios, avaient cessé de parler de la farce plate dont avait été victime une parente de la reine d'Angleterre - aussi reine du Canada ou de son premier ministre - chacun ses perversions préférées. Il y avait d'abord eu son mariage avec son fils ou petit fils, ou quelque chose du genre. Puis ça s'était compliqué. Non qu'elle soit morte entre une mercedes et un pilier de béton comme une autre parente. Mais son mari avait travaillé à la survie de l'espèce des aristocrates ce qui avait rendu sa femme malade. Mais il fallait que le monde entier le sache.

Et ça s'était compliqué encore. Des animateurs d'une radio Australienne qui faisaient aussi de l'humour avaient réussi à faire croire à une série de téléphonistes de l'hôpital qu'ils étaient la reine d'Angleterre qui tenait à s'informer de la santé de sa parente qui vomissait beaucoup étant donné qu'elle était enceinte de l'héritier de la race. Ce qui n'est pas vraiment facile étant donné la génétique de l'espèce. Ou quelque chose du genre.

On transmettait en direct la conversation au public pour qu'ils s'amusent un peu. Il y a quelques années, ici, un comique local avait réussi à parler à la reine en se faisant passer pour le premier ministre Jean Chrétien. Chanceux de ne pas être à la bonne époque des rois, on vous aurait fait bouillir vivant dans un gros chaudron pour offense à sa majesté. Ici, on ne fit bouillir personne, on s'amusa un peu et passa à autre chose. Le même premier ministre, alors en exercice, essaya d'étrangler un manifestant qui lui parlait. Comme bien d'autre, il détourna de l'$ et trahi son adjoint mais personne n'est parfait. L'adjoint, ministre des finances devint à son tour premier ministre. Brièvement. Le premier premier ministre ne l'est plus et comme on se plaignait de lui, il a été remplacé par pire.

Il arrive que ce premier ministre, l'étrangleur, rencontre d'autres humoristes et certains d'entre eux lui demandent de les étrangler, juste un peu. Pour se rappeler de bons souvenirs. Et faire des belles images. On montre aussi l'image du manifestant en train d'être étranglé. Et l'ancien premier ministre étrangle un peu. Étant donné son caractère, il aurait sans doute envie d'étrangler davantage. On est bien imprudent. Mais si on fait de l'humour, il faut accepter certains risques et faire des imprudences.

Ou c'était Alien qui avait pondu en elle. Ou quelque chose du genre.

Cette fois, la «reine» ne pu que parler à l'infirmière qui parla beaucoup. Sans doute flattée que la reine daigne condescendre à lui parler. Le lendemain, l'infirmière s'était suicidée.

Et tous les médias qui en auraient fait autant ou pire s'ils y avaient pensé, se tordaient le ventre en s'interrogeant au sujet de la liberté d'expression, si elle était en bonne santé ou, au moins, bonne pour la santé et si elle n'allait pas trop loin.

Peut-être qu'un peu moins serait mieux?

Et le sujet du jour était: est-ce que les humoristes vont trop loin?

Et le second sujet de ces imbéciles: étaient-ils responsables de la mort de l'infirmière?

Ou les politiciens.

Il y a encore plus d'années, un ancien premier ministre sur le point d'être halzeihmer avait donné un coup de pied dans les couilles d'un autre humoriste qui pensait l'agacer un peu lors d'un party en son honneur où il s'était invité et qu'on se quitterait ensuite en ayant envie de recommencer à se revoir. On peut donc se poser aussi la question si les politiciens sont bons pour la santé. On aurait des doutes.

Ou avec modération. Et de loin.

Sans penser une seconde que dans une société aussi raciste que l'Angleterre, aussi classieuse, où on a trouvé moyen de faire parler différamment les gens des hautes classes et ceux d'en bas, et de reproduire indéfiniment le modèle, pour qu'on sache instantanément qui est qui et d'où tu viens et qui obéira à qui. Un peu comme si, ici, les gens d'en haut parlaient comme à Paris avec l'accent pointu. Et, tous les autres, ceux d'en bas, avec l'accent shiak. Sans penser qu'il pourrait y avoir des répercussions. Ce que les humoristes Australiens n'ont pas imaginé. Ni les employés des journaux qui empilent des lettres entre 2 annonces.

Et ces politiciens vendus - comme tous ceux de leur espèce- aux entreprises, se camouflant en État qui aime le peuple, avait réussi sans se faire massacrer à enlever le salaire minimum et personne n'avait protesté. Ou même pensé à les massacrer. On peut difficilement être plus méprisant. Sauf si on habitait l'Afrique du Sud ou Israël.

Mais si le peuple de moutons accepte qu'on le tonde et le scalpe et supplie pour qu'on recommence qui est le plus à blâmer. Si la majorité vote contre ses intérêts, tant pis pour elle.

Il est alors tentant pour le loup de recommencer. Et. comme tous les criminels d'habitude, il recommencera. C'est sa nature.

Comme il ne sait pas jusqu'où aller trop loin, il ira encore. Jusqu'à ce qu'il lui arrive bobo.

Quelques scènes du tableau. Il y en a d'autres.

En plus, l'infirmière était hindou de leur ancienne colonie. Personne ne se demandait si elle était immigrante légale. Et connaissant un peu trop bien les hôpitaux, monsieur Dickson savait le mépris qu'ont les patrons et les médecins pour tout le petit peuple mystérieux qui grouille sous leurs pantoufles. Ou leur tapis.

