Nous les décrirons donc à ce moment précis de leur vie.
Malgré son mauvais caractère, monsieur Adolf Hitler n'est pas un mauvais bougre, bon chrétien, toujours poli, avec un sens moral très développé, un désir ardent de bien faire; c'est un être délicat et sensible qui nous émerveillera par sa magnanimité et son remarquable esprit de justice.
C’est un jeune lion qui aura bientôt de la force aux griffes et alors malheur aux oppresseurs du peuple.
Voilà.
C'est un moraliste de notre temps.
Tandis que
Même en perdant régulièrement conscience, monsieur Franz Kafka conserve une certaine dignité.
Voilà ce qu'écrirait quelqu'un qui aurait à raconter un jour leurs aventure.
Mademoiselle la secrétaire, dans son pittoresque langage de fille du peuple dit:
_ Un instant, vous n'allez pas écrire ça ?
Comme s'ils étaient définitivement sorti du piège dans lequel on (qui?) (comploteurs ?) (conspirateurs) (synarchistes ?) avaient essayé (vainement ?) (du moins pour le moment !) de les faire tomber,
ils recommençaient à penser à leur avenir (activité rare de la part de monsieur Kafka) - ce qui laisse présumer du trouble provoqué dans son esprit par la situation qu'il venait de vivre -
Aussi absurde que ça puisse paraître
tandis que monsieur Hitler, qu'illuminait une haute conscience de lui-même sans qu'aucun élément matériel ne vienne troubler ou ne justifie une tel optimisme béat - il avait l'impression que quoiqu'il arrive, tout se réglerait finalement pour le mieux. Parce que c'état lui.
Cette phrase est un peu longue.
On recommence.
Comme s'ils étaient définitivement sorti du piège dans lequel on avaient essayé de les faire tomber, profitant d'un instant de repos, ils repensaient aux nouvelles aventures de leur héros - qui, certainement (selon monsieur Hitler) leur procurerait la fortune et la reconnaissance du public.
Leur héros serait d'une indomptable énergie.
Alors qu'ils esquissaient le profil d'un nouveau personnage, cette fois-ci, une femme. Qui connaîtrait un sort cruel, voilà que mademoiselle la secrétaire, impertinente, met son grain de sel et interrompt nos 2 artistes.
_ Pourquoi c'est toujours la femme qui meurt ?
Monsieur Kafka nota:
_ Un homme qui meurt n'intéresse personne. C'est un roman dessiné. L'implication psychologique du lecteur est plus limité que s'il s'agissait d'un être réel. Et même si on distingue les êtres réels par catégorie: époux, parent, cousins, amis, voisins, incconus. Et ne pas oublier les ennemis. Et leurs contempteurs.
_ C'est une pièce d'un jeu d'échec. Un pion.
Dit monsieur Hitler qui aimait les phrases définitives.
_ Tandis qu'une femme - allez savoir pourquoi ? - le lecteur a une petite émotion de plus. J'ai déjà étudié les différentes émotions produites par les textes - rien de scientifique, bien sûr - et j'en suis arrivé à cette conclusion.
Pour produire nos petits sons et en faire notre petite musique, nous n'avons que 2 sons: les voyelles et les consonnes. Et 26 notes.
Conclusion provisoire.
_ Est-il nécessaire de la faire souffrir ?
_ C'est absolument nécessaire. Quelque soit le texte, nous sommes toujours dans le mélo.
_ On est toujours sur le bord de voir quelqu'un sortir des coulisses et se mettre à chanter.
_ C'est toujours la brave fille qui meurt à la fin.
_ Ou que son père sacrifie aux dieux afin que les bateaux fassent une bonne traversée.
_ Charmant!