Monsieur Dickson qui avait remis le rapportage de livres à la bibliothèque municipale pour une raison dont il ne se souvenait pas avait été rappelé par la bénévole spécialisée dans les retards - on faisait très bien les choses dans cette institution - aider la mémoire défaillante des personnes vieillissantes.
Comme la biblio était ouverte ce soir-là, il irait puis il irait souper avec un ami.
Comme prévu, il déposa les livres. Ne savait pas quel titre avait été terminé par la petite blonde et quel devait être prolongé, il lui laissa cette initiative.
Il y avait prochainement une exposition de peintures.
Il salua la charmante équipe de bénévoles qui le salua et s'en alla souper.
Fit un détour pour aller chercher son ami qui n'allait pas bien. Il divorçait pour la seconde fois. Il y a un dicton qui dit que les gens ordinaires font leur expérience eux-mêmes et apprennent - pour les plus sages d'entre eux - ou ceux qui survivent - à ne pas faire 2 fois la même erreur. Les plus intelligents observent et prennent l'expérience des autres.
Il savait donc qu'il ne fallait pas se marier.
Encore moins avec une femme.
Les femmes ne devant se marier qu'avec des femmes.
Les seules qu'elles comprennent et qui les comprennent. Une incompatibilité totale d'opinion et de points vues régnant entre les 2 autres espèces. Rendant problématique toute union. Qui ne devait être entreprise qu'avec la plus grande prudence.
Et, surtout, éviter de se comprendre et ne même pas faire d'effort d'essayer. Comme on ne se comprendra pas - étant de 2 espèces différentes - on fera inévitablement des erreurs d'interprétation. Et comme on n'aura même pas conceptualisé le concept de l'incompréhension mutuelle, on croira donc se comprendre, avoir entendu quelque chose ou dit clairement quelque chose qui vous est retourné avec l'image des miroirs grossissants ou tordu des roulottes d'horreur des cirques de foires commerciales. Illusions qui finissent au pire par se matérialiser sous la forme de meurtre d'un des 2 protagonistes de l'expérience théâtrale. L'instrument du meurtre variant du poison à l'étouffement par oreiller ou coussin à la cordelette de rideau, du fil de téléphone quand les téléphones en avait encore ou du couteau de cuisine, de chasse ou la hache ou le bon vieux fusil de chasse.
Et ne pas avoir d'enfant.
Erreurs qu'avaient fait 2 fois son ami. 2 épouses et 5 enfants de 2 mariages. Avec celui qui venait de sombrer.
Rôdaient donc autour de sa maison un banc de requins avocassiers affamés.
Il était pourtant policier - les travailleurs sociaux utilisés dans les cas les plus graves - et avait donc vu une grande partie des possibilités offertes par l'espèce et la société - n'y avait rien compris ou avait pensé que ceci ne s'adressait pas à lui.
Et pourtant, il s'en allait vers un troisième mariage. Le second ayant échoué sur le récif traditionnel et folklorique de la maîtresse qui appelle à la maison par «erreur». Une seconde «erreur» du même genre éveillant l'attention de l'épouse la plus assoupie.
Bref, il avait besoin de se changer les idées.
Une bière. Ou plusieurs. Une partie de hockey sur grand écran. L'équipe des Canadiens perdait mais aurait pu gagner. Ce qui changeait de leur torpeur habituelle. Celle des années passées. Ces millionnaires s'intéressant plus au golf l'été qu'à la patinoire l'hiver. Et pourquoi se seraient-ils forcés puisqu'ils étaient payés qu'ils gagnent ou perdent. Au pire, on sacrifiait l'entraîneur. Moins payé. Moins indispensable. On le remplacerait par un autre qui supplierait à son tour ces vedettes léthargiques de faire un petit effort pour leur public. À 100 $ le billet, les spectateurs du stade commenceraient bientôt à jeter des souliers ou des bottes (respectant le thème de l'hiver, du froid et de la glace).
Finalement, les Canadiens gagnent. Pour le CH, après 21 ans de défaites, la chance d’atteindre la finale de la Coupe Stanley.
Marathon Oasis Rock ‘n’ Roll de Montréal
Dimanche 28
septembre 2014.
La publicité répercuté par l'esprit attentif de son ami affirmait que cette course faisait partie de la Rock‘n’Roll Marathon Series. La
plus grande série de courses au monde. Plus de 500 000 coureurs chaque année.