Au lieu de se demander si les humoristes avaient abusés de leur humour provoquant un accident; il suffisait de poser quelques quelques éléments en ligne sur une bonne feuille de papier scolaire pour faire un calcul simple.

Reine. Usurpation d'idendité. Ridiculise la reine. On collectionne les petites cueillères de la reine. Une employée incapable de reconnaître une vraie reine d'une fausse quand elle en entend une. Même si la fausse reine à une voix ridicule. Elle pense donc qu'il est normal que la reine ait une voix ridicule. Une employée qui enfreint le secret professionnel quand on le lui demande. Au téléphone en plus.

Le résultat de physique sociale et administrative: elle avait dû avoir tout les boss sur le dos.

L'infirmière en chef et tout ce qui commande quelque chose dans la bâtisse. On l'avait sans doute menacé de perdre son job ou on l'avait déjà sacré dehors.

Et qui elle était? Elle était peut-être mêre seule avec 5 mioches ou 23 cousins à nourrir, son père voudrait peut-être l'égorger ou lui jeter de l'acide au visage. Si son statut juridique était instable, l'immigration pouvait l'envoyer dans son trou à rat par le premier vol. Et tout ce qu'on ne sait pas. Et tout ce qu'on ne sait pas avait suffi à lui faire choisir la mort pour que ça s'arrête enfin.

Bref, son cerveau avait implosé. Et la solution à tous ses problème avait été de se pendre?

On ne sait pas comment elle était morte.

Généralement, les femmes préfèrent les pilules. Mais se ratent la plupart du temps. Mais elles peuvent recommencer.

Et une infirmière en sait pas mal sur les pilules. Et elle a à sa disposition toutes celles de ses patients. Puisqu'elle fait la distribution dans les chambres. Et il arrive ici aussi que certaines ne se privent pas d'enlever quelques comprimés antidouleur à des cancérieux pour se donner un petit buzz. Qui s'en plaindra? Le malade. Il souffre. On augmentera sa dose. Tout bénéfice.

Et la police avait mis 2 jours à confirmer la nouvelle. Si elle s'était pendu, on peut présumer que Scotland Yard n'est pas très observateur.

Pour le moment, on ne sait pas encore la cause de sa mort. Mais on sait qu'elle l'est.

Les médias de la colonie Canadienne continuaient encore à philosopher en agitant leurs 2 neurones nécessiteuses. Les 2 humoristes de la colonie Anglaise avaient perdu leur job.

Et, tout ce temps, on continuait à accuser les humoristes Australiens d'avoir provoqué le drame ce qui faisait bien l'affaire de tous ceux qui lui avaient réellement empoisonné la vie et qui rasaient maintenant les murs.

Comme d'habitude le même cycle infini de connerie, comme si on se grattait.

Quelque chose me pique. C'est mon neurone irrité.

Si on se souvient comment il avait été utilisé lors de la grippe du cochon imaginaire.

Heureusement, une nouvelle chasse l'autre - et nouvelle pour nouvelle, tant qu'on n'a pas assez juteux ou aussi savoureux, on garde indéfiniment la vieille. Finalement c'était enfin arrivé. Parce qu'il y avait plus juteux et saignant localement, on cessa de parler de l'infirmière pendue - on ne savait pas mais ce pouvait être ça- pour parler des 2 têtes coupées. Non encore identifiées. Et de la troisième. Celle de la veille au soir. Elle qui avait été immédiatement reconnue. Un ancien ministre Libéral.

On allait l'arrêter pour quelques erreurs de culpabilité (contrairement à l'opinion générale, il jugeait qu'il n'avait rien fait de croche) et de comptabilité (que tous, sauf lui, jugeait cahotiques).

Et parce qu'il avait des amis louches.

Et une épouse stupide.

Lorsque la police s'annoncea pour perquisitionner son condo (de luxe dans un immeuble chic, bien trop cher pour son salaire et sa pension de ministre), elle essaya de passer à la toilette des liasses de billets - de petits épargnants qui ne font pas confiance aux banques. La toilette avait bouché et on avait mis des gants pour attraper des billets jusque dans les tuyaux d'égouts des autres étages.

Sa femme si elle était stupide avait heureusement des problèmes de mémoire. Elle n'avait aucune idée de la provenance de ces billets. Et de l'identité de la personne qui avait tenté de les flusher. Sans doute la bonne portoricaine. En faisant le ménage. Non. Elle ne savait pas non plus où se trouvait son mari.

On ne l'arrêta pas parce qu'on ne le retrouvait plus.

Et on le retrouva. Du moins sa tête. Ce qui voulait dire que son corps était quelque part et probablement mort.

Mais il y avait pire.

Après la reine. Sa fille. Ou son fils. Ou le fils de son fils et son épouse et le foetus de celle-ci parce qu'on s'en fout. Et le ministre qui avait prêté serment de fidélité à la reine.

Et l'$ des contribuables tondus.

L'équipe de hockey, les Canadiens, était en grève. Ou lock out. Les joueurs millionnaires ne s'entendaient pas avec leurs patrons millionnaires.

Le monde allait vers sa fin.

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Mort. 1

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14. 16 décembre 2012. État 2