Départ. Pont Jacques-Cartier. 8.30 am
Arrivée. Parc La Fontaine
Temps limite pour compléter le marathon est de 6 heures
Son ami qui était en hyper-forme eut une pensée - mais pas longtemps - pour les femmes et les infirmes en chaise roulante qui tiennent malgré tout à courir.
Y eut-il un moment d'émotion.
C'est vrai qu'il ne faut pas s'occuper des perdants. Les femmes et les infirmes. Ils ont leur monde à eux.
Le règlement signalait que dépassé les 6 heures normales, les marathoniens devront soit terminer sur
les trottoirs ou prendre le véhicule d’abandon et aucun temps ne sera
enregistré à l’arrivée.
Ce qui ferait baisser la moyenne de la compétition. Ainsi, en classe, on décourage les perdants nés de passer les examens. Ce qui est décourageants pour les ministres, le ministère, les commissions scolaires, les parents d'élèves qui cherchent à placer leurs rejetons et voient la liste des écoles de la province en compétition avec toujours Brébeuf en ligne 1. Collège privé, chic, des Jésuites. Où on forme depuis des générations les chefs de demains. Les esclaves étant formés ailleurs.
Tous les participants âgés de 18 ans ou plus auront droit à
une bière Michelob Ultra gratuite. La seconde est vendue.
Après la course, rendez-vous à l’Aire des retrouvailles pour
rejoindre vos parents et amis et profitez de la musique et des
rafraîchissements qui y sont offerts. Située dans la section nord du parc La Fontaine, tout près du
terrain de baseball et des courts de tennis, le long de l’avenue
Émile-Duployé. De grandes affiches avec des lettres de l’alphabet permettent les regroupements si on est encore assez en forme pour se souvenir de son nom.
Choisissez une lettre et
prévenez vos parents et amis afin qu’ils connaissent le point de ralliement.
2916 participants
2070 hommes
762 femmes
Temps moyen de :
4:11:24.8
Donc, utile de ne pas compter au-delà de 6 heures car cette compétition est aussi en compétition avec d'autres compétitions.
42 kilomètres
Le gagnant, premier sur 315 a fait 2:18:42.4
Catégorie homme 30-34
Il y a aussi des Meneurs d’allure officiels!
Ouaaah!
Vous voulez vous assurer de franchir la ligne d’arrivée en
atteignant votre objectif de temps? L’équipe des Lapins du Marathon de Montréal vous y mènera!
Tous les meneurs d’allure officiels tiendront
une pancarte avec le temps prévu et porteront des oreilles de lapins.
Meneurs disponibles pour les distances et
temps suivants:
3:30, 3:45, 4:00, 4:15, 4:30, 4:45
Il n’y a pas de division pour les fauteuils roulants à cet
événement. Cliquez ici pour soumettre une question concernant les fauteuils
roulants.
Dans son métier, il en avait vu pas mal et quoiqu'on dise, être flic est plus sûr qu'être mineur. Et on ne parle pas des mines d'amiantes des années 40.
Mais son objectif était plus élevé. New York.
Il avait mis en app sur son téléphone portable un chrono qui indiquait qu'il restait 170 jours, 17 heures, 209 minutes et 20 secondes
avant la marathon de New York
9:40 a.m. la première vague
The 2014 TCS New York City Marathon will take place on
Sunday, November 2, 2014.
Mais avant d'aller à la Mecque, il fallait vaincre le premier dragon. Et il s'était fait faire une copie du diplôme ou quelque chose comme ça donné au gagnant de l'année dernière. L'espace était vide pour le sien.
Il la gardait sur lui.
Et il ferait encadrer la sienne comme les autres. Mais s'il était le premier, il ferait faire un montage - le prix ne comptait pas - où serait réuni sur un seul cadre, comme dans une grille de BD, tous les autres documents. Avec en haut, le premier. Le seul qui valait la peine.
Si son père n'était pas mort. Du cancer. La maladie des perdants. Il l'aurait invité. Mais il ferait comme si. Comme si le fantôme de son père serait là et il lui montrerait.
Là.
En sortait de la Cage aux Sports, le soir, son ami se souvint qu'il devait apporter un dossier à son supérieur. Chez-lui. Pourquoi ne pas passer faire un tour chez une super-police ?
Son ami alla porter le dossier dans la maison et monsieur Dickson attendit dans la Jeep.
Il attendit longtemps.
À un certain moment, le temps cesse d'être une unité de mesure neutre pour passer au stade psychologique. Remettre du papier ne prend pas autant de temps. Son ami ne semblait pas avoir quitter les complications des femmes pour la simplicité Spartiate des hommes.
S'ils avaient des plans à échafauder pour une mission quelconque, son rôle n'était pas d'attendre dans le parking qu'on se souvienne de lui. Les taxis ne manquant pas. Disponibles 24 heures par jour.
Ce n'était pas les crapules à attacher qui manquait. On était en pleine commission Charbonneau faisant défiler crapules fonctionnaires, ministres, industrieuses et syndicales. Tout ce joli monde s'entendant pour détrousser le payeur de taxe. Celui-ci, méritant son sort, venait de réélire l'équipe de crapules professionnelles. Il y a probablement un ordre des choses de la nature qui échappe à l'esprit éclairé et qui est entendu par l'esprit simple. Comme certains papillons de nuit sont irrésistiblement attiré vers la lumière ou la toile d'araignée où brille quelques gouttes d'eau.
Il alla donc sonner à la porte pour dire qu'il s'en allait.
On mit un certain temps à venir lui ouvrir.
Un homme qu'il ne connaissait pas. Qui aurait pu être un flic. Personne d'autre ne venait. C'était probablement le supérieur de son ami. Comme il ne voyait pas celui-ci, monsieur Dickson pensa qu'il était probablement quelque part, à boire ses soucis. Les femmes selon elles mangent leurs émotions. Il avait déjà commencé à bien boire à la Cage aux Sports. Et il avait commencé à lui parler de sa femmes et, pire, de ses émotions. Il devait être probablement quelque part en train de faire la même chose avec son chef lorsqu'il était arrivé ce qui interrompit la séance de confessionnal. Après tout, ça faisait parti du devoir d'un chef d'entretenir un moral convenable parmi ses subordonnés. À l'armée, à la police et parmi les pompiers, on ne l'entendait pas ainsi jusqu'à ce qu'il y eut une série de suicide par pendaison ou armes à feu. Les hommes qui faisaient ce genre de métier n'étant plus de la même trempe que les anciens. Chaque service avait son psychologue attitré. Ou un spécialiste référé par la compagnie d'assurance qui préférait payer que de voir un client partir pour des années en dépression ou se suicider ou amener sa famille en voyage en Enfer avec lui. Si le technicien du cerveau pouvait remettre d'aplomb la délicate mécanique cérébrale et le faire retourner à son service à peu près normal, ça coûtait moins cher à l'entreprise et aux clients.
Monsieur Dickson lui dit qu'il devait partir et que si son ami n'était pas en état de voyager, il le laisserait là.
Le chef lui dit qu'en effet, il allait mal. Il n'était pas en état de conduire. Et même d'être passager dans un taxi. L'alcool rend certaines personnes agressives.
Il était en train de lui parler de sa femme. Il savait ce que c'était. Il venait de divorcer lui-aussi. Les femmes sont compliquées.
_ Oui, les femmes sont compliquées.
Sur ces sages et définitives paroles, il s'en alla. Ou presque. Le chef lui dit qu'il le ferait coucher sur le divan et, demain, lui suggérerait qu'un taxi le ramènerait chez lui ou au bureau, selon l'état où il serait.
À ce moment, monsieur Dickson qui venait d'entrer dans la maison et n'avait plus besoion d'y être, s'en allait et tournait le dos à l'autre pour ouvrir à nouveau la porte.
Et l'autre, le chef, était derrière lui et lui parlait.
Tout était donc parfaitement normal.
Compte tenu des circonstances.
Et des femmes compliquées qui font de la vie des hommes simples et ordinaires un Enfer.
À ce moment, une petite lumière dorée vola devant les yeux de monsieur Dickson. Ronde. Petite. Brillante. Venant de la direction de son épaule gauche et s'en allant devant lui vers la droite.
Monsieur Dickson sacra.
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État 1 - 14 mai 2014
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Image. file:///C:/Users/Biblio.%20St-Michel/Downloads/3-Marathon.pdf
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